El Marco Modérateur

3219 votes

  • Hécatombe

    Nada

    7/10 Ils sont une dizaine, appartenant à la fraction Ordre et chaos. Venus d'horizons bien différents, le destin les a fait se croiser. Ils ont en commun des haines communes : les étrangers, le dépérissement de l'Occident, l'impéritie des élites dirigeantes. Ils sont d'obédience nazie, à la sexualité contrariée, drogués et alcooliques, grands amateurs de football, prompts à la violence physique et à la torture. Après les avoir réunis, le sort va les faire errer pendant quelques jours, au gré des vents. Le sang va couler. Jusqu'à l'hécatombe.

    Premier roman de Nada, Hécatombe est un roman d'une infinie noirceur, et le lecteur en prend plein les yeux. Après les dix premiers chapitres où les personnages sont présentés, tous déjantés et terrifiants, l'auteur les engage dans des quêtes diverses, parfois enchevêtrées, parfois parallèles. Le style de Nada allie poésie, situations dignes des enquêtes du Poulpe sous acide, et violence des mots. Tout y passe : coprophagie, inceste, drogue, violence. En un seul ouvrage, Nada réunit à peu près tous les volumes descriptifs de ce qui peut se faire de plus abject en matière de cruauté humaine. Bien évidemment, beaucoup de lecteurs en seront choqués et ne pourront poursuivre le voyage, submergés par des scènes où sont relatées avec force détails des obscénités qu'ils jugeront inutiles, voire écœurantes. Néanmoins, par-delà les ignominies décrites et les barbaries perpétrées, on découvre un rythme, un son, une plume ; il est vrai que Nada a participé à des projets musicaux. Sous ce vernis d'une rare opacité, il décrit par le menu des individus en souffrance, devenus des monstres à la suite d'erreurs de parcours et d'enfances contrariées. Ce ne sont pas des justifications, juste des explications, des mises en perspective. S'il est indéniable que certaines scènes heurteront et susciteront la polémique, Hécatombe constitue un roman dont la noirceur et la brutalité feront date.

    Hécatombe, c'est une virée. Aux confins de l'âme, là où sont lovés les sentiments les plus sombres, les appétits les moins avouables. Une exploration pleine de bruit et de fureur, saturée de ténèbres et d'inhumanité, débordant de haine et de bestialité. Un aller sans retour absolument mémorable à défaut d'être parfaitement assimilable ou louable.

    02/05/2010 à 20:27

  • Cantique des ténèbres

    Edouard Bernadac

    8/10 Dans un futur proche, Paris est devenue un lieu où s'est reformée la Cour des Miracles, comme dans la plupart des autres grandes villes européennes. On y trouve pauvres et malfrats, unis pour tenter de survivre à la loi imposée par un Ministre de l'Intérieur aux méthodes dictatoriales. La jeune Nito Crisgolenko est conservatrice au Louvre et, par le plus grand des hasards, vient à pénétrer dans ce cercle d'infortunés. Elle croisera nombre de personnages étranges avant l'hécatombe déclenchée par un pouvoir politique lassé par tant de laisser-aller.

    Avec Cantique des ténèbres, Édouard Bernadac signe un thriller particulièrement original et saisissant. Avec à peine plus de deux-cents pages, le récit est court, haletant, alternant les scènes d'action et les descriptions de cette fameuse Cour des Miracles. La langue de l'auteur est très agréable, parfois poétique, nourrie de mysticisme, servant avec bonheur une histoire loin des canons de la littérature noire habituelle. En effet, non content de narrer un avenir proche, Édouard Bernadac peint une galerie de protagonistes excentriques : un cabaliste ayant réussi à créer un golem, un Ministre de l'Intérieur prêt à pactiser avec le Diable – au sens littéral du terme -, des ombres démoniaques, un informaticien paré à se lancer dans le monde virtuel qu'il a créé... Le lecteur se trouve dans un univers complètement décalé et ésotérique. Si l'on perd parfois le fil de l'intrigue principale, il faut reconnaître à Édouard Bernadac un indéniable talent de conteur et une imagination débordante, rappelant certaines frénésies de Serge Brussolo ou du Club Van Helsing.

    Cantique des ténèbres est donc un thriller fantastique qui ne ressemble à aucun autre, enlevé et troublant. Au-delà de l'aspect récréatif de l'histoire, cette dernière prend une nette ampleur politique, avec cette vision des indigents chassés de la cité par un pouvoir gouvernant prêt à toutes les alliances pour se débarrasser d'eux. Évidemment, il ne s'agit ici que de pure fiction : toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé ne serait que pure coïncidence. Encore que...

