QuoiLire

342 votes

  • Camisoles

    Martin Winckler

    7/10 Comme à chaque fois Martin Winckler par le biais d'un roman policier cherche à dénoncer les dérives du monde médical dans les pays occidentaux et plus particulièrement la France. Mais cette fois-ci, si le roman date de 2008, je le trouve particulièrement d'actualité.

    Tout d'abord en introduction du roman, l'auteur positionne la France au lendemain d'un mouvement politique qui a mis en place un président avec une majorité forte à l'Assemblée Nationale; la castration chimique pour les auteurs de délits sexuels, ou encore les scandales sanitaires en démontrant les méthodologies des études "scientifiques" pour constituer le dossier destiné à la mise sur le marché d'un médicament.

    Heureusement pour les amateurs de romans policier, Martin Winckler nous offre une histoire intelligente, drôle, à la limite de parodier des classiques du genre. Si l'on retrouve bien le juge Watteau et le médecin légiste Charly Lhombre, les principaux personnages de Mort In Vitro, Camisoles est un roman autonome et ne tire pas de lien avec son prédécesseur. On notera au passage quelques clins d’œil à Bruno Sachs.

    Même si ce roman n'offre pas l'énigme la plus inextricable, on passe un bon moment à le lire. Le style de Martin Winckler est impeccable, fluide et agréable.

    26/05/2018 à 21:13 3

  • Canari

    Duane Swierczynski

    7/10 Alors que j'avais lu sur des réseaux sociaux, des blogs ou sur des sites marchands que ce roman avait déplu à des gens du fait d'une certaine lenteur ou du manque de crédibilité, j'ai plutôt apprécié de roman.

    Même si le roman ne dévoile aucun scoop sur le rôle des indicateurs dans la policier, je l'ai trouvé tout de même instructif concernant le vocabulaire employé par la policier ou les trafiquants à l'encontre de ces "aides".

    La grande force de ce roman est d'offrir un vrai thriller avec de nombreux rebondissements, la fin offrant un beau bouquet final, mais avec un fond d'humour. Ce livre de Duane Swierczynski m'a fait penser à Catch 22 où le héro cherchant à se sortir d'une situation embarrassante tombe à chaque fois dans une situation plus compromettante,

    Contrairement à l'avis d'autres personnes, je n'ai jamais trouvé ce roman lent du fait de l'alternance des avis et des styles employés : tantôt un récit d'action, puis la vision de la situation par l'indicateur en s'adressant à sa défunte mère au travers de son journal intime, puis la manipulation soit des policiers soit des trafiquants.

    Avec des personnages bien campés que l'on a plaisir à découvrir et qui évoluent au fil des pages, auxquels on s'attache, une écriture fluide et plaisante, ce roman plait et j'en recommande la lecture.

    20/04/2020 à 20:33 1

  • Cinq doigts sous la neige

    Jacques Saussey

    7/10 J'aurais pu dire que Cinq doigts sous le neige est le dernier roman de Jacques Saussey mais comme j'ai (toujours) un train de retard, ce n'est pas vrai puisque l'auteur a en a sorti un depuis dont j'espère faire la critique plus rapidement que pour ce livre.

    L'auteur nous embarque dans un huis-clos qui commence un peu comme un film d'horreur de série Z : un groupe d'amis se retrouvent dans un chalet, isolés par le neige, et à leur réveil l'une d'entre eux a disparu..... Bien entendu, l'auteur nous mène par le bout du nez, nous met des fausses-pistes (traces dans la neige), de faux indices, pour nous perdre.

    Nul besoin de préciser de Jacques Saussey maîtrise à la perfection la technique du page turner : l'écriture est fluide, les chapitres sont courts et avec un mini-cliffhanger à leur fin rendant addictive la lecture. Ses personnages sont bien travaillés, complexes, avec leurs petits secrets.

    Un très bon livre où cette vous donnera la chaire de poule sur la plage cet été.

