Menace à Arras

  1. Le mystère Dexter Ward

    Mathéo, collégien, est assurément un gamin intelligent, sensible au sacrifice des soldats lors de la Première Guerre mondiale. Quelle n’est pas sa surprise lorsque son papy André disparaît subitement, prétextant un voyage en Australie ? Se doutant qu’il y a là anguille sous roche, avec l’aide de la belle et habile Olivia et son petit frère Antoine, il va tenter de dénouer cette énigme, jusqu’à approcher un secret datant de la Der des Ders.

    Cet ouvrage jeunesse signé Gaylord Kemp séduit du début à la fin. Sur un ton alerte, avec une belle économie de moyens – langage simple et efficace, et guère plus de quatre-vingt-dix pages, il nous fait également découvrir ce trio improvisé de limiers, unis sous la bannière de « Section Orion ». Le mystère gagne rapidement le récit, et l’on se plaît à vouloir rapidement comprendre le pourquoi du comment. Les personnages, laconiquement dépeints, n’en sont pas moins sympathiques et attachants, au point que l’on a véritablement envie de les recroiser dans d’autres enquêtes. Le suspense est habilement érigé et maintenu, jusqu’à ce que le secret soit levé. A cet égard, même si la fin paraît un peu brutale et que l’on aurait eu peut-être envie d’en savoir un peu plus sur ce qu’avait découvert le soldat Dexter Ward – son origine, sa mise en œuvre, comment il a été décelé, on doit louer l’auteur pour l’originalité de la nature de cette énigme qui sort des sentiers battus.

    Un bon petit polar, enjoué et atypique, si charmant que l’on ne peut que souhaiter retrouver Gaylord Kemp et son agréable gang de détectives amateurs, ou alors carrément sous d’autres latitudes littéraires.

    /5