À mains nues

(Mani Nude)

17 votes

  • 9/10 Je suis entré un peu à reculons dans ce livre, parce que les ouvrages « à la mode » ou dont on parle beaucoup m’intéressent moins que les perles délaissées. A la fermeture du roman, je garde en tête quelques bémols : une violence singulière et qui aurait pu n’être traitée que de manière allusive, des combats pas toujours crédibles, et une écriture qui n’a rien de recherché ni de soigné. Mais au final, alors que je viens de refermer la dernière page, quelle claque globale. Une histoire qui ne ressemble à aucune autre, avec des gladiateurs modernes, dressés comme des molosses, perdant tout repère moral, et s’adonnant à des barbaries incroyables. Une étonnante galerie de personnages retors et sombres, emportés et sanguinaires jusqu’à l’ivresse de l’hémoglobine qu’ils font couler. C’est aussi une histoire solide et travaillée, parcourue d’idées remarquables (les affrontements dans le noir, les règles de la tuerie finale, les numéros attribués aux coups en fonction de la douleur provoquée, etc.). Et il y a ces images qui me resteront longtemps en mémoire. Il m’arrive fréquemment de (très) bien noter un livre et, quand je revois passer bien longtemps plus tard, ma note et mon commentaire ou avis, d’avoir un doute, un flou, une hésitation quant au contenu du roman. Ici, pas de risque : il me sera assurément inoubliable. Avec son cortège d’images démentes, comme les snuffmovies, les carnages, la séquence de danse entre Minuto et Batiza. Avec ses moments de bonheur captieux, de joie éphémère, d’espoir mensonger, qui surnagent fugacement au beau milieu de cette sauvagerie et de cette anomie. Et puis, il y a cette fin, inattendue et vicieuse qui rebat les cartes et oblige une relecture mentale de la totalité de l’ouvrage. Un mémorable festin de mâles et de maux.

    15/01/2017 à 19:57 El Marco (3218 votes, 7.2/10 de moyenne) 9

  • 9/10 Une lecture coup de poing, éprouvante comme je n'en ai pas souvent lue. J'ai éprouvé des émotions contradictoires vis à vis du héros, d'abord de la sympathie et de la compassion pour ce qu'i subissait, ensuite je l'ai détesté pour ce qu'il faisait, puis j'ai accepté l'idée qu'il fasse ce qu'il peut pour survivre. J'ai beaucoup aimé la partie où loin de la Garganella, il découvre les joies simples de la vie, que toute son humanité ne soit pas perdue. Paola Barbato a su décrire avec justesse la psychologie des personnages principaux. L'idée de son roman est originale bien que violente, et je suis persuadée que de tels mondes "souterrains" existent tant elle a su en retranscrire l'esprit. La fin est diabolique.

    03/04/2016 à 16:52 mireille (431 votes, 7.6/10 de moyenne) 9

  • 9/10 Vous qui n’avez jamais joué à « Mortal kombat » ou tout autre type de jeux vidéo de combats à la réputation ultra-violente,
    vous qui n’avez jamais jeté un œil, même distrait, aux programmes de TV-reality mettant en scène de jeunes adultes jouant la surenchère de la provoc à tous niveaux où l’excès et l’inédit sont la règle de base, passez votre chemin sans regret…
    L’auteur nous propose un roman d’initiation respectant la structure et forme du genre jusqu’à la division tripartite (jeunesse – apprentissage – maîtrise)
    Mais en dévie complètement la finalité par un récit transgressif mettant en scène des combats à mort.