    22/05/2023 à 19:10 2

  • D'ombre et de silence

    Karine Giebel

    7/10 D'ombre et de silence rentre dans la catégorie des livres plumes chez Karine Giebel. En fait ce n'est pas un roman mais une collection de huit nouvelles qui abordent le meurtre et les motivations du crime. Et rapidement l'auteure démontre que la source du meurtre n'est pas unique et manichéiste, si certains sont cachés pour d'autres il est préférable de ne pas en parler. Malheureusement je ne peux en dire plus de peur de divulguer les différents cas du roman, mais ces illustrations poussent à la réflexion et à comprendre, sans pour autant accepter, le geste fatal que certains portent.

    J'ai découvert ce livre dans sa version audio. La grande intelligence de la maison d'enregistrement a été de faire lire ce livre par deux personnes, un homme, une femme, et de recourir à l'un ou à l'autre en fonction du point de vue exposé dans la nouvelle. La lecture est claire et tout juste jouée pour donner de la profondeur à la lecture.

    09/06/2019 à 21:17 2

  • De nulle part

    Claire Favan

    7/10 Les romans de Claire Favan sont une raison pour l'auteure de dénoncer certaines injustices ou irrégularités dans les grandes entités de l'état. Cette fois-ci elle dénonce l'institution des aides à l'enfance où manque de moyens, manque de personnel et manque de formation ne font qu'empirer la situation de ces enfants déjà en détresse familiale. La première partie du roman est donc dur tant pour l'ASE que pour l'enfant chahuté, blessé et transbahuté de famille en foyer pour être jeté à la rue le jour de ses 18 ans.

    Et puis ensuite, Claire Favan enclenche le mécanisme du roman policier. Bien que la mécanique soit toujours aussi bien huilée, le style irréprochable et agréable à lire, on pourra regretter une relative facilité dans le récit. De par le sujet, il n'y avait guère d'alternative et le roman se déroule d'une manière un peu linéaire. Mais je préfère parfois les petits chemins de campagne aux rails des trains.

    Cependant l'auteure ne commet pas d'erreur comme son confrère Jacques Expert (voir Deux gouttes d'eau).

    Un roman agréable à lire mais qui manque un peu de surprise.

    https://quoilire.wordpress.com/2023/07/10/claire-favan-de-nulle-part/

    10/07/2023 à 20:51 2

  • Dust

    Sonja Delzongle

    7/10 Ce thriller de Sonja Delzongle est déstabilisant à plus d'un titre. Tout d'abord elle nous transporte dans un monde qui, pour la plupart d'entre nous, nous est inconnu, le Kenya bien loin des zones touristiques et des safaris. Là on se retrouve confronter à la misère, à la violence à laquelle recourt nombre de kényans pour survivre, aux croyances mystiques.  Ensuite, en nous confrontant à des crimes particulièrement originaux puisque l'on ne trouve qu'une croix de sang au sol et nul corps. Je ne vous en dis pas plus afin que vous fassiez travailler vos petites cellules grises. Et enfin, les méthodes d'investigation propres, ou devrais-je dire réduites, de ce pays.

    Malheureusement le roman est très mal équilibré. Le premier tiers est très prenant, nous plongeant dans l’ambiance totalement dépaysante de l'Afrique et dans la découverte des meurtres. Par contre, tel un soufflet au fromage qui aurait trop attendu d'être mangé, la tension et le rythme retombent. L'auteure consacre cette partie à la présentation du calvaire vécu par les yellow men, albinos d'Afrique, et l'enquête est délaissée au profil des relations sentimentales de l'héroïne profileuse Hanah Baxter. Heureusement, sur le dernier tiers on retrouve les qualités de l'auteure pour terminer la chasse.

    Dernier point négatif et non des moindres pour nous autres amateurs d'enquête policière désireux de se substituer aux enquêteurs du roman, est la divulgation du meurtrier beaucoup trop tôt dans le roman, à la fin du premier tiers. Est-ce  une volonté de l'auteure despérant faire monter la tension du lecteur face au déroulé de l'enquête.

