Le premier rôle

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  • 8/10 Dans une grande ville anonyme de France, on retrouve un cadavre, mort de ses brûlures. Auparavant, le lieutenant Laurent Mils avait reçu une lettre anonyme émanant d’un dénommé « John » lui annonçant un crime terrible. Double choc : la victime était un policier, et une autre proie est découverte chez elle, le crâne défoncé. La piste du tueur en série est désormais avérée. Un psychopathe qui semble s’inspirer de méfaits extraits de films célèbres.

    Ce premier ouvrage de Guillaume Demichel n’inspire que de l’attraction dès le début : style clair et intelligent, personnages bien définis, suspense maîtrisé, et décor planté subtilement. Lentement, émerge la silhouette angoissante d’un serial killer reproduisant des meurtres tirés du cinéma. On découvre des protagonistes intéressants, notamment le policier Laurent Mils et la psychocriminologue (ne l’appelez surtout pas « profileuse », elle a horreur de ça !) Marion Lombardi. Ce duo de limiers ainsi que les autres flics sont tous dépeints avec beaucoup de naturel et de crédibilité, Guillaume Demichel allant marcher sur d’autres sillons beaucoup trop empruntés que ceux mettant en scène des individus torturés, au lourd passé et en quête de rédemption. Dès lors, un habile jeu du chat et de la souris s’instaure entre la cellule d’enquête et ce machiavélique tueur qui semble avoir toujours plusieurs coups victorieux joués d’avance. Il laissera dans son sillage quelques lettres à déchiffrer, mais surtout des crimes imitant quelques-uns des plus illustres du septième art. Et ce n’est qu’au terme des quelque quatre cents pages de ce livre, sans le moindre temps mort, et se concluant sur un très inattendu et ingénieux rebondissement, que l’on connaîtra l’identité de cet immonde aliéné, à peu près aussi imbu de sa personne que diabolique, dans un clap de fin retentissant.

    Voilà un premier ouvrage plus que maîtrisé : fin, original, plausible, portant sur le plateau des personnages que l’auteur n’aura pas cherché, de manière stérile ou artificielle, à handicaper des poncifs du genre ; nettement de quoi venir concurrencer un roman partant du même postulat, le Psycho de Richard Montanari. Une réussite totale, qui donnerait matière à un téléfilm de grande qualité.

    24/04/2019 à 18:05 El Marco (3180 votes, 7.2/10 de moyenne) 5