clemence

339 votes

  • Aller simple

    Carlos Salem

    6/10 Un road movie que cet aller simple, en fait, une vrai comédie très folle et très rythmée. La portée du roman se fait à deux niveaux, les tribulations d'Octavio qui se découvre un nouvel homme après la mort de sa femme n'ont aucun sens sans l'humanité qui lui apparait, éclatante de possibilités, dans un ersatz de polar diablement enlevé.
    Le tango constitue la bande son de ce livre, mais il m'a manqué quelques clés pour être adepte de ce voyage parfaitement barré.

    05/07/2019 à 11:55 3

  • On la trouvait plutôt jolie

    Michel Bussi

    7/10 Un roman où chaque chapitre est minuté alors que l'auteur se délecte à prendre son temps pour patiemment tisser sa toile. Leyli, Bamby, Alpha, Tidy, Julo et consorts sont devenus , le temps de quelques soirs, mes compagnons caniculaires.
    L'intrigue du premier plan laisse tout de même place à une réflexion plus profonde, géographique voire géopolitique sur la question migratoire, les aberrations du système et la tentation des escroqueries grandeur magouille des têtes dirigeantes des associations à la cause soit disant généreuse.
    Bussi avance sur ce terrain en évitant lieux communs et pathos. C'est réussi.

    30/06/2019 à 13:36 3

  • J'ai dû rêver trop fort

    Michel Bussi

    9/10 Une histoire d'amour écrite par Bussi, c'est l'improbable aux portes de la réalité, 20 ans qui séparent deux êtres liés par un engagement qui implique ne plus jamais se revoir, alors qu'ils sont éperdus et passionnés.
    Michel Bussi se glisse a nouveau dans la peau d'une femme pour raconter cette aventure, et l'immersion est délicatement réussie, parfaitement maîtrisée.
    Le côté polar est mis de côté (ou presque, mais je m'en serais passé) pour l'occasion, et c'est délicieux.
    L'auteur conte la migration de Natty L'Hirondelle avec justesse, mélodie et pudeur, l'histoire est fabuleuse au sens où la magie qui s'en dégage n'a d'égale que la pureté de l'idylle. La fin est parfaite.

    19/06/2019 à 23:11 4

  • Dix

    Marine Carteron

    8/10 Fan inconditionnelle de l'oeuvre de laquelle s'inspire Marine Carteron, j'ai beaucoup aimé ce roman qui n'a pas à rougir de la comparaison. Les personnages ont tous quelque chose à se reprocher et on devine assez vite autour de quoi le lien est tissé. Cependant, la tournure des évènements ne laisse place à aucun temps mort, et l'épilogue donne encore un peu plus de saveur à l'ensemble.

    13/06/2019 à 05:34 6

  • M Le bord de l'abîme

    Bernard Minier

    5/10 Les effets d'annonce et autres commentaires ambiants m'ont convaincue de m'attaquer à ce M comme monument. 560 pages sur l'intelligence artificielle alors que je sortais de Luca de Thilliez, j'étais assez sûre d'être déçue, mais en avant, les a priori de côté et ma déception de ma dernière lecture de l'auteur également.

    Au bout de 100 pages, j'ai décidé de donner une chance à l'auteur. Au bout de 200 pages, j'ai choisi de m'accrocher en faisant confiance à mes conseillers de lecture, au bout de 300 pages, je me suis dit allez ma vieille tu as passé la moitié ... bon, au final ce n'est pas si ennuyeux, c'est juste que c'est archi délayé, précis sur des trucs dont personnellement je n'ai cure, l'enquête est au milième plan, les personnages ne sont pas très attachants, on leur prête une petite sauce attractive sur fond de détails sexuels (l'un va aux putes "spéciales", deux nanas sont en couple, il y a quelques maîtresses qui trainent, une petite romance et quelques coucheries, ça fait un peu attraction grand public).
    Le dernier quart du roman se passe toutefois dans un climat de supertyphon (la climatologie est aussi bien expliquée que les détails liés à l'IA, ça c'est une partie que j'ai trouvée intéressante) et l'ambiance tropicale confère à cette fin un petit supplément coloré et titanesque- fin du monde.

    L'ensemble n'est pas mauvais et j'admets que le fond du sujet traité a de quoi faire réfléchir. J'ai eu le sentiment que Minier voulait satisfaire à la fois son public "polar" tout en partant dans une direction un peu nouvelle. Je n'ai aucune peine à croire que la réalité de ce qui se trame dans les Big Data dépasse la fiction, mais la facture finale est un peu maladroite.