    22/03/2020 à 21:06 4

  • Éclipse totale

    Jo Nesbo

    7/10 Comment est-ce qu’un héros usé jusqu’à l’os au point d’avoir un prothèse en métal peut encore mené une enquête tout en ne faisant plus partie de la police ? C’est le défit que s’est lancé Jo Nesbo avec son mythique Harry Hole.

    On retrouve donc notre ex-policier scandinave favori pour une enquête bien originale, dans laquelle les victimes semblent être attirées par leur meurtrier. Toute l’originalité du livre réside uniquement dans ce concept puisqu’ensuite le livre reprend tous les schémas, tous les codes et les éléments des précédents livres qui ont fait le succès de la série : un homme investi dans son enquête, qui est près à s’affranchir des règles pour arriver à démasquer le meurtrier, mais dont la passion finit par le ronger au point de le faire sombrer dans l’alcool.

    Donc un Harry Hole, typiquement du Harry Hole, mais que c’est bon quand c’est du bon Harry Hole

    26/11/2023 à 21:09 2

  • Extra pure

    Roberto Saviano

    7/10 Roberto Saviano reste fidèle à lui même : un auteur passionné, désireux de connaître le monde du crime, de faire partager cette connaissance et de dénoncer l'emprise des criminels (mafia, narcotrafiquants) sur le monde économique mais également sur le monde politique.

    Comme pour Gomorra Roberto Saviano nous offre un roman documentaire, abordant à chaque chapitre un domaine de ce monde. Cette fois-ci il se concentre sur l'univers de la cocaïne alternant la vue du consommateur, du dealer, l'histoire de la guerre de pouvoir des narcotrafiquants, l’enrôlement, ...

    Dernièrement j'avais lu Paz de Caryl Férey et j'ai depuis découvert que c'est suite à la lecture de Extra pure que Caryl Férey a décidé de passer à l'écriture de ce livre. Et en effet, Paz est la version romancée, légèrement aseptisée de la réalité brute, froide, hyper-violente de celle rapportée par Roberto Saviano. Aussi il est intéressant de lire les deux à la suite, Caryl Férey en introduction mais également pour s'adapter à ce monde cruel avec de monter d'un cran (et en altitude) avec Roberto Saviano .

    Mais Roberto Saviano reste fidèle  également à ses défauts. Ce livre est avant tout documentaire. Aucun fil rouge (déjà qu'il s'agit de lignes blanches) n'est offert au lecteur pour le tenir en haleine et découvrir tous les aspects de ce monde criminel. L'auteur sombre également dans l'énumération à l'excès comme en témoignent les premières pages listant toutes les personnes autour du lecteur susceptibles de consommer cette drogue.

    Un roman coup de claque qui mérite notre persistance à sa lecture.

    17/07/2020 à 20:36 2

  • Fermer les yeux

    Antoine Renand

    7/10 Si comme moi vous découvrez Antoine Renand par Fermer les yeux, sachez que vous allez être conquis par cet auteur, et que cela va vous donner envie de lire dans la foulée L’empathie. Heureusement pour nous les deux livres sont indépendants et aucun spoiler du premier n’est contenu dans ce second livre.

    Fermer les yeux est un roman policier bien agréable à libre, même s’il y a quelques fois des clichés un peu trop souvent véhiculés dans les romans comme le flic alcoolique ou indépendant et ingérable, le tueur qui …. non, je n’en dis pas plus pour ne pas divulgâcher l’histoire. Mais dans l’ensemble l’histoire se tient et tient le lecteur en halène. aussi bien avec ses personnages qui se dévoilent au fur et à mesure des pages, que de l’enquête à laquelle on participe volontiers.

    Bref, un auteur à suivre de près car il risque d’exploser dans les prochaines années tant il fait déjà parler de lui avec ses deux premiers livres.

    13/12/2021 à 21:27 2

  • Islanova

    Jérôme Camut, Nathalie Hug

    7/10 Je dois avouer que c'est une critique de livre qui m'a posé beaucoup de problèmes. Après avoir lu Islanova, je ne savais qu'en penser. Est-ce un bon ou un très bon roman ?

