Retour à Whitechapel

6 votes

  • 9/10 Et voilà un roman dont je n'attendais rien et qui devient un coup de coeur.
    J'appréhendais la lecture a cause du sujet, les théories sur jack l'éventreur peuvent rapidement tomber à plat mais là, j'ai trouvé un roman intelligent, bien renseigné, bien écrit et cohérent.
    La description de l'époque est bluffante et l'enquête fictive est bien amenée et donne du sens à la véritable enquête de l'auteur.
    J'ai beaucoup aimé aussi la fin qui même si ce n'est qu'une hypothèse semble réfléchi et cohérente, bref, très loin d'un roman "m'as tu vu".
    Il existe d'autres roman sur jack l'éventreur dont celui de Patricia Cornwell mais je pense en rester là car c'est l'image que j'ai envie de garder de cette histoire qui continue après plus de 100 ans de passionner.

    12/04/2021 à 20:08 Muriel (140 votes, 8.2/10 de moyenne) 10

  • 9/10 J'ai lu un paquet de livre sur les mystères qui entourent le désormais légendaire Jack L'éventreur et je dois dire que Michel Moatti est parvenu à me faire voir cette affaire sous un nouvel angle particulièrement original. Impossible de lâcher le livre. Et sa "proposition" est éminemment intéressante. À lire autant pour ceux qui connaissent les tenants et aboutissants que pour les non initiés.

    28/08/2017 à 16:38 Fredo (1149 votes, 7.9/10 de moyenne) 12

  • 8/10 Rarement un livre sur Jack l’Éventreur aura donné autant de détails sur les conditions sociales, d’hygiène et de vie en général, dans le Londres de cette époque, notamment de ses bas-fonds sordides et miséreux. Si l’auteur insiste sur ces aspects, c’est qu’ils sont déterminants pour lui dans son hypothèse sur les motivations et l’identité de Jack. Il se base pour cela essentiellement sur le dernier crime canonique, celui de Mary Jane Kelly. Avec un travail rigoureux sur les sources documentaires, ses échanges avec quelques ripperologues reconnus, Michel Moatti avance un thèse digne d’intérêt et très différentes des autres. Son livre est passionnant, le style est inédit, fondé sur les carnets de la propre fille de May Jane Kelly qui mène l’enquête pour identifier le meurtrier de sa mère. Le style alternant les chapitres sur l’histoire telle qu’elle se déroule en 1888 et les notes de l’héroïne en 1941 induisent un suspens qui va crescendo. L’auteur a accompli un travail de fourmi autours de tous les indices dont il disposait sur les cinq victimes et à il fait appel à quelques techniques médicales pour faire resurgir le passé. Au-delà de l’aspect romanesque de l’œuvre, l’auteur approfondi sa démarche dans sa postface, expliquant notamment qu’il ne s’est pas limité aux cinq meurtres les plus connus, mais aussi à ceux qui ont suivi. C’est certainement la que sa démarche est la plus convaincante. C’est un des livres les plus sérieux sur Jack l’Éventreur.

    19/02/2021 à 09:45 Surcouf (356 votes, 7.2/10 de moyenne) 10

  • 8/10 Roman remarquable à tous points de vue.
    La reconstitution historique de ce Londres du XIXème siècle est éblouissante et j'ai eu le coeur serré face à la misère noire et aux abominables conditions de travail de nombre de ses habitants.
    La construction du récit est singulière car à la façon d'un patchwork multicolore, elle mélange témoignages d'époque, lettres, photos, rapports d'autopsie, articles de journaux, publications scientifiques, scènes romancées et faits supposés.
    Ce livre, lent, n'est pas un page turner mais l'alternance des chapitres consacrés aux meurtres de l'Eventreur en 1888 et ceux, plus récents, se déroulant pendant le Blitz de 1941 est parfaitement maîtrisée et génère un rythme propice au suspense et au questionnement.
    Rares sont les thrillers littéraires et élégants et là, on tient vraiment un ouvrage d'une grande classe, doté d'une écriture précise, visuelle mais toute en pudeur. Sans compter qu'il offre un hommage touchant aux victimes de Jack l'Eventreur en leur rendant leur humanité : des prostituées, pas vraiment, mais plutôt des femmes dans le dénuement le plus total, prêtes à tout pour survivre dans une société victorienne cruelle et machiste.
    La théorie sur laquelle débouchent les recherches de l'auteur est très intéressante et convaincante. Il ne faut surtout pas faire l'impasse sur la postface du roman, absolument passionnante.