    02/05/2010 à 19:48

  • Le Diable du Crystal Palace

    Fabrice Bourland

    8/10 En novembre 1936, les deux détectives Andrew Singleton et James Trelawney sont abordés par Alice Grey. Son compagnon, Frederic Beckford, entomologiste au British Museum, s'est évanoui dans la nature sans la moindre explication. Un unique indice pour les limiers : un article laconique relatant un accident survenu en pleine nuit, un carambolage entre un taxi et un étrange fauve. Rapidement, Singleton et Delawney s'aperçoivent que le félin en question est probablement un machairodus, un animal aux dents de sabre disparu depuis vingt mille ans. Ils iront de surprise en surprise, leur investigation les amenant à découvrir un complot prenant ses racines dans le continent africain.

    Auteur à succès de la série des détectives de l'étrange, Fabrice Bourland signe ici le troisième ouvrage de la série, après Le fantôme de Baker Street et Les portes du sommeil. Il conserve ce qui a fait la réussite des précédents : une langue travaillée et délicieusement surannée, une intrigue faisant appel au fantastique, deux personnages principaux attachants et perspicaces, et une ambiance à la fois historique et géographique parfaitement rendue. On retrouve donc ce qui a fait le charme des romans antérieurs, avec une histoire très originale qui devient vite prenante et savamment menée. Par ailleurs, Fabrice Bourland creuse la psychologie de ses protagonistes, offrant ainsi une poignante histoire d'amour à Andrew Singleton, et orchestrant des scènes d'action et de poursuites bien plus échevelées que par le passé.

    Le diable du Crystal Palace est donc un thriller dans la droite ligne de ses prédécesseurs : atypique, séduisant et instruit. L'auteur de La dernière enquête du Chevalier Dupin poursuit avec bonheur cette série de polars historiques qui, en plus d'être l'une des plus attachantes qui soient dans le genre, parvient à se renouveler, voire à se bonifier. Vivement le prochain !

    27/04/2010 à 09:41

  • Un Echo dans la nuit

    Dianne Emley

    8/10 Nan Vining, policière à Pasadena, fut la victime d'un homme qui la laissa pour morte, la gorge tranchée. Elle revient à la brigade des homicides alors que l'on vient de retrouver le cadavre de Frances Lynde, une inspectrice à la vie mouvementée. La victime a été violée et terriblement brutalisée avant que son bourreau ne laisse son corps sous un pont. Nan réintègre son ancienne équipe et voit dans cette enquête un moyen de ressusciter, tant sur le plan professionnel que psychologique. Mais les démons de son agression n'en ont pas fini avec elle, surtout quand la voix de la défunte Lynde semble lui murmurer des indices...

    Premier roman de Dianne Emley à être traduit en France, Un écho dans la nuit est un thriller habile et haletant. L'auteur s'est très bien documentée sur les techniques policières, et les deux pages de remerciements en fin d'ouvrage témoignent de cette volonté de coller à la réalité. Les divers flics sont très bien campés, leurs relations respectives crédibles et attachantes, et de nombreuses touches d'humour, notamment dans les dialogues, viennent apporter un peu de légèreté dans cet univers glauque. L'intrigue est terriblement sombre : le portrait du tueur en série est assez effrayant, et Dianne Emley décrit de nombreuses scènes de sexe et de violence particulièrement dures. L'histoire, même si elle demeure plutôt classique, est bien menée et suffisamment prenante pour épingler l'attention du lecteur. Par ailleurs, Dianne Emley sait dépeindre les lieux de manière convaincante, ainsi que les portraits humains, en particulier le personnage de Nan Vining, à la fois attachante et redoutable limier.

    S'il ne constitue pas en soi un véritable renouvellement du genre, Un écho dans la nuit demeure un roman d'excellente facture, à la fois sensible et vénéneux, et qui offre une alternative intéressante et réussie aux œuvres des habituels maîtres américains du thriller.

    23/04/2010 à 10:34

  • Le Chant de Kali

    Dan Simmons

    8/10 Le journaliste américain Robert Luczak est missionné à Calcutta pour prendre possession du manuscrit d'un mystérieux poète indien dénommé Das que l'on croyait mort depuis plusieurs années. Il s'y rend accompagné de sa femme et de leur fille. Sur place, il découvre une ville malfaisante, désenchantée et livrée à la plus pathétique des misères. Pire que tout, elle semble tombée sous la coupe très discrète des Kapalikas, une secte extrêmement dangereuse vouant un culte total à Kali, une monstrueuse déesse. Peu à peu, Luczak va franchir les cercles de l'enfer au cours d'un périple dont il ne sortira pas indemne.

    Auteur entre autres de romans policiers (L'épée de Darwin) et de fantastique (L'échiquier du mal), Dan Simmons signait en 1985 un pur thriller fantastique avec Le chant de Kali. La langue de l'auteur est magnifique, souvent proche de celle de la littérature dite classique, et l'intrigue très prenante. Par ailleurs, l'écrivain décrit à merveille les trottoirs bondés et crasseux de Calcutta, en profitant pour nous immerger dans cette ambiance insalubre et troublante. Les personnages américains – la famille Luczak – sont très attachants, au point que le lecteur ne pourra qu'éprouver une empathie certaine pour chacun d'entre eux. L'élément fantastique est indéniablement présent, offrant des moments d'horreur et d'angoisse comme dans certains ouvrages de Clive Barker, tout en devenant presque crédible sous la plume de Dan Simmons ; en effet, la plongée vers l'indicible et le surnaturel se fait par paliers successifs, habiles et réguliers, sans brusque irruption ni événement amené de manière abrupte.