    Les éléments qui ont fait le succès du quatre-mains, Jérôme Camut et Nathalie Hug, sont toujours présents : des chapitres mêlant alternativement actions et progression de l'histoire ou définition de la psychologie des personnages, un écriture fluide qui rend ce thriller politique très agréable et pousse à la réflexion sur notre société de consommation. Avec un petit plaisir supplémentaire personnel :l'action du livre se déroule vers Royan et sur l'Ile d'Oléron, lieux de mes vacances. Je peux vous dire qu'à quelques détails

    Alors pourquoi est-ce que j'hésite entre bon livre et très bon livre ?

    J'ai découvert ces deux auteurs au travers de la trilogie W3 qui avait à la fois de grandes qualités narratives, policières, une intrigue parallèle poussée, des personnages travaillés et attachants. Dans Islanova, il y a certes de nombreux personnages mais je les trouve un peu moins fouillés, plus "standard", moins originaux; le fil de l'intrigue quoi que bonne, dynamique et avec de nombreux rebondissements qui tiennent le lecteur en haleine, reste cependant linéaire. Sans doute le fait de dérouler l'ensemble de l'histoire sur un seul volume, même de 800 pages, contrairement aux trois de W3, n'a pas permis aux auteurs de déployer la mécanique du succès de leur précédente trilogie.

    Si ces quelques défauts restent mineurs par rapport à la qualité globale du livre, le plus gros défaut de ce livre qui en fait un bon livre et et non pas un très bon livre est le recours à une mise en scène très cinématographique, presque hollywoodienne dans le tiers final du livre : explosions, arrivée de la cavalerie au bon moment, révolte nationale. S'il devait y avoir une adaptation sur grand écran, certainement que Michael Bay se proposerait.

    Alors, un bon roman, militant, captivant, même si les auteurs en font un peu trop par moment.
    (quoilire.wordpress.com/2017/08/28/jerome-camut-nathalie-hug-islanova/)

    28/08/2017 à 21:24 5

  • J'étais le collabo Sadorski

    Romain Slocombe

    7/10 Romain Slocombe nous invite dans les dernières aventures de son horrible inspecteur facho, collabo, Sardoski. Après ses malversations, ses embrouilles, pendant l'occupation et les premiers signes de la libération, le voici en plein revirement avec l'arrivée des américains dans Paris et son arrestation. Quand sa bonne étoile le lâche, il va devoir faire preuve d'inventivité, d'opportunisme et de stratégie pour se sortir de ce mauvais pas.

    Ce roman est d'autant plus intéressant que; dans les précédents tomes, l'on voyait tous les méfaits,  les tortures psychologiques et physiques, toutes les prises d'influence des collaborateurs; l'on voit que les libérateurs tombent et appliquent les mêmes travers. Cette libération n'est pas aussi jolie qu'elle ne fût espérée.

    On peut seulement regretter quelques longueurs et répétitions dans le récit, sinon l'auteur nous emporte avec la même force dans ce sixième roman noir historique comme dans les cinq précédents, avec la même précision historique sans sombrer dans un cours magistral sur cette époque.

    27/03/2023 à 19:31 3

  • L'Affaire Paola

    Donna Leon

    7/10 Donna Leon est un peu ma madeleine de Proust. Avant d'ouvrir un de ses livres on se dit que l'on va avoir une histoire policière particulièrement classique, mais à chaque fois on a une belle intrigue policière avec de nombreux revirements.

    Mais un des plaisirs à retrouver une aventure du Commissaire Brunetti est avant tout de se retrouver projeter dans la cité lacustre, celle ville unique qui empêche nombre clichés des romans de ce genre comme les courses poursuites en voiture. Le dépaysement vient également de la fausse nonchalance et de la relative décontraction des policiers, ou encore de l'organisation particulière de la police et de sa gestion entre les différentes localités.

