El Marco Modérateur

3180 votes

  • Une Confession

    John Wainwright

    9/10 John Duxbury est un citoyen tout ce qu’il y a de plus insoupçonnable. Marié, un enfant, il dirige une imprimerie. Une vie sans le moindre accroc, la respectabilité à l’état pur. En réalité, son couple bat de l’aile. Quand son épouse, Maude, chute du haut d’une falaise alors qu’ils sont tous les deux en vacances, l’accident apparaît évident. Sauf qu’un témoin, Raymond Foster, affirme avoir vu l’époux pousser sa femme. Alors, meurtre ou malheureuse glissade ? L’inspecteur Harry Harker enquête.

    De John Wainwright, on connaît déjà l’immense Bois de justice ainsi qu’A table !, adapté au cinéma sous le titre Garde à vue avec Michel Serrault et Lino Ventura, et dialogué par Michel Audiard. Ce roman, datant de 1984, a été encensé par Georges Simenon, et l’on comprend rapidement pourquoi le grand auteur l’avait tant apprécié. Une écriture remarquable, râclée jusqu’à l’os, simple sans jamais être simpliste. Des portraits particulièrement denses et humains, où les écarts, l’hypocrisie et les non-dits s’expriment parfois en quelques formules lapidaires bien senties. Et il y a ces portraits psychologiques, remarquables. Le policier Harker, boiteux, doué d’une immense mémoire, obstiné jusqu’à éclater en colères volcaniques. Maude, harpie aux allures de parfaite épouse lorsqu’elle se trouve en société. John, pauvre bougre parfois trop poli ou complaisant, même lorsque l’un de ses employés le vole. On apprend à saisir toutes les subtilités de ces personnages au gré d’un récit atypique, entre fractions du journal intime du mari et les points de vue des autres protagonistes, jusqu’à la révélation finale, qui est un pur joyau. On saisit à ce moment-là, avec encore plus d’acuité, pourquoi Georges Simenon a qualifié ce livre de « roman inoubliable ». Ce que Harker va dévoiler est d’une incroyable justesse, faisant jaillir le pus du furoncle marital. Quelques pages, pourtant d’une rare sécheresse stylistique, suffisent à divulguer l’ampleur de la tragédie sous-jacente. Un rebondissement, sans surenchère stérile ni effet de mauvais aloi, que l’on retrouve d’ailleurs dans certains des ouvrages du maître belge.

    Un opus magistral, dont l’efficacité est d’ailleurs inversement proportionnelle aux moyens mis en œuvre. Quelques individus, une intrigue de prime abord fluette, et pourtant, à l’arrivée, un grand moment de littérature noire et humaine. Tout simplement.

    03/05/2020 à 23:35 7

  • American Gothic

    Xavier Mauméjean

    9/10 … ou comment, en pleine période maccarthyste, le patron de la Warner Bros veut racheter les droits d’un recueil de contes, « Ma Mère l’Oie », à Daryl Leyland. Mais afin de s’assurer le succès, il faut d’abord vérifier que ce Leyland ne présente aucun accroc dans sa vie ni dans son passé. On va donc charger Jack Sawyer, un dialoguiste et scénariste de seconde zone, d’enquêter sur l’écrivain.
    Un livre incroyable, franchement atypique, tant dans la forme que dans le fond. Ce n’est pas un récit classique, mais une juxtaposition de textes (rapports, analyses, témoignages, conférences, ou contes extraits du spicilège). C’est également une puissante plongée dans l’univers d’un auteur, ce Daryl Leyland, à la trajectoire brisée. L’orphelinat, les maltraitances à la ferme, l’asile, la guerre, la ville de Chicago (qui restera à jamais si intimement plaquée à l’existence de l’écrivain, à moins que ça ne soit l’inverse), etc. C’est aussi l’occasion de croiser des personnages mémorables, de François Parisot (traducteur de l’ouvrage de Leyland et donc avatar littéraire de Xavier Mauméjean) à Max Van Doren (l’illustrateur du recueil, un pauvre gosse un brin gentillet qui était en réalité un bien piètre dessinateur au sens classique, déboussolé par le succès, et dont les ultimes instants constituent un monument de littérature comme de surprise). C’est aussi une pure épopée de l’Amérique, portée par l’érudition de Xavier Mauméjean, remarquable, et qui aborde tant et tant de thèmes, depuis trois guerres (Première, Seconde et de Corée) à une campagne de publicité pour des bonbons, du maccarthysme à l’essor de la télévision, du film pour enfants au film porno. Un ouvrage fort, très original et dense, où l’on se plaît à s’égarer dans cette ballade littéraire tout en essayant de décortiquer où s’arrête la fiction et où commencent les faits réels, car tout sonne si juste que l’on se méprend à coup sûr entre ce qui a été inventé par l’auteur et ce qu’il a retranscrit. Grandiose, tout simplement.

