El Marco Modérateur

3180 votes

  • À la poursuite du trésor

    Hervé Hernu

    7/10 Deux semaines après les événements survenus dans Sous le clair de lune, Léo n’en a pas fini avec les tourments. Un inconnu se met à creuser des trous dans le jardin de la maison où lui et sa famille viennent d’emménager. Si son chien, Goofy, est un temps suspecté, Léo n’y croit pas. Serait-ce lié à son énigmatique voisine, Rébecca Hoyt ?

    Pour ce deuxième ouvrage dédié à la jeunesse, Hervé Hernu continue d’enchanter. C’est toujours un régal que de retrouver Léo, espiègle et attachant, Badou, son ancien ennemi devenu camarade et acolyte inspecteur, ainsi qu’Antoine. Comme précédemment, si l’histoire n’est pas en soi d’une originalité à tomber par terre, elle maintient néanmoins aisément l’attention, et ce jusqu’au dénouement. Entre poursuites, scènes de tension et quelques rebondissements bien sentis, le lecteur ne quittera pas des yeux ces pages enjouées, où ces gamins, malicieux et ne reculant pas devant l’adversité, sauront démêler l’écheveau de cette histoire. D’ailleurs, la ligne finale semble annoncer un nouveau tome des enquêtes de Léo Lemoine. On ne peut déjà que s’en féliciter.

    20/03/2017 à 18:25 2

  • A la recherche d'Affelok

    Christine Vauchel

    7/10 A la ducasse de Saint-Omer, les membres du Clan du Hip-Hop vivent d’agréables moments dans les attractions. Mais Nicolas y perd son porte-monnaie : le début, pourtant anodin, d’une série d’événements qui va conduire notre équipe de gamins à prouver l’innocence d’Elvis, un SDF.

    Après Le Mystère de l’abbaye et Micmac cabots, Christine Vauchel livre ici le troisième tome des enquêtes du Clan du Hip-Hop. Le ton y est très badin, typique de l’innocence de nos trois intrépides camarades, dont le ralliement s’exprime ainsi : « Yo tope là, l’amitié n’attend pas, les copains d’abord, les copains d’accord ! ». Si la disparition du porte-monnaie de Nicolas peut sembler, de prime abord assez anodine pour bâtir une intrigue policière, d’autres éléments vont venir s’y agglomérer et constituer un ensemble solide : l’étrange comportement de Pierre, l’oncle de Nicolas, un pauvre hère en la personne d’Elvis, un cambriolage trop facile dans un musée et la disparition d’une statuette qui donne son nom au livre. Christine Vauchel parvient sans le moindre mal à lier ces données disparates et emmène sans mal les lecteurs, nécessairement jeunes, vers l’épilogue de ce roman habile et décontracté. L’humour est bien présent, capable de réjouir le public auquel se destine l’ouvrage, et même si certains passages sont un peu attendus et l’intrigue policière parfois trop vite expédiée, c’est un petit délice.

    Christine Vauchel poursuit donc sa série avec un plaisir qu’elle communique à ses lecteurs, et l’on ne pourra ainsi que chercher une autre sympathique heure de lecture avec le quatrième tome de la série, Phoque en série.

    25/03/2019 à 18:30 2

  • À la recherche de Rita Kemper

    Luna Satie

    9/10 Rita Kemper était une star adulée, chanteuse et muse d'un groupe de rock aux accents sombres. Elle a fini par se suicider sur scène. Par la suite, le FBI a découvert dans la serre de sa propriété les cadavres de trente-neuf de ses fans, décapités. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le propre corps de la jeune femme a mystérieusement disparu. Le gouvernement a fait interdire les disques de son groupe, craignant un phénomène meurtrier de masse qui ensanglanterait le pays, provoqué par la noirceur de ses textes. Mais l'histoire ne s'arrête hélas pas là. Mary Blake apprend que son mari, Gregory, journaliste spécialiste de la chanteuse, vient de mourir dans des circonstances étranges aux côtés de l'un des membres du groupe auquel appartenait Rita Kemper. Cette dernière est-elle encore en vie ? Est-ce son ombre terrifiante qui continue de semer le chaos ? Y aurait-il un ultime secret que l'on chercherait à enterrer définitivement ? Mary Blake n'a plus qu'une seule solution : suivre les pas de son époux décédé pour tenter de comprendre l'incompréhensible.

