QuoiLire

341 votes

  • La Faille

    Franck Thilliez

    8/10 Franck Thilliez est un des rares auteurs de romans policiers a maintenir un niveau d’excellence incroyablement haut sans pour autant revenir sans cesse vers la même histoire. Il démontre une nouvelle fois avec son dernier roman La faille qu’il est le maître incontestable du genre en France.

    21/08/2023 à 20:49 4

  • L'Heure des fous

    Nicolas Lebel

    8/10 Voici le premier roman de Nicolas Lebel de sa série du Capitaine Mehrlicht, série que je parcours de manière totalement désordonnée puisque j'ai commencé avec le dernier tome Dans la brume écarlate avant de lire celui du milieu Sans pitié ni remords. Autant vous dire que vous pouvez les lire dans n'importe quelle ordre, je n'ai pas constaté de spoiler, cependant pour suivre l'évolution des personnages, il est préférable d'aborder la série dans l'ordre.

    Dans L'heure des fous, Nicolas Lebel plante ses personnages haut en couleur, tous avec leur personnalité bien trempée, les particularités, les forces mais surtout leurs défauts. J'apprécie particulièrement le personnage principal du Capitaine Mehrlicht qui part ses réflexions à la Audiart, sa culture et son irascibilité le rend à la fois attachant et détestable.

    L'histoire est très originale qui fait que résoudre l'énigme plus vite que les enquêteurs est très difficile voire impossible. Cela devrait mettre au défi les lecteurs enquêteurs. Je ne sais pas d'ailleurs si le lien historique est totalement inventé ou inspiré de faits réels, l'auteur ne donne pas de détails sur ce point dans les remerciements.

    Enfin, nul besoin de préciser que Nicolas Lebel maîtrise tous les techniques d'un bon écrivain de roman policier : une écriture fluide, des petits cliffhangers en fin de chapitre pour maintenir son lecteur en haleine, de l'humour. Par contre, avoir déjà cette maîtrise pour ce premier roman, c'est exceptionnel et annonciateur de ses futurs succès et prix littéraires.

    Bref, un roman très agréable à lire qui donne envie de connaître les autres épisodes de la série Mehrlicht.

    27/07/2023 à 07:48 4

  • La Porte du vent

    Jean-Marc Souvira

    7/10 Il y a  des romans que l'on lit ou achète parce que l'on a entendu parler d'eux dans la presse ou sur des blogs. Il y en a d'autres où c'est leur couverture qui nous séduit. J'ai découvert La porte du vent de Jean-Marc Souvira tout d'abord par sa création graphique de couverture à la fois originale, précise mais intrigante. Et au final, après avoir lu le livre, je dirais qu'elle résume parfaitement ce roman.

    L'originalité du roman puisqu'il commence comme un roman noir sur fond de guerre entre gangs parisiens pour laisser place ensuite à un roman historique de la première guerre mondiale donnant les origines de ces clans, avant de se clore par la conclusion de la première partie. L'originalité provient aussi de l'inspiration de l'histoire à partir de faits réels. Ainsi le cimetière militaire d'Etaples comporte bien une tombe d'un chinois dont malheureusement l'identité a été perdue.

    La précision dans le récit provient essentiellement de l'expérience de l'auteur puisqu'il est commissaire divisionnaire au sein de la Police judiciaire depuis plus de vingt-cinq ans après avoir  dirigé l'Office Central pour la Répression de la Traite des Êtres Humains. Mais c'est également un incroyable investigateur dans l'histoire de la France sur la période de la première guerre mondiale. Il m'a fait découvrir un pan de l'histoire avec "la déportation" de chinois pour pallier au manque de main d'œuvre masculine en France.

    L'intrigue se tisse dans l'origine et les relations entre les gangs. Sans doute que celles-ci sont romancées, mais qui sait.

