athanagor Modérateur

288 votes

  • Figurec

    Fabrice Caro

    9/10 3 heures de lecture au rythme soutenu entrecoupé de rires et de réflexions. Je ne vais rien dévoiler de l'histoire car je veux que celui qui va la découvrir soit aussi surpris que moi de comprendre ce que signifie cet énigmatique "Figurec" servant de titre à ce livre qui restera gravé en moi pendant longtemps de par sa fraîcheur.
    Un livre très très drôle, aux situations plus que cocasses et ancrées dans un réel qui échappe tant aux personnages qu'au lecteur que je suis.
    Une sorte de Black Mirror sans interférence technologique, reflet de nos vies axées quasi-exclusivement sur le paraître.

    Punaise, je pense que je n'aurais pas pu mieux faire pour ne pas donner envie de lire un livre aussi brillant de drôlerie !
    J'adore les BD de Fabcaro (l'auteur donc) et j'avais naturellement envie de tester l'un de ses romans. Pas déçu du tout, je vais vite enchaîner avec son autre titre car, c'est bon, j'ai constaté qu'il était un auteur d'exception dans son approche de la société et me correspondait totalement avec son recul parfait sur notre monde imparfait, plein de petits travers, sources de potentielles réflexions bien senties.

    Un très bon 9/10 qui viendra sûrement étonner ceux qui m'auront lu jusque-là alors même que les mots qui précèdent cette note dans l'échelle de mes goûts semblait annoncer un échelon plus sévère. Et non ! Méfiez des gens comme moi, qui passent dans votre vie, insignifiants mais potentiellement influents à l'échelle de tout bon monsieur-tout-le-monde qui se respecte.

    06/12/2020 à 13:03 3

  • Immortel

    José Rodrigues dos Santos

    7/10 La dernière fois qu'on a suivi Tomás Noronha, le cryptologue qui analyse autant les écritures que Tintin écrit des reportages, on lui avait confié la lourde tâche d'aller parler à des extra-terrestres parce qu'il est spécialiste des langues. Donc même celles qui viennent d'ailleurs. Comment le faire venir dans l'univers du transhumanisme ? Facile : il est le meilleur ami (rencontré 2 fois en 8 ans) d'un scientifique chinois, spécialiste de l'intelligence artificielle et du deep learning.
    Bon, dit comme ça, ça démarre mal. Et bien pas du tout ! Sûrement parce qu'après avoir tout lu de JR Dos Santos et beaucoup apprecié ses derniers livres (dont le formidable dyptique biographique de Monsieur Gulbenkian), je ne m'étonne plus de ce genre de "détails" invraisemblables : je me laisse juste porter. Et je prends mon pied ! On s'attarde encore sur des avancées en matière de manipulation génétique, de transhumanisme, de deep learning. On parle Covid, découpage de l'ADN (le dernier prix Nobel de 2020), d'Internet, d'IOT : on nage en quasi-direct sur un sujet qui fera parler de lui pendant encore de nombreuses années.
    Construit en alternance, entre les 2 protagonistes, tout se rejoint naturellement avec un rythme bien soutenu. Meme si part un peu en cacahuètes au moment des "retrouvailles". Un peu trop "science-fiction" pour moi.
    Loin de la maîtrise d'un Franck Thilliez sur les mêmes ressorts scientifiques, loin des horreurs attirantes du maître français du thriller, ce titre est tout de même très plaisant, et donc fait bien le job ! On en apprend non pas forcément sur le sujet dans son ensemble, mais sur ce que l'auteur veut nous faire croire d'un avenir inquiétant si on n'y fait rien maintenant. Prenez bien du recul sur ses théories et vous prendrez autant de plaisir que moi, en attendant le prochain gros sujet de notre Tintin Noronha préféré !