    03/05/2020 à 23:33

  • Kurosagi - Livraison de cadavres tome 5

    Ôtsuka Eiji, Yamazaki Hôsui

    8/10 Un divertissement dans une maison de retraite, et voilà nos experts du surnaturel entraîné vers un village dont les habitants ont été anéantis, avec une référence au massacre de Nankin : classique mais efficace. Puis des récits avec, respectivement, une momie vengeresse, des cérémonies funéraires, des têtes découvertes congelées et empaquetées dans des capsules de verre dans une grotte : le dernier sort vraiment du lot, avec cette intrigue autour de la cryogénie et d’une escroquerie. Au final, un recueil très réussi.

    02/05/2020 à 08:36

  • Détective Conan Tome 53

    Gosho Aoyama

    6/10 Conan est placé sous les feux de la rampe afin de protéger un tableau, « Vent vert », dont le célèbre cambrioleur Kid a annoncé le futur vol, ce qui se produit… en même temps qu’un assassinat. Une résolution astucieuse et efficace, où un simple fil de pêche va jouer un rôle déterminant. Puis un mot indiquant qu’un professeur a été enlevé par « le mystère aux 200 visages » : la résolution viendra, comme dans quelques autres opus de la série, d’une série de réflexions exploitant la logique mais aussi la langue japonaise, donc trop lointaine pour l’Occidental que je suis pour y être accroché. Un musicien jeté du haut d’un pont : pas beaucoup de suspense, et une intrigue dénouée de manière un peu tirée par les cheveux, je trouve. La dernière enquête demeure inachevée. Encore un beau bouquet d’histoire, même si je le trouve globalement un cran en-dessous de la moyenne.

    02/05/2020 à 08:35 1

  • Starving Anonymous tome 4

    Kazu Inabe, Yuu Kuraishi

    9/10 Un quatrième opus qui commence sur les chapeaux de roues, avec une belle révélation quant à l’origine des monstruosités et du passé du chercheur en génie génétique (notamment avec Yamabiki) et des scènes chirurgicales – au sens propre – qui font froid dans le dos. Un graphisme particulièrement léché et anxiogène, qui distille de beaux moments de frissons. C’est gore au possible (comme lorsque l’un des personnages utilise l’une de ses propres côtes pour poignarder les créatures), et pas mal d’autres aberrations liées à des fusions génétiques. C’est trash et sacrément jouissif, dans le genre.

    02/05/2020 à 08:34

  • Psychometrer Eiji tome 3

    Masashi Asaki, Shin Kibayashi

    7/10 Un graphisme toujours aussi réussi, tandis que cet opus reprend pied sur un plateau de tournage. Notre jeune médium et la belle inspectrice sont toujours à la recherche du terroriste qui se cache sous le pseudonyme de la « Pomme à retardement », ce dernier se dirigeant vers ce qu’il appelle « La nuit de la moisson ». Quelques temps morts agréablement contrariés par une jolie surprise, à savoir le plan secret manigancé par les poses des bombes, assez inattendu. On demeure un peu dans le classique avec cet opus, mais ça continue de bien se lire et de faire passer un agréable moment.

    02/05/2020 à 08:32 1

  • Prison School 004

    Akira Hiramoto

    4/10 On retrouve nos cinq prisonniers, et aussitôt le mélange de scato / érotisme / domination dans cette geôle. Même si le graphisme reste réussi, j’ai eu du mal à accrocher à l’ambiance générale, ainsi qu’à l’intrigue qui m’a semblé croupir plus qu’autre chose (malgré le geste de Chiyo par exemple). L’une des scènes finales, où un épieu finit d’ailleurs dans le fondement de l’un des garçons, a achevé mes rares résolutions à propos de cette série.

