Les Coeurs déchiquetés

  1. Êtres en souffrance dans le Médoc

    Pierre Vilar, commandant de la police bordelaise, a vu sa vie imploser le jour où son fils n’est pas rentré de l’école. Dès lors, Vilar n’a eu qu’une seule obsession, retrouver Pablo coûte que coûte, dusse-t-il perdre la mère de son enfant au passage.
    Non loin de là, Victor, treize ans, rentre du collège et retrouve sa mère assassinée. Débute alors pour lui une période douloureuse entre foyer et famille d’accueil.
    L’enquête sur le meurtre de cette femme, c’est Vilar qui en est chargé, et les choses se gâtent lorsque le policier commence à recevoir des menaces téléphoniques…

    L’auteur du multiprimé L'homme aux lèvres de saphir n’avait rien publié depuis 2006 et Tango Parano. Autant dire que ce nouveau roman d’Hervé Le Corre était attendu et le moins qu’on puisse dire est qu’il ne déçoit pas.
    Les principaux protagonistes de ce roman sont sans surprise des personnes en proie aux plus terribles souffrances intérieures. Enfants détruits par la vie, femmes seules ayant connu l’enfer, et jusqu’au personnage principal, le commissaire Vilar, ces cœurs déchiquetés sont rendus avec une grande humanité par la plume de l’auteur. Et malgré la grande noirceur de ces vies, l’espoir semble encore avoir droit de cité, celui qui fait survivre, à défaut de faire vivre.
    Par ailleurs, les descriptions de Bordeaux et du Médoc sont très réussies – Le Corre est bordelais, ça aide – et le travail sur les dialogues, particulièrement entre policiers, est appréciable.
    Hormis quelques rebondissements assez prévisibles, il n’y a pour ainsi dire rien à reprocher à ce roman de grande qualité littéraire – l’auteur est aussi professeur de lettres.

    Hervé Le Corre confirme avec Les cœurs déchiquetés, polar très réussi aux frontières du roman noir et du thriller, sa place dans le haut du panier du polar français.

    /5