    10/06/2019 à 18:28 6

  • Un Jour comme les autres

    Paul Colize

    8/10 Un nouveau cru d'excellente facture.
    Paul Colize se glisse dans la peau d'une femme, Emily, qui ne peut croire à la disparition soudaine de son grand amour, parti un matin sans revenir. L'histoire se déroule entre Italie et Belgique avec une galerie de personnages très réussis (retrouver Fred et Camille est délicieux !). Le ton juste de l'Histoire dans l'histoire et du docu-fiction bien dosé confèrent à l'ensemble le jeu d'une partition de choix , bien interprétée.
    Paul Colize se renouvelle tout en gardant sa patte acérée et pleine de second degré. Très agréable moment de lecture.

    30/05/2019 à 21:36 6

  • Luca

    Franck Thilliez

    9/10 Évidemment, c'est excellent. L'arrivée de sang neuf avec Audra Spick, anciennement affectée à Nice, va mettre sur le devant de la scène Nicolas Bellanger que je n'imaginais pas retrouver de sitôt après son dernier trauma. Et il est presqu' en pleine forme, prêt à être de nouveau malmené dans une enquête trépidante.
    Le rythme de l'histoire est haletant et comme d'habitude la trame est vertigineuse. Le talent de Thilliez reste celui de ne pas perdre son lecteur dans les différents fils et d'agrémenter le roman de données scientifiques à la limite du croyable.
    On suit une histoire très humaine : la quête des origines du petit Luca, né dans des conditions étranges. Mais très vite la romance se révèle transhumaniste, et là c'est carrément flippant.

    Un bouquin à lire avec quelques heures tranquilles devant soi, car il est impossible de se déscotcher des 500 pages avant la révélation finale !

    12/05/2019 à 12:48 12

  • La Dernière Chasse

    Jean-Christophe Grangé

    7/10 Je ne boude jamais le dernier Grangé, comme une sorte de plaisir coupable. Je sais que l'auteur n'est plus l'as des débuts mais après quelques échecs je trouve qu'il remonte bien la pente, l'animal.
    Et d'animal, il y en a dans cette chasse. Spectaculaire dans le décor et la documentation sur l'univers croisé d'un grand groupe industriel et de ce loisir décrit ici dans une version toute germanique et respectueuse des honneurs apparemment liés à cette activité.

    La partie du bouquin dévolue à l'enquête est complètement foutraque et c'est selon moi un joyeux mélange de pistes avortées et d'élucubrations diverses. Toutefois, comme pour la Terre des Morts, j'ai pris plaisir à me documenter en parallèle sur les liens historiques évoqués par l'auteur, notamment sur les exactions d'une troupe de légionnaires assassins , les Chasseurs Noirs, inspirés de la véritable armée de Dillewanger au cours de la seconde guerre mondiale.

    Les notions chères à Grangé sur la fratrie, le pouvoir, les perversions constituent le squelette du roman. Niémans fait de la merde et la véritable surprise se situe du côté d'Ivana la fliquette croate, vive comme une biche mais morte en dedans, enfermée dans son passé.

    L'intérêt de ce roman réside aussi dans le personnage central : la chasse à l'assassin est orchestrée par Diane chasseresse herself, Laura, la maîtresse femme héritière Geyersberg au centre du roman.

    Un bon petit roman du dimanche.

    09/05/2019 à 13:24 6

  • Hypothermie

    Arnaldur Indridason

    5/10 Attention, ennui ! Je suis la première surprise à ne pas avoir accroché à ce roman qui réunit les ingrédients pourtant habituels. Parfois ce n'est peut être juste pas le bon moment ... Et je pense que c'est le cas pour moi avec cette hypothermie qui m'a laissée de glace.

    06/05/2019 à 17:01 3

  • La Vie secrète des écrivains

    Guillaume Musso

    5/10 Il y a beaucoup de références dans ce livre, tant, à vrai dire, que je n'ai pas été surprise de découvrir que les mentions en fin d'ouvrage font l'objet d'une double page en caractère 8. C'est un peu trop, j'ai souvent été interrompue dans ma lecture en me disant, tiens, il y a du PIg Island, tiens c'est Harry Quebert, là, on dirait du Bauwen, voilà maintenant qu'on approche Minier ou Tackian. L'histoire n'est pas terrible, c'est léger quand ça pourrait être grave et schizophrène lorsqu'on attendait un peu de simplicité.
    Toutefois j'ai passé un (court) moment de lecture façon lecture sur la plage (ou ferroviaire, comme guimouts). Lecture détente en pensant à autre chose.
    J'avais été agréablement surprise par ma précédente lecture de l'auteur, mais là, je pense qu'il revient juste à son niveau habituel.

    26/04/2019 à 14:15 6

  • Toutes les vagues de l'océan

    Víctor Del Árbol

    7/10 Je suis contente de l'avoir lu mais également d'arriver au bout, car la vengeance a beau être le ressort de l'intrigue, on prend beaucoup de temps pour y aboutir.

