QuoiLire

341 votes

  • Guide de survie en milieu hostile

    Shane Kuhn

    8/10 Présenté comme une confession sous forme de guide pour jeune tueur débutant dans une entreprise spécialisée dans le concept d'introduire un jeune meurtrier comme stagiaire dans l'entreprise de la cible.

    C'est bourré d'humour, souvent au second degré, d'inventivité et d'une composition avancée des personnages.


    L'auteur venant du milieu de la télévision a réussi à structurer son roman de telles façon que les scènes d'actions donnent un petit coup de fouet en lecteur déjà bien accroché par l'histoire.


    Un roman bien original et agréable à lire.

    19/09/2022 à 19:45 3

  • Hell.com

    Patrick Senécal

    9/10 Souvent Patrick Sénécal est comparé à Stephen King, et je dois dire que pour une fois la comparaison n’est pas usurpée ou purement commerciale. On y retrouve les mêmes ingrédients : une écriture fluide qui plonge instantanément le lecteur dans l’histoire, le retour à nos peurs primales, basiques mais partagées de tous et de toutes. C’est le point fort de l’auteur car il cuisine son lecteur un peu comme la grenouille dans la casserole d’eau bouillante : horreur, tortures et autres sévices deviennent de plus en plus dures, profondes voire insoutenables à lire. Même si cela reste par moment difficile à lire, certains passages sont tout juste soutenables, la progression au sein du livre fait qu’elle ne heurte pas le lecteur d’entrée. Cependant, certains lecteurs seront tentés d’abandonner la lecture de Hell.com dégoûter par les mises en scène effroyables. Aussi pour ne pas perdre une bonne histoire, je ne peux que leur conseiller de sauter quelques pages, la dernière moitié du livre est beaucoup plus accessible.

    Si l’écriture est fluide, il n’en reste pas moins que l’auteur ne reprend pas le schéma commun des page-turns actuels. Point d’histoire(s) en parallèle, nous suivons intégralement l’histoire de Daniel Saul, un peu comme si nous voyions notre propre histoire (un cauchemar) relatée dans ce livre. Car finalement c’est un peu ce que désire l’auteur, c’est que nous prenions conscience, qu’à une toute autre échelle, nous avons tous un peu de Daniel Saul en nous, et que ce qui lui arrive, pourrait très bien nous arriver.

    Si Patrick Sénécal et son Hell.com nous fait penser à Stephen King et Dr. Sleep, Chuck Palahiniuk et son Fight Club, ou Breat Eaton Ellis et son American Psycho, il n’en reste pas moins original avec son style propre.

    21/05/2016 à 15:00 3

  • Hunter

    Ian Manook

    8/10 Voici un thriller qui m'a réveillé. Après quelques romans policier un peu plan-plan, ce livre est de la dynamite en barre qui fait qu'il est impossible de le lâcher avant la fin.


    Pour le prix d'un livre, vous n'aurez pas un, ni deux mais plusieurs serial killers qui sévissent dans cette petite ville américaine nichée dans la montagne, la police, le FBI, les forces d'intervention.... bref le grand jeu.


    Roy Braverman, alias Ian Manook de son vrai nom Patrick Manoukian, endosse le rôle d'auteur de thrillers noirs américains dans la lignée d'un Thomas Harris ou d'un Quentin Tarrentino tant sa prose est très cinématographique.


    Et ce n'est que le début d'une trilogie.

    03/03/2021 à 20:18 3

  • Il y aura des morts

    Patrick Senécal

    5/10 L'idée de départ du roman est tout simplement génial : un jour une inconnue vientvous dire que vous allez mourir avant de partir sans plus d'explication, et le lendemain vous êtes attaqué à la machette. Puis c'est le début de l'horreur, d'une chasse à l'homme dont vous êtes la cible. Le roman commence avec un rythme effréné, nous fait immanquablement pensé au film The Game de David Fincher, sans pour autant le parodier. Il va d'ailleurs rapidement s'en éloigner avec les premiers morts. Car oui, le livre porte bien son nom Il y a des morts dans Il y aura des morts.

