Dany33

535 votes

  • Mirage

    Douglas Kennedy

    8/10 Un bon cru que ce « Mirage », digne pour moi de « Cet instant-là » paru en 2011. Il n'est pas sans rappeler par son ambiance et ses personnages, le récit « Au-delà des pyramides » (paru en 2010 mais pour autant œuvre de jeunesse de cet auteur).
    Un couple en difficulté part en vacances au Maroc. Elle, Robyn, veut renouer sa relation amoureuse avec son artiste de mari, avec qui elle désire ardemment avoir un enfant. Pour lui, Paul, c'est un retour dans le pays où il a jadis enseigné et où il cache quelques lourds secrets. L'un de ses secrets va être révélé un peu par hasard et comme le disait le père de Robyn « Pile ou face, et la vie change ».
    S'en suit la quête douloureuse physiquement et moralement de Robyn. Elle découvre les personnages du passé de son mari et tous ne sont pas bienveillants envers elle, baignant ou non dans les petits ou grands trafics. Elle se heurte aux différents modes de vie, nomades ou sédentaires, de ce pays fascinant et envoûtant, y fait des rencontres parfois hostiles et parfois salutaires mais toujours hautes en couleur. Et dans ce pays, tout a un prix, surtout quand vous vous êtes fait dépouillé de tout !
    Comme dans les autres romans de Kennedy, la plupart des héros mâles ne sont pas particulièrement admirables. Quant à la narration au féminin, c'est un vrai régal de lectrice. La condition féminine au Maroc y est abordée sans tabous et nous interpelle. le titre se décline sur plusieurs plans car nous ne voyons en fait que ce que nous voulons voir …
    Je tiens à remercier les éditions Belfond et le site Babelio pour m'avoir permis de découvrir ce dernier roman de Douglas Kennedy.

    01/07/2015 à 13:28

  • Le Baiser de Jason

    Laurent Scalese

    8/10 Dans mon challenge « tout Scalese » avant les vacances … le quatrième roman de cet auteur et le dernier de mon trip … Nous y retrouvons plusieurs de ses héros déjà rencontrés dans « Le samouraï qui pleure » et « L'ombre de Janus ». Justement, le fait de croiser à nouveau Janus et de me rendre compte qu'il n'a toujours pas été découvert m'a un peu perturbée au début du roman … est-ce lui Jason ? Trop facile … Cette fois ce sont les policiers du 36 qui sont mis à mal et ils souffrent au moins autant que l'équipe de Camille Verhoeven des romans de Pierre Lemaître : c'est dire !! Une immersion dans le trafic de drogue à très grande échelle au travail facilité par des taupes au sein même de la police … et c'est en nous guidant dans cette chasse à la taupe que l'auteur nous manipule à merveille. Il est imprudent de s'attacher aux personnages sous peine de devoir porter le deuil. J'avoue avoir pris un grand plaisir à me faire malmener et je jure de ne pas avoir de penchants SM. Laurent Scalese nous emmène avec précision et brio, tout au bout de son énigme et on en redemande !

    01/07/2015 à 11:31

  • Tijuana Straits

    Kem Nunn

    6/10 Ceci n'est pas un polar ni un thriller. L'action se passe sans grand suspens à la frontière très surveillée entre le Mexique et les Etats-Unis. L'histoire raconte les difficultés que connaissent les migrants qui rêvent d'Amérique et fuient l'extrême pauvreté en plaçant leur confiance entre les mains de gangs mafieux, sur fond de pollution environnementale. Fahey, ancien surfeur va y rencontrer Magdalena avocate, refugiée malgré elle alors que sa vie est en jeu au Mexique.
    Un roman d'ambiance qui justifie quelques longueurs aux yeux des lecteurs qui y cherchent de l'action. L'action il y en a cependant.
    Je suis partagée dans mon appréciation.