    Un bon 7/10 dans mon échelle de goût, surtout comparé à d'autres titres formidables de JR Dos Santos (Furie Divine, hmmmm ! Allez y goûter)

    27/11/2020 à 18:37 2

  • L'évangile selon Satan

    Patrick Graham

    8/10 Prix Polars Pourpres 2007, j'ai l'impression que ce livre ornait ma pile à lire depuis toujours !
    Et je regrette une chose : ne pas l'avoir ouvert avant car même s'il flirte avec le surnaturel via l'hypnose d'une medium et donc bien loin de mes goûts habituels, il n'en demeure pas moins une excellente enquête où les personnages sont non seulement maltraités mais également parfaitement décrits pour ne jamais tomber dans le manichéisme.
    Situation parfaite pour avoir peur, pour être surpris, pour ne pas vouloir lâcher cette longue histoire qui nous fait voyager dans le temps, du début du christianisme à nos jours, en passant par le moyen-âge sans jamais se perdre.
    Les complots au Vatican sont un classique de ce genre de romans ésotériques, mais ici, c'est super puissant et très bien écrit en chapitres courts voire haletants !
    Un excellent 8/10 dans mon échelle de goût, sur un thème et un traitement qui, je le répète, ne sont pas mes préférés. Les fans d'horreur et de complots en auront donc clairement pour leur compte !

    11/11/2020 à 11:41 7

  • Le Mystère de la Sombre Zone

    Pierre Siniac

    6/10 Ce titre est forcément à remettre dans son contexte de l'époque, même si des "chambres closes" et autres "Whodunit" ont été au même moment des réussites absolues !
    C'est donc un livre à mettre plutôt entre les mains d'un novice en la matière car les ficelles sont énormes et les rebondissements très linéaires (et même pour un novice, il y a d'autres titres largement au dessus). Avec ce titre, j'ai été le témoin d'un mauvais Vaudeville, d'une pièce de théâtre mal interprétée, dans laquelle je n'ai pu m'identifier à aucun personnage. Dommage.
    Un début d'une lenteur extrême qui n'apporte pas l'ambiance attendue. Une mise en situation arrivée après le 1er tiers très plaisante avec un manoir et un tournoi d'échecs posant enfin des bases intéressantes mais l'ensemble des acteurs est... mauvais !! Ils ont mal joué ! Un comble pour un livre... Les pistes creusées sont ridicules, les fausses-pistes le sont toutes autant.
    MAIS, et c'est ça qui est fort : j'ai eu envie d'aller jusqu'au bout car à force de lire sans cesse "mais cette énigme est insoluble, mais cette énigme est insoluble, mais cette énigme est insoluble", ça donne quand même envie de savoir comment l'auteur va arriver à sauter par dessus cette barre qu'il s'est lui-même, de fait, fixée bien plus haut que ce qu'il pouvait sauter ! Sans spoiler, la réponse est : il y est arrivé en passant bien en dessous........

    Dans mes avis, je ne note jamais l'auteur, mais je positionne mes lectures dans ce que j'appelle pompeusement "mon échelle de goût". Il est donc fort probable que d'autres trouveront ce livre formidable car il est composé de tous les ingrédients d'un bon polar.

    09/08/2020 à 10:11 2

  • Double je

    Franck Thilliez

    6/10 Trop, trop, trop, beaucoup trop classique. Classique pour du Thilliez, pour une nouvelle, pour la thématique, pour moi... Bref, une nouvelle trop simpliste pour véritablement accrocher sur ces courtes pages.
    Ça n'aurait pas fait un thème d'un roman (du moins je l'espère) et, contrairement aux autres nouvelles de Franck Thilliez, ça n'ouvre pas non plus sur un univers potentiel (du moins je l'espère).
    Par contre, c'est très bien écrit. Comme du Thilliez !

    09/08/2020 à 08:55 1

  • L'Enigme de la chambre 622

    Joël Dicker

    9/10 Ce livre est du pur Dicker ! Alambiqué, avec des flashbacks malins dans tous les sens, des sous-entendus en forme de vraies fausses pistes, des personnages aux rapports hyper-humains, une histoire de tous les jours mises en forme de manière extraordinaire (en dehors de l'ordinaire, comme se plaisait systématiquement à dire mon grand-père après ce mot Extra-ordinaire, comme pour marquer son sens premier).
    Bref, j'ai beaucoup beaucoup aimé !
    Pourtant il est décrié. Bizarre car on y retrouve tous les ingrédients de l'auteur : des dialogues vrais, des situations à plusieurs angles de vue, une réalité cachée, des secrets pour se protéger...

    Un meurtre dans un hôtel de luxe, un mort dans la vraie vie, une mise en abyme presque participative, un hommage à sa ville, à son éditeur de toujours. Le vrai du faux s'emmêle pour mon plus grand plaisir.
    650 pages lues en... 20h !! Long mais super agréable.

