El Marco Modérateur

3219 votes

  • Le Carnaval de Denise

    Didier Vandemelk

    7/10 Un épisode du Poulpe réussi, où l’humour brille par sa quasi-absence. Le drame du fait divers se conjugue avec la dénonciation de trafics qui s’établissent sur les pauvres épaules de gamins handicapés, ainsi qu’une critique de mouvements nationalistes d’obédience extrémiste. En plus d’être sombre, c’est l’un des rares opus de la saga à voir Gabriel se commuer sciemment en justicier, arme à la main, pour venger la mort d’un proche.

    26/08/2014 à 19:15 2

  • Le Champion escamoté

    Léon Groc

    7/10 Après avoir exposé les raisons pour lesquelles il a divorcé d’avec le métier d’avocat et repoussé l’idée de devenir policier, Stan Kipper est contacté par Duchamp, le manager de Robert Henry, un boxeur également connu sous le sobriquet de « Bob-le-Frappeur » qui a disparu. Et l’on finit par découvrir le cadavre du sportif, pendu à un arbre de la forêt de Saint-Germain, avant que le légiste ne s’aperçoive que la victime a été préalablement chloroformée puis étranglée avant d’être accrochée.
    Une nouvelle fort prenante et intéressante, qui m’a permis de faire la connaissance de Stan Kipper, un détective privé flegmatique dans ses raisonnements, ce qui ne l’empêche pas de se montrer démonstratif et enjoué lorsqu’il est avec des proches, des collaborateurs ou lors des explications finales. Dans cet opus, on le voit en train d’exploiter les renseignements qu’il détient à propos de la plupart des personnalités de son temps dans ce qu’il appelle son « arsenal », des données collectées par sa secrétaire puisqu’il déteste la paperasserie. Il tendra un piège au tueur tout en ayant déjà une idée très précise quant à son identité. Voilà un texte réussi et efficace, qui m’a permis de me divertir au gré d’une histoire à l’ancienne réussie et de connaître un enquêteur que, qui sait, j’aurai un jour l’occasion de retrouver.

    20/12/2021 à 17:57 2

  • Le Chasseur

    Yu Du, Jean-David Morvan

    7/10 Un univers particulier, peuplé d’animaux ayant dû laisser de côté une partie de leurs instincts, une intrigue assez sombre (un cas d’anthropophagie… pardon… de zoophagie), même si on ne voit pas trop comment elle va pouvoir évoluer, et un rebondissement final surprenant (le coup de l’espèce inconnue). Ça rappelle un peu l’univers de Blacksad, toutes proportions gardées, et m’a sacrément donné envie de connaître la suite.

    23/04/2016 à 11:13 1

  • Le château de tous les dangers

    Philippe Barbeau, Roger Judenne

    7/10 Une histoire réussie, à la fois fort sympathique et inquiétante, car les deux auteurs savent mettre des mots justes sur les dérives et dangers des sectes. Une fin certes attendue, mais c’est un ouvrage pour la jeunesse.

    26/07/2014 à 08:59 1

  • Le clan du requin

    Bruno Gazzotti, Fabien Vehlmann

    7/10 Un troisième opus qui commence par l’assaut d’une meute de chiens et la rencontre avec d’autres enfants rescapés, unis dans le « clan du requin ». Des touches d’humour, certes, comme avec le coup des toilettes ou des mariages aléatoires, mais surtout des références explicites (cf. les lectures de Saul) quant au nazisme, à la dictature, et à la nécessité pour un groupe, surtout en pleine anomie, de trouver à tout prix un leader. Le caractère plutôt enfantin de ces trois premiers tomes m’a empêché de voir venir le final de celui-ci, assez dur, même si tout est dans l’implicite. Comme pour les deux précédents opus : je ne suis pas vraiment enflammé par cette série, mais c’est indéniable, je me laisse gentiment prendre au jeu.

    17/08/2019 à 08:49 3

  • Le Client

    John Grisham

    7/10 Un bon roman, intéressant et adapté de manière fidèle au cinéma.

    02/09/2009 à 18:54

  • Le Club du feu d'enfer

    José Moselli

    7/10 Une histoire qui commence comme un simple fait divers : un jeune homme cherche à se noyer dans le port de San Francisco mais est sauvé in extremis. La raison ? Il est très lourdement endetté après avoir joué au « Club du feu d’enfer », où il a déjà dilapidé huit cents dix mille dollars, perdus face au colonel Grégorio Berludez y Campos. Mais il se pourrait bien que ce club cache d’autres secrets… et que John Strobbins ait décidé d’y fourrer son nez. Une histoire agréable, gentiment menée, avec son duel aux cartes entre ce Streefield et le colonel, certes, mais qui trouve à mes yeux bien davantage d’allant par la suite, avec ce mort découvert dans le coffre-fort, la disparition d’une somme colossale (pardon : « kolossale »), et l’espèce de chantage orchestré par la suite avec une jolie manipulation à la clef. José Moselli a astucieusement bâti son histoire, sans grand éclair d’originalité ni aspect mémorable, mais ça se laisse bien lire et ça permet de passer un bon moment. Autre point plus flagrant : le sentiment antiallemand, avec cette espèce de paranoïa face au « Boche » : à défaut d’être légitime, elle s’explique par le contexte histoire (nous sommes en décembre 1914).

