L'Assassin qui est en moi

Le démon dans ma peau (The Killer Inside Me)

4 votes

  • 9/10 Nick Corey est shérif, comme Lou Ford de L’Assassin qui est en moi. Mais là ou Lou est quasi psychopathe, Nick n’est qu’un simple désœuvré. Bon, pour un désœuvré, il s’active tout de même beaucoup, principalement dans le domaine de l’alignement des cadavres. Les deux romans ont des similarités : deux shérifs donc, deux monologues intérieurs et deux séries meurtrières et deux logiques implacables, suivies méticuleusement pas nos deux meurtriers. Mais autant Lou suit la logique d’un malade mental, autant Nick n’applique que la logique d’un pauvre type qui ne sait pas prendre en compte toutes les données d’un problème, ou en tous cas souffrant d’un certain nombre de biais. D’où l’inévitable effet comique qui , de ce fait, est beaucoup plus présent dans 1280 pop.
    Deux livres qu’on ne peut s’empêcher de rapprocher sans pour autant donner le sentiment d’une redite. Ils forment un dyptique formidable, indispensable à tout lecteur de roman noir.

    14/02/2017 à 11:09 Kafka65 (80 votes, 7.4/10 de moyenne) 4

  • 9/10 Chef d'oeuvre de Jim Thompson. La plongée dans la tête de ce sheriff malade est d'une violence inouïe. Au delà de la violence physique, c'est la logique froide, implacable de cet homme qui m'a marquée, tant celle-ci rentre en contradiction avec ses actes horribles. Derrière cette logique se cache l'absence totale d'empathie, la notion du bien, du mal n'existe plus, reste seulement cette logique, cettte pulsion de mort qui va le conduire à commettre graduellement des actes monstrueux. La raison et la folie n'auront jamais été aussi proches que dans ce roman.

    23/10/2016 à 14:38 Jonathan tenma (30 votes, 7/10 de moyenne) 4

  • 8/10 Première lecture en ce qui me concerne et très bon moment. Ce récit rédigé à la première personne, nous implique tout à fait dans la folie de cet homme (adjoint du shérif de Central City) qui ne peut plus contrôler ses pulsions meurtrières. Tout le long du roman règne une atmosphère aussi froide que le personnage.

    10/03/2013 à 11:01 Emil (455 votes, 7.3/10 de moyenne) 3

  • 10/10 Dans ce patelin paumé du Texas, Lou Ford officie comme shérif-adjoint. Si la ville est calme, Lou l’est moins. Oh, ce n’est pas un mauvais bougre ni un obsédé de la gâchette, mais quand les problèmes se dressent sur sa route, il a tendance à utiliser la violence. De manière froide. Pour régler une histoire d’amour du fils d’un notable avec une prostituée, par exemple. Et, comble de malchance, quand une difficulté semble résolue, une autre apparaît. Et c’est au beau milieu de ce nid d’emmerdements que Lou Ford doit se débattre.

    Ce roman culte de Jim Thompson, paru en 1952 et édité en France sous le titre Le Démon dans ma peau, ressort dans une nouvelle traduction, cette fois-ci intégrale. Lou Ford apparaît sous un jour complet, presque inédit. Il s’agit d’un individu complexe, tout en ombres et lumières mêlées, un tueur tout aussi glaçant par sa violence que pathétique en raison des complications qui s’ingénient à lui tomber dessus. L’un des nombreux mérites de l’auteur est d’être parvenu à en faire un personnage singulier, bien loin des clichés du genre, souvent dépassé par les événements qu’il a mis bien malgré lui en ordre de bataille. La construction scénaristique est, de ce point de vue, remarquable : il faut suivre avec attention le fil des péripéties et circonstances pour mieux appréhender la manière à la fois crédible et sidérante dont vont s’organiser les rouages. Si la langue est simple, elle n’en recèle pas moins une profonde poésie sous-jacente, avec de multiples pointes d’humour – noir, évidemment – agrémentées d’aphorismes tonitruants. Autre délectation de ce livre : les divers personnages, dépeints à l’acide, tourmentés, et dissimulant des parts de ténèbres.

    On a beau connaître cet ouvrage, se souvenir de certains passages, avoir retenu la manière dont il s’achève, c’est toujours avec le même empressement que l’on avale ses pages. À la manière d’un plat auquel il est impossible de résister, ce classique de Jim Thompson se dévore, et à chaque fois avec la même avidité. Et quand, par bonheur, un éditeur nous offre quelques dizaines de pages supplémentaires, il est impossible de résister à cet envoûtement.

    10/02/2013 à 20:29 El Marco (3219 votes, 7.2/10 de moyenne) 3