El Marco Modérateur

3218 votes

  • Quatre bêtes en une

    Edgar Allan Poe

    6/10 Une histoire très étrange, presque baroque, où il est question du roi Antiochus Epiphanes, dont deux observateurs aux sensibilités bien différentes scrutent le règne durant, au final, un court instant. Un entrelacs de moments durs (à propos du massacre des Juifs), cocasses (les instants avec les animaux), socialement féroces (quand il est question de la « populace ») ou acides quant au peu de loyauté des suivants du monarque. J’ai eu un peu de mal à rentrer dans ce récit, et tout autant à le suivre, peut-être parce que je n’étais pas préparé à cette satire où se mêlent éléments historiques et éléments fantasmés, et je tâcherai de la relire, dans quelques mois ou années, après qu’elle aura un peu reposé dans mon esprit.

    09/06/2020 à 18:01

  • La Maladie de Chooz

    Michael Maltravers

    6/10 … ou comment Merry Pontus en vient à enquêter sur une bande de fêlés terroristes, regroupés sous la bannière d’un gang ultra politisé baptisé « La Tendance », qui a décidé de secouer le monde en répandant des radiations et créer le chaos. C’est mon premier ouvrage de Michael Maltravers, et ça sera peut-être le dernier. Je ne suis pas trop fan des romans d’espionnage, mais j’ai tenté l’expérience une fois de plus, histoire de vérifier. Le style est très agréable, joliment tourné, avec pléthore de formulations gentiment fleuries et surannées, mais j’ai trouvé que l’ensemble manquait un peu de corps, voire d’âme. Si l’on excepte les ultimes pages qui savent se montrer poignantes, la globalité me paraît assez désincarnée, sans grande profondeur, et même les scènes d’action (par exemple avec les sous-marins) m’ont laissé assez froid. Bref, ça ne me laissera certainement pas un souvenir durable ni ne m’a emballé, mais c’est probablement en grande partie parce que je ne suis que moyennement fan du genre.

    07/06/2020 à 18:13 2

  • Philosophie de l'ameublement

    Edgar Allan Poe

    3/10 Une nouvelle très courte qui est davantage un essai sur la façon d’aménager son intérieur, avec diverses considérations. Commençant par exposer les goûts de divers peuples (hormis les Anglais, les Européens sont bien ridiculisés…), l’auteur évoque ce qui construit un intérieur de goût, avec l’harmonie, l’éclat, l’intérêt du tapis (si si), les rideaux, le verre, les tissus, etc. Bref, à moins d’être fan absolu d’Edgar Allan Poe au point de le suivre dans tous ses textes, indépendamment de l’évidente qualité d’écriture de ce récit, je pense sincèrement que celui-ci ne présente qu’un intérêt très modéré, voire n’en présente aucun.

    07/06/2020 à 18:03 1

  • Mellonta Tauta

    Edgar Allan Poe

    3/10 Une nouvelle assez déstabilisante, où le narrateur, voyageant dans un immense ballon, décide d’écrire une série de courriers à un « ami », et qui commence avec les phrases suivantes : « Il faut aujourd’hui, mon cher ami, que vous subissiez, pour vos péchés, le supplice d’un long bavardage. Je vous déclare nettement que je vais vous punir de toutes vos impertinences, en me faisant aussi ennuyeux, aussi décousu, aussi incohérent, aussi insupportable que possible ». Effectivement, à ce niveau-là, c’est du sans-faute. Une série de lettres sans queue ni tête, abordant des sujets aussi variés que l’astronomie, la science, les matériaux du ballon, etc. C’est même tellement émietté que c’est impossible à résumer ou à retranscrire. Son seul intérêt réside dans la vision d’Edgar Allan Poe du futur (plusieurs références à ce prochain et éventuel, comme ces bateaux électriques, ces ballons de transport par centaines dans le ciel, le fait que le train du Canada remonte à 900 ans, le séisme ayant eu lieu en 2050, etc.). Mais à part ça, je suis sincèrement désolé d’écrire ça, mais rarement préambule d’un auteur n’aura été aussi vrai : c’est effectivement « le supplice d’un long bavardage ».