    Cependant la grande originalité de ce livre provient de l'origine de l'enquête mettant en porte à faux le Commissaire Guido Brunetti : la femme du Commissaire commet une infraction et récidive. Alors que d'habitude nous suivons une vie du couple Brunetti paisible, drôle, intellectuelle et complice, ici, la tension s'installe, les idées se confrontent, s'opposent où chacun campe sur ses positions. Heureusement, le roman ne tourne pas uniquement autour de ce sujet et de la raison motivant l'infraction de Paola Brunetti; le roman passe à la vitesse supérieure, l'enquête entre dans une autre dimension, et l'humour de Brunetti revient.

    Un roman classique à savourer paisiblement.

    27/06/2020 à 21:05 1

  • L'Influenceur

    Patrick Bauwen

    7/10 Patrick Bauwen fait partie de ses auteurs que je qualifierais d'amateur. Non pas qu'il n'a rien de professionnel dans son écriture, mais parce qu'il fait partie de ses auteurs qui ont un autre métier, urgentiste de son état. Aussi n'a-t-il pas la régularité métronomique des auteurs professionnels, faisant que parfois il faille attendre plusieurs années entre deux productions. Mais la contrepartie avec Patrick Bauwen, c'est que l'on est très rarement déçu.

    Cet auteur va dans un univers qui n'a guère été exploré par ces confrères : celui des influenceurs et des réseaux sociaux. J'ai particulièrement apprécié ce dépaysement car il n'est pas fait pour coller à une certaine mode mais surtout parce qu'il aborde son côté obscure, sa machinerie et le business interne en plus de celui véhiculé par les posts de ces dits influenceurs.

    Qui plus est, une véritable histoire policière vient se greffer, pleine d'actions et de rebondissement, mêlant des caractères forts mais un peu caricaturaux.  On pourrait seulement reprocher à l'auteur de ne pas laisser suffisamment d'alternatives au lecteur pour ne pas subodorer le twist final.

    Un très bon moment de lecture.

    20/04/2024 à 11:46 1

  • La Capture

    Nicolas Lebel

    7/10 Enfin voici le final de ce diptyque de Nicolas Lebel qui succède au Gibier que j'avais particulièrement aimé pour sa dynamique et son originalité.

    Si l'on retrouve les mêmes personnages, l'auteur a quant à lui prit un petit virage. Autant le premier tome était orienté thritller, autant La capture est un roman policier humoristique dans la lignée des Mamie Luger de Benoît Philippon ou du Serpent majuscule de Pierre Lemaitre.

    Si ce n'est pas désagréable, la tension et le suspense maintenues tout au long du premier roman ne figurent pas dans ce second volée. On a presque l'impression que les personnages sont en dilettante.

    En dehors de cela, il y a la même inventivité, le plaisir des personnages que l'on pourrait croire caricaturaux mais qui se révèlent endosser un rôle précis.

    Un bon moment de lecture mais une série qui aurait mérité un meilleur final.

    28/12/2022 à 18:26 3

  • La Cité des miroirs

    Justin Cronin

    7/10 Attention ce livre est un véritable pavé, au sens propre comme au figuré. 800 pages denses, très denses, et un poids qui doit dépasser le kilogramme à mon avis (je n'ai pas pesé). Donc il vous faudra du temps, pas forcément de la patience nous allons voir pourquoi plus tard, et une bonne forme physique... à moins que vous n'optiez pour la version numérique, ce que je vous conseille particulièrement.

    Dans ce troisième et ultime tome du Passage, l'auteur dévoile l'origine du virus, l'histoire du patient zéro et de ses douze cavaliers de l'Apocalypse, de son lien avec Amy, et bien sur de l'avenir de l'humanité "résiduelle". Encore une fois, il est vain de résumer cette saga partie de l'idée de faire une histoire avec une fille héroïne du roman (demande réelle de la fille de Justin Cronin). Ironie du sort, au cours de la rédaction de cette sage, l'auteur a du combattre un cancer et on peut se demander si finalement cette saga post-apocalyptique n'est pas une figure de style pour évoquer sa maladie, son combat et tenir sa promesse à sa fille.