    A la recherche de Rita Kemper est l'unique ouvrage écrit par Luna Satie. L'écrivaine n'avait alors que vingt-cinq ans en 2002 quand elle signait cet opus hors du commun, et son talent et sa maturité explosent littéralement au visage du lecteur. Le style est ténébreux, glauque, et le récit à la première personne fait basculer dans un univers d'une rare opacité, rappelant les meilleurs ouvrages de Gillian Flynn ou Mo Hayder. Tous les personnages sont désenchantés, tourmentés, meurtris dans leur chair et leur conscience comme autant de cadavres qui s'ignorent. Et même quand l'humour intervient, il est à l'instar du livre : noir, presque désespéré. L'intrigue est particulièrement originale et riche, offrant de véritables instants forts et un suspense savamment entretenu. Il faut attendre les ultimes pages du livre pour voir éclore la vérité, à la fois très crédible et profondément déstabilisante, achevant de marquer les esprits d'un jet de vitriol en pleine âme.

    Assurément, A la recherche de Rita Kemper est une œuvre folle, presque fétide, croquant les pires pans de l'âme humaine. Luna Satie signe un véritable brûlot de littérature noire dont on ne peut sortir qu'essoufflé, voire troublé. Une pépite qui n'a rien à envier aux standards anglo-saxons, et qui peut même servir de jalon tant le génie et la virtuosité de Luna Satie sont patents. Une chose est certaine : quiconque aura lu cette perle ne pourra que se souvenir durablement de Rita Kemper et des démons qu'elle aura invoqués.

    08/11/2010 à 20:05

  • À mains nues

    Paola Barbato

    9/10 Je suis entré un peu à reculons dans ce livre, parce que les ouvrages « à la mode » ou dont on parle beaucoup m’intéressent moins que les perles délaissées. A la fermeture du roman, je garde en tête quelques bémols : une violence singulière et qui aurait pu n’être traitée que de manière allusive, des combats pas toujours crédibles, et une écriture qui n’a rien de recherché ni de soigné. Mais au final, alors que je viens de refermer la dernière page, quelle claque globale. Une histoire qui ne ressemble à aucune autre, avec des gladiateurs modernes, dressés comme des molosses, perdant tout repère moral, et s’adonnant à des barbaries incroyables. Une étonnante galerie de personnages retors et sombres, emportés et sanguinaires jusqu’à l’ivresse de l’hémoglobine qu’ils font couler. C’est aussi une histoire solide et travaillée, parcourue d’idées remarquables (les affrontements dans le noir, les règles de la tuerie finale, les numéros attribués aux coups en fonction de la douleur provoquée, etc.). Et il y a ces images qui me resteront longtemps en mémoire. Il m’arrive fréquemment de (très) bien noter un livre et, quand je revois passer bien longtemps plus tard, ma note et mon commentaire ou avis, d’avoir un doute, un flou, une hésitation quant au contenu du roman. Ici, pas de risque : il me sera assurément inoubliable. Avec son cortège d’images démentes, comme les snuffmovies, les carnages, la séquence de danse entre Minuto et Batiza. Avec ses moments de bonheur captieux, de joie éphémère, d’espoir mensonger, qui surnagent fugacement au beau milieu de cette sauvagerie et de cette anomie. Et puis, il y a cette fin, inattendue et vicieuse qui rebat les cartes et oblige une relecture mentale de la totalité de l’ouvrage. Un mémorable festin de mâles et de maux.

    15/01/2017 à 19:57 9

  • A mort, l'innocent !

