Horatio

294 votes

  • L'Oeil de Dieu

    Paul C. Doherty

    7/10 Un polar prenant malgré une histoire de type "chasse au trésor" assez mal mise en valeur, l'auteur mettant plus l'accent sur ses personnages et l'époque tumultueuse que sur l'évolution de son intrigue. Contrairement à son autre série avec Hugh Corbett, il est sans doute préférable de lire les romans dans l'ordre, pour suivre sans mal l'évolution des histoires personnelles des personnages principaux.

    15/06/2011 à 10:08

  • La Couronne dans les ténèbres

    Paul C. Doherty

    7/10 Corbett enquête cette fois sur la mort du roi d'Écosse, événement qui aura un retentissement important puisqu'il sera à l'origine de la guerre entre l'Angleterre et l'Écosse suivie de la lutte des Écossais contre l'envahisseur (le point de départ du film Braveheart). L'intrigue est plus originale et plus fouillée que dans Satan à St-Mary-le-Bow, mais pour tout le reste Doherty conserve les qualités du premier livre de la série, à savoir des personnages intéressants et une ambiance sombre et âpre, et surtout une immersion totale dans les mœurs et les coutumes de l'époque.

    27/05/2011 à 08:52

  • La Rose de Raby

    Paul C. Doherty

    8/10 Une intrigue bien tournée, des ramifications politiques, des personnages accrocheurs et toujours cette ambiance de l'Angleterre après la Guerre des Deux Roses parfaitement rendue... Bref les ingrédients prennent, faisant de ce roman un très bon moment de lecture.

    03/10/2011 à 20:43

  • Le Lacrima Christi

    Paul C. Doherty

    7/10 Le 6ème épisode des aventures de Kathryn Swinbrooke se révèle intéressant, même si imparfait. Les deux intrigues sont correctement ficelées, mais l'ambiance médiévale est moins présente. Et surtout les relations entre les personnages principaux sont un peu délaissées, alors qu'il s'agit habituellement d'un des points forts de cette série.

    07/10/2011 à 22:43

  • Le livre des ombres

    Paul C. Doherty

    7/10 Peut-être un peu moins réussi que le précédent volet de la série, ce Livre des ombres ne démérite pourtant pas. Le côté trop classique du déroulement de l'enquête (tous les suspects sont réunis jusqu'à ce que la vérité en sorte) est contrebalancé par des personnages savoureux et une reconstitution excellente.

    02/10/2011 à 21:26

  • Le marchand de mort

    Paul C. Doherty

    8/10 La série des contes de Cantorbéry de Kathryn Swinbrooke se poursuit avec bonheur, avec deux nouvelles enquêtes dont une n'est autre qu'une variation sur le thème du meurtre dans une chambre fermée de l'intérieur. Les intrigues sont habiles et pas du tout tirées par les cheveux, les personnages attachants, l'atmosphère est superbement rendue, et surtout les mentalités de l'époque sont bien retranscrites. Un roman simple et bien écrit, très agréable. Les amateurs de cette période de l'Histoire se régaleront.

    28/09/2011 à 20:06

  • Le temps des poisons

    Paul C. Doherty

    7/10 Le dernier en date des contes de Cantorbéry de Kathryn Swinbrooke continue sur la lancée des derniers épisodes, en privilégiant les intrigues des puissants et les complots, et en reléguant dans les limbes les personnages secondaires comme Thomasina, Wulf, Luberon ou Rawnose, qui apportaient pourtant beaucoup. C'est un choix qui peut se défendre, mais il fait perdre une bonne partie du charme des premiers romans, d'autant que l'ambiance de l'époque est également moins bien rendue. Ceci dit, l'écriture de Paul Doherty est agréable et les deux enquêtes croisées sont plutôt bien trouvées, sans compter que le couple Kathryn/Colum est toujours aussi attachant, mais je trouve qu'il manque quand même un petit quelque chose...

    16/10/2011 à 08:50

  • Meurtres dans le sanctuaire

    Paul C. Doherty

    8/10 Une série qui démarre très bien, avec une intrigue qui passe cependant au second plan, éclipsée par l'époque et la personnalité des protagonistes principaux. Qu'il s'agisse de Kathryn Swinbrooke, médecin apothicaire, de l'Irlandais Colum Murtagh ou encore des personnages secondaires, tous sont tour à tour savoureux, mystérieux, attendrissants. On sent que Doherty maîtrise mieux son récit que dans les premières aventures de Hugh Corbett, et l'intrigue est moins renfermée sur elle-même, il prend le temps de raconter son histoire. Le contexte de la série est âpre et passionnant : l'Angleterre est à feu et à sang, les York de nouveau sur le trône poursuivent les Lancastre déchus, le temps est à la vengeance - situation idéale pour un meurtrier qui connaît l'usage des poisons les plus virulents, belladone, cigüe, digitale ou arsenic... Quelques maladresses ne parviennent pas à gâcher le plaisir de cette immersion dans la Cantorbéry de 1471.