    07/06/2020 à 18:01 1

  • L'Homme des foules

    Edgar Allan Poe

    6/10 A Londres, le narrateur prend plaisir à observer la foule – ou plus exactement les foules, puisqu’il se plaît à classer les individus dans des catégories bien distinctes, jusqu’à ce qu’un « vieux homme », entre soixante-cinq et soixante-dix ans, attire son attention, et il se décide à le suivre. Il en tirera une étrange morale quant à cet être, de prime abord anodin, et finalement très atypique. Une nouvelle sans humour ni fantastique, certes intrigante, mais au début assez longuette (même si c’est brillamment écrit, il faut en attendre la moitié presque exactement pour voir arriver ce monsieur que le conteur va pister), et la chute, particulière, pourra sembler déroutante, voire décevoir.

    07/06/2020 à 17:59 1

  • Bérénice

    Edgar Allan Poe

    8/10 Le narrateur, Egaeus, nous narre son amour avec sa cousine, Bérénice, qui biffe leurs divergences : lui est physiquement fragile et rêveur, elle enjouée et rayonnante. Puis il en vient à devenir monomaniaque, obsédé jusqu’à la névrose pour les objets qui agrippent sans fin son attention, et Bérénice subit des crises d’épilepsie dégénérant en catalepsies, devenant squelettique. Leur curieuse relation va se poursuivre, même par-delà la mort. Une nouvelle très intéressante – même si certains passages, notamment vers la moitié du texte – m’ont semblé un peu redondantes et recyclant des réflexions un peu inutiles, mais la suite m’a emballé. Et puis, il y a ce final, gothique et morbide en diable, avec une pointe de « Horla » et de fétichisme, férocement décrit, et qui me marquera certainement très longtemps.

    07/06/2020 à 17:56 1

  • Éléonora

    Edgar Allan Poe

    7/10 … ou les amours enfiévrées du narrateur avec sa cousine, Eléonora, jusqu’à ce que cette dernière, ayant ébloui tout l’univers de son amant ainsi que le décor de leur maison, ne vienne à mourir. Au comble du désespoir, avant qu’elle ne meure, il lui fait la promesse de lui rester fidèle… jusqu’à ce qu’il tombe amoureux d’Ermengarde. Une bien belle nouvelle, magnifiquement écrite, mais dont la fin m’a, au départ, un peu déçu : je ne savais pas qu’en dire, peut-être m’attendais-je à autre chose, éventuellement plus fidèle à l’esprit noir d’Edgar Allan Poe. Mais à la réflexion, la conclusion est probablement la meilleure qui soit au vu du texte, de son écriture et de son alignement littéraire.

    07/06/2020 à 17:55 1

  • Le Chat noir

    Edgar Allan Poe

    9/10 Une nouvelle où un homme, le narrateur, en vient à énucléer son chat puis à le tuer, avant que le meurtre de son épouse, de colère, ne vienne à lui faire commettre une erreur supplémentaire, et fatale. Un récit brillantissime, de ceux qui s’imposent naturellement comme des jalons de la littérature noire (l’aspect fantastique me paraît un peu en retrait malgré quelques éléments concernant le félidé), avec une chute implacable, qui marque durablement les esprits et a inspiré moult récits. Une madeleine de Proust pour moi tout autant qu’une borne sur les chemins de la littérature.

    07/06/2020 à 17:53 2

  • Le Défenseur

    John Fairfax

    8/10 William Benson n’est pas un avocat comme les autres. Après avoir purgé une peine de prison pour meurtre, il dirige à présent son propre cabinet à Londres. Détesté de tous en raison de ce passif judiciaire, son cas est même suivi de près par le Ministre de la Justice. Secondé par Tess de Vere, il doit défendre Brent Stainsby, accusé d’avoir pendu son ex-compagne, Diane, que l’on a retrouvée avec une orange sanguine dans la bouche. Stainsby a tellement accumulé les mensonges qu’il en est presque condamné d’avance. Mais il se pourrait que l’affaire soit bien plus complexe…