    Un excellent 9/10 dans mon échelle de goût. Et un grand bravo à Joël Dicker pour ce premier livre de l'après de Fallois. En espérant qu'il y en aura d'autres.

    04/08/2020 à 16:42 8

  • Surface

    Olivier Norek

    9/10 Il est des livres que vous démarrez et immédiatement vous savez qu'ils vont vous plaire. C'est la magie de certains livres. Cela dépend du temps, de l'ambiance dans laquelle vous vous trouvez au moment de lire les premières pages, des livres précédemment fermés si vous les avez aimés ou pas... Mais parfois, même avec ces circonstances, vous vous dites "quoiqu'il arrive, ce livre aurait été parfait". Et bien c'est précisément ce qu'il m'est arrivé avec cet auteur, Olivier Norek, que je découvre par ce titre "Surface".

    Suite à un très grave accident lors de sa dernière intervention, Noémie Chastain va se battre contre ses séquelles extérieures et intérieures. Ça démarre très fort et ça continue tout autant jusqu'au bout !
    C'est hyper humain. On souffre, on ment, on avance, on aime, on déteste tout avec elle. On devient elle. On aimerait être elle.

    Je ne dévoilerai rien de l'histoire, rien des rebondissements, car ce serait dommage que vous ne viviez pas la même aventure que moi !
    Si vous avez 6h devant vous, que vous voulez du dépaysement des grandes villes, une enquête très solide, alors plongez en surface. (Facile, mais trop tentant)

    Un excellent 9/10 dans mon échelle de goût ! Ravi d'avoir lu du Norek et ainsi avoir avancé dans ma quête de 2020 intitulée "à la découverte d'auteurs ultra-connus"

    01/08/2020 à 19:00 8

  • Demain les chats

    Bernard Werber

    5/10 Dans mon échelle de goût, ce livre m'a déçu.
    Il est bien écrit. Le sujet est intéressant. Le traitement est, dans un sens, original. Mais ça n'a pas pris.
    Le rythme est trop linéaire, trop classique. Bernard Werber m'a déjà fait vibrer à de nombreuses reprises. Ça faisait longtemps que je n'en n'avais plus lu. J'aurai sûrement dû attendre encore un peu. Ou pas.
    Ici, c'est écrit à la première personne du singulier pour nous mettre dans la peau d'une petite chatte aux rêves de grandeur qui l'amènent à penser que les espèces peuvent communiquer entre elles (elle n'a pas dû lire les fourmis pour en douter...)
    Au final, cette quête va l'amener à rencontrer de sacrés personnages dont son voisin, chat de laboratoire à qui on a greffé un port USB lui permettant de se connecter à tout type de support, y compris internet.
    Malgré ces éléments plutôt farfelus, j'ai eu envie d'y croire, de me laisser porter pas ce joli FPS (oui, notre chatte va devoir tuer plein de rats, donc ça m'a fait penser à un jeu vidéo... Que voulez-vous, je me suis ennuyé et il fallait donc bien que je compense...) mais au bout des 4,5 courtes heures de ma lecture, je suis au regret de devoir abandonner cette trilogie dès le tome 1. Qui sait, peut être un jour y reviendrais-je, mais pour le moment, pour moi, demain se fera sans chat.

    30/07/2020 à 23:02 2

  • Goldfinger

    Ian Fleming

    7/10 Encore un James Bond à la trame simple mais efficace.
    Pour aider un des participants à la fameuse partie de Baccarat au Casino Royale à se refaire de ses défaites douteuses aux jeux, James Bond va une première fois faire face à un certain Goldfinger pour le faire tomber dans ses propres pièges et tricheries.
    Il va ensuite apprendre des services secrets que celui qu'il a piégé est le trésorier de l'organisation SMERSH et régule le trafic d'or du royaume, voire de l'Europe entière. Rien de mieux pour lancer alors un jeu de joutes entre le gentil et le méchant de l'histoire !
    Des parties de cartes complètes, puis un parcours de golf intense, pour finir sur un roadtrip à travers la France vont mener Bond à un face à face permanent avec cet adversaire plutôt intéressant à suivre, le tout servi dans le cocktail classique des aventures de l'agent secret le plus connu de la planète. Tout l'attirail du parfait James Bond est là, hormis peut être un petit manque de gadgets qui n'auraient au final pas eu grand-interêt si ce n'est de mettre vraiment grossièrement tous les ingrédients qui font le charme de ces aventures.