    02/05/2020 à 08:31

  • La Boutique

    Chetville, Eric Corbeyran, Bénédicte Gourdon

    6/10 Alexis Carret est chocolatier depuis deux ans dans la boutique de Gérard Perdreaux qui l’emploie, et la qualité de son travail (et de ses innovations, comme des masques africains en chocolat) ravissent les clients. Mais quand il démissionne après le licenciement d’une collègue sourde, il retrouve un poste grâce à un ami qui est manipulé par un gangster notoire en raison de ses dettes. Un premier opus aimable en diable, très plaisant, mais où le côté polar n’émerge qu’à de rares endroits. Pas mal de documentation quant au chocolat et à ses divers traitements, Alexis est bien sympathique même s’il est un peu lisse. Bref, quelque part entre la BD « blanche » (largement majoritaire dans ce tome) et le suspense, voilà de quoi intriguer et donner envie, à l’occasion, de lire la suite.

    02/05/2020 à 08:30

  • Gereksiz tome 1

    Minoru Furuya

    5/10 Tatsumi Ônishi, célibataire endurci, pâtissier, ne vit que pour sa passion : les baumkuchen, des pâtisseries d’origine allemande. Io est aidé de Yûko Kurauchi, son adjoint de vingt-trois ans. Tatsumi a d’ailleurs quarante ans aurjoud’hui, et il avoue à sa collègue qu’il est secrètement amoureux, mais son physique disgracieux ne le porte pas à avouer ses sentiments. Le problème, c’est qu’il semble être le seul à voir cette femme… jusqu’à ce qu’il la touche et que son visage devienne monstrueux. Un manga au graphisme sympa, mais je suis resté totalement hermétique à l’univers de l’auteur. Ce n’est pas vraiment kafkaïen, pas vraiment drôle, pas vraiment plein de sens. En fait, j’ai beaucoup de mal à comprendre les intentions de Minoru Furuya, et peut-être que le tome suivant apportera un éclairage plus précis. Toujours est-il qu’à ce stade du diptyque, je n’ai pas spécialement envie d’en connaître la suite et, paradoxalement, je suis curieux de comprendre le dessein global de l’auteur.

    02/05/2020 à 08:28

  • La Boue et le sang

    Yves H., Hermann

    7/10 Ogden, ville du Colorado, en 1866. Une mère et sa fille, abattues parce que leur époux et père avait dérobé quelques pépites d’or dans la mine de Mullins. Duke, le séhrif adjoint, ne peut pas laisser la situation s’envenimer. Un western que j’ai vraiment aimé, où l’on évite le côté lisse du héros (« Je suis né des ténèbres et je mourrai dans la boue et le sang » dit-il) ainsi que du côté du graphisme (où les planches en teintes plutôt vives alternent avec de bien beaux dégradés sombres, sans couleurs véritables). J’essaierai de me trouver le tome suivant.

    02/05/2020 à 08:25 1

  • Apprenti criminel tome 2

    Gosho Aoyama, Mayuko Kanba

    6/10 … où l’on retrouve la cité de Beika-Chô, vouée au crime organisé, ainsi que ce curieux personnage uniquement croqué dans sa silhouette, Kris Minel (…), qui entame cet opus avec de sérieux problèmes d’argent. Pas mal d’humour d’entrée de jeu, notamment avec une expérience mettant en scène un personnage bien connu de la série des Détective Conan, et de la malice également (notamment dans la parodie des déductions du premier crime) pour cet individu qui se rêve criminel mais n’est qu’au mieux un spectateur, au pire une victime. Mais c’est un tel pastiche des Conan que je pense qu’il faut vraiment être un fan absolu pour vraiment apprécier cet univers si décalé, si burlesque. De mon côté, à part le côté farce, j’ai un peu de mal à accrocher.