    Au final, Le chant de Kali est un roman qui conjugue plusieurs genres avec harmonie et réussite. Tantôt effrayant, tantôt poignant, ce livre mérite amplement d'être lu et relu, pour que le chant de Kali résonne également dans l'âme d'un lecteur hébété.

    19/04/2010 à 11:16 2

  • Vingt Mille Vieux Sur Les Nerfs

    Jean-Paul Jody

    8/10 Cataclysme au bistrot fréquenté par Gabriel Lecouvreur : Gérard, le patron, ne sert plus de pieds de porc ! La raison : plus personne n'en demande. Pour se changer les idées, Gabriel, dit le Poulpe, décide de rendre visite à de vieux compères et organise de nombreux repas remettant à l'honneur ce plat pour que Gérard cède. Mais voilà : tous ces gentils édentés sont d'anciens militants, et une vague subite d'attentats frappe la capitale. Y a-t-il un lien entre le retour chez les vivants de ces papys et mamies et ces actes terroristes ?

    Deux-cent-soixante-cinquième enquête du Poulpe signée par Jean-Paul Jody, cet opus est un véritable régal. On retrouve avec délectation Gabriel Lecouvreur, cette fois-ci en butte à l'apathie sexuelle de sa compagne Chéryl. Le ton est toujours aussi acide, et l'auteur écorne au passage les sphères politiques et médiatiques avec un talent indéniable. Par ailleurs, l'intrigue est bien trouvée : la galerie des anciens peinte par Jean-Paul Jody est jouissive, à la fois tendre et corrosive. C'est avec empathie que le lecteur découvre puis suit les pensées de ces vieux militants, en proie à la détresse liée à leur âge, et affligés par l'incurie des gouvernants. Un parallèle peut être fait avec l'univers de Thierry Jonquet dans Le bal des débris ainsi qu'avec celui de Guillaume Darnaud dans Le crépuscule des vieux. Si le récit est moins axé sur l'énigme policière qu'à l'habitude, Jean-Paul Jody se rattrape avec jubilation dans cette aquarelle humaine, où ces vieillards sont encore bien verts... et prêts à passer à l'action.

    L'auteur de Chères toxines et de La route de Gakona offre un épisode réjouissant et terriblement humain du Poulpe , battant en brèche de nombreux clichés sur la vieillesse et dédiant cet ouvrage à l'activisme politique.

    12/04/2010 à 20:14 1

  • Enfers.com

    Julia Tommas

    9/10 Lorsque l'inspecteur Yoshiro pénètre dans un appartement de la Douzième Rue de New York, c'est pour y découvrir un habitat sans cadavre ni sang. Le locataire était un pédophile qui a disparu. Au fur et à mesure de son enquête, le policier se rend compte que quelqu'un semble avoir décidé de rendre la justice contre ceux qui s'en sont pris à des enfants. Il lui faudra toute l'aide de la neuropsychiatre Lisa Cavalcante pour comprendre les motivations du prédateur, d'autant que ce dernier n'en est qu'au début de ses crimes...

    Après Brain Damage, Julia Tommas signe une suite très réussie. Le récit est particulièrement bien écrit, et le lecteur aura la joie de découvrir des univers très différents et parfaitement documentés : les états de conscience minimale, la cartographie du cerveau, l'autisme, Internet, etc. Ce thriller ressemble à ce qu'auraient pu écrire d'autres plumes émérites du roman policier comme Jeffery Deaver ou Olivier Descosse, avec des connaissances médicales qui rappelleront probablement les récits de Thierry Serfaty, tout en conservant son identité propre. Divisé en quatre-vingt-six chapitres courts et haletants, Enfers.com est un remarquable opus, à la fois prenant et effrayant, donnant à voir les plus sombres pans de l'âme humaine sans pour autant tomber dans le piège du voyeurisme. Les deux héros de l'enquête, Kenji Yoshiro et Lisa Cavalcante, sont très bien campés, le premier encore traumatisé par le sanglant enlèvement dont il fut jadis la victime, et la seconde se mettant en danger pour prouver qu'une patiente n'est pas le légume dépeint par certains membres de sa famille. Le lecteur passera de scènes d'une grande tension psychologique à des moments de pur suspense, avec un final remarquable dans le ventre de New York.