    Arthur Ténor

    7/10 Un roman où l'aspect psychologique prend nettement le pas sur le côté purement policier. Du tact, de la retenue, et en même temps beaucoup d'émotions mêlées pour ce plaidoyer réussi contre l'homophobie et les jugements hâtifs et couards de la société.

    10/10/2014 à 18:44

  • A pile ou face

    Samantha Bailly

    9/10 Emma a perdu son frère Maxime dans un accident de voiture. Plusieurs mois après le drame, la lycéenne reçoit un mail envoyé par le défunt grâce à un ingénieux système qui permet de délivrer des courriels à retardement. Maxime lui parle de la puissance du Yi King, un livre ancestral permettant de décrypter la réalité et savoir quelle voie emprunter en cas d’embarras. Emma découvre progressivement que Maxime travaillait pour Mantis, une étrange fondation. Et si cette dernière était responsable de sa mort ?

    Samantha Bailly signe ici un thriller de très haute volée pour les adolescents. Le style, mature et terriblement efficace, sait faire vivre en quelques mots un personnage, une attitude, une pensée, ce qui accroit la crédibilité de l’ouvrage. Sur le thème original du Livre des mutations, l’écrivaine a su bâtir une intrigue solide et prenante, originale et marquante, où les pièges, faux-semblants et rebondissements affluent. Fait remarquable, et assez rare pour être encensé : ces effets n’apparaissent jamais comme une surenchère, là où tant d’auteurs, à force de quérir la surprise ou de susciter l’étonnement chez le lecteur, finissent par se perdre en raisonnements dédaléens abscons et autres situations abracadabrantes. Et le récit, s’appuyant sur cette vraisemblance, ne fait que gagner en qualité, et ce jusque dans les ultimes pages, où les raisons profondes de l’enlèvement d’une jeune fille sont révélées.

    Dans cet univers clair-obscur, où les ténèbres le disputent à la clarté, Samantha Bailly a réalisé un roman d’une très grande classe, énergique et passionnant, aussi distractif que captivant par les questions qu’il impose au lecteur quant au libre arbitre et au destin. Une réussite totale !

    12/02/2014 à 18:13

  • A Tombeau Ouvert

    Kathy Reichs

    6/10 Un thriller bien mené mais qui souffre d'un manque d'âme (il semble vouloir trop surfer sur l'engouement des romans à connotation religieuse et mystique) et souvent trop confus quand l'auteur veut montrer ses connaissances en médecine légale. Dommage...

    13/05/2008 à 18:52

  • A-Ban-Soom, le tavernier de Chinatown

    José Moselli

    6/10 Un steamer revient de Singapour, et le capitaine Thomson s’entretient en toute discrétion avec A-Ban-Soon. Il faut dire que la cargaison est sensible : 6000 livres d’un opium de contrebande (à 15 dollars de l’époque la livre, ça en fait, de l’argent !), au lieu du riz, du charbon, de la poudre et du whisky comme il l’est indiqué aux douaniers. Heureusement, John Strobbins est là… Une nouvelle d’une trentaine de minutes d’écoute, agréable, sans grande fièvre ni passion. La première manipulation de Strobbins est tellement téléphonée qu’elle en devient d’une rare banalité (à moins que ça ne soit justement cette banalité qui la rend si téléphonée), sans compter pas mal de clichés sur les Chinois (alimentation, apparence, et parfois quelques remarques fort déplacées, mais mettons cela sur le compte de l’époque, le tout début du vingtième siècle). L’ensemble se laisse néanmoins lire (écouter en ce qui me concerne).

    01/04/2021 à 18:54 1

  • Aaricia

    Grzegorz Rosinski, Jean Van Hamme

    6/10 Comme l’indique le titre, des histoires afin de mieux connaître Aaricia, épouse de Thorgal et fille de Jolan. « La Montagne d’Odin », ou comment elle a connu Thorgal bien avant leur âge adulte, alors qu’elle errait à la recherche de sa mère, pourtant décédée, et aux griffes de créatures retorses. « Première neige », ou les amours naissantes entre eux deux, un peu plus tard, autour d’une quête au trésor, plus exactement une couronne. « Holmganga », ou Bjorn et Thorgal qui s’affrontent en duel, pourtant si jeunes. Enfin, « Les Larmes de Tjahzi », ou comment elle va faire la connaissance, via un bateau volant, d’un gamin aveugle aux pouvoirs phénoménaux. Rien de transcendant, et, à la manière de « L’Enfant des étoiles » qui revenait en quelques histoires sur l’enfance de Thorgal, voilà le pendant féminin qui permettra surtout aux fans d’en savoir plus sur Aaricia.