    26/08/2021 à 23:36 2

  • Le Club du suicide

    Robert Louis Stevenson

    7/10 Une triple nouvelle, en fait, les trois récits s'enchaînant pour former un récit entier. La langue est très agréable, l'idée de départ est remarquable et inventive, et même si j'ai moins aimé l'histoire du milieu – sorte de transition avec la dernière – j'ai passé un très agréable moment. 2 € seulement pour une histoire originale et inventive, on en redemande !

    09/12/2009 à 14:20 1

  • Le Coeur du prophète

    Jean-François Di Giorgio, Frédéric Genêt

    7/10 Dans un Japon médiéval, un effondrement de terrain révèle un trésor caché. Seize années plus tard, un samouraï, Takeo, et son serviteur, Shiro, souhaitent accoster sur une île énigmatique, celle dite « sans nom ». Dans le village sur la rive opposée, il y est bientôt question du « Cœur du prophète », un objet sacré qui déchaîne les passions. Une BD plutôt datée (ça remonte tout de même à 2005), contenant tous les ingrédients attendus dans ce type de littérature : des héros au grand cœur, des méchants mystérieux, un trésor singulier, etc. Des codes parfaitement assimilés et réexploités, sans originalité non plus, et qui s’achève sur l’attaque épique d’un monastère. Je vais poursuivre cette série fort distrayante.

    23/12/2021 à 17:58 3

  • Le Collier rouge

    Jean-Christophe Rufin

    7/10 Une belle histoire où se mêlent Première Guerre mondiale, amour et une amitié si particulière entre un soldat et un chien. L'ensemble est vraiment bien écrit et le ressort concernant l'animal est joliment trouvé.

    04/01/2016 à 18:18

  • Le Coma des Mortels

    Maxime Chattam

    7/10 … ou comment le pauvre Pierre, visiblement frappé à la fois par la crise du trentenaire ainsi qu’une étrange malédiction qui massacre, les uns après les autres, ses proches, en vient à nous narrer ses malheurs. Une histoire vraiment singulière, où je n’ai pas retrouvé le style habituel de Maxime Chattam (ce qui est bien évidemment voulu), et qui, dans un premier temps, m’a très agréablement surpris : que l’auteur cherche ainsi, même momentanément, une nouvelle voix (voire une nouvelle voie) littéraire, ne peut être que louée. Pas mal d’humour, notamment dans certaines réparties qui claquent, d’autres bien absurdes (dans l’appel téléphonique à double sens avec le pizzaiolo, par exemple), et dans les situations (dans le zoo, évidemment). Dans le même temps, pas mal d’ingéniosité et d’inventivité dans les « activités » des divers protagonistes (je ne saurais expliquer pourquoi, je trouve du Boris Vian chez Antoine avec sa spécialité de retrouver les propriétaires d’objets perdus, ou chez Pierre avec ses déboires amoureux et ses « pêches téléphoniques »). Parallèlement, j’avais deviné son « code » disséminé dans son récit (mais je n’ai pas essayé de le décrypter au fur et à mesure histoire de me conserver la surprise finale), beaucoup trop flagrant à mon avis. De même, l’histoire est sympa à lire mais ne révolutionne pas fondamentalement les codes du genre. Autant j’avais adoré son « Que ta volonté soit faite », autant cet opus m’a semblé un petit cran en dessous du point de vue de l’inventivité comme de la narration. Et puis, au final, quand je vais dans une brasserie, ce n’est pas trop pour déguster de la gastronomie moléculaire, de même que je ne vais pas choisir une traditionnelle blanquette de veau si je me rends dans un grand restaurant : tout ça pour dire que j’apprécie Maxime Chattam quand il verse dans le thriller hollywoodien, mais en définitive moins quand il s’écarte du sillon qu’il a su (avec le talent qu’on lui reconnaît) tracer.

    24/04/2021 à 08:06 6

  • Le Concile de Pierre

    Jean-Christophe Grangé

    7/10

    27/02/2006 à 12:42 1

  • Le Corbeau

    Romain Slocombe

    7/10 Une intrigue prenante, avec une écriture enthousiasmante. C'est assez noir et bien mené.