    Jean-Marc Souvira nous offre un roman agréable à lire, un phrasé est fluide avec des personnes qui prennent de l'ampleur au fur et à mesure des pages. On pourra reprocher un petit déséquilibre entre les parties afin que les amateurs de romans policiers ne lâchent pas la lecture au cours de la seconde partie. Et je recommanderais la version numérique, car ce petit pavé de près de 600 pages pèse près de 700g et fatigue rapidement les bras.

    23/07/2023 à 09:41 3

  • De nulle part

    Claire Favan

    7/10 Les romans de Claire Favan sont une raison pour l'auteure de dénoncer certaines injustices ou irrégularités dans les grandes entités de l'état. Cette fois-ci elle dénonce l'institution des aides à l'enfance où manque de moyens, manque de personnel et manque de formation ne font qu'empirer la situation de ces enfants déjà en détresse familiale. La première partie du roman est donc dur tant pour l'ASE que pour l'enfant chahuté, blessé et transbahuté de famille en foyer pour être jeté à la rue le jour de ses 18 ans.

    Et puis ensuite, Claire Favan enclenche le mécanisme du roman policier. Bien que la mécanique soit toujours aussi bien huilée, le style irréprochable et agréable à lire, on pourra regretter une relative facilité dans le récit. De par le sujet, il n'y avait guère d'alternative et le roman se déroule d'une manière un peu linéaire. Mais je préfère parfois les petits chemins de campagne aux rails des trains.

    Cependant l'auteure ne commet pas d'erreur comme son confrère Jacques Expert (voir Deux gouttes d'eau).

    Un roman agréable à lire mais qui manque un peu de surprise.

    https://quoilire.wordpress.com/2023/07/10/claire-favan-de-nulle-part/

    10/07/2023 à 20:51 2

  • Les Fantômes d'Eden

    Patrick Bauwen

    9/10 Cela faisait un moment que je n'avais pas lu de roman de Patrick Bauwen, mais aussi, et tout simplement , d'aussi bon livre.

    L'auteur réussit un tour de force en nous tenant en haleine alors que le roman avance tranquillement, au rythme de l'enquête complexe et bien tarabiscotée. Et paradoxalement, on demanderait presque à l'auteur de ralentir le récit pour profiter encore plus longtemps de l'histoire, de l'ambiance et des décors format cinémascope de cette Amérique dans laquelle il nous ballade.

    Les personnages sont foisonnants, variés. Il y a tout d'abord un groupe de personnages principaux, tous à la fois aussi forts que subtiles, entourés de personnages secondaires mais qui ont leur propre importance dans le récit.

    La structure est certes classique : une trame principale, une autre dans le passé; mais Patrick Bauwen ajoute celle du meurtrier . Ces 3 axes vont bien sur se rencontrer, mais pour quelle raison, le lecteur devra user de ces petites cellules grises ou bien être patient.

    Ce roman ne peut que nous rappeler un autre roman Ca de Stephen King. A la lecture du roman, le groupe de jeunes adolescents m'a fait penser au "Club des ratés", Eden par sa moiteur, les everglades et les monstres y habitant rappelent Derry. Et puis si l'on est attentif, d'autres noms (certes communs) de personnages semblent se faire écho.

    Ce long thriller a toutes les qualités que l'on attend d'un roman policier.

    30/06/2023 à 20:52 2

  • Quand j'étais Théodore Seaborn

    Martin Michaud

    8/10 Bien que je ne connaisse pas le Canada, j'avoue être charmé par certains de ses auteurs de thrillers : Patrick Sénécal et Martin Michaud sont aussi bons que nos locaux Maxime Chattam ou Fnrack Thilliez.

    Pour une fois ce n'est pas son héros favori Victor Lessard dont nous allons suivre l'aventure (mésaventure), mais celle de Théodore Seaborn, un publicitaire qui sombre dans la dépression après avoir été un publicitaire renommé, et qui devient dépendant de barres chocolatées. Devant aller en acheter, il sort de chez lui après plusieurs mois et croise une personne qui lui ressemble. Intrigué il le suit pour le connaître et là, commence l'aventure qui va chambouler sa vie.