    01/07/2015 à 11:30

  • L'Innocence des bourreaux

    Barbara Abel

    9/10 Quand on termine un bon bouquin on se dit que le bonheur aurait encore pu durer quelques pages … mais les héros dans tout ça ? Auraient-ils pu en supporter d'avantage ? Difficile à dire dans le cas du dernier roman de Barbara Abel, car outre la souffrance physique pour certains, la souffrance psychologique pour tous est poussée au maximum. A la fois huis clos et en partie road-movie, des personnages hauts en couleur se rencontrent par hasard et quelques duos improbables sont tout à fait succulents. Et les grandes questions sur le courage, le respect, l'amour maternel se posent à nous car que ferions-nous à leur place ? Une mention particulière pour Germaine, qu'on aurait pu appeler Tatie Danielle …
    Assez loin de l'univers de « derrière la haine » et sa suite « après la fin », un sujet grave qui nous rappelle aussi les événements de janvier 2015 à Paris, ce roman nous amène à aborder les drames cachés derrière les faits divers qui envahissent les colonnes des quotidiens. Et l'humain dans tout ça ? il est bien présent chez Barbara Abel et ses personnages sont peut-être nos voisins …

    01/07/2015 à 11:29 3

  • La Panthère sort ses griffes

    Lucienne Cluytens

    8/10
    J'avais deux bonnes raisons pour choisir ce roman : je connaissais l'auteure et je suis ch'ti. Je me suis bien amusée à lire les péripéties de cette amazone déjantée et toujours borderline qui nous immerge dans le milieu SM de Lille et de Belgique. Cette fliquette a de l'avenir car elle pourrait tout à fait, au plus grand bonheur des lecteurs, réapparaître dans d'autres aventures, d'autant qu'on a encore plein de choses à découvrir sur les raisons de sa mutation.
    Que dire sans dévoiler l'intrigue : le meurtre quasi rituel d'une jeune femme éclabousse les notables du coin et la fliquette se trouve obligée de transgresser toutes les règles pour approcher un cardiologue et un procureur qu'elle soupçonne de pratiques perverses.
    C'est le seul roman de Lucienne Cluytens qui soit paru en numérique, j'espère que son éditeur va remédier à cette lacune … il y a encore beaucoup à découvrir dans sa bibliographie !

    01/07/2015 à 10:32

  • Miss Lily-Ann

    Lucienne Cluytens

    7/10 Un polar chez les (presque) derniers entrepreneurs textiles de Roubaix où l'on ressent les relents du patronat paternaliste du siècle dernier. le capitaine Flahaut y rencontre Matthieu, héros attachant auquel le lecteur ne veut que du bien et pourtant … qu'en pense l'auteure pour son sixième roman ? Trop facile : c'est un polar, un vrai ! Sous fond de reprise par les Japonais, la grève des ouvriers met en lumière cette rude réalité d'une région en souffrance. Une bonne dose d'hémoglobine et l'affaire est rondement menée en 282 pages d'une écriture efficace et rythmée que j'apprécie.

    01/07/2015 à 10:31 1

  • La mort en Guêpière

    Lucienne Cluytens

    8/10 Heurts et malheurs de la femme au foyer … quand elle découvre que l'écriture peut la faire grandir et lui rendre l'autonomie dont elle n'a jamais usé. Madame Bovary ? Non une héroïne bien de notre époque et la formidable amitié de deux femmes. Et que fait le fameux Capitaine Flahaut dans tout ça ? Il dévie … pour notre plus grand plaisir il est vrai. L'enquête sur la noyade accidentelle (ou pas) d'un jeune loup ambitieux et méprisé va lui donner du fil à retordre. La Deûle (rivière qui traverse Lille) jadis polluée y est au coeur de l'intrigue.

