Quelque chose dans la nuit

  1. Un hommage réussi aux fans

    Entre 2007 et 2008, Bruce Springsteen, accompagné du E Street Band, donne une centaine de concerts aux Etats-Unis et en Europe dans le cadre du Magic Tour. Un petit groupe de passionnés, qui ont sympathisé en se retrouvant régulièrement aux concerts, assistent à plusieurs shows de la tournée, sans se douter qu’un mystérieux tueur s’apprête à passer à l’action pour s’attaquer aux fans du Boss...

    Mikaël Ollivier, auteur notamment de Trois souris aveugles (Prix Polar 2008), a donc bâti ce nouveau polar autour de sa passion pour Bruce Springsteen. Il signe ainsi un bel hommage au chanteur, mais surtout à ses fans, et par extension à tous les passionnés qui partagent leurs goûts au sein d'une communauté.
    Dans ce récit choral constellé de portraits d’aficionados du Boss, l’auteur dissèque, entre humour et émotions, les codes, le langage, les sacrifices, les souvenirs communs, les rites d’un groupe de fans (des personnes tout ce qu’il y a de plus ordinaire), donnant un aspect parfaitement réaliste, parfois presque documentaire, au roman. Comme dans tous les récits de ce type, certains portraits pourront, selon la sensibilité de chaque lecteur, se révéler plus ou moins passionnants à suivre, mais Mikaël Ollivier parvient tout au long du roman à garder une fraîcheur et une énergie bienvenues.
    Même si l’intrigue met un peu de temps à démarrer (la trame policière, dans laquelle interviennent les frères Le Guen, déjà présents dans La Promesse de feu, passe au second plan pendant plus de la moitié du roman), Mikaël Ollivier signe donc ici un polar original et profondément humain, dans lequel les fans de tous horizons pourront à coup sûr se retrouver.

    /5