    02/02/2016 à 16:44 Alice (294 votes, 7.5/10 de moyenne) 10

  • 9/10 c'est un sacré tour de force que Paola Barbato réussit avec son 1er roman. c'est une histoire qui ne donne pas envie d'être lue et pourtant il est impossible de ne pas tourner les pages les unes après les autres pour savoir jusqu'où tout ça va se terminer.
    je dis que l'histoire ne donne pas envie d'être lue parce que c'est un vrai choc (et le mot n'est sans doute pas assez fort),elle dérange,elle fait peur parce que sa violence est terriblement réaliste,crédible et met à jour des choses qui malheureusement existent dans l'ombre.
    et pourtant en nous cachant tout,comme à son personnage, Paola Barbato nous happe littéralement jusqu'à un final d'anthologie.
    il m'a fallu relire quelques lignes plusieurs pour être sur que je comprenais bien ce que je lisais. la dernière fois c'était pour Sukkwan Island de David Vann.
    une expérience de lecture peu commune

    13/01/2016 à 16:52 Fab (800 votes, 8/10 de moyenne) 10

  • 9/10 Incroyable ! j'ai rarement ressenti autant d'émotions en lisant un bouquin, et j'ai rarement lu un roman de près de 500 pages en aussi peu de temps. Je ne sais pas citer un autre livre qui m'a fait cet effet. Je pense par contre à certains films, où je suis sorti du ciné avec les mêmes sentiments de plaisir d'avoir vu quelque chose d'exceptionnel, un peu malsain, mais très fort : orange mécanique, midnight express, shinning,...A ne pas mettre entre toutes les mains.

    30/12/2015 à 21:50 gamille67 (2293 votes, 7.3/10 de moyenne) 8

  • 9/10 Si l’auteure s’ingénie à tremper sa plume dans le fiel ses esquisses pugilistiques létales ne cherchent pas à nous rebuter. Elle nous laisse maîtres de nos émotions, de nos images sans inférer sur nos esprits.
    Cette qualité nous invitant à diriger notre lecture en disposant d’anfractuosités, de pitons pour assurer nos appuis. La navigation dans cet écrit limpide nous réconforte à cette littérature noire qui ne se veut ni moralisatrice ni interventionniste. On peut alors classer Barbato dans le camp des Behavioriste.
    Le bouquin scindé en trois volets nous projette violemment dans la destinée et la furie d’un ange vengeur, où la filation forcée de Davide et Minuto sert d’alibi à une quête euristique d’identité tapie dans un subconscient .
    Ecrit vénéneux, lourd par son fond, mais un réel plaisir littéraire. Attention à ne pas mettre dans toutes les métacarpes !

    29/12/2015 à 23:05 chouchou (597 votes, 7.6/10 de moyenne) 9

  • 9/10 Hallucinant. L'allusion à Fight Club est inévitable mais même si la violence est un élément majeur de ce livre, ce n'est pas que ça. Des gladiateurs des temps modernes se retrouvent pour des combats sous l'oeil de quelques initiés. Un jeune homme va trouver sa place dans ce système et on se retrouve avec une sorte de roman d'apprentissage 2.0 hors normes et sans limites entre sang, sexe, voyeurisme. Construit en trois parties, une première rythmée nous propose l'ascension de Batiza dans la caste des combattants vedettes, une deuxième partie , sorte d'interlude plus calme (mais pas exempt de violence) et un final en feu d'artifice avec le KO final en fin de troisième partie. Dérangeant mais tellement bon et bien écrit, pas bien loin d'un 10/10.

    19/06/2015 à 12:55 Jabba (441 votes, 7/10 de moyenne) 12

  • 9/10 Un livre choc à ne pas mettre entre toutes les mains. J'ai adoré mais ne le conseillerais qu'aux amateurs du genre tant la violence psychologique est présente. Davide évolue dans un monde malsain, entouré de personnages immoraux, malfaisants tous acteurs de personnes encore plus mauvaises et dépravées. Même si la forme et l'écriture sont bonnes, le récit est très rude à encaisser. Et la fin nous achève.
    Une lecture atypique, mémorable mais dérangeante.

