Sans pitié, ni remords

14 votes

  • 7/10 Retour sur le vif.
    « Sans pitié ni remords », troisième volet du capitaine Mehrlicht est à la hauteur des deux précédents.
    L’intrigue, comme toujours, est fouillée et rappelle combien l’auteur aime aussi cultiver son lectorat. Le travail de documentation est costaud et renforce le réalisme et la crédibilité de l’ensemble.
    En parallèle, l’auteur n’oublie pas de faire évoluer ses lieutenants dans leur vie privée (d’où la nécessité de lire les romans dans l’ordre selon moi) notamment en faisant la part belle aux femmes (Sophie Latour). L’attachement de Nicolas Lebel à ses personnages est manifeste et de plus en plus prégnant mais sans rien omettre de leur part sombre ou moins reluisante (Dossantos le bourrin cache une vraie sensibilité, Mehrlicht, comparé à Paul Presbois ou encore un batracien, est l’anti Coste - le flic de son pote Olivier Norek - par excellence). Ce même Mehrlicht qui sous ses airs désinvoltes et son mode de vie épicurien semble se suicider à petits feux. C’est un personnage très complexe et torturé par la culpabilité de par le cortège de malheur qu’il semble drainer avec lui.
    Sur d’autres personnages plus secondaires (genre Cuvier)le trait m’a paru forcé. En parlant de Cuvier, j’ai senti qu’au bout d’un moment l’auteur ne savait plus comment s’en dépêtrer.
    Un petit mot sur les bad guy.
    Ici, les méchants ne font pas de quartiers mais là encore, malgré l’atrocité de leurs actes, Nicolas Lebel leur tisse une histoire et nous fait aussi découvrir une part intimiste de leur personnalité à l’image de Vlad, ce assassin rongé par les scrupules en quête de rachat et d’apaisement.
    Nicolas Lebel atténue aussi la noirceur de son roman (même si l’auteur évite soigneusement tout racolage de scènes sanglantes) par un humour argotique et des running gags (sonnerie téléphonique) plus ou moins réussis. C’est plutôt amusant et ça dépeint bien le côté bonhommie franchouillarde qui colle bien au capitaine Mehrlicht.
    Bref, à défaut d’une construction super originale et spectaculaire (qui bien souvent masque une pauvreté littéraire) c’est un roman et un travail sérieux et solide, qui confirme que Nicolas Lebel, de par la densité de sa narration, son souci de combiner enquête et Histoire et de prendre le temps de bâtir des héros pétris d’humanité compte pour moi comme un des rares très bons auteurs de romans policiers français de ces 10 dernières années.
    Je possède les deux derniers de la saga.
    Alors comme dirait Jacques Morel sur sa pierre tombale, à bientôt Nicolas Lebel.

    20/08/2023 à 14:10 schamak (103 votes, 6.1/10 de moyenne) 4

  • 8/10 Non le bon polar à énigme n’est pas mort! Oui il y a, dans la clique des auteurs francophones, des auteurs au talent immense! Nicola Lebel est assurément de ceux-là.
    Bien que pouvant donner l’impression de ressasser pour une énième fois la recette bien connue du roman à énigme dans lequel se côtoient des flics typés, des bandits classiques, des victimes malheureuses... c’est tout de même un tour de force de la part de Lebel de ne pas nous lasser, de garder de bout en bout un rythme (et un style, et quel style!) qui maintient en haleine, qui ne tombe pas dans le burlesque, qui fait simplement honneur à ce genre littéraire que nous chérissons par ici!
    Je crois pouvoir dire que vous ne refermerez pas facilement ce bouquin et que la lessive, les courses, vos enfants voire votre conjoint.e attendront un peu ;-)

    13/12/2020 à 16:54 thibe (130 votes, 7.1/10 de moyenne) 9

  • 9/10 Cet auteur est en train de se faire une chaude place dans mon cœur. Quel plaisir de retrouver l'équipe merlicht, l'intrigue est prenante, les histoires personnelles des personnages avancent... Un super auteur et une super série

    15/07/2020 à 22:26 newsovski (247 votes, 7.8/10 de moyenne) 8

  • 8/10 Alors certes, j'aurai peut être oublié l'histoire dans qq semaines, mais j'ai malgré tout bcp aimé ce roman. J'ai retrouvé, à la lecture, l'enthousiasme que j'avais eu en lisant le 1er opus de cette série alors que Le jour des morts m'avait semblé souffrir de qq longueurs...
    On retrouve avec plaisir l'équipe de Mehrlicht, les sonneries impayables de son téléphone portable et la misanthropie du capitaine...
    Je regrette juste qu'avec la mort de son ami Jacques, on n'ait plus droit aux blagues potaches de l'hôpital dont ces deux là étaient les spécialistes !!...