    13/06/2011 à 19:33

  • Satan à St-Mary-le-Bow

    Paul C. Doherty

    6/10 Sous le règne d'Édouard Ier d'Angleterre, alors que des rumeurs de complots circulent, un homme est retrouvé pendu dans une ancienne église de Londres fermée à clef et gardée par des hommes d'armes - qui n'ont évidemment rien vu ni entendu. Le défunt venait de tuer un homme suspecté d'appartenir à une secte opposée au roi et de demander asile au prêtre, le roi charge donc un de ses clercs, Hugh Corbett, de mener l'enquête et de démasquer les meurtriers. Paul C. Doherty se base sur une intrigue classique, peut-être un peu trop (un meurtre mystérieux dans un lieu clos, une église liée à un passé sulfureux, un groupe de comploteurs), pour les premiers pas d'un de ses héros récurrents, Hugh Corbett. Ce personnage se révèle très attachant, d'autant qu'il est loin d'être exempt de défauts et qu'il sert un maître aussi cruel que ses ennemis. L'écriture de l'auteur est agréable sans être non plus remarquable, mais c'est surtout sa peinture de Londres au XIIIe siècle qui fascine et qui constitue le gros point fort du livre : loin des lieux communs, on découvre ainsi la vie quotidienne des Londoniens au fil de l'affaire, sans que ce soit jamais rébarbatif. Un premier roman imparfait donc, mais qui augure du bon pour la suite.

    22/05/2011 à 20:35

  • Un Espion à la chancellerie

    Paul C. Doherty

    7/10 Un bon roman à énigme, dans lequel Hugh Corbett doit démasquer l'espion qui informe le roi de France des agissements d'Édouard le Sec. On traverse avec plaisir l'Angleterre, la France et le Pays de Galles, Paul Doherty parvenant à restituer parfaitement les particularités nationales et les mentalités de l'époque. Comme pour les deux premiers volets de la série, j'ai eu néanmoins l'impression que l'auteur avait compressé en très peu de pages beaucoup d'événements qui auraient pu facilement être approfondis.

    13/06/2011 à 19:18

  • Mindhunter

    John E. Douglas, Mark Olshaker

    8/10 Pour peu qu'on s'intéresse aux tueurs en série ou (surtout) au profilage, Mindhunter est un livre véritablement passionnant. La première partie, en particulier, revient sur la création de l'unité d'aide aux enquêtes du FBI, et elle regorge de détails sur les hommes de l'unité et leurs méthodes. La suite se révèle pourtant moins prenante, puisque l'auteur revient sur plusieurs affaires qui, si elles restent intéressantes, donnent une impression de liste un peu décousue. Un documentaire imparfait donc, mais qui contient suffisamment de matière pour qu'il soit indispensable aux lecteurs qui souhaitent en savoir plus sur cette unité au sein du FBI qui est devenue très médiatique au fil des années (Le Silence des agneaux, Esprits criminels, Mindhunter évidemment...)

    27/01/2019 à 19:10 4

  • Le Complexe du loup-garou

    Denis Duclos

    6/10 Comment parvenir à réunir tueurs en série, mythologie nordique, culture populaire (mangas, films et séries TV), polars, littérature d'horreur et folklore en une seule étude sociologique ? Denis Duclos réussit ce tour de force en citant pêle-mêle les grands spécialistes de ces questions, de Stéphane Bourgoin à Régis Boyer, en passant par Claude Lecouteux, Stephen King et Jean Markale. Malheureusement, si la thèse principale qui sous-tend le livre est séduisante, la démonstration de l'auteur me semble parfois bancale, sans compter que son style en rend la lecture assez pénible. Mais le point qui m'a le plus posé problème est l'apparent manque de connaissances de Duclos sur certains des sujets abordés : s'il est évident qu'il maîtrise bien la mythologie nordique par exemple, tout ce qui a trait à la culture populaire paraît plus hésitant (MacGyver est une série violente, au point de la citer aux côtés des Rambo ? Akira a eu du succès parce que le public aime les rebelles en moto ?). L'étude de la symbolique des modes opératoires des tueurs en série est par contre vraiment intéressante et argumentée. Bref, une lecture mi-figue mi-raisin au final.

    29/11/2015 à 18:41 1

  • Le Nom de la rose

    Umberto Eco

    9/10 Une œuvre débordante d'érudition, qu'il s'agisse d'hérésies, d'ordres religieux, de controverses théologiques, de la vie dans une abbaye... Le style utilisé rend le livre difficile d'accès mais il en vaut largement le détour - même si, contrairement à d'autres lecteurs, je n'ai pas vraiment accroché à l'enquête, mais bien à tout le reste.

    05/09/2012 à 20:24 2

  • American Death Trip

    James Ellroy

    8/10 Un peu moins bon qu'American Tabloid, ce deuxième volet reste néanmoins efficace, en grande partie grâce à sa galerie de personnages. Deux bémols : j'ai eu l'impression que le récit s'éparpillait et finissait par se déliter au fil du roman, et Ellroy abuse tellement de ses tics de langage qu'ils en deviennent redondants et perdent de leur force.

