jackbauer

697 votes

  • Date limite

    Duane Swierczynski

    8/10 Le délai de prescription n'a pas cours pour tous ceux qui seraient tentés de découvrir le savoir-faire de Duane Swierczynski, avec la lecture de ce roman sorti en 2010...
    Ici, pas de round d'observation, ni de préliminaires, mais plutôt une impatience narrative qui nous force à une mise en route instantanée, et participe au plaisir que l'on prend à lire son histoire... La DLC ( Drôle de Lecture Compulsive ) donne à cette histoire des allures de course contre la montre temporelle, de fuite en arrière métaphysique pour le héros de Swierczynski...
    L'intrigue est suffisamment bien bâtie pour tirer parti du mélange des genres et l'humour omniprésent...
    On appréciera tout particulièrement l'échéance du récit, qui tisse d'épatants motifs d'amertume nostalgique sur la trame de nos vies rêvées...

    25/03/2017 à 18:14 6

  • On se souvient du nom des assassins

    Dominique Maisons

    8/10 Plutôt que du nom des assassins, c'est de celui des défricheurs du thriller contemporain que Dominique Maisons nous enjoint de nous souvenir, par l'intermédiaire de ce remarquable roman...
    Leroux, Conan Doyle, Leblanc, Souvestre et Allain, autant de références, directes ou indirectes, glissées ici et là par l'auteur, au fil d'un récit qui ressuscite le Paris d'époque: le politique, l'artistique, l'aéronautique, l'urbain, l'insolite, tout concourt à une immersion totale et complète du lecteur...
    Qui peut s'interroger, pour partie, sur le pouvoir de fascination que peut exercer sur le public l'action criminelle, un romantisme canaille pour tout ce qui a trait au fait divers, et établir le parallèle avec notre époque, où l'on se délecte du goût du sang(sationnel), un temps où l'on se souvient du nom des assassins...

    22/03/2017 à 23:10 8

  • Dompteur d'anges

    Claire Favan

    8/10 Jusqu'à quel point la douleur infligée par autrui peut pousser à renier notre nature première, et nous transformer ?.. Sommes-nous uniquement le produit d'influences extérieures, ou disposons-nous toujours de notre libre arbitre ?..
    Avec cette histoire, Claire Favan continue de tracer le sillon qu'elle creuse depuis ses premiers romans, et cherche à domestiquer la bête tapie en chacun de nous, et débusquer le monstre sous le vernis des apparences...
    Toujours sur la corde raide d'une crédibilité et d'une cohérence indispensables à la réussite de l'entreprise, l'auteure est parvenue à apprivoiser mon scepticisme initial au fil des pages, et ce, malgré quelques situations dont elle s'affranchit tant bien que mal...
    Néanmoins, on ne peut qu'être admiratif devant le remarquable mécanisme de son intrigue, l'imparable trajectoire de son récit, qui parvient à museler les doutes levés par certaines incohérences; des dissonances qui s'effacent sous l'impulsion d'une trame méphistophélique...
    Elle s'efforce, systématiquement, de contextualiser le cheminement psychologique de ses personnages, et ainsi, de nous laisser seul appréciateur de leurs actes; un roman, qui par certains de ses aspects, m'a fugitivement fait penser au magnifique " Fil rouge" de Paola Barbato...