    11/01/2020 à 19:17 calimero13 (1012 votes, 7.4/10 de moyenne) 9

  • 8/10 Ce n’est peut-être pas le meilleur dès la série mais le style et les personnages sont toujours aussi soignés, la trame de l’histoire est dense.
    On ne se lasse pas des aventures du petit homme vert.

    22/06/2019 à 08:41 tduvi (405 votes, 7.5/10 de moyenne) 3

  • 9/10 Alors que j'ai acheté ce livre dans un petit vide grenier, j'avoue avoir fait une superbe découverte. Car c'est tout simplement un des meilleurs romans policier et thrillers que j'ai lu cette année.Tout est bon dans ce roman.Tout d'abord l'histoire qui est particulièrement soignée, avec de nombreux rebondissements, mais sans aucun délire scénaristique.Mine de rien on apprend énormément tant sur l'art primitif africain, que sur les musées parisiens; et sans que cela faitEnsuite, les multiples énigmes parsemées tout au long de l'enquête. Si les amateurs de romans policier en identifieront rapidement certaines (cf. Le manuscrit inachevé de Franck Thilliez), il faut être un peu tordu pour les trouver toutes. Bravo à l'auteur pour avoir fait le poème à tiroirs et pour en avoir glissé d'autres secondaires dans les pages du roman (faites attention au moment de lire le rêve de Vlad par exemple).Mais c'est surtout l'écriture de Nicolas Lebel qui est remarquable. D'une grande fluidité, elle donne part belle au "patois" parisien des gens qui ont bien bourlingué. Ajouté à l'humour et au verbe fleuri du héro principal, le Capitaine Mehrlicht, on ne peut s'empêcher de penser à un scenario d'Audiart. C'est un petit bonbon de littérature.Les personnages sont forts, et pas uniquement en parole, attachants, multiples et complémentaires.Enfin, la dérision du roman vis-à-vis d'autres auteurs. A ce jeu c'est Olivier Norek qui perd, en endossant un personnage nommé "Olivier Ronek" ou se voyant attribué l'adresse mail des complaintes (bien lire jusqu'au bout les pages de remerciements).Sincèrement, j'aimerais bien en voir l'adaptation cinématographique avec un Jean-Pierre Daroussin dans le rôle principal.Mon seul regret à la lecture de ce roman a été de découvrir qu'il s'agissait de la troisième (sur cinq) aventure du Capitaine Mehrlicht, mais avec comme seul réconfort que l'auteur ne dévoile rien des enquêtes précédentes si ce n'est qu'elles ont été résolues.

    17/04/2019 à 20:49 QuoiLire (340 votes, 6.6/10 de moyenne) 9

  • 8/10 Très bonne découverte pour moi qui ne connaissait pas encore cet auteur. Si en début de livre j'ai pu trouver certains personnages un peu caricaturaux (Dossantos et Cuvier) l'ensemble est très bon, autant par l'intrigue que part l'écriture. Des personnages attachants, une chasse au trésor originale, un rythme soutenu. Je lirais les autres épisodes de cette série avec grand plaisir.

    10/05/2018 à 10:50 Grolandrouge (1477 votes, 6.6/10 de moyenne) 5

  • 8/10 Humour caustique, le verbe haut, une gouaille affable et généreuse, Nicolas Lebel ne fait montre d'aucune pitié, ni d'aucun remords, quand il s'agit de placer son fidèle Merhlicht dans la ligne du pire d'un quarteron de mercenaires...
    Fiction de l'affliction, sur laquelle plane l'ombre de l'ami disparu, cette nouvelle affaire ravira les amateurs du capitaine à la face de batracien; le caractère foncièrement misanthrope du personnage principal accentue la démarche profondément humaniste du propos de l'auteur, qui peut se permettre de faire rimer Baudelaire avec Sig Sauer, et sait se ménager d'improbables moments de tendresse, sans paraître sentencieux...
    Mention particulière au capitaine Cuvier; en effet, ici, point de stagiaire pour essuyer les plâtres de l'humeur goguenarde du capitaine Google, mais ce phénoménal chef de groupe, dont les aphorismes feront le bonheur des aficionados d'un certain Jean-Claude Van Damme...

