Le Cinquième clandestin

  1. Polar & Rock'n'roll dans le 5e arrondissement

    Après avoir enquêté dans le 1er arrondissement (Tournée d'adieu, de Pierre Mikaïloff) ou dans le Marais (Les Fleurs du Marais, de Thomas Hédouin) et arpenté les rues du Sentier (La Bourse ou la vie, de Laurence Biberfeld), l'intrépide journaliste Mona Cabriole s'aventure dans les profondeurs du 5e à la poursuite de marchands de sommeil après qu'une jeune femme s'est jetée du cinquième étage d'un immeuble de la rue Mouffetard, un bébé dans les bras.

    Lancée fin 2008 par La Tengo Editions, la série Mona Cabriole repose sur un cahier des charges bien défini : une journaliste spécialisée dans les faits divers qui sert de fil conducteur à une intrigue policière, un auteur et un arrondissement de Paris différents à chaque roman, le tout sur fond de musiques rock.
    Pour ce quatrième opus, c'est Marin Ledun qui se retrouve chargé de mettre en scène le personnage de Mona Cabriole, et il s'en sort admirablement bien. Plus noire que les précédents romans de la série, cette enquête s'avère particulièrement riche. L'auteur tire le meilleur parti du format court imposé (150 pages à peine) et imprime un rythme soutenu au récit, sans négliger les personnages, les lieux et leur histoire. La jeune journaliste acquiert ainsi sous la plume de Marin Ledun une puissance de caractère et une profondeur qui n'étaient pas évidentes dans ses précédentes aventures.
    A mi-chemin entre thriller et polar social (une formule qui avait déjà fait ses preuves dans Modus Operandi), ce Cinquième Clandestin séduit donc par le dynamisme du récit et le style engagé de son auteur, et prouve le potentiel de la série Mona Cabriole. Espérons que les auteurs à venir (Antoine Chainas, Lalie Walker ou des artistes comme Arthur H) sachent à leur tour transporter leurs lecteurs dans les rues mal fréquentées de Paris, au son d'une B.O. rock bien trouvée.

    /5