    Moins emportée par la fresque que je ne l'avais été pour d'autres romans de cet auteur, j'ai été un peu perdue par la généalogie clanique des différents protagonistes et comme je ne suis pas une historienne spécialiste j'ai parfois pris le temps de consulter quelques documents pour bien comprendre l'Histoire dans l'histoire.

    Ce roman très politique est très bien écrit et vraiment très bien documenté. Trop long à mon goût, ce livre noir explore les perversions humaines en temps de guerre et la vendetta.

    Il n'est même plus question d'honneur, finalement (est ce une donnée qui compte pour les agents doubles ?) mais bien de la trace qu'on laisse dans l'histoire. Famille, amour, patrie, en somme, seuls les actes comptent.

    08/04/2019 à 07:59 8

  • Animal

    Sandrine Collette

    9/10 Chut, la traque a commencé, les sens en alerte. L'ours dans une première partie, le tigre dans la seconde. Sauf que ces chasses, ce sont celles que se livre Lior, héroïque chasseresse d'une ténacité troublante, à la Turtle (My absolute Darling).

    C'est donc le troisième roman de l'auteur que je parviens à terminer. Cette fois ci, avec la boule au ventre de l'émotion. Ce roman fait partie de ceux qui peuvent parler au coeur (c'est mon cas), tout en restant parfaitement hermétique à d'autres. Animal sera loin, j'en suis sûre, d'être un bouquin aux avis unanimes.

    Dans l'immédiat, je retiens tout, de la poésie électrique des espaces de la montagne et de la jungle à la profondeur des mots choisis - des descriptions dont la beauté a provoqué en moi des palpitations de bonheur (l'exubérance de l'eau qui jaillit d'une source enfouie dans le secret de la terre, par exemple), en passant par une construction tendue, unique, presque sobre si le décor n'était en lui même pas si foisonnant et exaltant.
    J'ai adoré Lior, qui pourtant n'est pas un personnage de qui on se sent proche.
    Et puis, la fin. D'une puissance ...animale.

    23/03/2019 à 21:48 10

  • Un peu, beaucoup, à la folie

    Liane Moriarty

    6/10 Dans la chronique des relations de voisinage, Barbara Abel a placé la barre bien haut et malheureusement pour moi j'ai mis un moment à apprécier cet ouvrage qui, s'il aborde un drame entre voisins réunis autour d'un barbecue, n'a pas la puissance d'un "derrière la Haine".

    Ceci étant accepté (après 300 pages) , j'ai passé la deuxième partie du roman (les 300 suivantes) à attendre la fin, car le livre est bâti d'une alternance d'allers retours entre le fameux jour du barbecue et la vie 8 semaines après.

    Le rythme est assez lent et les révélations qui surviennent petit à petit ne sont pas vraiment dingues. Il s'agit plus de confronter chacun des personnages à ses petits travers (qui est séductrice, qui est kleptomane, qui est égocentrique, etc.) que de construire une réelle intrigue.

    Assez statique, ce livre n'est pas déplaisant à lire, mais il est un peu ennuyeux dans les longues descriptions psychologiques, fort détaillées, des personnages.

    05/03/2019 à 17:37 5

  • La Vérité sur Dix petits nègres

    Pierre Bayard

    10/10 Ce roman (cette fiction ?) est GENIAL ! Je n'ai jamais lu de bouquin de Bayard avant, qui manifestement est coutumier du fait de revisiter les classiques.

    Il s'attaque à ce chef d'oeuvre absolu de ma bibliothèque et vient présenter en trois parties qui confinent à une thèse de doctorant un nouvel éclairage sur les faits de l'ile du Nègre.

    Spoiler:
    Ciel, moi qui trouvais la version du Juge Wargrave terriblement intelligente et maline, j'en ai pour ma gouverne et j'ai passé quelques heures passionnées à lire ce nouveau témoignage écrit par le meurtrier himself.

    Jubilatoire, précis, littéraire et intello, ces 170 pages ne sont pas exemptes d'une espiègle touche british. Je me suis régalée de cette vérité, aussi bien de la solution que des descriptions claires et factuelles qui y mènent.

    Nul besoin de relire les Dix petits Nègres avant de se plonger dans cet essai narratif plus que réussi. La réflexion plus générale , étayée par des concepts documentés, sur notre condition de lecteur procure un deuxième niveau de lecture particulièrement nourrissant, critique et agréable. Quel livre !

    25/02/2019 à 22:03 8

  • L'Empathie

    Antoine Renand

    4/10 On se promène de lieux communs en misérabilisme latent, sautant joyeusement de semaines en mois puis en années. Les flash backs permanents servent à donner corps à une bien pauvre intrigue où l'auteur a voulu placer au premier plan la psychologie de ses personnages. C'est mauvais.