    Je n'en dirais pas plus si ce n'est que l'auteur nous plonge dans la mise en place d'un attentat par un groupe islamique. Je ne divulgâche rien car vous allez être rapidement mis au fait du sujet, et ce dès le prologue de l'auteur.

    Ce roman est très bon, il tient en haleine, mais surtout il aborde ce sujet par un angle original. Une personne qui n'est pas intégriste et qui, de fil en aiguille, va se retrouver à participer à la mise en place d'un acte de terrorisme.

    Si l'écriture est efficace, addictive et fluide, elle est supportée par d'autres qualités de cet auteur:  savoir construire des personnages solides, variés que l'on découvre au fil des pages; surprendre le lecteur de manière régulière et réserver un effet pour le final.

    Un roman que l'on dévore.

    21/06/2023 à 20:47 2

  • Un oeil dans la nuit

    Bernard Minier

    8/10 Voici le retour tant attendu du héros favori de Bernard Minier, le dénommé Martin Servaz. Enfin pour être tout à fait exact et honnête, ce policier à la célèbre renommé n'intervient qu'en seconde partie de roman.

    En effet la première est consacrée à la découverte d cette jeune étudiant en cinéma et de sa rencontre avec son cinéaste favori, mais très mystérieux et discret Morbus, à la renommé sulfureuse dans le milieu du cinéma d'horreur.

    Alors que j'avais été déçu des précédents romans de Bernard Minier, j'avoue avoir été accroché par ce roman qui comporte toutes les caractéristique j'aime trouver dans un livre. Un côté original (le milieu du cinéma gore dont je ne connais plus l'histoire que leur visionnage), une énigme honnête (pas très retors car malheureusement l'auteur ne laisse guère d'alternatives possibles), un policier que l'on suit sur plusieurs histoires et de l'humour. D'ailleurs  croire que lui et Franck Thilliez se sont donnés comme mot ou comme défit de faire référence à son confrère d'écriture dans leur roman. Certes il y a une rencontre rapide entre Sharko et Servaz,  mais de nombreuses allusions sont faites à son homologue (faites attention aux titres des films par exemple).

    Le seul petit hic est le double final : le final de l'enquête et le final du livre. Sincèrement, s'il amène un gros cliffhanger, l'auteur aurait tout aussi bien pu s'en passer. J'ai trouvé pour une suite la technique un peu trop facile.

    18/06/2023 à 21:06 2

  • L'Empathie

    Antoine Renand

    4/10 Je ne sais que penser de ce premier livre d'Antoine Renand.

    Dans un premier temps, j'ai été happé par l'histoire, de cet homme lézar qui, pour commettre ses méfaits, entre chez ses victimes en grimpant le long des parois des maisons et forçant les fenêtres si besoin.

    Qui plus est, bien qu'il laisse derrière lui de nombreux indices qui devraient permettre de l'identifier, il est inconnu des fichiers. L'enquête semble complexe et longue.

    Malheureusement pour moi qui ne suis pas très adepte des thrillers psychologiques, le roman tombe très rapidement dans l'analyse psychologique des violeurs. Et un peu comme un avocat qui défend un e personne ayant commis les pires atrocités, cette partie est plutôt dérangeante. Même s'il est prouvé scientifiquement que des circonstances vécues durant l'enfance influent sur le comportement adulte,  on en sait pas comment prendre cette partie du roman : n'est-on pas devant une excuse "scientifique" faisant fit du libre arbitre ?

    Cela est d'autant plus dérangeant avec la description très détaillée et à répétition des violences infligées. Au final, on éprouve un certain malaise à lire L'empathie et une sensation de voyeurisme de ces situations dramatiques.