    Enfers.com est donc un ouvrage admirable, maîtrisé de bout en bout par Julia Tommas dont l'imagination et le talent ne font que se confirmer. Après Brain Damage, il n'y a plus qu'à espérer un troisième livre de la même tenue, car l'habileté de Julia Tommas n'a strictement rien à envier à celle des rois du thriller.

    09/04/2010 à 09:17

  • La veuve de Béthune

    Patrick S. Vast

    8/10 Après un entretien d'embauche qui, une fois de plus, ne mène nulle part, Alain Lefage s'engage dans une nuit d'ivresse. Il lie connaissance avec Charles, un homme à qui il laisse sa mallette, puis rentre chez lui ; dans la nuit, Charles se tue sous les rails d'un train. Le lendemain, la police, persuadée que le mort est Alain, prévient Gisèle, son épouse, de la terrible nouvelle... alors qu'Alain se trouve dans l'appartement. Le couple décide de profiter de cette méprise pour toucher l'assurance-vie établie au nom du mari, mais rien ne va se passer comme prévu.

    Premier livre de Patrick S. Vast, La veuve de Béthune est un remarquable ouvrage. Fusionnant avec délice les codes du roman noir et du suspense, l'auteur a un don indubitable pour inventer et mener à bien un récit. Sa plume est très agréable à lire, concise, et dessine des personnages humains et intéressants. En effet, au-delà de l'intrigue pure, il restitue à l'aide de seulement quelques phrases bien senties leurs sentiments et hésitations, leurs troubles et fêlures. En cent-cinquante pages, Patrick S. Vast a imaginé une histoire tout à fait crédible, originale et prenante. Les ressorts de la machination sont très bons, et avec une empathie presque naturelle, le lecteur en viendra sans mal à prendre en pitié les divers protagonistes de ce récit à la fois émouvant et cruel.

    La veuve de Béthune est donc un très bon opus. Court et haletant, il offre une histoire parfaitement plausible, aux puissants accents tragiques, où les événements dépassent les individus pour mieux les pulvériser.

    07/04/2010 à 18:05

  • Une affaire d'identité et autres aventures de Sherlock Holmes

    Arthur Conan Doyle

    9/10 Trois excellentes nouvelles d'Arthur Conan Doyle. Le flair du détective est toujours aussi remarquable, la langue délicieuse, et les énigmes brillamment dénouées. J'ai préféré les deux premières et moins apprécié la dernière, mais l'ensemble est remarquable, à la fois distractif et terriblement prenant.

    05/04/2010 à 18:23

  • Diablo Corp.

    Ludovic Roubaudi

    9/10 Bienvenue à Ouang Schock ! En ce milieu de vingt-et-unième siècle, cette ville est l'une des plus insalubres et criminelles qui soient. L'époque est dédiée à l'image, télévision ou jeux vidéo. Pas de pitié, pas de salut. Chaos, violence, drames. Un des cercles de l'Enfer. Même les policiers peuvent vendre des informations aux grands médias pour arrondir leurs fins de mois. En cette année 2049, on retrouve les corps de trois gamins qui étaient férus de jeux vidéo. Dans le même temps, des attentats ensanglantent la cité. Y a-t-il un lien ? Le flic Wayne Cassidy est mis sur l'enquête. Pas de quartier, pas de remords, il faut passer à l'acte et remuer la fange qui étouffe Ouang Schock. Quitte à se couvrir les mains d'hémoglobine. Quitte à déranger les plus hautes sphères de la ville.

    Second opus des chroniques de Ouang Schock après Carotides Blues, ce roman poursuit l'objectif littéraire souhaité par Ludovic Roubaudi : la description d'une ville crépusculaire et glauque. A cet égard, cette dernière fait quasiment office de personnage principal, avec ses us et coutumes, règles, détails économiques et descriptions d'outre-tombe. On baigne en plein cauchemar éveillé, quelque part sur le fil du rasoir entre Babylone et Gotham City. D'ailleurs, un blog permet d'expliquer le fonctionnement de Ouang Schock et offre la possibilité aux internautes de participer à cette aventure, offrant donc une interactivité bien plus étoffée que celle de Level 26 où le lecteur demeure un simple spectateur. L'intrigue est très originale et soignée, avec une piste très intéressante, exploitée avec maestria par Ludovic Roubaudi. La langue est rêche, presque sauvage, et l'on bascule d'un chapitre au suivant au gré de divers points de vue (celui de Wayne Cassidy, des informations fournies par les médias, les références sociologiques à la cité, etc.). Les personnages sont tous sombres, au point qu'il est absolument impossible d'en parler comme de héros. Traumatisés, en butte à un territoire qui leur échappe, ils sont à l'image de Ouang Schock : enténébrés. Clef de voûte humaine de cet édifice littéraire, Cassidy est particulièrement marquant, ancien champion des combats sans règles et dont la femme est devenue un légume humain.