    La bonne surprise du roman est le cross-over de l'histoire avec un autre roman de Patrick Sénécal. Cela est fait intelligemment et rappelle de bons souvenirs pour les fans de cet auteur.

    Malheureusement de nombreux défauts apparaissent dans ce roman.

    L'auteur insère en plein milieu d'une phrase une immense parenthèse afin de partager les pensées de son héros principal. Le problème est que la plupart du temps on perd le sens de la phrase principal, nous obligeant à la relire une seconde fois, et de se relancer dans l'histoire.

    Mais le plus pénible est la cumul des détails, des noms de routes, rues, espaces, parcourus par le héros. On est étourdi par cette déferlante de mots. La répétition des courses-poursuites lassent au fur et à mesure. Est-ce volontaire de l'auteur pour que le lecteur partage cet élément avec le personnage ? Si tel est le cas, ce n'est pas agréable et pas vraiment utile au récit.

    Enfin, la fin est non seulement décevante mais également idiote. Qui avec cette richesse passerait par cette méthode alambiquée au lieu d'acquérir ce qu'elle soit (oui ce n'est pas très clair dans cette critique, mais je voulais pas dévoiler la fin du livre).

    23/09/2018 à 19:58 3

  • J'étais le collabo Sadorski

    Romain Slocombe

    7/10 Romain Slocombe nous invite dans les dernières aventures de son horrible inspecteur facho, collabo, Sardoski. Après ses malversations, ses embrouilles, pendant l'occupation et les premiers signes de la libération, le voici en plein revirement avec l'arrivée des américains dans Paris et son arrestation. Quand sa bonne étoile le lâche, il va devoir faire preuve d'inventivité, d'opportunisme et de stratégie pour se sortir de ce mauvais pas.

    Ce roman est d'autant plus intéressant que; dans les précédents tomes, l'on voyait tous les méfaits,  les tortures psychologiques et physiques, toutes les prises d'influence des collaborateurs; l'on voit que les libérateurs tombent et appliquent les mêmes travers. Cette libération n'est pas aussi jolie qu'elle ne fût espérée.

    On peut seulement regretter quelques longueurs et répétitions dans le récit, sinon l'auteur nous emporte avec la même force dans ce sixième roman noir historique comme dans les cinq précédents, avec la même précision historique sans sombrer dans un cours magistral sur cette époque.

    27/03/2023 à 19:31 3

  • Je suis l'abysse

    Donato Carrisi

    4/10 Je me souviendrais toujours du premier livre de Donato Carrisi (L'écorchée) que j'ai lu, j'avais été séduit son rythme, son originalité, la force de ses personnages et des rebondissements dans l'intrigue.

    S'il y a toujours le rythme dans ce livre a contrario je suis quelque peu déçu des personnages un peu trop caricaturaux, du manque d'originalité avec une tendance actuelle de tous les auteurs de romans policier à recourir à la maltraitance infantile. Mais c'est surtout dans le peu, pour ne pas dire l'absence, de surprises que recèle ce livre qui m'a fortement déçu. L'histoire, bien que plaisante à lire, est assez linéaire et ne surprend pas le lecteur.

    30/03/2022 à 21:08 3

  • L'Assassin de la rue Voltaire

    Henri Loevenbruck

    6/10 Henri Loevenbruck nous offre un troisième épisode de sa série policière prenant place au moment de la révolution française; dans laquelle les enquêtes sont menées par un jeune et espiègle journaliste récemment « monté » sur Paris : Garbiel Joly.

    Le livre débute par un rapide rappel des aventures de son héros sur les deux précédents tomes, aussi vous devinerez qu’il est préférable de les avoir lu auparavant au risque d’être complètement spoilé si jamais vous aviez l’idée de lire la série dans le désordre….. de même que si vous continué à lire cette critique, vous voilà averti.

    Après ce rapide rappel, malheureusement le livre met du temps à se lancer et à prendre sa vitesse de croisière, le temps que le personnage principal reprenne « du poil de la bête » sans vouloir faire de mauvais jeux de mots en relation avec la série.