    Durant les 3/4 du livre, il ne se passe pas grand-chose, à part les toujours "délicieux" quelques passages racistes et misogynes habituels, mais l'histoire est tout de même bien agréable avec un dernier quart qui s'accélère grace au "rapprochement" entre les 2 protagonistes, jusqu'au États-Unis.

    Un bon 7/10 dans mon échelle de goût en matière de James Bond estival.

    29/07/2020 à 14:37 2

  • Il était deux fois

    Franck Thilliez

    10/10 J'avais un genre littéraire préféré avec des auteurs de prédilections, incontournables. Je referme ce livre et je sais maintenant que j'ai un auteur préféré.
    Cette histoire montre à quel point Franck Thilliez est devenu un maître absolu dans le thriller scientifico-magique. Scientifique car, on le sait, il aime se sourcer auprès des médecins, des instituts, des professionnels de la santé pour nous faire découvrir des maladies ou des symptômes réels mais rares et en tisser une toile et une trame aux tournures inédites. Magique car il aime détourner notre attention pour mieux nous surprendre sur le tour final.

    Ce one-shot - en forme de suite - est tout bonnement exceptionnel. Remarquablement construit, aux rebondissements rapides, aux réponses précises, il signe ici un véritable chef d'oeuvre car il arrive à y imbriquer son précédent thriller en faisant en sorte qu'il devienne presque LA vraie réponse que nous attendions avec son final glaçant et suspendu.

    Quel pied ! Quelle horreur ! Quel plaisir ! Quelle atrocité !
    Du pur génie ! Je ne sais pas si Monsieur Thilliez est comme les protagonistes dérangés qu'il fait vivre dans ses thrillers, mais c'est un livre miroir avec mise en abyme permanente et dérangeante dont je sais une chose : ce genre restera longtemps à la main de Franck Thilliez et les autres devront vraiment s'accrocher pour le faire descendre de la plus haute marche de mon podium.

    26/07/2020 à 16:20 12

  • Ah, les braves gens !

    Franz Bartelt

    7/10 Tout est dans le titre. Les braves gens. Ces braves gens qui nous font vivre des aventures alors qu'eux même ne se rendent pas compte qu'ils en font partie.
    Un ecrivain-enquêteur va chercher son inspiration dans un petit village de "menteurs" (selon les d'habitants du village d'à côté, tout aussi menteurs selon les habitants du village d'à côté, tout aussi menteurs selon...) où les meurtres irrésolus étaient monnaie courante il y a encore quelques dizaines d'années. Et une nouvelle disparition va lui permettre d'écrire son nouveau livre. L'inspiration va passer, en est-il certain, par des interviews de tout le monde.
    Au final, les rencontres avec les habitants du coin, ces guéguerres de clochers, ces sous-entendus, ces enquêtes rapidement expédiées vont surtout le faire enquêter, sans écrire une ligne tellement ses journées vont être remplies. Et comme ici une présomption est une preuve, c'est nous qui allons être les observateurs de ce livre dont on est certain jusqu'à la dernière ligne qu'il ne verra jamais le jour.
    C'est drôle, c'est rapide grâce à des chapitres extrêmement courts. Très classique dans son intrigue, c'est la galerie de personnages qui l'est beaucoup moins.
    J'ai très nettement moins accroché que l'Hôtel du Grand cerf du même auteur, certainement à cause de tous ces habitants plus loufoques et forts les uns que les autres, mais ça m'a quand même fait passer 5h tout à fait dépaysantes dans notre belle France profonde avec ses nombreux braves gens dont on est surement la caricature pour ceux qui vivent d'autres aventures plus... stressantes.

    21/06/2020 à 14:36 2

  • Mort étrange sur un bateau remontant le Nil

    L.C. Tyler

    7/10 Un ton en dessous des précédents, j'ai quand même passé une fois encore un bon moment avec cette croisière sur le Nil.
    Hommage évident et assumé à la reine du whodunit, ce titre raconte l'histoire d'une... mort étrange sur un bateau de croisière remontant le Nil. En plus de s'en être servi comme titre, on est donc sur exactement le même picth que sa source d'inspiration ; mais LC Tyler sait tout de même s'en éloigner pour prendre d'autres chemins qui vont faire mouche et nous faire rire à chaque fois, tout en suivant une intrigue que n'aurait pas reniée Agatha Christie. On va y croiser des espions, des terroristes, des écrivains, des croqueuses d'héritage...
    Les dialogues sont drôles, les situations coquasses, les réparties savoureuses...
    Le tout rythmé par des chapitres assez courts, alternés au niveau de la narration pour servir les avancées de l'intrigue, comme si on changeait de caméra.