    Après Reconnu coupable, voici le deuxième opus de la série consacrée à Benson et de Vere. Poursuivant son exhumation du passé de Benson, John Fairfax nous livre dans le même temps un roman policier de très haute tenue. Ancien avocat lui-même, l’auteur maîtrise parfaitement les rouages du système judiciaire anglais, les protocoles des procès, les techniques employés par les magistrats, et tous ces petits éléments qui, accolés, concourent à bâtir un ensemble cohérent et diablement crédible. On se plaît ainsi à (re)découvrir William Benson, hanté par la mort de Paul Harbeton, suivi par un psychiatre, ayant un frère handicapé, vivant dans une péniche, et luttant du point de vue financier pour ne pas perdre à la fois son cabinet et la péniche où il vit. Parallèlement, l’affaire dite de « l’orange sanguine » est très prenante, puisqu’au-delà des apparences, tout y est bien plus nuancé et dédaléen que prévu. La personnalité de Benson et celle de la victime offriront de nombreux rebondissements, tandis que de leurs passés respectifs jailliront tantôt des incertitudes, tantôt des vérités inattendues. Il y sera question d’amours éconduites, de personnalités fragiles et brisées, de trafics humains… et d’un enfant capable de faire rebattre les cartes d’un procès. Un opus dense et riche de bout en bout, se concluant sur une future affaire dite de « Limehouse »

    Un ouvrage très bien documenté et construit, et doublé d’une intrigue de premier ordre. On a d’ailleurs hâte que le troisième opus de cette série, Forced Confessions, soit traduit en français.

    25/05/2020 à 17:50 1

  • Lazy Bird

    Andrée A. Michaud

    9/10 Bob Richard, animateur de radio, solitaire et albinos, accepte, presque sur un coup de tête, de déménager à Solitary Mountain, dans le Vermont, pour tenir une émission sur WZCZ. Il devient rapidement la proie d’une mystérieuse voix de femme qui se fait de plus en plus envahissante. Qui est-elle et que veut-elle ? Un oppressant sentiment de paranoïa envahit progressivement Bob, à mesure que les menaces se font de plus en plus inquiétantes.

    Andrée A. Michaud, à qui l’on doit également Bondrée et Rivière tremblante, revenait en 2009 avec ce pur bijou de noirceur. Le pitch est largement inspiré du film de et avec Clint Eastwood, Un Frisson dans la nuit, et ce n’est d’ailleurs pas le seul des clins d’œil que se permet l’écrivaine. De nombreuses références cinématographiques, littéraires et musicales ponctuent ce roman, et c’est un régal de les découvrir au gré du récit. Le texte, écrit en grande partie à la première personne, permet une incursion remarquable dans la psyché de Bob Richard, et l’on plonge dans son esprit torturé, dépressif et errant. L’écriture est absolument remarquable, poétique et magnifiquement tournée, au point que l’on en vient, à de multiples reprises, à relire certains passages tant la langue – empruntant parfois d’agréables québécismes – est admirable. Certains moments sont d’ailleurs de purs moments de grâce, comme les descriptions des animaux albinos qui ont accompagné l’enfance de Bob, le sort tragique de ses deux parents, ses amitiés si profondes et particulières avec Lucy-Ann qu’il a surnommée « Lazy Bird » ou avec Charlie, qu’il qualifie de « The Wild » et dont le sort ne pourra qu’émouvoir. Dans le même temps, l’intrigue est dense et riche, tandis que les cercles concentriques de cette impénétrable auditrice de la nuit autour de notre animateur sont de plus en plus rapprochés : des messages, un frigo qu’elle remplit, un chien qu’elle s’en va écraser, jusqu’aux premiers cadavres. Un scénario brillant et pénétrant de noirceur, que certaines longueurs ne viennent pourtant pas affadir. Puis arrive le dernier chapitre, intitulé Play Misty for Me, qui est un modèle du genre : la révélation ultime, forte et assourdissante, que certains auront peut-être vu venir, et qui rebat intégralement les cartes de ce roman noir si brillamment construit.

    Une ode à la littérature noire, aussi désespérée qu’exceptionnellement humaine, et qui se montre exemplaire, à plus d’un titre. Indéniablement, férocement, intrinsèquement, une pépite.