    Une fois la première centaine de pages passée, voire un peu plus, on plonge dans une histoire de meurtres en « chambre close » bien que cette chambre s’étende sur toute la Comédie Française nouvellement construite. C’est la grosse différence avec les romans précédents puisqu’étant confiné, l’aspect historique se concentre presqu’uniquement sur l’histoire de cette institution pendant cette période historique.

    Le roman est agréable à lire, les personnages forcément intéressants puisque basés sur des personnes ayant réellement existées dans ces fonctions, mais on reste sur une petite de déception car l’intrigue est moins aboutie, un peu trop évidente.

    20/12/2023 à 18:26 3

  • La Capture

    Nicolas Lebel

    7/10 Enfin voici le final de ce diptyque de Nicolas Lebel qui succède au Gibier que j'avais particulièrement aimé pour sa dynamique et son originalité.

    Si l'on retrouve les mêmes personnages, l'auteur a quant à lui prit un petit virage. Autant le premier tome était orienté thritller, autant La capture est un roman policier humoristique dans la lignée des Mamie Luger de Benoît Philippon ou du Serpent majuscule de Pierre Lemaitre.

    Si ce n'est pas désagréable, la tension et le suspense maintenues tout au long du premier roman ne figurent pas dans ce second volée. On a presque l'impression que les personnages sont en dilettante.

    En dehors de cela, il y a la même inventivité, le plaisir des personnages que l'on pourrait croire caricaturaux mais qui se révèlent endosser un rôle précis.

    Un bon moment de lecture mais une série qui aurait mérité un meilleur final.

    28/12/2022 à 18:26 3

  • La Constance du prédateur

    Maxime Chattam

    9/10 Depuis sa trilogie du Mal, je n’avais pas trouvé de thriller de Maxime Chattam aussi abouti, aussi addictif, aussi jouissif pour un lecteur amateur du genre.

    Dernièrement l’auteur s’était un peu fourvoyer dans des univers plus fantastique (Un(e) secte, Le signal) avec un succès relatif; mais cette fois-ci il nous revient avec un thriller bine noir, bien ficelé, avec une intrigue démente.

    D’ailleurs Maxime Chattam ressort la recette qui avait fait sa notoriété et on succès de sa trilogie du mal. Tout d’abord son personnage principal, Ludivine Vancker. Une belle retrouvaille que cette enquêtrice profileuse, connue dans la trilogie du mal, qui prend du galon et dont les réflexions vont être mises à mal dans ce roman. Elle est entourée d’une équipe intéressante de policiers, scientifiques de tout ordre, pour mener cette enquête.

    Ensuite, la localisation de l’histoire. Fini les Etats-Unis, retour à la France. Aux quatre coins de la France, choix judicieux qui devrait permettre aux lecteurs de plus facilement se projeter dans l’histoire.

    Et puis la structure narrative en page-turner alternant les différents points de vue (policier, tueur) ou les différentes investigations menant en parallèle; le tout soutenu par une qualité rédactionnelle impeccable.

    Enfin, l’énigme dont la solution est très retors comblera les amateurs du genre. La description des sévices ou des cadavres suffisamment détaillée sans suscite échouement ou rejet des plus sensibles. Une belle maîtrise sur ces points de la part de l’auteur.

    Seule petite ombre au tableau : les personnages ont un vocabulaire, une façon de parler trop littéraire. ce petit défaut rompt le réalisme introduit dans l’histoire et rompt un peu le charme de celle-ci.

    Mais en dehors de ce petit défaut, ce roman est une très belle réussite.

    08/10/2023 à 11:21 3

  • La Disparue de la cabine n° 10

    Ruth Ware

    4/10 La critique du journal The Sun à propos de ce roman le résume parfaitement : "Agatha Christie rencontre La Fille du train...".

    Il y a dans ce roman le plaisir suranné du roman policier à l'ancienne, sans hémoglobine, ou tout repose sur le témoignage et la perception des personnages... façon Agatha Christie. Donc ne vous attendez pas à lire roman au rythme effréné avec plein d'actions et de rebondissement. Nous sommes bien en présence d'un roman à l'ancienne en pièce fermée, sur les ressentis des personnages.