    08/03/2017 à 20:42 5

  • Nuit

    Bernard Minier

    8/10 Passer à côté du nouvel opus de Bernard Minier NUIT gravement à l'équilibre littéraire de tout amateur du genre...
    Avec le personnage du commandant Servaz, et ce retour aux sources d'un duel épique, Bernard Minier s'inscrit définitivement dans le gotha des incontournables du polar à la française; des plate-formes pétrolières de la mer du Nord aux sommets enneigés de Saint-Martin-de-Comminges, on a souvent cette impression, avec Minier, que le récit avance au ralenti, et qu'il ne s'y passe pas grand chose... Et pourtant, il s'en dégage toujours une atmosphère particulière, ouatée, quelque chose d'indéfinissable, qui le distingue du tout-venant...
    Pénétrer les coulisses serait sacrilège, tant l'addiction peut s'avérer dangereuse... Mais s'il fallait détailler la recette du succès, peut-être faudrait-il la chercher du côté de la misanthropie humaniste de son personnage principal, cette bonhomie désenchantée qui vous rattache à une contemporanéité identitaire... Ou peut-être dans ce mano à mano atypique et savoureux, cet antagonisme presque gémellaire, véritable pierre angulaire de l'oeuvre de l'auteur...Ou plus sûrement est-ce le goût de celui-ci, volontairement non ostentatoire, refusant de sacrifier à la mode du tape-à-l'oeil, du chiqué, celui qui prend le temps de poser son cadre, de faire évoluer ses personnages, celui qui respecte une espèce de gestation fictionnelle, et qui parvient à nouer ce lien si ténu, et si rare, entre son univers et ses lecteurs, au fil du temps, fondé sur la sincérité et l'authenticité...
    Un univers qui, fort de ses précédentes galaxies, exp(l)ose ici en ce qu'il a de meilleur: le glacé des apparences, la circonvolution des destins, les ténèbres enfouies en chacun de nous, la nuit funeste dans laquelle va se dépêtrer Servaz au bout du chemin...

    05/03/2017 à 16:38 8

  • Les Enfants de l'eau noire

    Joe R. Lansdale

    5/10 L'odyssée d'une bande de pieds nickelés, un pèlerinage comme un apprentissage, la promesse d'une seconde chance... Libérés du carcan familial ou désireux d'embrasser une nouvelle existence, les jeunes protagonistes du roman de Lansdale remontent le cours de la Sabine, direction Hollywood, comme s'ils faisaient le deuil de leur jeunesse envolée...
    J'ai trouvé que le talent de l'auteur se manifestait davantage dans ces moments d'échange assez cocasses entre les différents personnages, leurs réflexions, leurs interrogations à propos de leur vie d'adultes qui démarre sous d'étonnants auspices... De façon beaucoup plus flagrante en tous cas que lors de la chasse à l'homme redondante et lénifiante, dont ils sont les proies, et qui sert de fil rouge à la majeure partie de l'histoire...
    J'aurais sans doute aimé que cette escapade au fil de l'eau épouse le rythme d'une rivière en crue, déchaînée, plutôt que celui, placide et langoureux, de ce fleuve un peu trop docile...

    26/02/2017 à 20:32 5

  • Lux

    Maud Mayeras

    8/10 Comme la vague qui monte et balaie la petite ville de Ceduna, Maud Mayeras bazarde d'un revers de plume toutes nos certitudes, et nos repères la concernant, avec cette allégorie survivaliste qui donne du temps au temps...
    Ce n'est pas un road trip boursouflé et survitaminé auquel nous sommes conviés, plutôt une errance méditative, une déambulation en pesanteur, qui ne s'apprivoise qu'au fil des pages; un long chemin de choix pour Antoine qui, mû par un désir incendiaire, va se heurter au postulat de Hobbes, "l'homme est un loup pour l'homme"... Une version moderne du mythe de l'arche de Noé, avec le révérend Jim Jones aux manettes...
    L'écriture de Maud Mayeras s'attache à produire une espèce de dichotomie théologique, Nature vs Man, comme si la violence cataclysmique des éléments déchaînés s'établissait en contrepoint de la colère rentrée des êtres vivants, et que la manifestation de l'une contribuait à l'émancipation de l'autre...
    Un troisième roman qui, sans faire l'unanimité, brille d'un éclat tout particulier, pour cette auteure qui se permet ainsi le Lux d'emmener ses lecteurs prospecter d'autres territoires, toujours plus différents, toujours plus délirants...

    17/02/2017 à 20:52 5

  • Les Filles des autres

    Amy Gentry

    8/10 Lire ce roman d'Amy Gentry, c'est un peu comme tenter sa chance à cette attraction foraine, la galerie des glaces... Vous avancez à tâtons le long d'un chemin qui vous donne l'illusion d'être le bon, jusqu'à vous heurter à l'une des innombrables vitres qui jalonnent le trajet... Ici, c'est une histoire de mystification, de poids d'interrogation, de vie en suspension, le doute (dé)raisonnable en contrepartie d'une normalité sécurisante...
    Jusqu'au parti audacieux pris par l'auteure de nous livrer sa version des faits comme on rembobine une cassette, remontant le fil de son histoire par à-coups... jusqu'à parvenir aux origines des choses afin d'en comprendre les raisons, insensée et émouvantes...
    Jusqu'où l'incertitude est-elle permise, quand cela concerne les gens que l'on aime ???