    15/02/2015 à 12:45 Emil (455 votes, 7.3/10 de moyenne) 11

  • 8/10 Avec un sujet comme celui de ce roman, il n'est pas évident d'éviter de trop décrire l'ultra-violence et de rester plus dans l'aspect psychologique de la captivité. Paola Barbato a, selon moi, très bien réussi cette gageure en se focalisant plus sur la psychologie et le syndrome de Stockholm de Davide que sur la dureté et la description des violences commises tout au long des pages. J'ai également été ravi de constater, comme pour Le fil rouge, qu'au fur et à mesure que je m'approchais de la fin, ma lecture s'accélérait (tellement la lecture était captivante) pour découvrir une fin ... déconcertante. Et c'est le gros bémol : une fin que je n'ai pas vu venir car, selon moi, incohérente. Il n'en reste pas moins, en l'appréciant dans sa globalité, un très bon roman qui, même s'il est un ton en dessous du Fil rouge, confirme le talent de son auteure.

    16/03/2017 à 19:42 ericdesh (932 votes, 7.4/10 de moyenne) 6

  • 7/10 Pourquoi à mains nues ? Parce que Paola Barbato ne prend pas de gants pour nous plonger au cœur de la mêlée, et nous en mettre plein la gueule... Le plus glaçant dans cette histoire, ce n'est pas tant l'explicite, que l'implicite, le hors champ, la violence suggérée... C'est l'irrationnelité de la situation dans laquelle se retrouve plongé Davide/Batiza, c'est le dressage imposé par ce père de substitution, ce syndrome de Stockholm presque partagé... Une fois encore, les personnages de Barbato sont tour à tour victimes et coupables, dans cette posture du survivant, sur le fil d'une morale mal dégrossie...
    Son talon d'Achille, c'est ce rythme induit par un schéma narratif longtemps binaire ( phase de combat/phase de repos), qui le rend rébarbatif et redondant...
    Pas loin de jeter l'éponge, j'ai dû me faire violence pour rester sur le ring; bien m'en a pris, car la lecture des 40 dernières pages, avec sa succession d'uppercuts, m'a fait baisser la garde, et laissé sonner pour le compte...
    Plutôt qu'un gros K. O. technique, une détonante victoire aux poings...

    01/05/2018 à 23:42 jackbauer (697 votes, 7.2/10 de moyenne) 10

  • 7/10 (Je ne pense pas que je relirai ce livre, lu en décembre 2015. Sinon, au pire, je modifierai.)
    Néanmoins, il m'en reste d'assez forts souvenirs :
    - D'une violence extrême, dérangeante sinon malsaine, dans ces combats à mort d'êtres humains.
    - D'une écriture aussi dure que le reste, pas spécialement "féminine".
    - D'un final qui sonne, énorme.
    La métaphore est facile, mais c'est effectivement un roman-combat : éprouvant du début à la fin, avec ce dernier uppercut que tu n'as pas vu venir et qui te fous au tapis sans ménagement.

    28/03/2018 à 00:58 Hoel (1141 votes, 7.6/10 de moyenne) 10

  • 7/10 Voilà un roman bien difficile à noter...On le commence sans grand enthousiasme, simplement parce qu'il a été sélectionné pour le Prix Découverte Polars Pourpres. Au début, on le lit péniblement car le thème est dur et l'univers dans lequel évoluent les personnages, austère et sordide. On se dit qu'on va détester , qu'on va en baver même, mais on s'accroche, on continue, parce qu'on ne peut pas abandonner Davide à son triste sort, comme cela, c'est impossible. Puis on est surpris par l'intelligence de l'auteure, sa finesse, la construction de son intrigue. Alors enfin, pris dans un tourbillon, on tourne les pages les unes après les autres, jusqu'à une fin stupéfiante.
    "A mains nues" est un roman atypique, qui envoûte autant qu'il dégoûte et le malaise qu'il suscite est palpable. C'est une lecture éprouvante, violente (bien que l'auteure fasse preuve d'une grande pudeur et suggère plus qu'elle ne décrit) , qui ne génère pas forcément de plaisir mais qui, une fois refermé, nous fait dire qu'au final, on a quand même lu un sacré truc !