    Je ne conseille pas de démarrer par ce titre, mais il aura le mérite de nous faire suivre une nouvelle aventure d'Ethelred et Elsie et d'attendre la suivante !

    Un bon 7/10 dans mon échelle de goût des polars à l'humour ravageur.

    05/06/2020 à 22:49 2

  • L'Agneau

    Christopher Moore

    9/10 Mon Dieu que tu as bien fait de donner du talent à Christopher Moore !

    Il a du faire de « sacrées » recherches pour arriver à reconstituer des pans entiers de la vie de Jésus, jeune. Ses copains, ses premiers pas dans les miracles, son influence sur les autres, l'influence des autres sur lui... Tout y est, tous les personnages qui vont l'accompagner : Marie, Joseph, ses disciples, Judas, Marie de Magdala, Jean le Baptiste, les rois-mages, l'ange Gabriel...
    Il est jeune et il doute naturellement de son statut de fils de Dieu ; il va donc partir en quête de vérité et de preuves, même si tout laisse déjà à penser que ses miracles viennent bien de quelque chose de grand !
    Très drôle, très caustique, très second degré, parfois fantastique (les mages obligent, évidemment !), à la fin sérieux et émouvant, le tout écrit avec des phrases et des chapitres longs, il faut être très attentif pour ne rien louper de chaque réflexion, aucune punchline et c'est un vrai régal !

    Ce livre devient ainsi l'Évangile selon Biff, le meilleur pote d'enfance de Josh "Jésus" de Nazareth.
    Biff va pouvoir ici raconter la vie que Jésus et lui ont vécue durant les 30 premières années de notre ère et qu'aucun autre évangéliste n'a pu raconter.
    J'ai passé 14 heures de pur plaisir.
    Et ce qui est très fort, c'est que Christopher Moore arrive à compléter la vie de Jésus en restant « plausible » avec ce qu'on en sait vraiment : miracles, multiplication des pains et du vin durant les noces de Cana, baptêmes, colère au temple, la Passion avec la Cène, la crucifixion, la résurrection... Tout y est ! Tout est « expliqué »
    Je pense que les Monthy Python n'auraient rien renié de certaines scènes et répliques dans un éventuel remake de La vie de Brian. Un plaisir divin, j'vous l'dis !

    Un excellent 9/10 dans mon échelle de goût en matière de livre loufoque et bien écrit au point de le rendre réaliste ! Et comme pour certains livres, je vais le conseiller à plein d'entre vous pour pouvoir en parler ensuite ensemble car il y a énormément à dire !
    Bref, vous l'aurez compris : ne faites pas... une croix dessus.

    23/05/2020 à 13:37 4

  • Satan était un ange

    Karine Giebel

    8/10 Un avocat apprend qu'il a une tumeur au cerveau et refuse les quelques mois de surcis que lui offraient les médecins.
    Il s'enfuit vers nulle part, sans réfléchir, innove sans s'en rendre compte jusqu'à prendre un auto-stoppeur ; et tout va basculer petit à petit vers un roadtrip que ni l'un ni l'autre n'ont voulu aussi noir.
    L'écriture de Karine Giebel que je découvre avec ce titre est sèche, directe, hachée... Et tout autant humaine, visuelle, réaliste. 5h à couper le souffle, à la croisée des chemins (sans jamais s'en inspirer !) entre Breaking Bad pour la rencontre entre 2 personnages que tout oppose, Ne le dis à personne pour la traque, la fuite en avant, la vitesse, Comme une tombe pour l'originalité de l'approche, et La chambre des morts pour les doutes humains et profonds des personnages qu'on voudrait aider ; ces scénarios bien différents me permettent juste de décrire la manière dont j'ai vécu cette lecture, et pris énormément de plaisir à ne jamais vouloir m'arrêter, de peur, une fois n'est pas coutume, de ralentir les personnages ou même les abandonner !
    Une belle claque. Qui, je l'espère, m'en amènera d'autres !