    01/07/2015 à 10:30 1

  • Les bagnoles ne tombent pas du ciel

    Lucienne Cluytens

    7/10
    Et si vous en voulez une pour Noël, faîtes donc l'effort de bien vous comporter avec le pharmacien catho irréprochable … ou presque. C'est ainsi que j'ai fait la connaissance du détective Flahaut, suspendu de la police nationale à cause de sa conduite lors du roman précédent (Lille-Québec, aller simple que je n'ai pas encore lu) et de sa coéquipière pour l'occasion Valentine, par ailleurs pédicure hyperactive. Intrigue bien menée, riche de rebondissements qui nous entraîne une fois encore dans les rues de Lille et de sa banlieue bourgeoise de Lambersart avec juste ce qu'il faut d'hémoglobine et de perversité. Je n'en dirai pas plus, allez lire cette auteure sympathique et attachante.

    01/07/2015 à 10:29

  • Lille-Québec aller simple

    Lucienne Cluytens

    8/10
    Un conseil : ignorez le sous-titre et la quatrième de couverture : elle en dit trop sur l'intrigue.
    On retrouve le Capitaine Flahaut qui hérite d'une enquête sur la mort d'un notable … toujours gênant pour une hiérarchie ambitieuse surtout avec les méthodes de cet enquêteur, peu scrupuleux sur les procédures. Erreur médicale ou maladresse ? Accident ou meurtre ? Acte isolé ou vaste réseau de pédophilie. Marc Flahaut va devoir se mettre en vacances pour pousser au bout de ses investigations. Il n'en sortira pas indemne. Une façon originale par ailleurs pour le lecteur de découvrir le Québec et surtout un bout de France dans cette région de Gaspésie. le tout avec l'accent exotique qui nous plaît tant. On comprend que l'auteur ait eu recours à une traductrice franco-québécoise …

    01/07/2015 à 10:28

  • Les Peupliers noirs

    Lucienne Cluytens

    8/10
    Dans une maison de retraite, une aide-soignante, Mariette se confronte à un environnement corrompu, qui profite de la vulnérabilité des personnes âgées et isolées. Elle va révéler une vaste escroquerie, tout en appréhendant la réalité de la rue sous les traits de David, un SDF dont la réinsertion deviendra son objectif. Mais pas facile, on souffre avec elle au cours de ces 254 pages qui vous font voir l'ancien bassin minier du Nord de la France dans toute sa dureté. Chronique d'une région dans la douleur ... non pas de misérabilisme, du réalisme!

    01/07/2015 à 10:26

  • Le petit assassin

    Lucienne Cluytens

    9/10 Le petit assassin ... ou comment la vengeance liée à un traumatisme peut faire péter les plombs d'une institutrice vieillissante en proie à de vieux démons engendrés par « les événements d'Algérie ». L'auteure qui a été elle aussi institutrice, nous emmène dans un monde de racisme primaire et dérangeant, avec brio, loin de l'ambiance de son dernier roman. Une certaine forme de rédemption ? Non, laissons-lui le bénéfice de la fiction … c'est ça l'art de l'écrivain, nous rendre les anti-héros plus vrais que nature.
    Lucienne Cluytens, auteure à découvrir, Lilloise et fière de l'être, donne une odeur de madeleine de Proust aux ch'tis expatriés !

    01/07/2015 à 10:25 1

  • La grosse

    Lucienne Cluytens

    8/10 Et oui, il existe bien un racisme anti-grosse ! Et cette pauvre Eva qui depuis sa tendre enfance rêve de devenir guichetière à la poste de son village va y être confrontée durement. Et le lecteur prend son parti quand elle décide d'infléchir le sort par des moyens peu orthodoxes. C'est toute la magie de la fiction où l'on peut se faire justice sans douleur ni dommage, pour le lecteur du moins, par ce que pour Eva … Encore une fois, l'auteure va faire souffrir son héroïne, pour notre plus grand plaisir et même si la morale n'y est pas toujours, l'humour par contre ne fait pas défaut.