    10/07/2021 à 08:11 2

  • ABC contre Poirot

    Agatha Christie

    8/10 Faisons bref : moi qui n'ai pas lu beaucoup d'ouvrages d'Agatha Christie, en voilà clairement un qui me redonne envie de me plonger dans l'œuvre de la reine du crime. Une structure visiblement classique chez l'écrivaine et un récit fort bien mené, avec une résolution finale parfaitement orchestrée. De bien belles trouvailles, notamment dans la machination mise au point par le coupable et un dénouement largement à la hauteur de mes espérances. L'occasion de retrouver un Hercule Poirot aux petites cellules grises magnifiquement exploitées, en plus d'être un protagoniste assez roublard.

    09/11/2022 à 07:13 4

  • Abîmes

    Sonja Delzongle

    8/10 Janvier 1999 : un avion de tourisme s’écrase avec ses deux passagers, Viktor et Dolores Mendi. Aucun des deux membres de ce couple ne survit au crash. S’ensuit une avalanche qui tue une dizaine d’enfants. Vingt-quatre ans plus tard, le lieutenant Antoine Mendi – le fils des accidentés – intègre la gendarmerie où a eu lieu le drame. Un lieu très enclavé, tassé sur lui-même, où règne le silence et les non-dits, jusqu’à ce qu’apparaissent de petits bonshommes de neige accompagnés de messages menaçants. Et les premiers meurtres se mettent à se multiplier.

    Quiconque a déjà lu les ouvrages de Sonja Delzongle connaît la forte appétence de l’auteure pour les sujets durs et les intrigues retorses : Le Hameau des Purs, Dust, L’Homme de la plaine du Nord ou encore Le Dernier Chant pour ne citer qu’eux regorgent de fausses pistes, de personnages équivoques et d’une belle prolixité scénaristique. Cet Abîmes ne déroge en rien à cette règle, qui est presque la patte de l’écrivaine : un récit singulier, à la fois échevelé et très consistant, des rebondissements incessants et des histoires imbriquées les unes dans les autres si nombreuses qu’elles engendrent un authentique vertige littéraire. Jugez plutôt : des individus aux identités multiples, des actes pédophiles, un « Prêcheur » hantant les montagnes, un microcosme divisé entre « Ceux d’en haut » et « Ceux de la forêt », des avalanches qui n’ont rien de fortuites, des séances d’exorcisme pratiquées sur un môme inquiétant atteint de schizophrénie, la légende de Millaris, des faits d’inceste, un probable cas de gémellité, etc. Rarement une fiche descriptive sur Polars Pourpres n’aura autant été en peine de contenir tous les mots-clefs adéquats. Sonja Delzongle s’est véritablement lâchée dans cette histoire hallucinante d’exubérance et d’inventivité, et c’est peut-être cet élément – le seul – qui pourra constituer l’éventuelle faiblesse de ce roman aux yeux de certains lecteurs : une densité si gargantuesque qu’elle en vient presque à diluer la part de vraisemblance de l’ensemble. Néanmoins, pour qui apprécie les intrigues plus que solides, avec des cliffhangers à la fin de chaque chapitre, et des trames narratives enivrées de ténèbres, voilà un opus idéal.

    Sonja Delzongle continue de nous régaler avec ses œuvres sombres et retorses, parfois excessives et assourdissantes, et on préfère amplement cette démesure à la légèreté badine et superficielle. Un pur roc de jais cerclé du cadre majestueux des montagnes pyrénéennes et hanté par des spectres vengeurs.

