La Disparition de Josef Mengele

10 votes

  • 8/10 Josef Mengele – l’ange de la mort, Herr Doktor – est un criminel nazi qui réalisa différentes expérimentations médicales sur la population juive internée dans le camp d’extermination d’Auschwitz. Ce médecin sélectionnait ses prisonniers en fonction de critères physiques attrayants (il avait une prédilection pour les cas de gémellité dont il cherchait une explication scientifique) et les condamnait soit aux travaux forcés soit aux chambres à gaz.
    Lors de la capitulation de l’Allemagne nazie, Josef Mengele a pu se fondre dans la population polonaise et via différents réseaux et « bienveillances » de certains pays, s’enfuir en Argentine.

    Olivier Guez prend comme point de départ de son roman l’arrivée en 1949 de Mengele dans ce pays où le gouvernement populaire de Peron arrive au pouvoir et ferme les yeux sur l’arrivée de différents personnages en fuite. L’auteur français raconte la cavale de Mengele, utilisant différents noms d’emprunts, qui, curieusement, semble, être bien accompagné et aidé dans sa quête à se faire oublier et vivre comme un citoyen lambda.
    Ce terme « raconte » est somme toute important car, bien que très documenté, ce livre est un roman voire un docu-fiction. Le lecteur ne n’a pas entre les mains un documentaire. Alors comment faire la part entre les faits réels et la part romancé ?

    C’est le reproche essentiel que j’adresse à ce livre qui retrace, de manière assez neutre voire froide, le contexte politique bienveillant des pays d’Amérique du Sud, les failles administratives, la volonté (sauf celle du Mossad et des dirigeants israéliens) en demi-teinte de la communauté internationale de traquer les criminels nazis,… On y découvre surtout un misérable et détestable personnage ancré dans son idéologie nazie et ses convictions du bien.

    05/02/2024 à 14:22 JohnSteed (549 votes, 7.7/10 de moyenne) 2

  • 7/10 S’il faut reconnaître à l’auteur un gros travail de documentation, il ne s’agit toutefois pas d’un ouvrage d’investigation mais d’une version romancée.
    C’est plutôt agréable à lire et ça révèle à nouveau toute la complexité de l’après guerre, où l’hypocrisie et les enjeux économiques et politiques n’épargnent aucun pays.
    Agréable lecture, bien que je m’attendais un peu à autre chose au vu du battage médiatique entourant ce roman.

    09/07/2022 à 09:59 mkl (178 votes, 7/10 de moyenne) 3

  • 6/10 Ayant lu, quantité de livres sur l'holocauste, j'étais intéressé par l'histoire de ce sinistre docteur.
    Toutefois, j'ai trouvé le premier quart un peu long, que la version audio un poil monotone n'a pas arrangé.
    J'ai poursuivi malgré tout, la tension s'installant petit à petit. Il est intéressant de voir, comment plusieurs régimes sud-américains, ont hébergé nombre criminels de guerre nazis.
    6.5

    07/09/2021 à 22:58 charlice (349 votes, 7.7/10 de moyenne) 3

  • 9/10 … ou, comme son titre ne l’indique pas nécessairement, Olivier Guez retrace la trajectoire chaotique de Josef Mengele en Amérique du Sud, le sinistre « ange de la mort » qui a sévi lors d’expérimentations ignobles, après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Découpé en trois parties (« Le Pacha », « Le Rat » et l’épilogue intitulé « Le Fantôme »), cet ouvrage à mi-chemin entre le roman et le documentaire est solidement campé sur une bibliographie sérieuse et à la véracité historique indéniable. Après des errements, Mengele – devenu Helmut Gregor – va finir par retrouver d’autres anciens nazis qui ont trouvé de l’autre côté de l’Atlantique un éden où nombre d’entre eux vont même prospérer. Ce qui est tout aussi passionnant que la réelle cavale du boucher, c’est, à mon sens, le contexte historique et la façon dont certains régimes politiques (notamment Juan Perón et Eva, ici décrits comme de piètres stratèges politiques, puissamment décadents et à l’échec final indéniable) ont cru pouvoir exploiter ces rebus de l’humanité en afin d’en tirer un profit personnel, technologique voire géostratégique. Avec des mots remarquables, oscillants entre ceux de la pure littérature et ceux de l’historien maître de son sujet, l’auteur dévoile diverses ficelles grâce auxquelles Mengele et d’autres séides du IIIe Reich ont d’abord cru pouvoir échapper à la légitime justice internationale, les accointances sordides, les cohabitations contraintes, et quelques hasards parfois heureux pour ces fuyards. Plusieurs fois, je me suis surpris à lire certains passages, fermer les yeux et les imaginer lus comme dans les documentaires du type « Apocalypse », et cette alchimie s’opérait, ce qui signifie donc que le mix fiction/réalité est très bien fait. Je me suis également surpris à éprouver une forme – très lointaine d’empathie pour cet homme, ignoble en raison de ses agissements passés, d’abord nabab et jouisseur, avant de devenir une loque humaine percluse de maladies et de vicissitudes physiques liées à son angoisse de se faire attraper, jusqu’à la baignade finale, létale. 83 chapitres remarquables, qui s’avalent à toute allure. Captivant et très didactique, je ne peux que chaudement recommander cet opus.