    08/03/2015 à 18:19 1

  • Le Coup du lapin

    R. L. Stine

    7/10 Une histoire mêlant magie et illusionnisme, assez bien troussée et prenante jusqu’aux dernières pages. Une ambiance qui mêle habilement humour et suspense, jusqu’à un final inattendu, qui n’est pas trop de mon goût, mais que les jeunes lecteurs aspirant à des situations abracadabrantes sauront apprécier mieux que moi.

    11/01/2017 à 17:29 1

  • Le Couturier de la Mort

    Brigitte Aubert

    7/10 Dans une ville de la Côte d'Azur, un tueur en série poursuit inlassablement son œuvre immonde. Sa spécialité : il coud entre eux des morceaux de corps humains, d'où son surnom de « Couturier de la mort ». Ce qui semble lui plaire, ce sont les mélanges des genres, joignant hommes et femmes, frêles et obèses, et pourquoi pas humains et animaux. La police piétine, et il faudra attendre qu'un modeste flic, Marcel Blanc, s'approche de trop près du monstre pour avoir des chances de l'appréhender.

    Auteure reconnue de romans noirs et de thrillers, Brigitte Aubert signait en 2000 cet ouvrage détonnant. On y retrouve avec plaisir son humour corrosif, son goût pour les personnages loin d'être exemplaires, les situations cocasses et les dialogues jouissifs. En à peine plus de deux cents pages, Brigitte Aubert peint sans fard une intrigue prenante, sans le moindre mot de trop, allant à l'essentiel. Si l'ensemble est d'une redoutable efficacité, il n'en demeure pas moins que l'histoire, au-delà de la particularité du tueur en série dans la mise en scène des corps, est assez classique, et les protagonistes parfois trop rapidement brossés. Par ailleurs, la manière d'écrire pourra rebuter quelques lecteurs ; en effet, là où l'on pouvait s'attendre à du glauque, du terrifiant, Brigitte Aubert s'ingénie à chercher le trait humoristique, le réjouissant. Certaines scènes, qui auraient pu être de purs instants glacés, sombrent dans la gaudriole et le comique. Cette spécificité est certes pleinement assumée par l'écrivain, mais ce ton débonnaire pourra surprendre voire exaspérer.

    Le couturier de la mort porte donc parfaitement son titre. Brigitte Aubert rallie dans ce court roman gore et fantaisie, tragique et comique, comme on raccommode entre eux deux styles a priori bien distincts. Si le roman ne souffre pas de manière indubitable de ce mélange des genres, il n'empêche que certains y trouveront à redire, voyant dans cette cuisine liant le salé et le sucré une recette qui n'est pas pour eux.

    16/08/2010 à 11:32 1

  • Le Crépuscule des vieux

    Guillaume Darnaud

    7/10 Une jeune fille est découverte violée et tuée dans le cimetière de Sang-Dragon, un pas si paisible village que cela proche de La Rochelle. Apprenant les faits, Gabriel Lecouvreur se rend sur place et se frotte à une étrange congrégation de vieillards, réunis dans un bastion appelé la Forteresse, où se trament de sombres cérémonies.

    Soixante-sixième enquête du Poulpe signée par Guillaume Darnaud, cet opus est un véritable régal. L’ambiance devient rapidement trouble, chargée de terribles desseins, et cette atmosphère oppressante ne se relâche jamais. Gabriel Lecouvreur, alias le Poulpe, est un personnage inénarrable, et l’auteur respecte parfaitement le cahier des charges qui lui était confié. À la fois rusé, instruit, prêt à donner du coup de tentacules face aux vilains, et tombant sous le charme d’une douce demoiselle, il sait, dans cet ouvrage, plaire aux afficionados de la saga créée par Jean-Bernard Pouy. Les ennemis sont ici d’anciens soldats allemands, dont le terrible passé n’est pas si loin, et ayant formé un cercle au centre duquel Gabriel va vite se trouver enfermé. Autre ingéniosité de Guillaume Darnaud : le personnage de Viktor, reprenant les répliques du film Blade Runner, lui-même adapté d’un roman de Philip K. Dick.

    Haletante, bien menée, mêlant à la fois des éléments très attendus et de petites trouvailles bien sympathiques, cette enquête est un petit délice, à savourer que l’on soit fan ou non de la série.

