La Malédiction du gitan

(The Gypsy's Curse)

6 votes

  • 7/10 Un bon roman, atypique, doté de personnages plus footraques les uns que les autres. La lecture est agréable et le style de l'auteur unique. Pour autant, et même si j'ai plutôt bien aimé, je ne suis pas sûr d'en garder un souvenir impérissable. Une bonne découverte néanmoins d'un auteur à l'univers original.

    07/12/2020 à 23:34 ericdesh (932 votes, 7.4/10 de moyenne) 6

  • 8/10 Marvin Molar n’est pas un homme que l’on oublie de sitôt. Hercule de foire au physique improbable, jeune et gagnant sa vie grâce aux exhibitions qu’il réalise avec son physique atypique, il est entouré d’autres personnages improbables. Une existence curieuse, sans véritablement penser au lendemain. Mais il se peut que la belle et désirable Hester ne catapulte Marvin dans le mur… et le meurtre.

    Harry Crews est un des écrivains américains les plus inclassables qui soient, à moins qu’il ne soit tout simplement le plus original, tout bonnement. Auteur d’ouvrages proches du polar (Le Chanteur de gospel ou La Foire aux serpents), mettant en scène des individus complètement abracadabrants (Le Roi du K.O.), vilipendant le consumérisme (Car), ou avec son lot de losers malheureux (Des Savons pour la vie), il s’est toujours intéressé à la face cachée de l’Amérique, avec ses antihéros, ses individus ambivalents, ses délicieux fêlés et ses freaks. Marvin Molar est né muet puis a également perdu l’ouïe, avec deux petites jambes ridicules de quelques centimètres, ne pesant qu’une quarantaine de kilos, et a poussé de la fonte comme un forcené jusqu’à obtenir des tours de biceps d’une cinquantaine de centimètres pour compenser ses handicaps. Il est entouré de Leroy, un brave boxeur qui est persuadé d’être un excellent sportif, Pete, un Noir qui a pris trop de coups sur le coin de la figure, et Al, son père adoptif, dont le physique de colosse a été massacré suite à une performance où il s’est fait rouler – volontairement – dessus par un véhicule. Un groupe homogène en raison de ses infirmités et errements, et hétérogène au vu de ce qu’ils attendent de la vie. Mais c’est la belle Hester, avec ses jambes et ses seins à se damner – même si Marvin, son fan numéro un, est le premier à reconnaître que son visage est beaucoup plus banal – qui va venir mettre le feu aux poudres, en raison de ses liaisons. Une écriture complètement folle, foutraque, presque hallucinée, où l’argot est la langue première. Des protagonistes extravagants qui se rencontrent, s’accolent, s’accrochent, se télescopent. Et des désirs également. Du sexe. Du muscle. De la testostérone. Des appétences criminelles et des jalousies. Les dernières pages constituent le feu d’artifice de ce roman détonnant, où explose la violence. Comme une évidence. Comme une nécessité. Comme un trop-plein que l’on vide après près de deux cents soixante pages d’appétits insatisfaits, de destinées contrariées, de vies stériles.

    Un opus aussi insolite que ne l’a été son auteur, sublime porte-parole des sans-voix, portraitiste des visages méconnus ou volontairement mis de côté. Ce livre ne plaira certainement pas à tout le monde, mais pour ceux qui apprécient les ouvrages qui cherchent moins à séduire qu’à frapper les esprits de manière durable, voilà une lecture qui en devient indispensable.

    05/03/2020 à 09:41 El Marco (3218 votes, 7.2/10 de moyenne) 6

  • 8/10 Des personnages atypiques, une histoire pas mauvaise et un style de narration très entrainant. Je ne regrette pas d'avoir retenté Harry Crews.

    09/02/2018 à 11:18 Grolandrouge (1484 votes, 6.6/10 de moyenne) 3

  • 8/10 Il s'appelle Marvin Molar; il est sourd, muet et n'a jamais eu l'usage de ses jambes. Abandonné alors qu'il n'avait que quelques années aux portes d'un club de boxe et de musculation, il a été élevé par Al Molarski le patron des lieux. Au fil des ans, il a musclé ses bras au rythme d'un entraînement quotidien drastique et joue les saltimbanques à l'occasion de numéros qui stupéfient son public. Mais le malheur arrivera dans la vie de Marvin, qui se sait marqué par la malédiction du gitan, par l'intermédiaire de sa liaison avec Hester, une femme aux jambes à se damner, qui apportera le chaos dans ce monde masculin bien réglé. Harry Crews met en scène comme souvent une galerie de freaks, dans laquelle chacun s'avère être un monstre à sa façon. Là encore le corps, et son développement physique, tient une place centrale. Le poids du destin qui pèse sur les épaules de Marvin est terrible, le héros avançant vers l'issue de l'histoire sans pouvoir y changer quoique ce soit, pleinement conscient de ce qui se passe.

    25/11/2015 à 15:42 LeeWeel (357 votes, 7.9/10 de moyenne) 3

  • 8/10 Marvin Molar, né sans jambes avec un trou de la palais et devenu sourd, habite dans une salle de gym avec Al, celui qui l'a recueilli et gagne sa vie en faisant des acrobaties. Un jour sa petite amie, Hester, se met en tête de venir habité avec lui. C'est le début de la fin de la petite vie tranquille de Marvin. Harry Crews nous entraine encore une fois dans l'univers des Freaks, des phénomènes de foire, des ratés, dans la fatalité des vies de ces personnages.

    26/07/2015 à 18:29 Walter (126 votes, 7.4/10 de moyenne) 4

  • 8/10 Toujours cette touche propre à l'auteur, une société et des personnages hors normes qui versent vers une sensation déstabilisante mais paradoxalement pousse le lecteur à l'alacrité.

    04/01/2015 à 12:02 chouchou (597 votes, 7.6/10 de moyenne) 3