    A n'en pas douter, Diablo Corp. est un ouvrage majeur, aussi inquiétant que mémorable. Ludovic Roubaudi a réussi un coup de maître : créer une série inoubliable à l'ambiance pénétrante. Il ne reste plus qu'à espérer des suites de la même tenue !

    28/03/2010 à 12:38

  • Le cadavre du métropolitain

    Lee Jackson

    8/10 Dans la ville de Londres, le métropolitain constitue en ces années 1860 un remarquable progrès dans les transports. Mais une jeune femme y est retrouvée étranglée dans un wagon quasi-désert, et la presse s'empare de l'affaire. L'inspecteur de Scotland Yard Decimus Webb est chargé de l'enquête. Sa traque va le mener jusqu'au « Foyer d'Holborn pour femmes repenties » où sont notamment accueillies d'anciennes prostituées, et l'amener à affronter des secrets de famille absolument inavouables.

    Auteur à succès spécialisé dans les polars historiques se déroulant au Royaume-Uni, Lee Jackson signe avec Le cadavre du métropolitain un ouvrage élégant et prenant. L'ambiance de la capitale est brillamment retranscrite, depuis ses quartiers dorés jusqu'aux bouges les plus abjects, s'appuyant sur une documentation solide et sans pour autant en faire un étalage purement ostentatoire. Les chapitres courts, souvent scindés en plusieurs parties et associés à un indicatif présent rendent le récit très vivant et direct. L'intrigue est bien menée, offrant de nombreuses fausses pistes ainsi qu'une galerie de personnages intéressants, pour rebondir à une trentaine de pages de la fin sur un élément inattendu. Certes, quelques passages peuvent paraître accessoires et l'on peut également reprocher que le personnage principal, Decimus Webb, n'est peut-être pas suffisamment fouillé, mais le livre n'en reste pas moins de grande qualité.

    Le cadavre du métropolitain est donc un opus réjouissant. Documenté, original et alignant une série de protagonistes bien campés, il propose un bon moment de lecture qui donnera probablement envie de découvrir d'autres romans de Lee Jackson.

    25/03/2010 à 18:40

  • Faut toutes les buter !

    François Brigneau

    8/10 Paul Monopol est un brigand qui a décidé de monter un cambriolage. L'objectif : une cabane sur l'aéroport d'Orly contenant de l'argent en transit. Mais ce genre de mauvais coup ne se fait pas aisément : il y a toujours des malfaisants pour mettre des bâtons dans les roues, des policiers trop curieux, des appétits que ça éveille. Et si en plus une jeune femme vient tourner la tête du chef de la bande, assurément, les ennuis vont devenir légion...

    Écrit par François Brigneau, ce roman noir est particulièrement typique de son époque. Tout est écrit en argot, ce qui donne des descriptions et des dialogues souvent savoureux, comme auraient pu en signer Michel Audiard ou Frédéric Dard. Par ailleurs, tous les éléments de la recette sont présents : les truands aux bourre-pifs spontanés, les protagonistes au verbe haut et au cuir épais, les entourloupes et les amitiés. D'ailleurs, si le fil de l'énigme s'effiloche parfois dans des apartés peu nécessaires ou des épisodes d'importance secondaire, il faut reconnaître à François Brigneau un talent indéniable de conteur : une sacrée tchatche, une pure gouaille de titi parisien qui aurait presque pu être adaptée en noir et blanc par Georges Lautner. Ici, l'écrivain a restitué des ambiances, les relations humaines, les atermoiements et doutes de ses personnages. Ce n'est pas exactement le récit d'un cambriolage, plutôt celui d'une bande de gangsters hauts en couleur qui préparent et commettent un cambriolage.

    Réédité au sein de la collection Baleine noire, Faut toutes les buter ! a récemment déclenché une très vive polémique car l'auteur, François Brigneau, a un passé d'extrémiste de droite. Ici, nous nous interdisons d'entrer dans la controverse puisque c'est l'auteur et ses idées politiques qui sont visées, pas ce livre. Ce dernier est très agréable à lire, permettant au lecteur un changement radical de registre et de ton par rapport à ce qui est proposé à notre époque. C'est une peinture du Paname canaille, tantôt goguenard tantôt touchant, dont les ultimes pages sont féroces et surprenantes.

    23/03/2010 à 18:45

  • La bouffe est chouette à Fatchakulla

    Ned Crabb

    9/10 Dans la ville de Fatchakulla City, les morts s'accumulent. Un homme détesté de tous est retrouvé en petits bouts. Puis c'est au tour de Flozetta, une prostituée obèse, dont on découvre une fesse. Le shérif, aidé d'un médecin et d'un ami à l'esprit de logique redoutable, se met sur la voie du tueur. Mais qui est ce dernier ? On en entend de belles, dans les parages. S'agit-il de Willie le siffleur, un être presque légendaire dont on ne peut murmurer le nom sans trembler de peur ? Deux choses sont certaines : l'assassin ne ressemble à aucun autre, et il n'est pas prêt de s'arrêter.

