Monopolille

  1. Relations compromettantes

    Alors qu’elle fait son footing, l’avocate Corinne Sorel est tuée par un véhicule qui prend aussitôt la fuite. Il apparaît que la victime était la maîtresse du policier Delghien. Ce dernier demande alors en toute discrétion à Olivier Béjot, un autre flic, d’enquêter pour comprendre le fin mot de cette sordide histoire.

    Il s’agit du quatrième ouvrage de la série consacrée à Olivier Béjot. Comme d’habitude chez Philippe Declerck, on retrouve ce goût si délectable pour croquer les personnages, depuis leurs petits vices jusqu’à leurs grandes qualités humaines, en passant par cette multitude de faits et gestes en apparence insignifiants qui les rendent si véridiques. Ainsi, de la situation personnelle de Béjot à celles de ses coéquipiers, tout est fait pour que ces individus soient immédiatement crédibles. Depuis la traque au tueur en série dans L’Ecorcheur des Flandres, la chasse au pédophile du Réseau Flandres et les milieux racistes de Triple meurtre à Hazebrouck, Philippe Declerck sait multiplier les terrains littéraires, et le lecteur le suit avec un entrain préservé. Ici, de fausses pistes en manipulations, d’embrouilles politiques en malversations immobilières, la tension est savamment préservée au gré d’une enquête minutieuse. Pas d’effets faciles, de chevauchées pétaradantes, de scènes calculées : l’ensemble du récit est intelligible et plausible. La fin, quoiqu’un peu abrupte, laisse l’intrigue en partie irrésolue, mais gageons qu’Occupons-nous des vivants saura y apporter les ultimes réponses.

    Philippe Declerck, en bon artisan de la prose, continue de nous réjouir de ses textes simples et efficaces, en lorgnant cette fois-ci plus du côté du roman noir que de celui à suspense. Il est décidément l’un de ces écrivains discrets et talentueux dont chacun des ouvrages constitue un rendez-vous que l’on s’en voudrait de rater.

    /5