    04/02/2016 à 20:35 Ironheart (817 votes, 7.4/10 de moyenne) 9

  • 7/10 Un déchaînement de violence gratuite, une banalisation de la mise à mort pour satisfaire le voyeurisme morbide de riches manipulateurs,en mal de sensations. C'est abject! dérangeant, révoltant, mais on se pose beaucoup de question, on y repense, on vit les situations, ... L'âme humaine peut être si cruelle si tordue. Paola Barbato (une femme! merde!) repousse les limites, franchit la frontière ce que l'on peut supporter mais nous amène à réfléchir sur nos excès, le sensationnel, jusqu'où peut on aller? c'est quoi la prochaine étape? Pourtant c'est si bien écrit, construction parfaite, accroche totale. On jette le livre par la fenêtre, et on courre le reprendre pour lire la suite. A la fin, on est ... bluffé, mais content d'en avoir fini.

    21/01/2016 à 09:40 Polarbear (792 votes, 7.7/10 de moyenne) 9

  • 7/10 Le livre est de grande qualité, mais je suis un peu déçue par rapport aux critiques dithyrambiques que j'avais lues. La fin du livre est absolument géniale. Rien que pour ces quelques lignes, la lecture du livre vaut le détour.

    26/04/2015 à 17:17 Ssarlotte (516 votes, 7.1/10 de moyenne) 4

  • 6/10 Paola Barbato maîtrise l’art du combat : jauger l’adversaire, parer les coups, asséner l’uppercut pour étourdir. Et puis mettre à mort…

    24/09/2016 à 08:36 PoisonIvy (346 votes, 7.7/10 de moyenne) 3

  • 6/10 « Vous qui entrez ici, perdez tout espoir »
    La célèbre phrase de la Divine Comédie écrite par l’illustre florentin Dante sied tout à fait au roman de la milanaise Paola Barbato.
    Trois pages. Les trois premières. Voilà ce que laisse Paola Barbato au lecteur comme répit. Car après… Après on plonge dans l’ultra-violence, la cruauté, la perfidie, l’ignoble et on boit ce chaudron des vices humains jusqu’à la lie.
    Je n’ai pas éprouvé de plaisir à cette lecture. Ce déchaînement gratuit de violence sans parvenir à en comprendre le sens m’a sans cesse rebuté. Pourtant Paola Barbato nous prévient, indirectement, p.141 : « Il faut que tu arrêtes de vouloir trouver une explication à tout. Je suis sérieux, mon garçon, ça n’a pas de sens. Dans tout ceci, dans ce que nous faisons, dans ce que tu fais, il n’y a rien à comprendre. D’accord ? C’est comme ça, c’est tout. Donc, arrête de réfléchir. »
    Et bien non, j’ai continué à réfléchir, affligé (au sens propre du terme) par ce nihilisme.
    J’ai avancé vite dans ma lecture parce que l’auteure est sacrément douée pour faire tourner les pages mais aussi parce que je voulais en voir la fin, enfin.
    Et quelle fin ! Le dernier mot… le mot ultime, qui clôt le roman. Comme un dernier coup, imparable, létal, qui nous plonge dans l’abysse, définitivement.
    Une expérience de lecture saisissante mais effroyable.

    20/01/2016 à 10:44 LeJugeW (1769 votes, 7.3/10 de moyenne) 9

  • 5/10 Je n'ai pas aimé ce roman beaucoup trop long, la lecture est interminable, on s'ennuie, on tourne en rond. Les personnages ne sont pas intéressants, je n'ai ressenti aucune empathie pour eux, même pas pour Davide. En plus, je n'ai rien compris à la fin.

    30/01/2016 à 07:46 scarabe (378 votes, 7.7/10 de moyenne) 1