Daniel Angelo

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  • L'année du Sang

    Christophe Ferré

    10/10 J’aimais Les précédents romans de Christophe Ferré, notamment Paradis Turquoise. Là, je suis bluffé. Je ne sais pas ce que « style » veut dire, mais il y a ici un tempo, une économie de mots qui me font penser au Baricco de Soie. Un Baricco en noir et blanc, avec une grande lampée de rouge.
    Un psychopathe aux rennes du gouvernement. Les puristes diront qu’il s’agit de politique-fiction (et les plus pessimistes, de politique-prophétie). Pour moi, c’est juste un thriller majuscule. Et contrairement à ce que chante BB King, le frisson est toujours là une semaine après l’avoir terminé.

    11/07/2007 à 16:56

  • L'étrange Odd Thomas

    Dean Koontz

    10/10 Quand j’étais petit, je lisais Dean Koontz en attendant le prochain Stephen King. Par fringale plus que par gourmandise. Les ersatz de ce temps-là ne m’ont pas laissé un goût impérissable. J’oublie le bonhomme jusqu’à l’an dernier, où mon mentor Denis Lépée me conseille Regard Oblique. La CLAQUE. Au moins 11/10 sur ce barême. Juste dans la foulée : La Dernière Porte (12/10). Je fais la fine bouche avec Au Clair de Lune et Le Visage de l’Ange – que j’aurais applaudis des pieds et des mains sous la plume d’un autre – simplement parce que le sommelier Koontz avait mis la barre tellement haut que j’attendais de sa part un nouveau cru hors classe. J’attendais L’Etrange Odd Thomas.

    11/07/2007 à 11:13 2

  • Le Syndrome Copernic

    Henri Loevenbruck

    10/10 Je vais finir par me faire remarquer avec mes 10/10 : c’est parce que je suis un être primaire. Binaire. Il y a les romans que j’oublie après les avoir refermés, et ceux dont j’ai envie de partager le parfum. L’histoire de Vigo Ravel bloqué à 8h88 est de cette trempe. Transformant l’essai du Testament des Siècles, le narrateur se glisse dans la coquille fêlée d’un schizophrène. C’est courageux, d’éclore, au risque d’apprendre qu’on est peut-être complice de la Conspiration dont on se croyait jusqu’ici la victime. C’est courageux, en France, de jouer le crossover entre thriller, science-fiction et fantastique. Stephen King a été éreinté pour moins que ça à ses débuts. Je souhaite à Henri Lœvenbruck un avenir au moins aussi flamboyant.

    11/07/2007 à 11:11 1

  • Les Chiens de l'Hiver

    Dan Simmons

    10/10 Dan Simmons est une éponge. Ponte de la science-fiction depuis Hypérion, il s’est amusé à revisiter les clichés des polars des 40’s (en prenant bien soin de ne pas les dépoussiérer !) avec les mésaventures du loser détective Joe Kurz. Un orfèvre en matière de contrefaçon, dont on pouvait se demander quel bijou il allait pouvoir nous fourguer après avoir digéré l’œuvre complète de Stephen King.
    « Je suis époustouflé par ce qu’écrit Dan Simmons ! », s’écrie l’intéressé sur la 4ème de couverture des Chiens de l’Hiver. On connaît la valeur toute relative de ce genre de compliments promo, mais reconnaissez qu’« époustouflé » sous la plume du Maître met l’eau à la bouche…
    La pile des livres à lire est tellement haute qu’on regrette parfois de ne pas s’autoriser à se replonger dans les chefs d’œuvre qui ont marqué nos vies. Les Chiens de l’Hiver permet cela : revivre en un seul tome l’éventail des émotions que nous a injectées autrefois l’auteur de Carrie et de Misery. TOUT est dans ces pages, de l’intime à l’innommable, de la peur au rire, du poétique au diabolique. Enfournez Ça et Stand by Me dans un mixer… et bon appétit !

    10/07/2007 à 11:35

  • Les Orphelins du Mal

    Nicolas d'Estienne d'Orves

    10/10 Comme pour le Serment des Limbes, j’ai envoyé par inadvertance sur le forum (au lieu d’ici) mes impressions de lecture des Orphelins du Mal. Qu’ajouter, sinon que je me réjouis de son omniprésence dans les bacs presque autant que si j’en étais l’auteur !
    « Vous allez passer un moment inoubliable », ai-je dit à une cliente d’hypermarché qui hésitait à l’acheter à cause de l’agressivité de la couverture. Merci madame, d’avoir écouté mon enthousiasme.
    « Et si Otto Rahn était, en fait… »
    Voilà le prétexte autour duquel gravite l’intrigue. Une hypothèse que je ne partage pas plus après qu’avant la lecture. Mais pendant, si. Et c’est là le tour de force de NEO : il est un vrai conteur. Un griot. Un hypnotiseur. Je m’abonne.

    10/07/2007 à 11:27

  • Le Serment des limbes

    Jean-Christophe Grangé

    10/10 A la suite d’une erreur d’aiguillage (de ma part), j’ai envoyé sur le forum mes impressions à la lecture du Serment des Limbes – idem pour les Orphelins du Mal de NEO. Mea culpa. Je vais essayer d’éviter le copié/collé.
    Je me sens mal à l’aise à l’idée de donner une note à un livre. Mais puisque c’est le jeu, autant y aller à fond les manettes. Ce qui me contraint aussi, à partir de ce jour, à n’évoquer que de mes coups de cœur.
    Quatre depuis le début de l’année. De ces romans qui ne vous laissent pas intacts. Que vous avez hâte de retrouver dans la journée. Qui vous donnent un sale goût d’abandon après la dernière page. Dont vous ne vous dites pas « c’est une super histoire » ou « c’est ‘achement bien écrit », mais « c’est désormais une partie de ma vie ».
    Rares sont les voyages, les films, les rencontres, les musiques qui font cet effet-là. Rares sont les livres aussi. Le Serment des Limbes est ce genre de voyage, de film, de rencontre, de musique.

    10/07/2007 à 11:25