    Le principe de l'histoire ressemble étrangement à La fille du train de Paul Hawkis, où une personne alcoolique sous traitement médicamenteux voir (croit voir) un meurtre. De là découle une enquête personnelle menée par l'héroïne, où le lecteur s'interroge sur la perception de celle-ci : ivresse, hallucinations, folie ou bien crime parfait... mais un lecteur averti trouvera facilement la clé de l'énigme.

    Enfin, je tiens à féliciter les éditions du Fleuve Noir qui ont mis en place une couverture originale (les gouttelettes d'eau sont en relief) car si cette mise en valeur est fréquence dans les pays anglo-saxons, elle est encore bien trop rare en France.

    En conclusion, un roman reposant comme une croisière.

    28/02/2018 à 20:37 3

  • La Fille qui devait mourir

    David Lagercrantz

    2/10 A la sortie du sixième tome de la série Millénium, La fille qui devait mourir, David Lagercrantz a annoncé qu'il était temps de tourner la page et de passer à autre chose. En fait je pense qu'il aurait du le faire bien plus tôt car malheureusement ce roman ne permet pas de relever le niveau de la série et s'éloigne une fois de plus de la recette qui avait fait de Millénium une série au succès planétaire.

    Ce sixième, et donc théoriquement dernier, tome de la série n'est plus qu'une pâle copie des aventures de Lisbeth Salander et Michael Blomqvist. si l'on ôte les quelques pages d'action en début et fin de roman, le livre a un rythme d'escargot sous tranquillisant. L'intrigue est aussi fine d'une feuille de papier à cigarette. Quant au style, par moment j'avais l'impression de lire une page Wikipedia ou un récit d'aventure de montagnards.

    David Lagercrantz, est-ce du à son contrat avec les héritiers, ne fait preuve d'aucune originalité, se laisse bercer par les modes du moment (usine à troll), ne prend même pas la peine de faire évoluer ses personnages en les contraignant à leur carcan habituel au point que cela en devient une parodie.

    Bref un roman fait pour être une manne financière pour les héritiers et non pas pour un héritage littéraire. Économisez vos sous pour un autre roman que celui-là.

    12/10/2019 à 07:56 3

  • La Fille renard

    Maria Gründ

    5/10 Voici le premier livre d'une jeune autrice Maria Grund, dont la quatrième de couverture est séduisante.

    Cependant, on sent la jeunesse dans l'écriture : l'autrice a succombé à la facilité, voire à la standardisation des romans policiers de ces dernières années en sombrant dans les clichés du genre : des personnages que tout oppose, des invraisemblances de récit (lors d'un interrogatoire une question fondamentale reste sans réponse car l'interview a été interrompu par une personne extérieure), l'origine des meurtres dans un passé plus ou moins lointain....

    Ce qui est bien dommage puisqu'après quelques pages, le roman reste captivant, on se laisse embarquer dans l'aventure, il y a un peu de suspense....

    Malheureusement, l'histoire par sa trop grande linératié se termine sur un final sans surprise.

    Un roman policier bien standardisé, sans grande surprise mais agréable à lire.

    16/05/2023 à 18:44 3

  • La Gestapo Sadorski

    Romain Slocombe

    8/10 Romain Slocombe est impressionnant concernant la production de cette série de l'Inspecteur Sadorski. Chaque année nous vaut son nouvel opus, de plus en plus épais, de plus en plus étayé et documenté sur la vie parisienne, la complaisance policière avec les occupants pendant la seconde guerre mondiale.

    Et toujours avec les mêmes qualités narratives qui font passer ce roman noir historique pour un pur thriller. L'auteur avec ce livre avait été retenu dans la liste des finalistes pour le Prix Goncourt en 2019.


    On est suspendu à la vie des gens qui croisent le chemin de ce terrible inspecteur, toujours surpris de son machiavélisme et de ses nouvelles combines prêtes au moindre profit, et de ses talents de félin pour toujours retomber sur ses pattes.