    23/11/2013 à 11:52

  • American Tabloid

    James Ellroy

    9/10 Le mix entre le polar et l'Histoire fonctionne très bien, au point qu'on en finit par ne plus savoir où se situe la frontière entre la réalité et la fiction. Le style d'Ellroy est toujours aussi efficace, même si je trouve que certains excès sont préjudiciables à la force de son récit, au contraire de certains titres antérieurs (Le Grand Nulle Part, L.A. Confidential), mieux maîtrisés de ce point de vue. Enfin, les personnages sont magnifiques, complexes et torturés. Bref, un très grand polar.

    30/10/2013 à 10:27 3

  • Clandestin

    James Ellroy

    8/10 C'est loin d'être le meilleur Ellroy, et pourtant ce roman est intéressant à plus d'un titre. A commencer par les scènes à L.A. avec Dudley Smith, qui sont autant de promesses d'une puissance brute qu'on retrouvera dans le quatuor de Los Angeles et la trilogie Underworld U.S.A. avec, cette fois, plus de constance. Pour le reste, le récit est intéressant malgré ses maladresses, parmi lesquelles une perte d'ambition du récit et cent dernières pages confuses dans lesquelles Ellroy tente de raccorder tout ça un peu maladroitement.

    03/02/2013 à 20:17 1

  • L.A. Confidential

    James Ellroy

    10/10 Un polar d'exception, qui vaut à mon avis moins pour son intrigue (parfois tortueuse à l'excès) que pour sa galerie de personnages, sa construction et sa puissance - les gros points forts de l'Ellroy des grands jours. Le film est lui-même excellent, puisque même s'il modifie l'histoire, il en garde l'atmosphère, la force et les personnalités des protagonistes. Je trouve L.A. Confidential légèrement moins abouti que Le Grand Nulle Part, mais arrivé à ce niveau de qualité on a dépassé le stade du chipotage. Splendide !

    04/05/2014 à 09:15 5

  • Le Dahlia Noir

    James Ellroy

    9/10 Je ne suis pas client de l'explication du meurtre du Dahlia noir donnée par Ellroy, que je trouve un peu tirée par les cheveux ou en tout cas trop téléphonée par rapport au reste du roman. Mais quelle importance, quand tout le reste brille d'une éclatante lumière noire ? Le livre dégage une puissance incroyable, qu'elle provienne des personnages, de l'ambiance ou de l'écriture d'Ellroy. L'un des romans noirs de référence, par un des maîtres du genre.

    17/04/2011 à 09:25 3

  • Le Grand Nulle Part

    James Ellroy

    10/10 Peut-être le meilleur roman d'Ellroy jusqu'à présent. Trois personnages principaux ambigus, trois destins perdus dans les brumes d'un L.A en pleine chasse aux communistes. Un livre fascinant, et un véritable chef-d'œuvre.

    29/08/2010 à 19:12 5

  • Perfidia

    James Ellroy

    8/10 Un nouvel Ellroy est toujours un événement, et encore plus lorsqu'il se présente comme le premier roman d'un nouveau quatuor de Los Angeles, comme c'est le cas de Perfidia. Nous suivons donc ici les destins de quatre personnages : l'inénarrable Dudley Smith, Kay Lake, William H. Parker et Hideo Ashida, pendant quelques jours de décembre 1941, au moment de l'attaque surprise de Pearl Harbor. Le livre est foisonnant, plus de 800 pages remplies de l'écriture incisive et des obsessions d'Ellroy que ce dernier ne fait que ressasser au fil de ses créations. Que dire... Déjà que Perfidia est un très bon roman noir mais pas la claque que j'en espérais. L'intrigue est trop diluée, trop inutilement complexe, et elle manque singulièrement de puissance - comme si elle ne servait que de prétexte à remettre sur le devant de la scène des personnages du précédent quatuor (et du Dahlia Noir en particulier), personnages que j'ai d'ailleurs eu parfois du mal à reconnaître tant leurs réactions sont quelquefois étranges compte tenu de ce qu'on connaît déjà d'eux. Ellroy se perd dans du superflu, cabotine, récite son style avec tellement d'application qu'il ne nous surprend plus, il loupe totalement la "révélation" finale (mais ça, il le faisait déjà dans ses meilleurs livres qui sont pourtant des chefs-d’œuvre)... Pourtant, l'ambiance est là et elle accroche le lecteur (l'hystérie anti-japonaise en Californie est par exemple très bien rendue), tout comme certains passages pendant lesquels la tension monte enfin et prend aux tripes. Perfidia est donc une entrée en matière consistante, qui pourra rester sur l'estomac de certains, mais qui permet d'espérer un plat principal qui tient enfin toutes ses promesses.

    09/06/2015 à 19:50 7