    Sinon le style d'Antoine Renand est déjà bien maîtrisé et tient en haleine le lecteur malgré quelques erreurs de débutant comme des personnes un peu cliché, quelques répétitions et une fin en queue de poisson.

    Un auteur à confirmer à la lecture de son prochain roman.

    10/06/2023 à 17:28 4

  • Un vrai jeu d'enfant

    François-Xavier Dillard

    8/10 Avec Un vrai jeu d'enfant je découvre un nouvel auteur François-Xavier Dillard. Et ma fois, c'est pas mal du tout, surtout pour un premier roman.

    Dans ce roman que je qualifierais de court (par rapport à mes habitudes de lecture car il faut tout de même 240 pages), le lecteur est rapidement embarqué dans une histoire de braquage avec piste d'otage qui va partir en sucette.

    Si la première partie plante le décors et les différents personnages (un poil trop cliché), la seconde poursuite fait monter les nerfs des lecteurs, pour le glacer avec un final que l'on n'attendait pas.

    Son écriture est fluide, limpide, agréable à lire. Malgré une alternance des points de vue de l'histoire par les différents personnages, l'auteur arrive à conserver la tension et l'intérêt du lecteur. C'est un bel exercice de style que nous offre l'auteur.

    Alors si vous croisez ce livre chez votre bouquiniste favori, n'hésitez pas, prenez le.

    30/05/2023 à 21:17 3

  • Spinoza encule Hegel

    Jean-Bernard Pouy

    5/10 Jean-Bernard Pouy est un auteur de roman noir, policier, à part. Son style est inimitable, ses histoires sont à la fois noires, populaires avec un brin d'humour. Ce n'est pas sans raison qu'il créa la regrettée maison d'édition Baleine et un héros que j'affectionne particulièrement, Gabriel Lecouvreur alias Le Poulpe.

    Spinoza encule Hegel est son premier roman qu'il présente comme une oeuvre courte visant à expliquer les manifestations de Mai 68 (son côté arnar ressort un peu) sans sombrer dans la dissertation d'histoire.

    Le moins que l'on puisse dire c'est que sur ce dernier point, c'est très réussi. Par contre de là à comprendre qu'il s'agit de cette période de l'histoire, il est préférable d'être au courant et de bien maîtriser cet épisode.

    J'avoue que la plume de l'auteur est dans le présent roman un peu trop brut, titi parisien,  à mon goût et ne facilite pas la projection du lecteur dans l'histoire.

    Un roman historique à plus d'un titre.

    30/05/2023 à 21:08 2

  • Cinq doigts sous la neige

    Jacques Saussey

    7/10 J'aurais pu dire que Cinq doigts sous le neige est le dernier roman de Jacques Saussey mais comme j'ai (toujours) un train de retard, ce n'est pas vrai puisque l'auteur a en a sorti un depuis dont j'espère faire la critique plus rapidement que pour ce livre.

    L'auteur nous embarque dans un huis-clos qui commence un peu comme un film d'horreur de série Z : un groupe d'amis se retrouvent dans un chalet, isolés par le neige, et à leur réveil l'une d'entre eux a disparu..... Bien entendu, l'auteur nous mène par le bout du nez, nous met des fausses-pistes (traces dans la neige), de faux indices, pour nous perdre.

    Nul besoin de préciser de Jacques Saussey maîtrise à la perfection la technique du page turner : l'écriture est fluide, les chapitres sont courts et avec un mini-cliffhanger à leur fin rendant addictive la lecture. Ses personnages sont bien travaillés, complexes, avec leurs petits secrets.

    Un très bon livre où cette vous donnera la chaire de poule sur la plage cet été.

    22/05/2023 à 19:10 2

  • Les Dames blanches

    Pierre Bordage

    8/10 Bien que je ne lise que rarement des romans de Pierre Bordage, et pourtant ce n'est pas le choix qui manque parmi toute la bibliothèque produite par cet auteur, mais à chaque fois je plonge dans une histoire différente.