    11/12/2023 à 06:56 6

  • Abominables bonshommes des neiges

    R. L. Stine

    7/10 Orpheline de père et de mère, Jane Forest a quitté Chicago pour aller vivre dans le nord avec sa jeune tante, Anna, dans un village montagneux envahi par la neige, Sherpia. Là-bas, elle y découvre une communauté resserrée et vivant dans l’inquiétude d’un effrayant bonhomme de neige qui serait une sorte d’ogre local, au point que les habitants confectionnent tous un bonhomme de neige devant chez eux, comme un talisman. Anna se souvient d’une comptine dont elle ne se rappelle que l’entame et qui pourrait être la clef de cette histoire. Un pitch assez atypique dans la bibliographie de R. L. Stine, une ambiance aimablement anxiogène, des personnages qui dissimule des secrets (l’original barbu et son loup vivant à l’écart du village), de l’inexplicable et un suspense bien mené de bout en bout. Même si je ne suis pas fan de la littérature mettant en scène de la magie, cet opus est fort agréable à suivre, original et prenant. Je regrette juste deux points : la toute dernière ligne, là où l’on attend le twist final de l’auteur, semble avant tout fondé sur une tentative d’humour qu’une volonté d’être un réel rebondissement, ce qui m’a un peu déçu. Et il y a la fin du chapitre 25, clin d’œil géant à une réplique culte du cinéma, mais qui est tellement connue que l’effet, bien involontaire, n’a pas été chez moi le bon : autant j’ai adhéré à ce rebondissement, autant la manière de le mettre en scène m’a davantage fait rire et quitter les rails du récit qu’autre chose.

    17/03/2021 à 17:59 1

  • Ace Attorney Investigations tome 1

    Kenji Kuroda, Kazuo Maekawa

    6/10 Deux intrigues sympathiques pour ce non moins sympathique manga, avec un cadavre retrouvé lors d’un bal costumé et un chanteur de rock tué non loin de la scène. Les traits sont agréables, l’humour bien présent avec un Dick Tektiv gaffeur et gamin à tel point que l’on a parfois envie de le baffer. Benjamin Hunter, en procureur perspicace, saura démêler le vrai du faux, avec flegme et raison. Un manga qui ne réinvente rien, ni du point de vue esthétique ou scénaristique, mais ça permet néanmoins de passer un bon moment.

    18/03/2015 à 18:30

  • Ace Attorney Investigations tome 2

    Kenji Kuroda, Kazuo Maekawa

    6/10 Une histoire de braquage qui tourne mal avec une prise d’otage puis un cambriolage dans un musée isolé. Deux récits simples et au dénouement parfois attendu, avec des ficelles un peu épaisses. Cela se laisse lire sans marquer les esprits ni révolutionner le genre.

    22/02/2016 à 20:08

  • Adèle et la Bête

    Jacques Tardi

    8/10 Une histoire très originale, inaugurant les enquêtes d’Adèle Blanc-sec, où se mêlent contexte historique, dinosaure sur le retour, rebondissements multiples et pouvoirs inexpliqués. Les dessins si typiques de Tardi servent bien l’histoire, mais je trouve que certaines explications, rebondissements et explications viennent parfois trop en cascade.

    05/04/2016 à 09:03 4

  • Adesh

    Jerry Frissen, Peter Snejbjerg

    5/10 Désert des Mojaves, juillet 1956 : l’armée essaie de faire passer pour un simple crash aéronautique quelque chose de bien plus grave alors qu’il s’agit en réalité de l’atterrissage d’une soucoupe extraterrestre. Quelques clins d’œil – du moins, je le pense – à des films comme Blade Runner ou Armageddon, mais ce troisième et dernier tome de la série me renforce dans mon sentiment mitigé concernant les deux précédents ainsi que sur la série en général, du coup : des épisodes très attendus, une esthétique sympa mais qui n’a rien d’exceptionnel, une fin téléphonée et de nombreux autres poncifs du genre dont je ne suis pas du tout certain qu’ils soient assumés. Bref, une BD assez ordinaire et sans la moindre fougue scénaristique qui tient du gâchis ou du manque de volonté.