    13/02/2017 à 18:39 4

  • Mortels trafics

    Pierre Pouchairet

    7/10 Dans les arcanes d'une enquête policière... Un honnête polar procédurier, sachant mettre en relief le poids de la bureaucratie et des rouages administratifs qui peut peser sur les épaules des fonctionnaires de police, et le rythme de l'enquête, au moins autant que la traque en elle-même...
    Pierre Pouchairet dévoile les coulisses du long travail d'investigation mené par ce corps de métier; la collaboration inter-services, le porte à porte, les procès-verbaux à rallonge... Sans rien n'occulter, des coups de bourre aux coups de blues, en passant par les coups de filet... Ici, pas de glamour et peu de paillettes, mais plutôt la sueur des nuits passées à planquer et le teint livide des macchabées qu'on sort du fleuve...

    08/02/2017 à 09:40 3

  • Et tu vis encore

    Corinne Martel

    7/10 Corinne Martel égrène son conte à rebours, jouant l'alternance des points de vue comme autant d'éclairages personnels sur le drame à venir... Avant tout, elle se veut l'architecte d'une intrigue où chacun de ses Plans nimbe d'un peu plus de mystère cette histoire hors du temps, hors des genres: elle emprunte le sillon des John Green et autres Guillaume Musso, tenant bon le cap de son drôle de roman, flirtant tantôt avec le polar, tantôt avec le fantastique, toujours avec humilité, pour mener à bien cette traversée solidaire...

    01/02/2017 à 20:58 7

  • Brutale

    Jacques-Olivier Bosco

    7/10 Jacques-Olivier Bosco fait le "JOB" avec ce personnage de Dexter au féminin; c'est efficace, ça brûle le pavé, on croise de bons gros psychopathes tendance sadique, des représentants des forces de l'ordre à la moralité parfois douteuse, une héroïne bien barrée et grave borderline...
    Pourtant, quand Bosco lâche la poignée des gaz de sa grosse mécanique, l'emballement cède la place à plus de circonspection... L'impression d'un agencement idéal voulu par l'auteur, qui répondrait au cahier des charges du genre, un polar bling-bling, comme un de ces blockbusters à gros budget, calibrés et saturés d'effets spéciaux, auquel il manquerait un supplément d'âme...
    Le gros paradoxe, c'est que, malgré toutes ses aspérités, j'ai eu du mal à accrocher au personnage de Lise Lartéguy... Comme si la thérapie de choc qu'elle entreprend pour canaliser la Bête qui sommeille en elle anesthésiait toute velléité d'empathie vis-à-vis de sa personne...

    31/01/2017 à 20:19 9

  • Ceux qui nous ont offensés

    Cody McFadyen

    7/10 Avec ce troisième épisode des investigations de Smoky Barrett et de sa troupe d'Esprits criminels, on peut penser que Cody McFaden se rend coupable du péché de paresse... L'auteur avait placé la barre tellement haut avec son Shadowman, qu'on ne peut ressortir de ce L. A. Confessionnal que frustré et déçu... Le manque de singularité et de fraîcheur de l'intrigue, par rapport aux précédents épisodes, ou à d'autres ouvrages, ne stimule pas l'intérêt du lecteur, tout comme le rythme atone, ou certains passages peu en phase, à mon goût, avec l'univers dans lequel baigne l'histoire...
    Dommage, car la forte caractérisation des personnages, que l'on prend plaisir à retrouver de nouveau, et leur évolution au quotidien, m'avait rendu cette série éminemment attachante...