    01/07/2015 à 10:24 1

  • Reflex

    Maud Mayeras

    8/10 Ce thriller a tout d'un grand, déstabilisant à souhait avec ses presque 500 pages. Cette jeune auteure se joue du lecteur avec brio. Deux histoires, celle qui débute en 1919 rejoindra-t-elle celle qui se passe de nos jours et dont les secrets remontent à une quinzaine d'années ? le lecteur le pense très fort puisqu'elles se déroulent au même endroit mais … difficile de parler de l'intrigue sans spolier ! Disons que « la chambre des morts » de Franck Thilliez est sans doute dans la bibliothèque de l'auteure, que sa délocalisation dans le Limousin rend l'ambiance plus verte pour ne surtout pas dire bucolique … ça serait une injure aux personnages bien retors pour la plupart.
    J'ai aimé et vous engage à faire sa connaissance …

    29/06/2015 à 18:41 4

  • Pandemia

    Franck Thilliez

    10/10 La parution du Thilliez de l'année est toujours un événement pour ses lecteurs assidus. En 2015 on en a pour son argent et ses 644 pages ne dérogent pas au rituel. Au moment de fermer cet opus il m’apparaît clairement qu'une étape s'achève avec ce qu'on pourrait qualifier de troisième épisode d'un triptyque qui a commencé avec Atomka. Il me semble donc bon de conseiller aux lecteurs de passer par les deux épisodes précédents pour pleinement profiter du troisième, même s'il peut se lire isolément mais … c'est dommage.
    Oui Lucie et Sharko y soufrent encore, mais moins que d'habitude et surtout moins que d'autres personnages ! On retrouve avec plaisir Nicolas et Camille …
    L'auteur nous entraîne dans le milieu de la recherche et de la lutte contre le bioterrorisme. Tom Clancy avait en 1996 répandu Ebola sur la terre à partir d'un congrès international aux Etats-Unis et cette année Thilliez nous fait frémir avec la « grippe des oiseaux » mais attention, tout à côté de chez nous, et … une épidémie peut en cacher une autre … bien plus terrible ! Et comme les premières cibles sont policières, au lieu cette fois d'assister à la guerre des polices et bien on voit au contraire la solidarité des différents corps pour le plus grand bénéfice des civils.
    Outre le suspens qui ne nous lâche pas, on apprend plein de choses sur les mesures de précaution et procédures de décontamination qu'on est bien loin d'imaginer. Quelques réflexions plus philosophiques également, sur l'avenir de l'humanité comme dans les romans de Bernard Werber.
    Ce thriller haletant est un très bon cru et un très bon Thilliez où l'auteur fidèle à son souci de précision, confirme son travail d'horloger qui a présidé à l'élaboration de ce roman. Il y confirme aussi sa place de grand-maître du polar français qui ne prend pas son lecteur pour une buse !
    Difficile d'en dire plus sans nuire à la découverte de cette intrigue … ô lecteur, sus aux frissons et aux angoisses et plonge toi dans ce nouveau Thilliez !

    29/06/2015 à 18:38 7

  • Une putain d'histoire

    Bernard Minier

    9/10 Un titre très bien choisi (tout comme la couverture) et qui fait mouche pour ce quatrième roman de Bernard Minier. Il nous transporte dans l’état de Washington aux USA, alors que les précédents opus nous dépaysaient nettement moins avec comme décors le sud-ouest français.
    Ça serait très dommage de passer à côté de cette putain d’histoire où l’auteur nous mène en kayak de mer et en ferry, pour ne pas dire en bateau.
    Alors que dire de plus sans spolier … l’arroseur arrosé, bien mal acquis ne profite jamais (encore que …), tel est pris qui croyait prendre … et une descente « aux enfers » pour le jeune héro, Henry. Palpitant tout au long de ses 441 pages (version numérique) avec, pour moi, un seul bémol, le côté club des cinq déjà rencontré dans « le cercle » qui me rappelle aussi le premier Chattam « le cinquième règne ». Cela ne nuit aucunement au plaisir que le lecteur prend à découvrir cet univers froid, brumeux et humide.
    A lire absolument quand les beaux jours se font attendre …

    29/04/2015 à 17:25 7