    Un thriller historique dont on tourne les nombreuses pages avec un malin plaisir.

    27/09/2021 à 20:58 3

  • La Porte du vent

    Jean-Marc Souvira

    7/10 Il y a  des romans que l'on lit ou achète parce que l'on a entendu parler d'eux dans la presse ou sur des blogs. Il y en a d'autres où c'est leur couverture qui nous séduit. J'ai découvert La porte du vent de Jean-Marc Souvira tout d'abord par sa création graphique de couverture à la fois originale, précise mais intrigante. Et au final, après avoir lu le livre, je dirais qu'elle résume parfaitement ce roman.

    L'originalité du roman puisqu'il commence comme un roman noir sur fond de guerre entre gangs parisiens pour laisser place ensuite à un roman historique de la première guerre mondiale donnant les origines de ces clans, avant de se clore par la conclusion de la première partie. L'originalité provient aussi de l'inspiration de l'histoire à partir de faits réels. Ainsi le cimetière militaire d'Etaples comporte bien une tombe d'un chinois dont malheureusement l'identité a été perdue.

    La précision dans le récit provient essentiellement de l'expérience de l'auteur puisqu'il est commissaire divisionnaire au sein de la Police judiciaire depuis plus de vingt-cinq ans après avoir  dirigé l'Office Central pour la Répression de la Traite des Êtres Humains. Mais c'est également un incroyable investigateur dans l'histoire de la France sur la période de la première guerre mondiale. Il m'a fait découvrir un pan de l'histoire avec "la déportation" de chinois pour pallier au manque de main d'œuvre masculine en France.

    L'intrigue se tisse dans l'origine et les relations entre les gangs. Sans doute que celles-ci sont romancées, mais qui sait.

    Jean-Marc Souvira nous offre un roman agréable à lire, un phrasé est fluide avec des personnes qui prennent de l'ampleur au fur et à mesure des pages. On pourra reprocher un petit déséquilibre entre les parties afin que les amateurs de romans policiers ne lâchent pas la lecture au cours de la seconde partie. Et je recommanderais la version numérique, car ce petit pavé de près de 600 pages pèse près de 700g et fatigue rapidement les bras.

    23/07/2023 à 09:41 3

  • La Vengeance de Gaïa

    Jean-Luc Aubarbier

    2/10 La première chose qui surprend à la lecture de ce roman par rapport à la quatrième de couverture est de se voir projeter dans une aventure se positionnant dans la préhistoire. En effet, le roman va alterner entre aventure préhistorique et enquête en début de ce siècle. Se positionnant près de Montignac, l'aventure et l'enquête vont donc aborder la vie de l'homme de Cro-Magnon, de son évolution face au changement climatique qu'il va rencontrer, et bien de l'art rupestre. Le récit de l'époque préhistorique est plaisante au point de devoir conseiller la lecture du roman si vous êtes dans la région de Lascaux.

    Malheureusement le charme des premières pages retombent rapidement. l'auteur, tout comme son héros, fait partie de la Confédération des Francs-Maçons, et adopte les mêmes travers de narration de ces confrères de loge : Eric Giacometti & Jacques Ravenne. Ainsi, le lecteur se voit affubler de moultes détails sur les Francs-Maçons au détriment de l'enquête, ou les indices tombent comme un cheveu sur la soupe.

    Et puis une fois passée la moitié du livre cela devient du n'importe quoi : intervention des services d'espionnage, l'agent expérimentée qui se fait avoir comme une bleue, ... Je ne liste pas tout pour l'époque contemporaine tant le récit est tiré par les cheveux. Côté préhistorique, ce n'est guère mieux car l'auteur prend son inspiration chez Tintin ou dans la Bible pour la période préhistorique.

    C'est d'autant plus dommage que l'écriture est fluide, les idées issues de recherches scientifique, la mise en situation bonne et attrayante.

    En conclusion, Jean-Luc Aubarbier nous livre un roman à mi-chemin du duo Eric Giacometti & Jacques Ravenne et de Jean-Michel Auel, l'auteur à succès des romans sur la préhistoire; malheureusement dans les deux genres le résultat est plutôt décevant.