    09/05/2020 à 11:31 5

  • Au soleil redouté

    Michel Bussi

    8/10 Mon seul challenge durant ce confinement 2020 aura été de découvrir des auteurs connus !
    Et voici donc comment j'en suis arrivé à lire "un" Michel Bussi.
    Encore une fois, bonne pioche avec ce huis-clos insulaire en forme de Whodunit, dont la référence ultime est plusieurs fois citée par l'auteur : les 10 petits nègres.
    Invitées à un seminaire d'écriture, 5 autrices vont se retrouver dans un hôtel des Marquises pour trouver l'inspiration avec l'impulse d'un auteur à succès qui va tout faire pour leur fournir de la matière.
    Jusqu'au moment où un drame survient. On va alors se demander si ça fait partie du jeu ou si c'est réel. Les éléments s'enchaînent, aussi vite que les doutes, les suspicions, les confirmations...

    D'habitude, je n'aime pas trop les livres avec trop de personnages. Ici, il y en a une dizaine ! Qui ont tous leur importance, leurs secrets, leurs particularités... Mais finalement, les chapitres courts, voire parfois très courts, m'ont permis d'enchaîner 8h de lecture à toute vitesse sans jamais m'y perdre. Même dans le dénouement, très bien amené, sans être pour autant hyper original (sur la forme ! Car dans le fond, ça l'est vraiment), d'où un "seulement" 8/10 dans mon échelle de goût, j'ai tourné les pages avec plaisir ! La construction est très intelligente avec un mélange des genres très plaisant.
    Je ne connaissais pas Bussi, j'ai apprécié ce moment dépaysant et il faut que j'avoue avoir eu un coup de cœur pour le seul personnage à part de l'histoire : l'agent des écrivains ! Drôle, caustique, survoltée.. si elle revient pour un spin-off, je fonce !!

    08/05/2020 à 17:53 4

  • J'irai tuer pour vous

    Henri Loevenbruck

    10/10 Ça faisait bien longtemps que je voulais lire "du" Loevenbruck. J'ai donc profité du fait qu'il vient de remporter le Prix Polars Pourpres pour me lancer dans cette histoire d'espionnage incroyable s'étalant sur près de 800 pages.
    Au début, on navigue entre 3 récits : 2 à la même époque mais dans des lieux très différents et le 3ème sous forme de journal intime, qui retrace la vie de celui qui l'écrit, donc à une autre époque. Malgré ce mélange des temps et des lieux ça tient parfaitement la route et la lecture est fluide grâce à des chapitres plutôt courts qui m'ont fait vibrer durant 15 heures, vivant par procuration la passion d'un clandestin des services secrets français.
    Marc Masson, pourtant déserteur, est recruté pour une mission nationale de premier ordre, et devient donc clandestin pour la France, menant ainsi une double vie avec celle de sa "légende".
    C'est l'histoire de la libération d'otages en 1986, dont on parlait à chaque ouverture des journaux télévisés (personnellement, j'avais une dizaine d'années et ça m'a marqué car on égrainait le temps de leur détention chaque jour). On découvre des jeux politiques infectes pour les libérer, au détriment même de leur vie, juste pour "gagner" de la notoriété. C'est abjecte et très bien retranscrit.
    L'histoire va vite et jamais je n'ai perdu le fil malgré les nombreuses références et points techniques et politiques de chaque pays évoqués ou traversés, de la France à l'Iran en passant par le Liban ou encore l'Autriche.
    Une chose assez géniale avec cette histoire : à partir du dernier tiers, le livre semble sans fin car il y a tellement d'histoires centrées sur un personnage ou un bout de l'intrigue qu'on a l'impression que ça va bientôt se terminer. Et non ! le plaisir dur sans vouloir s'arrêter, comme l'Histoire avec un grand H. Et j'ai trouvé ça exceptionnel !
    On voyage, on transpire avec Marc Masson, on l'aide, on le plaint parfois, on le hait, on souffre avec lui, on veut tout autant être à sa place... C'est un livre grandiose !
    Et en plus, c'est une histoire vraie ! Notre Histoire pour laquelle certains iraient donc jusqu'à tuer pour nous.