    Si j'ai découvert l'auteur il y a bien longtemps avec L'enjomineur qui se déroulait au temps de la révolution française, cette fois-ci l'auteur nous met dans la situation d'une invasion extraterrestre passive, si ce n'est qu'elle attire les jeunes enfants de moins de quatre ans. Il est impossible de pénétrer, détruire, repousser ou déplacer ces dames blanches. L'humanité doit affronter un ennemi comme il n'a jamais rencontré.

    On pourrait se faire que Pierre Bordage a fait une reprise de La guerre des mondes de H.G Wells, mais là où l'américain était axé sur la lutte et les actions contre l'envahisseur, le français préfère une réflexion sur la réaction des hommes face à cette inconnue. Certes les tentatives de lutte sont relatées, mais ce sont plus les actions contre les humains faites par les humains qui intéressent l'auteur.

    Certains y verront une réflexion sur l'immigration, d'autres la relation entre les parents et les enfants, ou encore une allégorie sur la crise sanitaire vécue ces dernières années. Dans tous les cas, la question sous-jacente en  filigrane est jusqu'à  quel point l'humanité peut aller dans l'inhumanité au nom de sa protection.

    Un roman de SF, sans grande action mais à grand pouvoir de réflexion.

    21/05/2023 à 21:04 3

  • Méfiez-vous des anges

    Olivier Bal

    7/10 Olivier Bal nous propose le troisième et sans doute dernier tome des (més)aventures de Paul green, ce journaliste, solitaire, toujours en quête de justice pour la veuve et l'orphelin.

    Dans cette histoire sur fond de dépendance et de secte, il accentue les traits de son héros. Bien que déjà usé jusqu'à la corde, nous le retrouvons quasiment à la rue en quête d'une jeune fille disparue depuis un an.

    Mais cette fois-ci l'auteur élargit la vision de la situation en parallélisant des récits de plusieurs personnages dont on se doute que leurs destinées vont se croiser et que l'une d'elles donnent la solution à ses origines. Les personnages sont intéressants, à la fois originaux tout en "respectant" certains codes des romans policiers.

    Si l'écriture est toujours aussi impeccable, ce troisième volet pèche en intensité dans le milieu du livre; le lecteur devra alors patienter avant de découvrir un final époustouflant.

    16/05/2023 à 20:25 5

  • La Fille renard

    Maria Gründ

    5/10 Voici le premier livre d'une jeune autrice Maria Grund, dont la quatrième de couverture est séduisante.

    Cependant, on sent la jeunesse dans l'écriture : l'autrice a succombé à la facilité, voire à la standardisation des romans policiers de ces dernières années en sombrant dans les clichés du genre : des personnages que tout oppose, des invraisemblances de récit (lors d'un interrogatoire une question fondamentale reste sans réponse car l'interview a été interrompu par une personne extérieure), l'origine des meurtres dans un passé plus ou moins lointain....

    Ce qui est bien dommage puisqu'après quelques pages, le roman reste captivant, on se laisse embarquer dans l'aventure, il y a un peu de suspense....

    Malheureusement, l'histoire par sa trop grande linératié se termine sur un final sans surprise.

    Un roman policier bien standardisé, sans grande surprise mais agréable à lire.

    16/05/2023 à 18:44 3

  • Conte de fées

    Stephen King

    5/10 Je suis un fan du Stephen King de la première  heure, de celle où l'auteur nous faisait vibrer avec une horreur survenant dans le quotidien de chacun : une personne qui prend en otage son romancier favori, une famille sous la menace d'un chien.  Les fois où je n'ai pas pu finir un de ses livres étaient autour de la fantasy avec La tour sombre.