    05/08/2018 à 21:09 3

  • Labyrinthes

    Franck Thilliez

    6/10 Franck Thilliez poursuit et termine sa série énigmatique commencé par Le manuscrit inachevé et suivi par Il était deux fois. Aussi je le déconseillerais à un lecteur voulant découvrir cet auteur.il est préférable de lire cette série dans l'ordre afin de ne pas être divulgâché et de pouvoir remettre tout dans l'ordre, combler les trouver; ce qui est la principale vocation de ce livre.

    En effet, ce livre donne la troisième vision de l'histoire, celle des principaux intéressés : le kidnappeur et la kidnappée. Mais à son habitude, l'auteur ne fait pas les choses de manière simple, cherche à perdre son lecteur en l'entraînant sur de fausses pistes et, comme le Petit Poucet, sème quelques indices de ci-de là pour que le lecteur retrouver le chemin originel de l'histoire.

    Malheureusement cette fois, la sauce prend moins bien, l'astuce est rapidement découverte et le lecteur n'a pas l'effet wouah qu'il espérait tant.

    Cela reste cependant un roman agréable à lire, Franck Thilliez jouant bien des techniques du page turner, on a du mal à lâcher le livre.... mais on sait qu'il a fait mieux par le passé, aussi sommes nous un peu plus intransigeant.

    04/08/2022 à 21:04 3

  • Le Blues du Périgord

    Michel De Caurel

    5/10 Cher lecteur, si, comme moi, vous êtes dans la région de Sarlat-la-Canéda au moment de la lecture du Blues du Périgord, n'allez pas à l'office du Tourisme demandé où se trouve le Château de la Courverie à Sorillac, il n'existe pas (personnellement j'ai utilisé mon smartphone pour le savoir). Mais la description faite par l'auteur est telle que l'on croirait que le château existe vraiment, et dans lequel chaque périgourdin identifiera le château près de chez lui ou celui de son enfance. C'est sans doute, l'amour des pierres de Michel de Caurel qui transpire dans le livre, tout comme celui de la région et de sa gastronomie.

    En dehors de sa passion pour le patrimoine de la région, le Blues du Périgord est avant tout un roman policier. Non pas un thriller, encore moins un polar, ce livre raconte une enquête dans la plus pure tradition des reines du crime : un faux enquêteur (dans le cas présent un journaliste) qui fait réfléchir ses petites cellules grises, sans grands artifices de technologie pour l'aider dans l'investigation d'une mort suspecte. Motivé dans cette recherche pour des raisons personnelles, le héros rencontrera nouvelles victimes et rebondissements, parfois un peu cavaliers.

    Michel de Caurel, de son vrai nom, Michel Robert a une jolie plume qui autorise les yeux à filer rapidement sur les pages du livre qui ne durera guère longtemps pour les lecteurs avertis.

    Au final, si ce roman n'a rien d'exceptionnel et présente quelques défauts, il a le mérite de nous faire passer un bon moment, de nous faire découvrir le Périgord (et ce qu'est le fameux blues de cette région), de nous faire saliver des bons plats du sud ouest, de nous faire découvrir la région et ses coutumes. A suivre dans le second tome.

    08/08/2018 à 21:08 3

  • Le Couple d'à côté

    Shari Lapena

    8/10 D'habitude je ne suis pas très porté et amateur de thrillers psychologiques, mais j'avoue avoir été séduit par ce roman.

    Tout d'abord parce que contrairement à la majorité des romans entrant dans cette catégorie, il n'y a pas de longueurs, de répétitions, ou de profondes réflexions métaphysiques ou d'analyses médicales de l'état des personnages. Ici, les actions et réactions des personnages, leur perception de la situation, donnent toutes les informations sur leur état psychologique. Et comme les personnages sont variés, complexes, aux multiples facettes, on ne s'ennuie jamais, tantôt en les prenant en pitié, tantôt en les haïssant.