    26/04/2020 à 14:36 13

  • James Bond contre Dr No

    Ian Fleming

    6/10 James Bond est envoyé, en guise de "punition" suite au fiasco de sa dernière mission durant laquelle il a failli se faire tuer (ce qui n'a pas plus à sa Direction), en vacances (en vérité, pour une mission sans intérêt) en Jamaïque avec une nouvelle arme (fini le Beretta, bonjour le Walther PPK) (vous me dites si les parenthèses vous dérangent, hein ?)
    D'une banale histoire de mésentente entre une association protectrice d'oiseaux et un riche industriel chinois, le Dr No, va découler une mission pleine de suspense inattendu, quoique très pauvre en action car on aurait même pu sous-titrer ce tome : "le dîner chez un fan d'aquarium" puisque c'est limite la seule action du livre.
    James Bond, contrairement au film, est ici toujours aussi chanceux et maladroit à la fois. Cette histoire est plaisante mais bien loin de l'excellent tome qui le précède.
    Si vous êtes puritain, n'essayez même pas de commencer ce titre : on y retrouve un James Bond au sommet de sa forme avec sa dose de racisme ordinaire et de son attirance pour la jolie fille locale. So XXe siecle 😅Même si pour une fois c'est la fille qui est particulièrement volontaire et très entreprenante ; elle qui rêve d'être "call-girl" (sic !)...
    Par contre, passés ces légers malaises historiques qui ne passeraient certainement pas la barrière d'un éditeur normalement constitué à notre époque (quoique !) ces histoires de James Bond se lisent toujours très bien et si vous tombez sur un titre par hasard, quel qu'il soit, lisez-le, c'est typiquement le genre de livres d'espionnage qui fait juste du bien quel que soit l'ordre dans lesquels on les lit.
    Un petit 6/10 dans mon échelle de goût, surtout dû au fait que le précédent était vraiment excellent et donc pour sanctionner ce Ian Fleming qui s'est un peu trop reposé sur ses lauriers. Non mais !
    Bizarre d'ailleurs que ce soit ce tome qui ait fait l'objet de la 1ere adaptation cinématographique car pour moi, ce n'est pas celui-ci qui pose les bases de l'espion le moins secret de la planète.

    10/04/2020 à 15:07 2

  • Quand sort la recluse

    Fred Vargas

    8/10 Mon 2e Vargas après un déceptif Pars vite et reviens tard lu il y a 18 ans. Et 18 ans, c'est la majorité, on a grandi, on a appris à lire, à ne pas rester sur une mauvaise impression donc suite à une chronique passionnée et dithyrambique d'un copain, je me suis dit qu'il était temps de redonner sa chance à cette auteur que j'avais définitivement mise de côté dans ma PAL.
    Après 9h de lecture, j'ai terminé Quand sort la recluse, la dernière aventure en date du commissaire Adamsberg.
    Et c'est là que je me dis qu'il y a 18 ans, je ne savais vraiment pas lire. Car le style, l'histoire, le rythme... Tout est fait pour me plaire ici !
    Ca démarre sur 3 enquêtes dont 2 torchées en 1 chapitre chacune. Et la 3e n'était qu'embrionnaire et perdue dans des scènes lentes installant seulement le décor au départ ; mais c'est pourtant cette histoire qui va déclencher cette irrésistible envie de tourner les pages et enchaîner les chapitres bien équilibrés.
    Fred Vargas est de celles qui vont nous raconter une histoire. Mais une vraie ! Pas une enquête toute bête avec des personnages manichéens dont on saura rapidement s'ils font partie des gentils ou des méchants. Non, une histoire nette, fluide mais difficile, sur un sujet original et bien traité. Surtout quand on sait que son plaisir n'est pas d'être en phase avec la réalité mais en phase avec la réalité qu'elle crée. Tout semble plausible ici.
    L'histoire maîtresse est portée par des petites bêtes au départ presque inoffensives et qui, à chaque fois qu'un pas en avant est fait sur une possible explication, se voit stoppée nette car la piste est mauvaise ou impossible.
    D'habitude, je n'aime pas les histoires avec trop de personnages. Et la brigade, les suspects, les victimes et l'entourage d'Adamsberg en regorgent ! Au final, je n'ai rien perdu en compréhension, bien au contraire.
    J'ai trouvé que les pistes et avancées dans l'intrigue étaient très rapides et je me suis surpris plusieurs fois à me dire que ça allait trop vite par rapport au nombre de pages restantes. Mais non ! Car l'astuce de Fred Vargas est justement de nous faire croire qu'on avance et puis non, c'est juste pour servir l'aspect ténu de cette enquête sur une dizaine de meurtres quasi-parfaits. Tout semble s'enchaîner facilement mais l'intrigue est vraiment tordue et intelligente. Seul petits regrets : d'un côté, Adamsberg fait ses plus grandes avancées grâce à d'autres personnes ; ce sont elles qui lui posent les questions que lui-même, en tant que commissaire, devrait se poser. Et de l'autre côté, trop de liens avec la propre enfance d'Adamsberg qui laisseraient penser, à tord, que cette enquête hors-norme est celle de sa vie et que personne d'autre n'aurait pu arriver à tout découvrir.
    Quoiqu'il en soit, j'y reviendrai, c'est certain car les touches d'humour de cette brigade ne m'avaient pas autant marqué à l'epoque. Mais bon, j'étais jeune (en tous cas, une majorité de plus que maintenant) et probablement, en terme de lectures, étais-je un peu... reclu.
    Voici un excellent 8/10 dans mon échelle de goût. Et une furieuse envie d'en entamer un autre. Et dans l'ordre pour comprendre les attitudes, bulles de proto-pensées et autres tourments d'Adamsberg.