    30/04/2020 à 16:06

  • Ichi The Killer tome 5

    Hideo Yamamoto

    8/10 J’ai retrouvé avec plaisir le personnage d’Ichi, tueur à gages si atypique, capable de monstrueuses violences à l’aide de ses pieds et jambes (d’autant qu’il est toujours doté de cette espèce d’armure qui s’achève sur des lames aiguisées) tout en demeurant un être complexe et heurté comme le prouvent ses propensions au lacrymal. Ici, d’entrée de jeu, il massacre trois gangsters à l’appartement 1007. Toujours un sacré cocktail de sang et de sexe (avec des scènes marquantes, comme cette boîte remplie de doigts tranchés, de la part des membres du Kakiharagumi), et l’arrivée de ces deux tarés (doux euphémismes) que sont ces jumeaux qui doivent servir à attirer Ichi, mais dont les derniers instants les mettant en scène (scabreux) font ressortir le fait qu’ils ne sont pas que de simples proies. Encore une fois, c’est très violent et porté sur le sexe, donc hautement inconvenant, et c’est la raison pour laquelle ça m’a plu et ça continue de me plaire.

    30/04/2020 à 16:05

  • Billion Dogs tome 1

    Muneyuki Kaneshiro, Naoki Serizawa

    8/10 Ichiru Mizunuma est un lycéen, également président de l’association des élèves, plein de ferveur et engagé contre la corruption, dans la ville d’Ichimatsu, tellement engagé qu’il vient de se faire poignarder. Son père n’est autre que le maire d’Ichimatsu, un corrompu de première. Égocentré et sensible à l’image qu’il renvoie, Ichiru ne supporte plus les collusions et manigances de son père, et va faire appel à un autre lycéen, Kyôsuke, pour l’aider… ce même adolescent qui vient de le poignarder. « Deux chiens enragés » prêts à se partager un énigmatique butin de trois milliards de yens. Un graphisme très réussi, qui saisit dès les premières pages, une histoire qui ménage de bons rebondissements (cf. la rixe entre nos deux lycéens), et commence à exploiter le plan qu’ils comptent mettre en place, notamment en rapport avec les yakuzas et la famille Taketori. Les dernières pages mettent en place un sacré suspense quant à la nature du/des objets pouvant coûter ces fameux trois milliards de yens (l’histoire des armures et des figurines). Voilà une série qui commence sur les chapeaux de roues et me plaît déjà beaucoup !

    30/04/2020 à 16:05

  • Vacances sur la route

    Thierry Dubois

    6/10 Une BD agréable, imprégnée de nostalgie, présentant grâce à diverses saynètes (presque des sketchs) l’ambiance liée à la mythique Nationale 7, et entrecoupée d’articles et photos de l’époque sur un sujet donné. Même si je connais bien cette route, du fait de mon âge je n’ai pas été particulièrement sensible à la (tout à fait légitime) sympathie pour cet axe routier. A mon avis, il faut l’avoir empruntée souvent lors de son âge d’or et/ou apprécier les voitures de l’époque pour complètement adhérer.

    30/04/2020 à 16:04

  • RIP Ric

    Simon Van Liemt, Zidrou

    7/10 Parce qu’il lui voue une haine sans pareil, Philippe Manière alias Philippe Volcan, également connu sous le surnom du « Caméléon », qui a poussé le vice jusqu’à se faire opérer pour lui ressembler physiquement, attend patiemment que Ric Hochet ne rentre dans son appartement… puis l’abat. Il va alors prendre sa place. Moi qui ne connais malheureusement cette série que de (re)nom (je suis du coup resté insensible aux rappels en bas de page quant aux références à de précédentes aventures), je serais bien mal placé pour donner un avis à propos de ces nouvelles aventures dans le contexte global. Néanmoins, j’ai apprécié l’entame, vraiment originale, les dessins, et l’entrain global de cette BD. De l’humour (la course-poursuite en sous-vêtements dans le centre commercial), de l’ironie également (« Pourquoi pas Bill Boquet ? »), et une histoire de substitution qui se suit de bout en bout avec plaisir. J’essaierai, à l’occasion, de lire d’autres opus de cette série.

    30/04/2020 à 16:03 2

  • Olena

    Christophe Alliel, Aurélien Ducoudray

    7/10 Une BD qui a un cadre et un sujet originaux, voilà de quoi me plaire. Un graphisme agréable et un traitement intéressant avec quelques scènes inattendues (la séquestration chez le néonazi et sa famille), pour un « héros », Bogdan, qui va prendre une envergure toute particulière, et bien à son corps défendant, lors de ces émeutes. Un opus qui s’achève en pleine action et qui donne vraiment envie d’en connaître la suite.