    Ensuite, l'histoire ne s'arrête pas à une situation initiale qui évolue lentement; l'auteur relançant perpétuellement l'histoire avec des rebondissements, des retournements de situation, des éléments supplémentaires dans l'enquête. Le mérite de l'auteure est d'avoir limité son livre à la juste longueur pour conserver un rythme adapté à la fluidité de son écriture.

    J'ai découvert ce livre dans sa version audio. Si le lecteur (Taric Mehani) a une diction parfaite et sait donner des intonations différentes pour incarner les différents personnages, sa lecture est quelque peu lente, au point que j'ai réglé la vitesse de lecture à 120%.

    Si vous aimez les thrillers psychologiques, ou que vous ne les aimiez pas, vous apprécierez Le couple d'à côté.

    22/01/2019 à 20:49 3

  • Le Douzième Chapitre

    Jérôme Loubry

    5/10 J'ai toujours le désir d'écrire un roman policier mais je n'a jamais eu l'idée de départ pour me lancer dans cette grande aventure? Et puis il y a quelques mois, j'ai eu cette idée d'un lecteur qui lit par hasard un livre et découvre sur papier son histoire, son autre vie où il a commis un meurtre. Et là, au détour d'une librairie, je découvre le douzième livre de Jérôme Loubry qui reprend quasiment cette idée. Curieux de voir jusqu'où l'auteur avait poussé cette idée de départ, je me suis lancé dans la lecture de ce roman.

    Ce que l'on remarque à la lecture des premières pages, c'est la très belle plume de Jérôme Loubry : à la fois claire, limpide, elle coule comme l'eau dans un petit ru en pleine nature. Cette qualité rédactionnelle transporte immédiatement le lecteur dans l'ambiance alternativement des années 1980 et 2010.

    Comme les héros du roman, on découvre alors l'origine de .

    Ce roman est avant tout un roman de personnages, de leur relation, de leur évolution psychologique, de leurs premières amours adolescentes; qui forgeront les futurs adultes. Si les enfants sont attachants, leurs versions adultes sont un peu moins fouillés, voire limite caricaturaux.

    Un roman agréable à lire qui ravira la plupart des lecteurs mais sans grande surprise pour les amateurs du genre.

    Attention, la suite divulgue une partie conséquente du roman, ne pas lire la suite si vous n'avez pas lu le livre.

    Ma déception vis-à-vis de ce livre provient essentiellement des fortes similarités avec Soeurs de Bernard Minier que j'avais découvert en début de cette année. Malheureusement, Jérôme Loubry n'a pas les qualités de conteur et de "trompeur" de Bernard Minier, dès la description du cadavre trouvé sur la plage, nous devinons la conclusion du livre. Dommage, car le livre avait bien commencé.

    04/11/2018 à 21:38 3

  • Le Dragon du Muveran

    Marc Voltenauer

    8/10 C’est avec plaisir que ce roman m’a accompagné pour les derniers jours de 2016 et pour le matin difficile du nouvel an de 2017.

    Ne vous attendez pas à ce qu’il vous réchauffe, ses meurtres légèrement gores comme ils se doivent, et la localisation de l’action dans les montagnes suisses, aussi charmantes soient-elles, vont vous glacer le sang.

    La style d’écriture et l’intrigue nous font penser à Camilla Läckberg. L’origine du mal est dévoilée au fur et à mesure du roman, en alternance avec l’enquête. Une enquête qui va lentement mais sûrement, qui propose au lecteur les mêmes éléments et indices qu’aux enquêteurs, qui peut ainsi mener sa propre enquête. L’auteur a donc eu l’intelligence d’être honnête avec son lecteur de ce point de vue.

    L’écriture est simple, fluide, élégante et agréable à lire. Elle rend hommage à la splendeur des paysages et à ce pic de la région : le Murevan. Sans tomber dans le guide touristique, l’auteur distille d’ici-de-là le conte d’anecdotes de la région, de descriptions de lieux ou de spécialités culinaires.

    S’il connaît déjà un certain succès au pays des helvètes, je suis certain qu’il va le devenir en France,du moins le mériterait-il amplement.

    02/01/2017 à 21:39 3