    05/04/2020 à 11:03 5

  • Baad

    Cédric Bannel

    9/10 Je n'arrive pas à dire si c'est de retrouver le Qomaandaan Kandar ou l'Afghanistan tel que le décrit Cédric Bannel qui m'a donné le plus de plaisir dans ce livre.
    Au final, c'est sûrement les 2. Ces 2 qui sont des personnages à part entière et servent parfaitement l'histoire.
    Concernant l'intrigue justement, elle est excellente avec comme trame de fond, la drogue et la pédophilie, fléaux parmi les 2 les pires qui puissent être associés.
    On jongle toujours entre jeux de pouvoir et de destruction dans cette région du monde fascinante et terrifiante par la banalité d'une vie rythmée par les conflits. Dans cet opus, plus encore que dans les autres des 3 tomes existants à ce jour, les alliances sont tordues car tout le monde peut s'associer avec n'importe qui, à n'importe quel moment.
    Vraiment, pour ceux qui veulent un livre dépaysant, qui fait peur, et mal (certaines scènes sont atroces : vous vous souviendrez des pieds rouge, de l'hélicoptère sous la grêle et j'en passe encore des pires !), je pense que ce titre jouera pleinement son rôle.
    En tous cas, cette série est vraiment excellente ! Je serai du voyage s'il y en a d'autres. Bravo et merci Monsieur Bannel !

    22/03/2020 à 23:32 3

  • L'Homme de Kaboul

    Cédric Bannel

    9/10 Mon 2nd Bannel et je vais m'empresser d'aller chercher les autres !
    Cette série du qomaandaan Oussama Kandar est intelligente et passionnante. Je n'ai aucune idée de la véracité des rites et modes de vie Afghans, mais j'y crois très fort ! Tout est détaillé avec la justesse nécessaire pour ne pas faire baisser le rythme des histoires sanglantes, dures et violentes de cet auteur à la plume efficace.
    L'enquête de ce titre se débouble, devient triple, et s'élargit à l'Europe puis partout dans le monde, tout en restant centrée sur l'Afghanistan ; Afghanistan d'ailleurs décrit tel un personnage central, comme il l'avait été dans l'autre livre que j'ai lu de Cédric Bannel.
    A peine refermé, j'ai envie de replonger dans cet univers pour mieux le comprendre et continuer à ressentir ce malaise ambiant qui rythme la vie (mais est-ce une vie, d'ailleurs ?) de ses habitants.
    L'histoire : un pays en reconstruction est source de toutes les envies des riches qui en sont loin et cela a un impact sur ceux qui y vivent. C'est à partir de là que tout démarre. C'est très malin et j'ai peine à croire que ce soit uniquement une histoire totalement inventée par cet auteur à suivre, pas assez connu et à faire référencer dans toutes les bonnes librairies ! Les personnages sont maltraités et personne n'est épargné. Personne n'est infaillible et c'est aussi ça qui donne une ampleur à cet univers à nul autre pareil.
    Je recommande chaudement. Et je ne peux pas terminer sans dire que j'ai une pensée émue et sincère pour ceux dont ces atrocités font partie de leur quotidien.

    28/12/2019 à 10:44 4