    27/05/2021 à 19:37 El Marco (3219 votes, 7.2/10 de moyenne) 4

  • 8/10 La Disparition de Josef Mengele retrace la tumultueuse histoire de la cavale de Josef Mengele, médecin à Auschwitz, connu entre autres pour ses expériences pseudo-médicales sur les jumeaux et coupable d’innommables horreurs au sein du plus grand camp de concentration nazi.
    Cette partie de sa vie n'est que présente par bribes dans le roman d'Olivier Guez (mais ce sont des passages suffisamment marquants pour ne pas oublier le monstre que fut le nazi en fuite). Le cœur du propos de l'auteur est de suivre, de façon chronologique, romancée mais s'appuyant sur une bibliographie assez conséquente (une centaine de titres, présents en fin d'ouvrage, comme le ferait un historien avec ses sources), le trajet de Mengele, de son arrivée sur le continent sud-américain en 1949 jusqu'à sa mort 30 ans plus tard.
    Avec une écriture élégante et agréable, Olivier Guez nous permet à la fois de suivre le monstre dans ses pérégrinations sud-américaines mais aussi de voir quelles furent ses connexions, ses accointements et toutes les personnes, de la plus insignifiante à la plus haut placée (je pense au couple Perón, entre autres) qui ont œuvré, directement ou indirectement, à protéger le nazi.
    Un nazi qui jamais n'évoquera un quelconque regret, ressassant à loisir son admiration pour Hitler, et la "noblesse" du "combat" qu'il a mené au nom de la "race aryenne".
    J'ai aimé aussi les passages mettant en scène son fils, Rolf, qui ne verra que deux fois son père dans sa vie, finalement dégoûté par ce père monstrueux.
    J'ajoute que la question de la présence de ce roman sur Polars Pourpres pourrait étonner, mais par son sens du suspense, par ses passages rivalisant avec les meilleurs romans d'espionnage (l'arrestation d'Eichmann par le Mossad, les tractations de ce dernier pour trouver Mengele etc...), il n'est finalement pas incongru de le trouver sur PP.
    Un très bon roman que je recommande.

    03/06/2018 à 10:17 LeJugeW (1769 votes, 7.3/10 de moyenne) 11

  • 7/10 Plus une leçon d'histoire qu'un roman : le livre est rempli de détails sur la "cavale" de Mengele, l'auteur a mené un travail sans doute énorme.
    C'est donc plutôt intéressant à lire.
    Je n'ai cependant pas découvert de choses fondamentalement nouvelles sur la fuite des nazis (et on peut dans certains cas parler de recyclage des nazis), leurs protections diverses allant des gouvernements sud-américains, en passant par la CIA, par certains pays arabes, l'Eglise ou encore la police allemande.

    07/03/2018 à 20:43 gamille67 (2293 votes, 7.3/10 de moyenne) 10

  • 9/10 "La Disparition de Josef Mengele" n'est pas du tout un polar mais il nous propose surtout un passionnant retour sur l'incroyable fuite d'un des criminels nazis les plus recherchés de l'histoire et comment il a pu passer au fil des années à travers les mailles des filets, pourtant de plus en plus serrées autour de lui, entre chance, laxisme, corruption, concours de circonstances & autres... Fascinant portrait d'un homme détestable et detesté.

    16/12/2017 à 11:41 Jabba (441 votes, 7/10 de moyenne) 12

  • 9/10 Très passionnant témoignage, ce documentaire romancé sur la traque d'un des pires criminels de l'histoire.
    J'ai découvert grâce à l'auteur et au gré des rencontres qu'il propose quelques pans de la fuite de Mengele que je ne connaissais pas ainsi que des précisions quant au soutien et l'aide des dirigeants sud-américains de l'époque envers les nazis.
    Pas vraiment un polar, mais un livre à lire assurément.

    12/12/2017 à 09:49 TaiGooBe (188 votes, 7.6/10 de moyenne) 14

  • 8/10 Je partage l'avis de Surcouf. Ce livre mêle avec habileté la fiction et le documentaire. On découvre la fuite sans fin de Mengele, homme détestable et pathétique, longtemps soutenu par le réseau des nazis vivant en exil et par les gouvernements Péron et Stroessner. Mais les révélations sur l'ampleur de ses crimes et un égoïsme absolu finiront par isoler totalement "l'ange de la mort".

    05/09/2017 à 14:11 zonedead (417 votes, 7.4/10 de moyenne) 11

  • 9/10 Olivier Guez retrace la fuite de Josef Mengele, médecin à Auschwitz, surnommé l'ange de la mort. Exploitant les faits réels connus et attestés de la vie de Mengele en Amérique du sud, à travers Argentine, Paraguay, Brésil ... et en romançant les parties manquantes, l'auteur nous décrit le quotidien du fuyard dont la tête était mise à prix par plusieurs pays et organisations comme le centre Wiesenthal. Le portrait de Mengele est très riche, comme son état d'esprit dénué de regret, de remord, ou de la moindre once de culpabilité. On y découvre le soutien de sa famille, des réseaux d'anciens et de néo nazis, des régimes de Juan Péron ou de Stroessner, ainsi que l'installation relativement facile des nazis en Argentine ou il créent une communauté soudée, rêvant même pendant quelques années à un retour aux affaires politiques. La découverte précise des atrocités commises par Mengele et le nombre de victimes finira par éloigner nombre de soutiens au fuyard, à commencer par celui de sa femme puis son fils. Écrit un peu comme un road-movie à travers l'Amérique du Sud et l'Europe, depuis la fin de la guerre jusqu'aux années 1980, on croise nombre de personnages historiques, on découvre les évènements qui ont parfois permis à Mengele d’échapper aux poursuites, le tout avec un style très vif qui fait de roman, noir comme l'uniforme du personnage principal, un livre passionnant et instructif.

    05/09/2017 à 10:37 Surcouf (361 votes, 7.2/10 de moyenne) 9