    Avec Conte de fées, le maitre de l'horreur s'immisce une nouvelle fois dans ce genre littéraire, et malheureusement ce n'est pas le meilleur de lui même qu'il nous offre. Certes l'histoire est originale, agréable à lire dans laquelle il joue énormément avec les classiques des contes, et pas uniquement de fées, mais il n'y a guère de fantaisies (sans faire de mauvais jeu de mots) dans le récit.  Il y a également quelques répétitions, sans grand intérêt (la compréhension du langage ou sur l'écriture de l'autre monde ), qui ralentissent la lecture de ce très gros roman.

    Au final, ce serait presque la première partie dans le monde réel qui serait la plus prenante et qui aurait méritée une meilleure exploitation. Elle est pleine d'humanité et on aurait pu espérer un revirement de l'attitude du jeune homme en découvrant le trésor du vieil homme et son origine.

    Chez Stephen King, la bonté des héros est à réserver aux fans du maître.

    04/05/2023 à 18:32 4

  • Des clous dans le coeur

    Danielle Thiéry

    8/10 Une petite découverte d'une auteure que je connaissais que de nom et accessoirement rencontré à l'Iris Noir, qui m'a fait l'honneur de me dédicacer ce livre, son œuvre qu'elle me conseilla pour la découvrir.

    Car avant d'être romancière, Danielle Thiéry fût commissaire de police, aussi est-on en droit d'attendre de sa part de ne pas sombrer dans les sempiternels clichés du roman policier et d'apporter une dose de vérité dans les procédures et le mode de fonctionnement des policiers.

    On lui excusera donc un héros fatigué et usé par des années d'enquête, passionné par son métier et la quête de vérité, sans doute pour prendre revanche sur le sort de la vie qui l'a vu priver de sa femme du jour au lendemain. Excuse d'autant facile à donner que l'histoire est très bien construite, très addictive et difficile à lâcher, avec de nombreux personnages.



    Les personnages sont d'ailleurs la force de ce roman, et aussi bien évidemment la solution. Non seulement il y a l'équipe gravitant autour de son commandant, mais une myriade de personnages secondaires viennent étoffer l'histoire; comme dans la vie. Cela  donne plus de crédibilité à l'histoire, mais permet aussi au lecteur de s'attacher à eux.

    L'écriture est parfaite, très fluide, très agréable à lire, bien rythmée.

    Bref un joli livre et une belle découverte d'auteure.

    11/04/2023 à 20:52 5

  • J'étais le collabo Sadorski

    Romain Slocombe

    7/10 Romain Slocombe nous invite dans les dernières aventures de son horrible inspecteur facho, collabo, Sardoski. Après ses malversations, ses embrouilles, pendant l'occupation et les premiers signes de la libération, le voici en plein revirement avec l'arrivée des américains dans Paris et son arrestation. Quand sa bonne étoile le lâche, il va devoir faire preuve d'inventivité, d'opportunisme et de stratégie pour se sortir de ce mauvais pas.

    Ce roman est d'autant plus intéressant que; dans les précédents tomes, l'on voyait tous les méfaits,  les tortures psychologiques et physiques, toutes les prises d'influence des collaborateurs; l'on voit que les libérateurs tombent et appliquent les mêmes travers. Cette libération n'est pas aussi jolie qu'elle ne fût espérée.

    On peut seulement regretter quelques longueurs et répétitions dans le récit, sinon l'auteur nous emporte avec la même force dans ce sixième roman noir historique comme dans les cinq précédents, avec la même précision historique sans sombrer dans un cours magistral sur cette époque.

    27/03/2023 à 19:31 3

  • Paradox Hotel

    Rob Hart

    7/10 Vous hésitiez entre prendre un thriller et un roman de science-fiction, ne vous prenez plus la tête et optez pour le second livre de Rob Hart Paradox Hotel.


    L'auteur nous emporte dans un hôtel, étape avant d'aller dans l'aéroport temporel qui fait voyager les riches dans le temps. Mais entre la réunion au sommet pour le rachat de l'hôtel et des incidents à répétition, la cheffe de la sécurité ne sait plus où donner de la tête et surtout de ne pas perdre la raison.