    De l'auteur, Neb Crabb, on ne sait pas grand-chose. S'agit-il d'un pseudonyme ? Est-il mort ? Cette seconde hypothèse serait vraiment regrettable au vu de la qualité de ce roman. Écrit il y a trente-deux ans, La bouffe est chouette à Fatchakulla est un pur régal. Sans se prendre au sérieux, Neb Crabb dépeint une cité peuplée de personnages atypiques, parfois consanguins, à la limite de la débilité profonde. Le petit jeu de massacre se déploie sur environ deux-cents-cinquante pages, sur un ton acide et parfois parodique, avec une très grande économie de moyens. Les lieux, scènes et protagonistes sont décrits en quelques phrases ou mots, bien sentis, et l'on prend un plaisir presque sadique à suivre les exactions de ce meurtrier. D'ailleurs, l'identité de ce dernier est en soi une excellente idée ; même si certains habitués de lecture policière pourront le deviner, ce coup de théâtre n'en demeure pas moins particulièrement jouissif et original, achevant de faire de ce roman une étonnante enquête.

    La bouffe est chouette à Fatchakulla : rarement un titre n'aura aussi bien mis en lumière la nature d'un ouvrage policier. Corrosif, impudique, jubilatoire. À n'en pas douter, il constitue un excellent moment de détente ainsi qu'un opus à posséder obligatoirement dans sa bibliothèque.

    15/03/2010 à 21:33 4

  • Djebel

    Gilles Vincent

    8/10 En 1960, Antoine Berthier, jeune appelé du contingent, se suicide sur le bateau qui le ramène d'Algérie en France. Officiellement, il est déclaré mort au combat. Quarante-et-un ans plus tard, Viviane Dimasco, la sœur d'Antoine, contacte le détective privé marseillais Sébastien Touraine pour rouvrir l'enquête. Elle dispose en effet d'éléments nouveaux qui tendent à prouver qu'Antoine s'est suicidé. Pourquoi un tel geste de sa part ? Touraine commence alors une quête qui va ensanglanter la région.

    Opus amorçant la trilogie consacrée au flic Sébastien Touraine, avant Sad Sunday et Peine maximum qui sort le 18 mars, Gilles Vincent signe en 2008 ce premier roman d'une grande efficacité. Ayant trait à la Guerre d'Algérie, thème encore peu évoqué dans la littérature policière, le roman, assez concis, est brillamment écrit, tant au niveau des descriptions que des sentiments humains. Faisant la rencontre de la commissaire Aïcha Sadia, le détective privé devient rapidement attachant, avec son caractère bien trempé et son acharnement à découvrir le mensonge dans chacune de ses enquêtes. L'intrigue est bien menée, avec un lot appréciable de retournements de situation, jusqu'au coup de théâtre, assez inattendu. Gilles Vincent déploie toute l'étendue de son talent sur un sujet qui reste encore brûlant et se paie le luxe d'éviter les poncifs, rendant compte avec beaucoup de finesse et d'humanité d'un drame qui continue d'embraser âmes et cœurs des deux côtés de la Méditerranée.

    Djebel est donc un thriller de haute tenue, à la fois sombre et dépouillé. Au-delà de la pure lecture distractive qu'il pourra offrir, il propose en toute modestie de bien belles réflexions sur la Guerre d'Algérie, achevant de classer Gilles Vincent parmi les auteurs français à suivre de près.

    13/03/2010 à 16:48 2

  • Nous avons tous peur

    B. R. Bruss

    7/10 Jimmy Hoggins, modeste chroniqueur du journal Winnipeg Standard, est envoyé à Cockshill car des événements bien mystérieux y sont survenus depuis quelques temps. En effet, des familles décident de quitter la bourgade tandis que d'autres membres de la communauté se sont suicidés. Sur place, Hoggins comprend partiellement les raisons de ces désordres : les villageois ont peur. Peur d'un être qui hante leurs nuits, un monstre qui se fait appeler Blahom, et qui ne tarde d'ailleurs pas à venir hanter le sommeil du journaliste. Ce dernier fera tout ce qu'il pourra pour découvrir l'épicentre de ce Mal.

    Publié pour la première fois en 1956, ce thriller à consonance fantastique est un livre très original : il parvient à faire le lien entre deux univers, celui du traditionnel whodunit à la Agatha Christie, et celui du mystère et de l'étrange comme l'avait fait Howard Phillips Lovecraft. Usant d'une langue dont certaines tournures sont typiques de l'époque, Nous avons tous peur réussit à dépeindre le climat pesant des villages isolés et la paranoïa qui s'empare de ses habitants. Malgré quelques moments de lecture pas forcément nécessaires au récit – comme les aventures amoureuses du protagoniste –, le fil de l'histoire reste très intéressant et conserve l'attention du lecteur jusqu'aux dernières pages où est révélé le cœur du mystère. À ce sujet, ce dernier risquera de décevoir car il reste assez flou, même s'il s'agit bien évidemment d'un choix littéraire assumé de la part de l'auteur, à la croisée des chemins entre paranormal et psychisme.