    Tout le livre sent la délectation malsaine et comme pris d'un remord, l'auteur nous sort un pied de nez sous forme de happy end de seconde zone. Ce premier roman utilise la sauce trauma dans l'enfance (deux individus qui , bizarrement , ne parviendront pas à s'aimer, dommage c'est loin d'être du Shakespeare ), scènes de violences sexuelles répétitives et bien degueu (avec en prime non pas une mais deux voire trois histoires de prédateurs sexuels ), de tours de magie pour expliquer quelques prouesses, des medias, la vie parisienne, et hop, l'affaire est dans le sac !

    450 pages qui font le buzz et qui ne me laisseront que le goût amer d'avoir perdu trois soirs de lecture. Suivant !

    22/02/2019 à 20:22 10

  • Attends-moi au ciel

    Carlos Salem

    8/10 " - Maintenant, à toi de faire en sorte que ça en ait valu la peine.
    Drôle d'expression, non ? On nous apprend que réussir sa vie vaut la peine, plutôt que la joie."

    Et bien, c'est un livre sacrément réussi.
    Drôle, cynique, amoral parfois et parfaitement écrit. Le rythme est donné d'entrée de jeu avec le chapitre d'ouverture. Piedad, fraîche veuve, découvre à l'aube de ses 50 ans et à la faveur de la mort (du meurtre) de son mari, qu'elle s'est fait berner tout au long de son mariage, de sa vie. Un peu malgré elle, son Autre Elle va l'aider à récupérer son argent dépensé par feu son mari, et sa dignité. Un roman qui oscille en polar et comédie, frais et divertissant, pas si commun dans mes dernières lectures.
    Rayonnant !

    17/02/2019 à 09:23 9

  • Pig Island

    Mo Hayder

    4/10 Mon premier de Mo Hayder qui risque fort d'être le dernier. C'est long, caricatural, ennuyeux, soporifique et les intrigues secondaires sont carrément arrêtées en cours d'ouvrage comme si l'auteur en avait eu marre et avait fait mourir par ci par là des personnages devenus inutiles. Sans queue (ou presque) ni tête, rasoir, je ne peux même pas dire que j'ai été déçue car je n'ai finalement accroché à aucun moment.

    15/02/2019 à 21:33 5

  • Dégradation

    Benjamin Myers

    6/10 Dégradation ... ou dépravation ? Des secrets cachés par la lande et par les viles âmes des notables, rien de très spectaculaire dans ce roman où rien ne se passe vraiment. Les traits caricaturaux sont un peu trop prononcés et contre toute attente la subtilité est venue de la forme, ces longues phrases sans ponctuation m’ont évoqué le vent soufflant sur les plateaux sans obstacle. Les personnages sont inégalement campés et si j’ai ressenti de la sympathie pour Brindle, il me semble qu’il y aura largement matière à le rendre plus volumétrique dans un deuxième opus. Pas de grande révélation pour moi, si ce n’est celle d’une mélodie originale dans l’écriture (à tel point que 3 points virgules dans les dernières pages m’ont perturbée!)

    10/02/2019 à 13:07 7

  • Quand on n'a que l'humour...

    Amélie Antoine

    5/10 Électroencéphalogramme plat pour ce roman qui explore le lien père fils et fait vibrer la corde familiale sensible autour de la thématique du ressort génétique de la parentalité. Édouard Bresson a souffert de la relation avec son père (première partie) et la deuxième partie de ce roman choral exprime le point de vue de son fils, Arthur Bresson, qui part en quête de ce père, célèbre humoriste, qui n’a pas joué son rôle à ses côtés.
    Pas de feel good à la clé, pas non plus de plume particulièrement troussée, je me suis ennuyée dans cette histoire dont j’avais pourtant entendu beaucoup de bien. Ça ne marche pas à tous les coups !

    01/02/2019 à 22:00 4

  • ADN

    Yrsa Sigurdardóttir

    7/10 Frissonnant polar aux noms islandais à chaque recoins de chapitre. L’histoire suit intelligemment plusieurs fils qui se retrouvent de manière surprenante pour un final rythmé (presqu’un peu rapide !) . Les amateurs de Scandinavie noire y trouveront leur compte, l’intrigue est fluide et suffisamment glauque pour qu’on ne lâche pas facilement le bouquin.
    Petit bémol, les personnages sont bien travaillés et décrits toutefois il m’a manqué l’étincelle d’humanité, d’empathie, de petit plus qui les auraient rendus attachants.
    Å lìre pøur un peu d’exøtìsme ìnsulaire !

    30/01/2019 à 19:56 5