    Il est dommage que l'originalité de ce roman soit gâché au début par un style un peu lourd, une histoire qui a du mal à se mettre en place. Mais il faut persévérer dans sa lecture car ensuite on décolle (sans faire de mauvais jeu de mot, vous comprendrez à la lecture du livre) dans cet univers lynchien l'auteur qui imbrique le réel, les souvenirs, l'imaginaire et les influences temporelles.


    Sur ce de nombreux points, ce roman m'a fait penser à Ubik de Philip K. Dick, sans partir dans une confusion et un délire de manipulations quantiques. 


    Et puis en parallèle on a l'enquête policière en huis clos pour savoir qui cherche à faire capoter les négociations du rachat de l'hôtel ou dans quelle autre optique. Mais attention, le multi-univers n'autorisera pas de mener une enquête habituelle ou de collecter les indices nécessaires pour démasquer le meurtrier.


    Un roman original habile mix de thriller, policier et science-fiction.

    27/03/2023 à 18:57 6

  • Le Silence et la colère

    Pierre Lemaitre

    7/10 Pierre Lemaitre poursuit son incursion dans les 30 Glorieuses.

    Après être allé faire un tour en Asie, ses personnages "restants" œuvrent en France et abordent de nouveaux sujets de l'époque : l'avortement, l'émancipation de la femme, le développement économique et les nouvelles formes de commerce.

    Un peu comme dans la grande époque de Patrick Rambaud avec sa rétrospective de Mai 1968, Pierre Lemaitre est un excellent conteur de l'histoire de France. Certes il prend quelques libertés avec elle (le barrage est historiquement à Tignes), mais il a le mérite de nous faire vivre et pour certains d'entre vous revivre cette époque. 70 ans nous séparent de cette époque, mais nous avons l'impression de naviguer dans un autre monde en pleine dystopie car c'est une toute autre vie que nous découvrons dans laquelle on dénonce par exemple la mauvaise hygiène féminine. Le roman reste cependant d'actualité en "flirtant" avec des sujets comme le harcèlement sexuel au travail.

    Par rapport au précédent tome, Le grand monde, ce roman est plus fluide, plus addictif mais aussi plus drôle et poignant. J'ai eu beaucoup plus de plaisir à la lire ce qu'il fait qu'il a duré moins longtemps que son prédécesseur.

    On pourra simplement reprocher à Pierre Lemaitre de juxtaposer les histoires sans qu'elles aient de liens, même finaux pour clore le roman.

    20/03/2023 à 18:21 4

  • Chien 51

    Laurent Gaudé

    8/10 Ce livre de Laurent Gaudé est un livre trois en un.

    Le premier est un livre de science-fiction qui nous entraîne dans un monde dystopique, où les pays sont rachetés comme des entreprises, les citoyens exploités comme des salariés voire des esclaves; où l'écologie terrestre n'est plus qu'un nom puisque l'homme a atteint le point de non retour, obligé à se construire des domes pour protéger ces villes de cataclysmes météorologiques (cela nous rappelle L'empire des domes d'Eric de Biasi).

    Le second est un roman policier où l'on suit un couple de policiers associés et obligés de travail ensemble pour résoudre un meurtre qui révèle de nombreux mystères.

    Et enfin un roman politique pour dénoncer toutes les dérives de l'humain tant dans ses addictions, ses rêves, son manque de considération de l'écologie, de sa politique pour servir avant tout ses propres intérêts, de la migration des peuples et son désir toujours plus grand de puissance et de domination des autres.

    Un roman qui pourrait paraître simple mais qui amène beaucoup de réflexion de au premier regard simple mais qui malgré son côté futuriste est une bonne analyse de notre monde réel au quotidien.

    07/03/2023 à 21:01 7