    De nombreuses critiques comparent Justin Cronin à Stephen King, et je pense qu'il mérite amplement cette comparaison. Tout comme le maître de l'horreur, l'auteur a su créer un univers complet tant dans la description des paysages, que des habitants et de leur mode de vie survivaliste. Mais là où Stephen King ne touche qu'à un domaine; la science-fiction ou le vampirisme ou la fable romanesque, Justin Cronin a su imbriquer ces trois styles dans cette saga avec maestria. Au final le lecteur n'a pas conscience de passer d'un style à un autre tant cela se fait naturellement au fil des pages, Justin Cronin est un véritable conteur.

    Personnellement, et contrairement à d'autres lecteurs, j'ai particulièrement apprécié la centaine de pages sur la jeunesse de Fanning et de son passage en tant que patient zéro. Dans cette partie, j'ai trouvé le roman beaucoup plus fluide et rapide à lire, sans doute du fait de la restriction du nombre de personnages aux multiples surnoms, qui évite au lecteur de chercher de qui le roman parle.

    Un roman qui consacre Justin Cronin.

    05/09/2017 à 21:30 1

  • La Forêt des disparus

    Olivier Bal

    7/10 Après un roman plus proche du thriller que du fantastique, genre qui m'a fait connaître Olivier Bal, l'auteur nous offre un roman à mi-chemin entre les deux. Pendant longtemps on ne sait pas si l'auteur va mener son lecteur dans l'un ou l'autre genre.

    L'histoire est découverte à la première personnage au travers de son personnage introduit dans L'affaire Clara Miller. Alors que l'on avait laissé un journaliste d'investigation combatif mais un peu abattu par ses découvertes, nous le retrouvons totalement inactif, isolé, asocial et désintéressé par d'étranges phénomènes qui surviennent dans sa ville d'exil...; jusqu’à ce que les vieux démons du journalismes reprennent possession de ses moyens.

    Que ce soit l'isolement du personnage ou celui de la ville au milieu d'une forêt immense, l'ambiance est lourde, stressante, pesante, étouffante. On sent que la moindre petite étincelle peut mettre le feu aux poudres de cette communauté et rendre fou les autochtones.

    Le seul point négatif dans cette fresque dénonçant l'intégrisme et la peur de l'étranger serait le côté un peut trop cliché des personnages.

    Mais même avec cela, la lecture de ce roman est un agréable moment. La fluidité de l'écriture d'Olivier Bal fait que le lecteur tourne, tourne les pages ce livre et a du mal à le lâcher.

    04/08/2022 à 18:27 1

  • La Porte de Bosch

    Christophe Vasse

    7/10 Rares sont les romans fantastiques qui, d’une part tiennent en haleine le lecteur, et d’autre part ne tombent pas dans des facilités romanesques maintes fois rabattues.

    Christophe Vasse mêle avec doigté un subtile mélange de course poursuite à énigme qui fit le succès d’un certain Dan Brown, mais ici en trouvant la magie du récit au travers d’événements fantastiques survenant autour d’un tableau présumé de Jérôme Bosch. Il faut dire que les tableaux plutôt torturés et bourrés de symboles de ce dernier constituent un excellent terreau pour qui a un peu d’imagination.

    L’auteur nous amène aux quatre coins du monde enquêter pour trouver explication à l’incarnation de sujets d’un tableau : quelle en est la raison ? y a-t-il une finalité ? ou un moyen d’arrêter le processus ?

    Autant de questions que devront résoudre le propriétaire du tableau et une cartomancienne qu’il embauche.

    Pour un second roman, l’écriture est fluide et captivante, les personnages sont bien construits, et l’histoire originale.

    Un très bon roman qui pourrait passionner même les lecteurs qui ne sont pas amateurs de fantastique.