    14/02/2023 à 10:31 2

  • Adieu Aaricia

    Robin Recht

    8/10 Thorgal et sa femme Aaricia ont bien vieilli (Thorgal dit plus loin avoir « plus de soixante-dix ans), et c’est d’ailleurs aux obsèques dans un navire que notre héros conduit sa femme. Mais au moment où le bateau s’enflamme, Nidhogg, le serpent maléfique, réapparaît et fait une surprenante proposition à Thorgal.
    Un tome réjouissant, permettant aux fans une sorte de retour aux sources, avec une esthétique effectivement très proche de celle de Grzegorz Rosinski. Une BD qui régénère le mythe originel, avec ce qu’il faut d’action, de suspense et d’émotion, courant sur plus d’une centaine de planches et dont les derniers mots (« Bonne chance, Thorgal ») laissent espérer d’autres tomes pour cette saga.

    27/02/2024 à 22:24 2

  • Adieu demain

    Michaël Mention

    9/10 Vingt années ont passé depuis que l’Éventreur du Yorkshire a été arrêté. Et le sang coule de nouveau. Des victimes, féminines, perforées par des carreaux d’arbalète. Deux flics vont se lancer aux trousses du tueur : Mark Burstyn, superintendant encore tourmenté par sa précédente enquête, et l’inspecteur Clarence Cooper, passionné de plongée sous-marine et expert en infiltration. Cette traque leur coûtera, à tous deux, extrêmement cher.

    Après Sale temps pour le pays, Michaël Mention poursuit sa trilogie anglaise. Rythme enfiévré, termes assassins, jeux avec les mots ainsi qu’avec la construction des phrases : on retrouve immédiatement le style si typique de l’écrivain. Saturé de références musicales, sociales et historiques, le lecteur plonge autant dans cette affaire criminelle que dans l’Angleterre de la fin des années 1960 au début du troisième millénaire. Ce qui frappe également, c’est la profondeur des personnages : depuis Burstyn, obnubilé par une voix enregistrée sur magnétophone et dont il n’a toujours pas découvert l’identité du propriétaire, à Cooper, remarquable caméléon dont l’immersion dans un groupe de parole dédié aux phobies va provoquer la chute morale. Tout y sonne juste et cruel, avec une large part faite à la psychologie de la peur, ou plus exactement, des peurs, tant elles sont nombreuses et protéiformes. Incandescente réflexion sur les anxiétés et la pusillanimité de l’humanité doublée d’une chasse policière de premier ordre, tortueuse, torturée, qui éclaboussera de sa boue méphitique le duo d’enquêteurs.

    On savait Michaël Mention doué, et l’on pouvait attendre avec une certaine appréhension ce nouveau volet, de crainte d’être déçu tant le précédent était réussi. Nous voilà rassurés. Son dernier-né, monstre littéraire aux chélicères inquiétantes et agressives, est certainement à ce jour son ouvrage le plus accompli. Un exceptionnel festin de mots et de maux.

    22/09/2014 à 18:49 5

  • Adieu ma Joliette

    Christophe Arleston, Serge Carrère

    7/10 Tonton loco a à peine le temps de retrouver un vieil ami (Amédée) que ce dernier décède : voilà de quoi attirer l'attention de notre détective privé et de son oncle.
    Humour omniprésent, de l'action (cf. les scènes en jetski), notre héros kidnappé : une nouvelle carte postale très plaisante envoyée depuis les Bouches-du-Rhône.

    21/11/2023 à 18:51 2

  • Adieu mes jolies

    Jean-Paul Nozière

    7/10 Une enquête bien menée et des personnages croustillants. Le rythme est bon, le scénario solide, et l'on alterne entre les points de vue d'Alix Alix, le héros, et le tueur en série, moulu par ses relations avec les femmes. Il est juste dommage que la fin soit expéditive, voire expédiée.

    19/01/2011 à 13:01