    25/05/2020 à 17:42 5

  • La Danseuse du Gai-Moulin

    Georges Simenon

    8/10 … ou comment deux jeunes adultes un peu désœuvrés, Chabot et Delfosse, en viennent à se laisser enfermer dans une boîte de nuit liégeoise, le « Gai-Moulin », afin de pouvoir en subtiliser la caisse en toute discrétion, mais tombent sur un os, en la personne – froide – du cadavre d’un dénommé Ephraïm Graphopoulos. Un roman de la série consacrée au commissaire Maigret et datant de 1931, mais qui n’a strictement rien perdu de son charme. En effet, L’immense Georges Simenon continue avec sa plume sèche – qui n’empêche nullement un large éventail de subtilités et de vitriol – et met en scène notre limier parisien. Cependant, il y a plusieurs éléments qui marqueront ici les fans de la série, notamment le fait que notre excellent commissaire n’apparaît « officiellement » qu’à la page 108 d’un ouvrage qui n’en compte que 188, c’est-à-dire bien tard. Un bel exemple de la malice dont il est capable. Ses capacités de déduction s’illustrent également dans les septième et neuvième chapitres, avec une remarquable série de réflexions de sa part, mettant nettement en avant la qualité de ses « petites cellules grises », sans compter pas mal d’autres initiatives de sa part, plus exactement des manigances dont une incursion inattendue en prison et un coup de pistolet surprenant. Et même si quelques éléments de la résolution finale me semblent un peu tirés par les cheveux – c’est surtout leur superposition qui paraît un peu invraisemblable –, cet opus est vraiment très bon, offrant notamment à voir des éléments originaux dans la manière d’opérer chez Maigret. Un roman presque nonagénaire de très grande qualité.

    24/05/2020 à 18:08 3

  • L'étrange mort de M. Bertin

    Lincoln Child, Douglas Preston

    8/10 Une très agréable nouvelle (en plus d’être gratuite, merci aux Editions de l’Archipel !). Quelques dizaines de pages joliment tournées, permettant de renouer avec l’univers des sieurs Preston et Child. Pas mal de mystères, depuis la découverte de ce faire-part jusqu’aux souterrains de La Nouvelle-Orléans, en passant par une plongée dans le passé des Pendergast et, bien évidemment, le plaisir de retrouver notre agent si spécial du FBI (la scène, pourtant courte, dans le funérarium, est exquise). La chute pourra peut-être sembler un peu « facile », mais pour les fans de la série, c’est un pur bonbon. Vite, vivement la parution de « Rivière maudite » !

    24/05/2020 à 18:05 3

  • Ushijima, l'usurier de l'ombre tome 2

    Shôhei Manabe

    6/10 L’opus commence avec trois ados qui « empruntent » un scooter avant de se rendre compte qu’il appartient à quelqu’un de peu fréquentable. Pour rembourser un service rendu par Ushijima, ils vont se mettre à travailler pour lui. Ils mettent alors le doigt dans un engrenage bien dégueulasse, comme lorsque l’un d’entre eux est sommé de prendre des photos d’une femme nue… qui n’est autre que sa propre mère. D’habiles jeux de pouvoir, de manigances et d’allégeances trahies pour un univers toujours aussi sordide. Même si j’ai aimé retrouver cette série, j’ai trouvé que l’intrigue patinait un peu, ou alors est-ce parce qu’une partie de l’effet de surprise s’est évaporé.

    24/05/2020 à 18:05 1

  • Yama

    Sylviane Corgiat, Laura Zuccheri

    7/10 Comme tombée du soleil à la façon d’un astéroïde, une épée s’abat près d’un village et fend une roche blanche qualifiée de sacrée. Sous la coupe d’un seigneur appelé Orland, Yama, une petite fille, voit sa mère offerte à ce suzerain et, de colère, s’enfuit dans la forêt… et tombe sur une bête étrange, premier jalon d’une série de péripéties. Une bande dessinée aux traits particulièrement agréables et clairs, pour une histoire tout aussi réussie, qui panache des concepts déjà anciens (l’épée sacrée façon Excalibur, une quête en fusionnant les messages des diverses armes, la lutte contre un despote, etc.), mais de manière fort plaisante et graphiquement soignée, débouchant sur une planche qui constitue assurément une charnière vers l’opus suivant.

    24/05/2020 à 18:04 1

  • La Tour fantôme tome 1

    Tarô Nogizaka

    7/10 Le 23 juin 1952, une femme est assassinée par sa fille adoptive sur les aiguilles d’une immense horloge. Kobe, 1954. Amano Taïchi n’a rien pour remplir sa blafarde existence, jusqu’à ce qu’il vienne croiser la route de Tetsuo Sawamura, et la rumeur voulant que cette horloge maudite soit en réalité un coffre-fort, gardant le trésor d’Ihei Echigoya. Un scénario intéressant et original, des dessins estimables (notamment lors de la visite de Magumi dans la tour et sa rencontre anxiogène), quelques éléments inattendus, et suffisamment de suspense pour se laisser emporter d’un bout à l’autre de ce manga. J’ai vraiment bien aimé.