    14/04/2014 à 18:49 1

  • Le Cri

    Nicolas Beuglet

    7/10 Un thriller qui commence vite et fort, avec le mystère de ce patient 488 découvert mort au terme de ce qui ressemble à une autostrangulation. Je découvre l’œuvre de Nicolas Beuglet avec ce roman, et j’ai passé un agréable moment en sa compagnie. Un style fluide et une écriture qui ne s’embarrasse pas d’envolées lyriques ou de beaux mots (dommage, j’aime bien quand les auteurs nous prouvent que de belles tournures de phrases et un vocabulaire enrichi ne sont pas antinomiques à une lecture limpide), un scénario apte à tailler des croupières à ce que font les auteurs américains, et des ressorts presque cinématographiques. Dans le même temps, comme souvent avec ce type de littérature, j’ai eu du mal avec certains clichés et personnages (ces derniers étant souvent, à mon goût, d’une épaisseur psychologique proche de celle de l’hippocampe), sauf peut-être pour Mark Davisburry qui m’a étonnamment plu dans son rôle de méchant désarçonné par la révélation finale. Je ne compte pas les coups du sort, où notre duo tombe au bon endroit au bon moment sur la bonne personne et s’en tire de la presque meilleure des façons. Beaucoup de moments et de scènes invraisemblables, ou comment deux individus, presque lambdas, en viennent à enquêter sur un complot à l’échelon mondial, datant de la Guerre froide, impliquant notamment la CIA, et capable de bouleverser notre vision de l’univers, de la mort, de la religion, etc. Indéniablement, le style immédiat et sans fioriture de Nicolas Beuglet aide à faire défiler les quelque 550 pages de ce thriller ultra calibré, et je n’ai pas perdu mon temps ni regretté cette lecture prenante et efficace. Néanmoins, je persiste à penser que le talent de l’écrivain lui aurait permis de sortir de certains chemins déjà trop empruntés et balisés, renouveler cette sempiternelle valse des psychologies si banales des protagonistes, et nous éviter des instants tellement téléphonés qu’on a envie de décrocher avant leur arrivée. En revanche, comme je le disais précédemment, une mention particulière pour l’épilogue entre Davisburry et le confesseur, qui m’a très agréablement surpris et séduit, en finalement peu de pages, et qui apporte un éclairage intéressant et novateur à l’ensemble de l’ouvrage.

    14/06/2020 à 16:35 5

  • Le Crime de Bandol

    Robert Grimey, Jean Grimey

    7/10 Un inconnu découvert trois jours plus tôt, mort, avec 300000 francs sur lui, et voilà un policier qui se rue à la recherche de la vérité.
    Une nouvelle vite prenante (le rythme des premières pages est express, presque précipité), et la suite est également efficace, entre pistes diverses, suspects nombreux, fausse monnaie et l'ombre du "Mondain", un fameux criminel. Un récit efficace et distrayant même s'il est plus que probable que je ne garderai pas longtemps en tête le contenu exact de l'intrigue. Néanmoins, c'est bien mené et suffisamment habile pour faire passer un agréable moment.

    16/04/2023 à 17:35 2

  • Le Crystal des Elfes bleus

    Kyko Duarte, Jean-Luc Istin

    7/10 Lanawyn et Turin viennent d’arriver à Ennlya, un village portuaire pris dans la neige et les glaces, quand ils découvrent un véritable carnage. Tous les elfes ont été tués à l’arme blanche, et les soupçons se portent aussitôt sur les Yrlanais. Dès lors, la moindre étincelle pourrait mettre le feu aux poudres entre ces diverses tribus.
    Un étrange mélange d’aventures, de fantasy mais aussi de roman policier (pour l’intrigue, avec les déductions, notamment concernant la logique amenant nos deux « enquêteurs » à penser à un suicide collectif), avec une esthétique où l’on retrouve des éléments déjà vus (monstruosités sous-marines, peuple genre viking, personnages à la Avatar) mais interprétés avec beaucoup de talent. Ce type de récits n’est habituellement pas ma came, mais là, je me suis littéralement laissé happer.

    06/02/2023 à 19:03 2

  • Le Cycle de la terre 1

    Hub

    7/10 Décor montagneux pour ce troisième tome, à Bakuyaku, la ville des crêtes, également surnommée « la cité de la poudre noire ». Un homme meurt empoisonné dans les bras d’Okko, et après cette course-poursuite nocturne, on en arrive à l’hypothèse que les coupables sont des sorciers. Au programme : un beau pèlerinage en milieu alpin, de mystérieux moines copistes porteurs du sceau du corbeau, un refuge (celui des « quarante-sept geysers »), des espèces de rats géants dressés comme des chiens, un chevalier et son destrier tous les deux en os… Peut-être un peu moins dynamique que les précédents opus, mais ce nouveau cycle (celui de la terre, après celui de l’eau), est toujours fort du point de vue graphique, entraînant et distractif.

    03/11/2021 à 23:21