Chine, retiens ton souffle

2 votes

  • 4/10 Il y a des livres que l'on a du mal à classer et à dire s'ils sont bons ou mauvais. Chine, retiens ton souffle de Xiaolong Qiu fait partie de ces livres.

    Tout d'abord, il est clairement un livre policier, un whodunit traditionnel, du genre old school, dans la lignée des reines du crime anglaises telle Agatha Christie. Aussi, il ne faut pas s'attendre à un roman palpitant, plein de rebondissements et de suspense. Bien au contraire, comme le peuple de l’empire du milieu, tout est en retenue, en douceur et philosophie. L'inspecteur Chen est le digne héritier d'Hercule Poireau en faisant travailler ses petites cellules grises pour résoudre les énigmes.

    Mais c'est surtout le fait que l'enquête passe pratiquement au second plan tant le mode de vie des chinois, leurs us et coutumes, leur vie, leur société, la politique, son économie, la pollution et la corruption sont présentés ou dénoncés. C'est un véritable récit de voyage à Shanghai que nous découvrons au fil des pages. Je n'ai pas été vérifié si tous les lieux, magasins ou échoppes mentionnés dans le livre existent vraiment, mais on pourrait presque se servir de ce livre comme guide touristique.

    Si la composition des personnages apparaît un peu simpliste, les annotations et références faites par des personnages secondaires à de précédentes affaires font penser qu'elle se dévoile et s'étoffe au fur et à mesure des enquêtes et des livres

    Si c'est dépaysant et séduisant dans la présentation de ce peuple lointain, cela entretien la confusion des genres et décevra les amateurs de romans policiers aux intrigues alambiqués et enquêtes rondement menées.

    21/01/2019 à 21:59 QuoiLire (340 votes, 6.6/10 de moyenne) 2

  • 7/10 Plus affûté que jamais sous ses dehors aimables, Qiu Xiaolong continue de décrypter sans concession la Chine moderne, en s'intéressant cette fois à ses dérives anti-écologiques et à la pollution qui écrase ses villes, avec les problèmes de santé publique que cela implique. La double intrigue qu'il imagine donne une nouvelle fois la part belle à son formidable inspecteur Chen, jamais assez soucieux de son image ou de la sauvegarde de son avenir politique lorsqu'il s'agit de faire triompher la vérité. Un personnage incorruptible d'une grande finesse, poète à ses heures perdues, dont l'éducation, l'empathie et l'intelligence servent de contrepoints délicats à la corruption ou aux manœuvres bassement politiciennes avec lesquelles il doit souvent composer.
    Un polar passionnant, d'une lecture très fluide comme toujours chez Qiu. On connaît la recette mais on en redemande sans hésiter !

    27/11/2018 à 23:03 Dodger (470 votes, 7.7/10 de moyenne) 5