    27/01/2017 à 22:24 4

  • Cabossé

    Benoît Philippon

    8/10 Cabossé, ça pourrait être le nom de la fée plutôt cruelle qui, à la naissance, se serait penchée sur le berceau de Raymond, alias Roy: comme si, en pleine partie de poker existentielle, elle avait choisi son âme pour se défausser... Un personnage de conte défait, dont la légende s'écrit à coups de beignes dans la gueule, la sienne, mais surtout celle des autres... Un prince désenchanté, à qui le destin octroie un nouveau départ... Bonne pioche ?
    Benoît Philippon s'invite à la table des forts en gouaille, les Michel Audiard et autres Frédéric Dard, avec cette fable contemporaine et profondément humaniste; des chapitres courts et nerveux comme autant d'uppercuts, qui vous vrillent la face et le coeur, balançant entre humour et déconvenues...
    Charitable envers ses personnages, sans être acrimonieux, avec ce road book à l'eau de chardon, il parvient à transformer d'attendrissants anti-héros en d'épatants Michel Simon et Arletty des temps modernes...

    18/01/2017 à 21:16 8

  • Le Bazar des mauvais rêves

    Stephen King

    8/10 Vingt textes qui nous permettent une fois encore d'être témoin du talent protéiforme du King, vingt mondes ouverts sur autant d'univers différents, vingt façons pour l'auteur de faire la démonstration de sa remarquable faculté à se renouveler sans se renier, honorer ses pairs et modèles sans plagier... Ce qui est à souligner ici, c'est que ces textes de Stephen King ne sont pas systématiquement passés au filtre du surnaturel, ou du bizarre, mais plutôt un éclairage merveilleux et déroutant sur la virtuosité avec laquelle l'auteur appréhende son environnement, et nous restitue sa propre compréhension du monde et de la place qu'il occupe, à l'instar des grands écrivains de ces dernières années, comme si avec l'art de la nouvelle, King retrouvait une espèce de légitimité trop souvent contestée...

    15/01/2017 à 11:22 5

  • Bienvenue à Cotton's Warwick

    Michaël Mention

    9/10 C'est un peu comme si, au détour de Cotton's Warwick, vous tombiez sur le chaînon manquant faisant la jonction entre la tribu de rednecks du Délivrance de John Boorman et la troupe de freaks de Todd Browning; son invraisemblable communauté de tarés, cette monstrueuse galerie de personnages, c'est Rendez-vous en terre inconnue version Tobe Hooper, une plongée hallucinante au cœur d'un territoire hostile, au fond d'un abyme de désespérance, d'horreur et d'abandon...
    Ici, on copule en famille, on enterre sa peine et ses rêves d'ailleurs sous des couches de cynisme frelaté, on survit en vase clos... Ici, Darwin côtoie Hemingway, George Miller et Alfred Hitchcock... Ici, le genre humain en est réduit à la portion congrue, et finit par s'étioler sous les coups de butoir d'une barbarie et d'une bestialité crasse, symboles décadents d'une société privilégiant l'individualisme et le repli sur soi...

    05/01/2017 à 00:00 7

  • L'Ordre des choses

    Frank Wheeler Jr

    4/10 Une histoire elliptique, traversée de bouffées de violence brute, condition sine qua non au statu quo; pour garantir l'ordre moral et assurer la tranquillité de cette petite ville du Nebraska, le dérèglement est un mal nécessaire, et la bordure entre la légalité et l'illicite tend à s'effriter... D'où le côté borderline du personnage principal...
    Sentiments plus que contrastés à la lecture du roman de Franck Wheeler Jr; engageant, mais rarement captivant, soufflant le chaud et le froid, confiné dans cet entre-deux tiédasse jusqu'au terme de son histoire, j'ai eu du mal à en apprécier la saveur... L'aspect assez brut de décoffrage de la narration, cette espèce de no time's land, qui vous balade d'un moment à un autre sans que l'on s'y retrouve, le manque d'empathie vis-à-vis des personnages, assez nombreux, et pour lesquels on ne vibre jamais vraiment, et les manoeuvres abscons qui président à ce jeu de chaises musicales entre les forces de l'ordre et les narcotrafiquants m'ont rendu la lecture fastidieuse... Tout comme la relation qui s'est forgée entre Earl Jr et Camilla, qui manque de densité et de carnation, et vient comme un cheveu sur la soupe, ralentir le rythme...