    24/05/2020 à 18:03 1

  • Le Portrait ovale

    Edgar Allan Poe

    9/10 Un homme, mal en point, et son domestique Pedro forcent un château situé dans les Apennins. L’homme tombe en pâmoison pour le portrait d’une jeune femme et finit par comprendre, dans un ouvrage, la folie de cet ouvrage ainsi que celle du peintre qui l’a exécuté. Une nouvelle excellente, remarquablement écrite, où la démence, la vie, l’ardeur du travail et la mort en viennent à se chevaucher, jusqu’à la chute, très symbolique, et qui rappellera un autre célèbre roman écrit environ cinquante ans plus tard.

    24/05/2020 à 18:02 2

  • Le soleil se couche parfois à Montpellier

    Antoine Chainas

    5/10 … ou quelqu’un volontairement dénommé « Monsieur Z », soixantenaire, déambule dans une ville de Montpellier torréfiée par la canicule de l’été. M. Z n’est plus tueur à gages (aux ordres d’un obscur service politique) depuis novembre 1979, où il a décidé de rendre son tablier après une ultime mission menée avec Anna, son acolyte. Il a alors rejoint Solange et fondé une famille. Mais, près de quarante ans plus tard, il tombe sur Anna. Est-il seulement là pour superviser le remplacement d’un arbre ? Une histoire assez étrange, volontairement saccadée à son départ, et où s’entremêlent ensuite amour, nostalgie, engagements politiques, militantismes passés et poids des ans. Une nouvelle joliment servie par les mots d’Antoine Chainas et les dessins d’Anthony Pastor, mais à laquelle il manque, selon moi d’une véritable colonne vertébrale : on s’égare dans les descriptions de la ville et dans le passé (diverses époques), et au final, l’intrigue se révèle assez rachitique et ne me marquera probablement pas longtemps.

    24/05/2020 à 18:01 1

  • Panique au zoo

    Frédéric Bagères, Marie Voyelle

    5/10 Dans un immense zoo, des graffitis se mettent à être tagués tandis que des hybridations étranges se produisent depuis plusieurs mois sur les animaux. Les pensionnaires du zoo, doués de la parole (et parlant la même langue), finissent par engager deux détectives privés (de l’agence « Lux Fuit), Poulpe et Castor Burma. Des dessins très colorés, pas mal d’humour (notamment dans les dialogues et les bestiaux hybridés, ce qui donne des cocktails détonants, même si certaines blagues deviennent lourdingues à force d’être scatologiques), des clins d’œil (« Le Livre de la jungle », « Fight Club »), et un dénouement intéressant, mais l’ensemble m’a paru beaucoup trop long et délayé pour une BD (quand même 190 pages). Bref, selon moi, ça aurait mérité d’être resserré et plus tendu.

    24/05/2020 à 18:00 1

  • Sâti

    Edith, Yann

    6/10 Londres, en mai 1887. Basil et Victoria, deux jeunes orphelins, survivent tant bien que mal en vendant des rats attrapés grâce à leur chien, Cromwell. Lorsqu’ils découvrent une petite fille hindoue sous les docks, ils ignorent encore qu’ils vont ainsi faire la connaissance du docteur Watson. Une BD agréable à lire, mettant surtout en exergue la pauvreté des milieux populaires londoniens du XIXe siècle, les emplois confiés aux gamins de l’époque, et, sans trop rien dévoiler, la condition féminine dans un autre pays. En revanche, je ne suis pas fan du graphisme (parfois un peu « grossier » à mes yeux) et, un détail, de la police d’écriture des phylactères, très particulière et parfois peu lisible.

    24/05/2020 à 17:59 1

  • Lionnerie

    Edgar Allan Poe

    6/10 Une bien curieuse histoire que celle de cet enfant qui, né muni d’un grand nez, décide d’en faire à la fois sa fierté et sa force. Il ira jusqu’à rallier à lui d’autres personnes des hautes sphères, mais son ardeur et sa véhémence finiront par lui retomber sur le nez. De l’humour, c’est certain, mais pas mal de répétitions (plus exactement, des paroles redondantes, notamment lors du festin), mais l’épilogue, presque une morale, rachète un peu à mes yeux l’ensemble.

    24/05/2020 à 17:58 1