Les Mal-Aimés

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  • 7/10 Des enfants entre 10 et 15 ans, qu'on a condamnés à une peine de redressement, et qu'on "déménage" dans le premier chapitre, vont finir par mourir jeunes et tous être enterrés dans un petit cimetière que les habitants du coin aimeraient voir déplacé plus loin de chez eux avec d'autant plus d'ardeur et d'empressement lorsque des actes malsains de tout ordre leur sont attribués, à ses jeunes morts, sous prétexte de vengeance car leur calvaire dans leur maison de redressement était plus ou moins connu mais personne n'a jamais voulu l'avouer ou y changer quoique ce soit.
    Vous avez trouvé cette phrase trop longue pour décrire une situation pourtant simple ? Alors n'entamez pas la lecture de ce livre car c'est ça tout le long.
    Vous trouvé le pitch intéressant ? Alors entamez la lecture de ce livre car l'intensité ne retombe jamais.

    Je découvre un auteur qui manie parfaitement le verbe. Des descriptions à tout rompre. Des énumérations en tous genres. Très (trop ?) peu de dialogues. Des zooms et des prises de vue incessantes à 360° de chaque scène, comme dans un script de cinéma où chaque plan est millimétré, détaillé et peaufiné. On est dans l'ambiance de fin du XIXe, début du XXe siècle, à la campagne. Le rythme, les odeurs, l'écoulement du temps, les distances, les activités, l'intérieur et l'extérieur des maisons, les habitants, tout est décrit de telle sorte à ce que notre imaginaire soit guidé vers exactement ce que l'auteur a en tête. Même les détails les plus insignifiants donnent du corps à nos impressions.
    Ça pourrait ne pas plaire à tout le monde, surtout aux créatifs qui veulent s'imaginer bien plus de choses par eux-mêmes, mais j'ai été étonné que ses détours pour arriver à faire avancer l'histoire me plaisent et même, à la limite, me bercent. Pas de rêves, car c'est vraiment atroce. Tout ce qui est décrit est cru. Réel. Personne n'est propre. Il y a des tonnes de non-dits. Presque que ça, d'ailleurs.

    Si ce n'est pas sa forme pour ceux qui aiment le genre, la force du livre réside surtout dans sa noirceur. Ça faisait longtemps que je n'avais pas lu un récit aussi sombre. Le fait qu'il manque cruellement de dialogues a surement joué sur mon ressenti, mais pas que. Il y a une tension permanente dans ce livre qui mêle (attention ça peut piquer) la petite maison dans la prairie, le pacte des loups, des souris et des hommes et le serment des limbes. Bref, un mélange détonnant dont je ne pourrais pas expliquer vraiment pourquoi ni comment il fonctionne.

    Au final, voici un très noir 7/10 dans mon échelle de goût.
    Pourquoi pas plus, me suis-je demandé à moi-même-centre-du-monde-de-mes-propres avis ? Probablement parce que sa noirceur était certes supérieure à son rythme, mais ce dernier était nettement trop lent. Beaucoup trop. Donc, cela provoque un déséquilibre trop prononcé pour gravir l'échelon supérieur de mon échelle personnelle. A lire quand même, pour l'ambiance que l'auteur a su créer avec son propre style !

    09/01/2022 à 00:00 athanagor (287 votes, 7.8/10 de moyenne) 4

  • 7/10 Un roman agréable à lire malgré un manque de rythme. On plonge dans les années 1900, dans une campagne profonde avec des personnages glauques qui gardent un secret autour d'un bagne pour mineur. Les extraits de registre officiel placés en début de chapitre permettent de raccrocher le roman à la réalité de l'Histoire.

    16/03/2019 à 17:38 Luzlïa (197 votes, 7.8/10 de moyenne) 7