    05/11/2023 à 20:53 2

  • La Porte du vent

    Jean-Marc Souvira

    7/10 Il y a  des romans que l'on lit ou achète parce que l'on a entendu parler d'eux dans la presse ou sur des blogs. Il y en a d'autres où c'est leur couverture qui nous séduit. J'ai découvert La porte du vent de Jean-Marc Souvira tout d'abord par sa création graphique de couverture à la fois originale, précise mais intrigante. Et au final, après avoir lu le livre, je dirais qu'elle résume parfaitement ce roman.

    L'originalité du roman puisqu'il commence comme un roman noir sur fond de guerre entre gangs parisiens pour laisser place ensuite à un roman historique de la première guerre mondiale donnant les origines de ces clans, avant de se clore par la conclusion de la première partie. L'originalité provient aussi de l'inspiration de l'histoire à partir de faits réels. Ainsi le cimetière militaire d'Etaples comporte bien une tombe d'un chinois dont malheureusement l'identité a été perdue.

    La précision dans le récit provient essentiellement de l'expérience de l'auteur puisqu'il est commissaire divisionnaire au sein de la Police judiciaire depuis plus de vingt-cinq ans après avoir  dirigé l'Office Central pour la Répression de la Traite des Êtres Humains. Mais c'est également un incroyable investigateur dans l'histoire de la France sur la période de la première guerre mondiale. Il m'a fait découvrir un pan de l'histoire avec "la déportation" de chinois pour pallier au manque de main d'œuvre masculine en France.

    L'intrigue se tisse dans l'origine et les relations entre les gangs. Sans doute que celles-ci sont romancées, mais qui sait.

    Jean-Marc Souvira nous offre un roman agréable à lire, un phrasé est fluide avec des personnes qui prennent de l'ampleur au fur et à mesure des pages. On pourra reprocher un petit déséquilibre entre les parties afin que les amateurs de romans policiers ne lâchent pas la lecture au cours de la seconde partie. Et je recommanderais la version numérique, car ce petit pavé de près de 600 pages pèse près de 700g et fatigue rapidement les bras.

    23/07/2023 à 09:41 3

  • La Ronde des innocents

    Valentin Musso

    7/10 C'est la première fois que je vous lis un roman de Musso, non pas que je sois tombé malade, mais surtout qu'il s'agit d'un roman de Valentin et non pas de son frère Guillaume.

    Contrairement à son frère, ce roman nous offre une intrigue habilement ciselée, avec finesse. Même si dans le fond bon nombre de romanciers ont utilisé cette thématique (même Stephen King) , celle-ci est amenée finement et délicatement introduite au cours de l'enquête. Je ne pourrais malheureusement pas en dire plus de peur de divulgâcher le roman.

    Les personnages sont à la fois bien différents, complémentaires, mystérieux; ils dévoilent leur intimité, leur fragilité au fur et à mesure des pages, sans tomber dans les clichés (sauf peut-être pour certains sur la fin).

    Le style est agréable à lire; l'auteur n'usant pas de toutes les techniques du page turner, l'histoire reste captivante tout en laissant quelques moments de respiration au lecteur.

    Une belle découverte, un premier roman très réussi et maîtrisé.

    28/12/2022 à 18:44 2

  • Le Bureau des affaires occultes

    Eric Fouassier

    7/10 Voilà un roman pour le moins original : on retrouve le genre de narration et une ambiance à la Arthur Conan Doyle, un modèle de roman policier du temps où les Reines du Crime anglaises officiaient.

    Cependant Eric Fouassier a su moderniser le genre, en introduisant une fluidité, un rythme moderne au récit et fait appel aux bonnes vieilles techniques des cliffhanger pour maintenir son lecteur éveillé, relancer l'intrigue avec des énigmes à tirroir.

    Prenez tout cela, projetez l'histoire dans un Paris du milieu du XIXe siècle totalement méconnaissable, où la police scientifique n'existe pas; faites croiser le chemin du héros avec des personnages historiques, et vous obtenez un roman policier très agréable à lire.

    06/12/2021 à 21:20 8