    03/01/2017 à 10:05 3

  • Ils savent tout de vous

    Iain Levison

    6/10 Iain Levison conduit son récit comme un bulldozer carburant au diesel, lancé à vive allure sur les voies de Big Brother, une histoire de télépathes échevelée et à haut débit, très tarantinesque, le premier thriller post-Snowden et Guantanamo... La connexion avec ses personnages se fait immédiatement, l'auteur réussit à capter notre attention tout du long, et l'on passe finalement un bon moment, même si l'on peut regretter la rupture brutale du faisceau, et les zones d'ombre qui subsistent...

    28/12/2016 à 23:34 5

  • Je sais pas

    Barbara Abel

    5/10 D'une manière générale, Barbara Abel maîtrise les ressorts de nos peurs les plus domestiques, et sait s'introduire dans la plus stricte intimité de ses personnages pour les placer dans des situations dramatiquement banales, cas de conscience et autres dilemmes moraux, permettant une identification immédiate et empathique... Elle prend le temps de délayer son intrigue, de faire monter la mayonnaise, avant de dresser ses chroniques d'une vie qui, subitement, sort des clous; malheureusement, en ce qui me concerne, ce temps d'exposition, copieusement garni d'analyses psychologiques, m'a fait perdre l'appétit à l'heure d'entamer le plat de résistance, et j'ai dû batailler avec moi-même pour parvenir à la fin d'une histoire pas forcément si ratée que cela, mais à laquelle il me manque les bons ingrédients...

    23/12/2016 à 21:42 3

  • La Prunelle de ses yeux

    Ingrid Desjours

    7/10 Comme souvent, Ingrid Desjours nous conte, avec cette rencontre les yeux dans les yeux, des histoires de mimétisme; mimétisme dans la construction de l'intrigue, en miroir, à travers lequel se répondent les trajectoires heurtées d'un père et de son fils, lancés chacun vers l'acceptation de leur nature véritable, et celle de l'autre, prêts à en découdre avec leurs démons intérieurs...
    Mimétisme dans le rapport qui se noue entre Maya et Gabriel, et qui renvoie à celui existant entre l'auteur et son lecteur: l'un se fie à l'autre dans la découverte d'un monde qu'il ne peut totalement appréhender seul... Un roman sensitif, presque sensoriel, dont chacun des personnages pourrait être défini par un organe atrophié, comme un négatif sensible: le silence assourdissant de l'exil forcé pour Maya, le goût amer de l'échec pour Gabriel, la carence tactile paternelle pour Victor, l'odeur fétide de la mort qui colle aux basques de Tancrède...

    19/12/2016 à 11:00 6

  • Troupe 52

    Craig Davidson

    9/10 Quand un groupe de scouts croise, sur une île coupée du monde, la route d'un quidam solitaire, ils ne savent pas encore que pour eux, c'est le début de la faim...
    Le pitch est alléchant, le résultat bien plus encore; mixant The Thing et The Body, la magnifique nouvelle de Stephen King, Craig Davidson parvient, par le biais d'une situation extraordinaire, à créer un état de malaise, une configuration aux ressorts éminemment dramatiques, prétexte pour souligner que le ver est déjà dans le fruit: toute la complexité et la noirceur du genre humain, passés au révélateur d'une catastrophe qui lève le voile sur la véritable nature de tout un chacun...
    L'aboutissement de l'auteur réside dans ce sens de l'observation et du détail, dans cette analyse de la dynamique du groupe, qui régit les rapports de cette bande de pré-ados, leur caractérisation, d'une justesse émouvante...
    L'horreur de leur situation est de plus rendue de façon si imagée et figurative, si formellement visuelle, qu'on ne peut s'empêcher de ressentir, nous aussi, presque physiquement, les dégâts occasionnés par ce parasite monstrueux...

    13/12/2016 à 21:27 9

  • Nous allons mourir ce soir

    Gillian Flynn

    6/10 Féroce
    Licencieux
    hYpnotique
    haNté
    décoNvenue...

    06/12/2016 à 14:52 4