    Nous avons tous peur est donc un roman assez enthousiasmant, pourvu d'un charme légèrement suranné, qui comblera les amateurs d'écrits insolites tout en leur permettant de redécouvrir un des jalons du genre.

    08/03/2010 à 18:43

  • Le labyrinthe de Pharaon

    Serge Brussolo

    9/10 Anathotep est le pharaon qui règne d'une main de fer sur son empire. Afin de préparer son voyage vers l'au-delà, il demande à son architecte de lui créer un ultime autel où il reposera pour l'éternité. Le bâtisseur lui construit un labyrinthe dont les multiples pièges ne pourront être décelés que par un « nez » de grand talent. C'est alors le début d'une série de complots et d'alliances effrayantes où vont intervenir des pilleurs de sarcophages, une embaumeuse au système olfactif très développé et le sosie du monarque.

    Génialissime écrivain touche-à-tout, Serge Brussolo s'essaie ici à l'époque antique égyptienne, avec le même succès que ses précédents ouvrages. On retrouve avec un indéniable plaisir la langue si typique de l'auteur, travaillée et recherchée, prenant appui sur une intrigue énergique et très originale. Les divers personnages sont très bien campés, le récit remarquablement charpenté, et les chapitres s'enchaînent à merveille. Ce qui sidèrera le plus le lecteur, c'est l'incroyable imagination de Serge Brussolo : on a presque l'impression de trouver à chaque chapitre une nouvelle idée qu'il exploite parfaitement, et ce jusqu'à la fin, sans temps mort. Indéniablement, Le Labyrinthe de Pharaon est une réussite littéraire qui égrène savamment les trouvailles de l'auteur à un rythme effréné.

    Pour conclure, Le Labyrinthe de Pharaon est l'un des livres les plus réussis de Serge Brussolo. À la fois atypique, mené à toute allure et inventif, il offrira un pur moment d'extase. Son seul défaut réside justement dans cette avalanche de créativité. Il en va finalement de la lecture comme de la gastronomie : après un plat très épicé, les autres mets paraissent bien fades. Un seul conseil : préparez-vous un excellent roman après celui-ci au risque de craindre un instant d'être atteint d'agueusie littéraire.

    03/03/2010 à 18:02 1

  • Les portes du sommeil

    Fabrice Bourland

    8/10 Dans le Paris de 1934, les deux compères Andrew Singleton et James Trelawney se mettent sur une bien étrange affaire. Un expert du sommeil ainsi qu'un poète sont retrouvés morts dans leurs lits respectifs, semble-t-il de peur. Cette enquête conduira le duo de limiers vers de curieux phénomènes. Qui est cette jeune femme si désirable qui hante les nuits de Singleton ? Les décès seraient-ils l'œuvre d'une entité insaisissable ? Ils trouveront la clef de cette énigme dans un château isolé où se trame un incroyable complot.

    Deuxième opus des détectives de l'étrange après Le fantôme de Baker Street, Les portes du sommeil porte assurément le sceau de son auteur, Fabrice Bourland. Le lecteur retrouve avec un très grand plaisir cette écriture délicate et intelligente, volontairement surannée, et permettant à la fois de voyager dans le temps et dans l'espace au gré des pérégrinations des deux protagonistes. La trame du livre se fonde une fois de plus sur le fantastique, ce dernier étant exploité de manière très érudite, avec force citations de philosophes et scientifiques de l'époque. Si la conclusion se révèle un peu rapide, cela ne retire rien au savoir-faire de Fabrice Bourland et aux indéniables qualités de l'ouvrage. L'ensemble se lit avec entrain, et les deux-cents-cinquante pages se dévorent littéralement.

    Pour peu que l'on apprécie l'adjonction de l'occulte et du genre policier historique, Les portes du sommeil constitue assurément un remarquable ouvrage, à la fois marquant et divertissant. Au fil des pages, Fabrice Bourland évoque sans les développer d'autres affaires résolues par Singleton et Trelawney : on ne peut qu'espérer que celles-ci se concrétiseront sous la forme de romans tant le potentiel de cette série est fort et appétissant. D'ailleurs, le troisième épisode sortira début avril : Le diable du Crystal Palace.

    27/02/2010 à 11:31

  • Un singe en Isère

    Marin Ledun

    9/10 Judith est retrouvée assassinée à Grenoble après une tentative de viol. José, fils unique d'un ami de Gabriel Lecouvreur, est rapidement accusé du crime. Il faut dire que la ville est en ébullition, entre la construction d'un stade et les manifestations d'éco-citoyens qui perchent en haut des arbres du parc Paul Mistral. Le Poulpe se rend donc dans cette ville, prêt à mettre un bon coup de pied dans la fourmilière et faire émerger la vérité, quitte à contrer bien des intérêts politiques et économiques.