    30/04/2020 à 16:02 1

  • Moon River

    André Taymans

    7/10 Frank White, ancien astronaute, décide de s’en aller de chez lui. C’est aussitôt le branle-bas de combat chez Kristal Corporation qui avait signé un contrat avec lui pour redorer son blason et devait sou peu signer avec une firme japonaise. L’entreprise engage alors Caroline Baldwin pour lui remettre la main dessus. Une héroïne dotée d’un sacré tempérament, à la sexualité libre et n’hésitant pas à heurter la gent masculine. L’intrigue est agréable, misant plus sur l’émotion (assez poignante, d’ailleurs) que sur les véritables ficelles policières (faibles à mes yeux, presque téléphonées, avec des raccourcis nombreux).

    29/04/2020 à 14:32

  • Mille Miglia

    Michel Constant, Denis Lapière

    7/10 Février 1956, dans les alentours de Brescia, en Italie. Mauro Caldi, garagiste et pilote, est abordé par un inconnu qui lui demande de convoyer la maîtresse d’un industriel, Don Rossellini. Mais la jeune femme est abattue et Mauro blessé. Mais ce n’était qu’une machination orchestrée pour un dénommé Papone pour nuire à Don Rossellini. Ce dernier demande alors à Mauro de se grimer et prendre sa place dans une course automobile pendant qu’il ira se venger du responsable de la mort de sa maîtresse. Des traits légers mais efficaces, avec juste ce qu’il faut de caractère désuet pour coller à l’époque et au ton de la BD. Mauro est tout sauf un véritable « héros » (très bon au volant, mais pas particulièrement costaud ni courageux, il est simplement très fort à bord d’une voiture de course). Un scénario simple et qui m’a d’autant plus séduit qu’il est volontairement simple, c’est-à-dire sans effet facile, sans bouffonnerie, sans artifice. Rien d’extraordinaire selon moi, mais amplement de quoi se distraire.

    29/04/2020 à 14:32

  • L'infini tome 1, La citadelle du vide

    Chuck Austen, Matt Cossin

    7/10 Parce que son connecteur universel est endommagé, un ex-flic, Fontine, a bien du mal à s’insérer dans la vie quotidienne que lui impose cette société futuriste. Il a d’ailleurs à peine le temps d’engueuler un commerçant en ligne que deux hommes armés tenant en joue un gamin défoncent le mur de son appartement, par erreur. La suite de cette BD, je l’ai trouvée assez efficace. Esthétiquement, c’est prenant, très coloré, presque trop sucré, et c’est assez jouissif de se laisser emporter dans ce futur, sur cette « sphère de Dyson » (cela m’a également permis d’apprendre ce que c’était), avec de nombreuses références cinématographiques (au « Blade Runner » relevé par Hoel, j’ajoute volontiers « Total Recall » et « Le Cinquième Elément »). Pas mal de scènes d’action (par exemple, avec le gros exosquelette) et d’humour (quelques réparties qui font mouche), et une situation finale suspendue (c’est le cas de le dire) qui donne bien envie de connaître la suite.

    29/04/2020 à 14:31 1

  • Kilomètre 666

    Mathieu Masmondet, Zhang Xiaoyu

    8/10 Une BD qui commence par un assaut sur l’île de Porquerolles puis donne à voir, trois mois plus tard, à 666 kilomètres de Paris, toujours dans le Sud de la France, dans un décor postapocalyptique. Hélène est secourue par un mastard mutique, Mo, quand débarque un dénommé Jin. Persuadée que sa sœur est encore en vie – les femmes semblent toutes emmenées du côté de Paris, Hélène décide de s’y rendre. Des dessins particulièrement léchés et agréables pour un scénario plutôt classique (du genre fin du monde, sans que l’on sache vraiment pourquoi), mais ce qui l’a emporté, c’est cet impact esthétique. Des personnages cabossés (Hélène qui a vécu mille horreurs, Mo énigmatique) sans compter les autres individus, notamment ce gourou pénétré de religion. Un cliffhanger à la fin de ce tome qui donne aussitôt envie de se ruer sur l’opus suivant.

    29/04/2020 à 14:30