Le projet Morgenstern

  1. Le patient 302

    Seconde Guerre mondiale. Un enfant autour duquel se concentrent bien des attentions de dignitaires nazis. Un adolescent qui se démarque des autres par des capacités extraordinaires au combat et qui va rejoindre un groupe de combattants en Pologne. De nos jours, une paisible ville du New Jersey où, subitement, crépitent des fusillades. Le lien entre ces époques et lieux si différents ? Eytan Morgenstern, un agent du Mossad, convoité par des forces obscures.

    Après Le Projet Bleiberg et Le Projet Shiro, David S. Khara nous offre le dernier tome de sa trilogie gravitant autour de ce mystérieux kidon qu’est Eytan. D’entrée de jeu, le ton est donné, et à aucun moment le reste de l’ouvrage ne s’y soustraira : ça sera explosif. Pièges, scènes de combat, entourloupes entre services secrets, l’action ne manque guère dans ce roman dont les pages défilent à toute allure. L’alternance entre les pays et les époques crée également une remarquable dynamique, avant que tous ces éléments d’un même puzzle finissent enfin par s’imbriquer. L’écrivain ne se départit pas non plus d’un humour jubilatoire, particulièrement dans les réparties au cours desquelles Eytan, en pince-sans-rire, fait des étincelles. Sur le canevas pourtant usé des récits traitant des expérimentations nazies, des manœuvres de groupes paramilitaires et autres arcanes politiques, David S. Khara, sans pour autant révolutionner le genre – il n’est d’ailleurs pas certain que cela ait jamais fait partie de son ambition, parvient à livrer un récit sacrément tonique et prenant, sachant conclure sa série avec panache et répondre aux principales interrogations posées tout au long de ces trois livres.

    David S. Khara a su animer cet opus énergique d’une excellente rythmique où se mêlent action, suspense et humour. Sans quêter une quelconque originalité, il se rattrape amplement avec une efficacité toute hollywoodienne qui ne faiblit jamais.

    /5