    Deux-cent-soixante-quatrième aventure du Poulpe signée par Marin Ledun, cet opus constitue un épisode remarquable de la série. L'auteur de Modus Operandi, Marketing Viral et Le cinquième clandestin a parfaitement respecté le cahier des charges : un protagoniste têtu, des adversaires peu recommandables et une peinture au vitriol de la société de consommation. Le ton est sombre, l'enquête très dense et particulièrement bien menée, les dialogues toujours aussi bons. Assurément, Un singe en Isère est un roman palpitant, à la fois typique de la série et en même temps original, en grande partie grâce à la plume talentueuse de Marin Ledun. Il est d'ailleurs très agréable de retrouver un poulpe galvanisé par la déchéance du monde après un opus plus introverti et sage, Même pas Malte de Maïté Bernard.

    En seulement cent-cinquante pages, Marin Ledun offre aux lecteurs un roman jouissif, enlevé et acide.À noter pour l'anecdote que le titre est un jeu de mots sur un film dialogué par Michel Audiard, au même titre que le sont d'autres épisodes de la série du Poulpe comme Les Teutons flingueurs de Stéphane Geffray et Ataxie pour Hazebrouck de Serge Turbé.

    22/02/2010 à 17:42 1

  • Même pas Malte

    Maïté Bernard

    7/10 Neuf ans que Gabriel Lecouvreur n'avait pas revu Brigid Waterford. Quand la belle rousse aux yeux verts se repointe, c'est pour informer Gabriel qu'elle a découvert un cadavre avec, à ses pieds, un vase afghan d'une valeur incalculable. Pour ce duo de limiers, il va falloir remonter un trafic d'œuvres d'art manigancé par des personnages bien peu recommandables.

    Après Le vrai con maltais de Marcus Malte, cette deux-cent-soixante-troisième aventure du Poulpe est signée par Maïté Bernard. On y retrouve avec plaisir Gabriel Lecouvreur, enquêteur libertaire féru de bière et toujours prêt à balancer des mandales aux canailles. Le ton est typique de cette série, à la fois enlevé et corrosif, et le lecteur découvre une autre facette du héros, attendri par un ancien amour qui refait surface. La traque est ici un peu moins détonante que d'habitude puisque Maïté Bernard s'intéresse davantage aux tourments émotionnels du Poulpe, même si l'ensemble tient bien la route. Les aficionados pourront juste déplorer de retrouver leur céphalopode préféré amoindri par ses problèmes de cœur.

    Même si cet opus est moins jouissif que les précédents, il n'en demeure pas moins intéressant car il marque un jalon important dans la série, s'attachant plus que d'ordinaire à la personnalité de son protagoniste récurrent.

    22/02/2010 à 17:35 1

  • Les 7 prières de Lille

    Jean-Marc Demetz

    7/10 En cette veille de Noël, Bill, un flic atypique, a rendez-vous avec Brichard, un secrétaire d'Etat, quand ce dernier est abattu. Bill est gravement blessé par balle mais épargné par le tueur. Pourquoi ? Alors que la police croit que leur collègue est le coupable, Bill et ses camarades décident de remonter la piste de cet assassin dont ils ignorent les motivations, jusqu'à ce qu'il les convoque à un étrange jeu, ponctué de morts selon un parcours guidé par des messages laissés sur un téléphone portable. Qui est ce redoutable assassin ? Pour quelles raisons a-t-il épargné Bill ? Une chose est certaine : il semble avoir un ancien contentieux à régler et une vengeance à assouvir...

    Après Wagadou, Jean-Marc Demetz signe un polar bien noir qui est la suite directe de son précédent roman, reprenant les personnages ainsi que l'intrigue là où il les avait laissés. Cependant, le lecteur peut parfaitement attaquer directement Les 7 prières de Lille sans avoir lu Wagadou puisque les faits principaux sont rapidement rappelés. Sur le canevas classique des représailles, Jean-Marc Demetz livre un roman succinct et ramassé, sans le moindre temps mort. Si l'intrigue n'est pas en soi mémorable ni révolutionnaire, quoique l'identité du tueur n'est pas aussi évidente que prévue, le roman est toutefois marquant par un style très particulier, composé de phrases courtes et percutantes, à l'humour acide et aux descriptions savoureuses qui ne sont pas sans rappeler certains épisodes de la série des enquêtes du Poulpe . A noter certains passages absolument mémorables comme cette tirade inspirée de Cyrano de Bergerac sur le thème des cons. Les amis de Bill sont également attachants et hauts en couleur, Jean-Marc Demetz assumant parfaitement certains clichés qui, dans son récit, passent avec bonheur.

    Les 7 prières de Lille est donc un polar très distrayant et amusant, à défaut d'être original.

    21/02/2010 à 10:09