    16/06/2017 à 22:42 jackbauer (694 votes, 7.2/10 de moyenne) 10

  • 9/10 Il y a des écrivains pour lesquels je n'ai plus besoin de lire la 4ème de couverture présentant le résumé du roman car j'ai très peu de risque d'être déçu par ma lecture (et même si tel est le cas, je pardonne facilement et attend le suivant avec impatience car je sais qu'ils ne me déçoivent pas 2 fois de suite). Pour moi, ce sont Indridason, M Connelly, P Sénécal, Lehanne, Thilliez, Lemaître et j'en passe. Nicolas Lebel, alors que je viens de finir son (seulement) 3ème roman fait déjà parti de ceux-là. Un style efficace, un humour percutant, un personnage principal hors norme, des petites histoires parallèles de ses 2 fidèles lieutenants très intéressantes et pour ce 3ème opus, une histoire passionnante boostée par un "jeu de piste" intelligent. Vivement le suivant !

    04/03/2017 à 19:55 ericdesh (927 votes, 7.4/10 de moyenne) 9

  • 9/10 Nicolas Lebel avait placé la barre très haut avec son précédent opus et il parvient à récidiver avec ce 3e tome des "aventures" de Mehrlicht et son équipe. L'auteur nous embarque dans le monde de l'art, plus précisément du trafic d'art et des musées, en passant par l'Afrique (sans y mettre les pieds) et un jeu de pistes, une chasse au trésor de haut vol ! C'est toujours aussi drôle, aussi érudit (j'ai beaucoup aimé la partie sur le MAAO) et aussi prenant ! Comme l'a remarqué Ironheart dans un avis précédent, c'est probablement le plus sombre des trois livres de la série, au moins le plus sanglant.
    Encore bravo et merci Mister Lebel, et vivement le prochain !

    28/03/2016 à 19:44 LeJugeW (1766 votes, 7.3/10 de moyenne) 10

  • 8/10 On prend les mêmes et on recommence ! C'est toujours aussi bon, toujours aussi drôle, émouvant et prenant.
    Ce troisième opus de la bande à Kermit ne souffre pas de la comparaison avec les deux premiers. Par contre, il prend une tournure nettement plus sanglante et violente. Tsss, tsss, Nicolas, attention à ne pas céder aux sirènes de la "goretitude" !
    Heureusement que la petite chasse au trésor dans les rues de Paris, pleine d'humour et de tendresse, et les vers de Beaudelaine en filigrane, contrebalancent la noirceur de l'intrigue, peut-être la plus aboutie de la série.

    22/02/2016 à 20:47 Ironheart (817 votes, 7.4/10 de moyenne) 7

  • 9/10 J’ai fait cette première rencontre littéraire avec cet auteur grâce à un concours organisé par http://ce-livres-et-fourneaux.blogspot.fr/ et plus particulièrement Céline que je tiens à remercier chaleureusement. Quelle belle découverte …
    On pourrait sous titrer ce roman « la vengeance du gardien des esprits » car il s’agit d’une chasse au trésor où l’enjeu est une statuette chamanique disparue une dizaine d’années avant notre lecture … Même si elle ressemble à celle de « Lontano » de Grangé, si l’énigme codée fait penser au « mystère Fulcanelli » de Loevenbruck ou si encore, en rencontrant Daniel Mehrlicht vous pensez à Camille Verhoeven de Pierre Lemaître, ne vous y trompez pas : il s’agit bien d’une enquête tout à fait originale. Elle mêle les différents corps de la police criminelle bien sûr, mais aussi l’OCBC moins connu, chargé de retrouver les œuvres d’art disparues. Se créé ainsi un duo improbable de traqueurs qui vont souffrir tout au long de ces 378 pages que l’on lit d’une traite.
    J’ai aimé le ton de cette écriture mêlant la dérision à la gravité des situations. J’ai aimé le rythme soutenu de l’action et la diversité des personnages.
    Enfin je me demande s’il y a un message caché dans la page 383 parce que « j’ai envie de dire » que je serai bien incapable de le décrypter …

    19/10/2015 à 14:06 Dany33 (535 votes, 8/10 de moyenne) 7

  • 8/10 Coluche a dit que de tous ceux qui n’ont rien à dire, les plus agréables sont ceux qui se taisent. Que tous les humoristes se tiennent la main et fassent en sorte que Nicolas Lebel ne le fasse jamais…

    24/09/2015 à 13:38 PoisonIvy (346 votes, 7.7/10 de moyenne) 6

  • 8/10 Plus noir, plus drôle et toujours intemporel, Nicolas Lebel est sans pitié pour nos nerfs et nos zygomatiques (et je suis certain qu’il n’en éprouve aucun remords). Nicolas, le bel et bien nommé, est indéniablement devenu un auteur à ne pas manquer dans le paysage du polar français.

    03/09/2015 à 06:32 Gruz (299 votes, 7.8/10 de moyenne) 7