    09/01/2021 à 15:14 Ironheart (817 votes, 7.4/10 de moyenne) 13

  • 8/10 En pleine Seconde Guerre mondiale, Amelia Pritlowe est infirmière dans une capitale britannique matraquée par les bombes. Une lettre posthume de son père lui apprend sa terrible filiation : elle est la fille de Mary Jane Kelly, l’une des victimes de Jack l’Eventreur. Amelia se fixe alors un objectif : découvrir l’identité du célèbre tueur en série.

    Les ouvrages policiers ayant trait à ce sinistre monstre sont nombreux. Aussi, quand un nouveau livre paraît à ce sujet, il est compréhensible que l’on puisse être, de prime abord, dubitatif voire indifférent à cette nouvelle pierre portée sur un édifice déjà fort ample. Pourtant, ici, Michel Moatti parvient à tirer son épingle du jeu. On pouvait craindre une héroïne hollywoodienne, tombée du ciel, et résolvant une énigme vieille de plus d’un siècle. Il n’en est rien. Amelia est une femme, certes opiniâtre et intelligente, mais elle n’est en rien le prototype du personnage invincible et omniscient. Elle doute, a peur, tente de remonter la piste de Jack l’Eventreur. C’est surtout une véritable fureteuse, arpentant les archives de la police et de la société de ripperologues qu’elle fréquente. La structure du roman est également osée : il s’agit d’un enchevêtrement de textes issus du carnet tenu par Amelia, de reconstitutions de scènes de l’époque (frissons garantis) et de saynètes extraites du jury d’enquête de l’époque. Indéniablement, Michel Moatti a effectué un remarquable travail en amont, se documentant, et rendant ses recherches particulièrement passionnantes. Et la légitime question que l’on peut poser celles et ceux ayant fini cet opus est la suivante, comme le ferait benoitement un téléspectateur ayant manqué le final d’un feuilleton policier : « Alors, qui a fait le coup ? ». Quand certains œuvrent dans le strict domaine documentaire (cf. Sophie Herfort dans son Jack l’Eventreur démasqué), d’autres choisissent la pure voie de la fiction (comme Michael Dibdin et L’ultime défi de Sherlock Holmes ou Bob Garcia avec son Duel en enfer. Michel Moatti suit une troisième voie, empruntant aux deux précédentes : le réel côtoie l’imaginaire. Si certains lecteurs lui reprocheront ce choix – comme certains exècrent la cuisine sucrée-salée –, il faut reconnaître à l’écrivain une besogne colossale de recherches dans laquelle il a inséré, au fil du récit, des individus qu’il a inventés, notamment Amelia, prétendue fille de Mary Jane Kelly. Et l’explication qu’il offre, cet homme qu’il incrime – ou plus exactement ces hommes – figurent déjà dans la la longue liste des suspects déjà connus de tous les détectives amateurs. Les éléments d’accusation sont certes étayés et intéressants – d’autant que Michel Moatti reprend certaines imputations déjà employées par un autre écrivain que nous ne nommerons pas ici afin de préserver le suspense – et l’on sait déjà que quelques aficionados de ce cas criminel sauront lui opposer d’autres arguments.

    Au final, il s’agit d’un ouvrage riche et dense, où la réalité et la fiction valsent dans une même danse macabre. Un point de vue supplémentaire sur le sujet, à ranger à côté de tant d’autres, que ces derniers confirment ou infirment la thèse ici soutenue. Demeure un livre-procès très habilement mené, adroitement écrit, et atypique dans sa forme, sur un mystère qui ne sera peut-être jamais résolu et où tout un chacun a sa propre intime conviction, ignorant si celle-ci est la bonne ou non.

    01/04/2017 à 09:33 El Marco (3180 votes, 7.2/10 de moyenne) 10

  • 8/10 Une magnifique reconstitution du quartier de Whitechapel en cette fin du XIXe siècle et une étude sociale approfondie de ses protagonistes. Michel Moatti a fourni un travail d'investigation minutieux et de qualité ; et sa thèse concernant l'identité de l’Éventreur s'avère être troublante et plausible... (même si d'autres auteurs se sont déjà prêtés au jeu avec la même efficacité !)

    02/11/2014 à 15:59 pgrosjean (1116 votes, 7.8/10 de moyenne) 7