Surcouf

361 votes

  • Les Sept Châtiments

    Jordi Llobregat

    5/10 Beaucoup de longueurs, une trame assez confuse, des personnages sans vraiment de relief, il manque beaucoup de choses pour garder l'intérêt du lecteur. A cela s'ajoute des ingrédients déjà vus, dans le film Seven notamment, ou d'autres thrillers d'un autre calibre. Certains sont même utilisés avec beaucoup de lourdeurs. Il y a toutefois quelques éléments intéressants comme l'idée de protéger cette vallée des Pyrénées de la construction d'une station de sports d'hiver pour le JO, mais c'est mis à peine en second plan. Au final, une lecture assez ennuyeuse.

    avant hier à 09:30 6

  • Le Démon de la Tour Eiffel

    Jacques Tardi

    8/10 2e tome des extraordinaires aventures d'Adèle Blanc-Sec. L'ambiance générale évoque les œuvres d’Eugène Sue et ses romans feuilletons parisiens, Gaston Leroux pour le côté fantastique ou Maurice Leblanc pour le côté enquête. Suite d'Adèle et la Bête, l'histoire est très riche, avec beaucoup de cases explicatives et de nombreux personnages. On a déjà cette impression que Tardi nous ballade, sans savoir vraiment lui-même ou il va. Après un ptérodactyle, voici l’entrée en scène de Pazuzu, un démon assyrien, identique à celui qu'on voit dans le film L'exorciste. On déambule dans le Paris de 1911, parmi des flics incompétents, des savants un peu allumés, des malfrats pas vraiment efficaces, un privé qui verse dans l'orientalisme et des bourgeois qui se font frissonner avec des activités sectaires. Le trait de Tardi est encore fin et clair, avec beaucoup de détails. Alors, même si on ne sait pas où tout cela va nous entrainer, on suit Adèle avec curiosité et amusement, et la nécessaire concentration pour ne pas se perdre dans les dédales de l’auteur.

    17/04/2024 à 09:54 2

  • Une gueule de bois en plomb

    Jacques Tardi

    7/10 Pour une fois, Tardi s'inspire librement de Léo Malet sans reprendre un de ses scénarios, mais avec son héros, Nestor Burma. On retrouve le privé dans une des ces banlieues tristes et inhospitalières que Tardi se plait à dessiner. L'histoire débute au zinc d'un rade aussi accueillant que l'environnement. Un patron grimé en clown, une serveuse en tablier blanc, des clients amarrés à leurs verres, un décor classique pour une aventure qui va ramener Nestor dans les remous peu glorieux de la libération et de la résistance. Les dessins en couleurs servent bien l'ambiance pluvieuse. Un court album qui est tout à fait dans la lignée des auteurs.

    15/04/2024 à 11:46 2

  • Jeux pour mourir

    Jacques Tardi

    9/10 Très bonne adaptation de Tardi du roman noir de Géo-Charles Véran. Tardi déteste la banlieue, d'habitude, il la dessine en hiver ou en automne, sous la pluie, dans la grisaille et dans le froid. Changement de saison, nous sommes en été, sous la chaleur du mois d'aout, au début des années 1950. Une petite bande de gamins s'ennuie, pas de sous pour partir en vacances, situations familiales délicates, ils rêvent d'ailleurs. Pour y parvenir, faire un coup, comme les gangsters. Il y en a dans leur environnement, un petit mac rusé et nuisible. Il y a une victime potentielle parfaite. Mais rien ne se passe comme prévu. L'enquête est confiée à un inspecteur veuf, alcoolique au dernier degré. Il ne sait pas le pire... Chaleur oppressante, misère sociale, banlieue malade (déjà), tout est en place pour le drame.

    10/04/2024 à 14:50 2

  • Marie

    Régis Loisel, Jean-Louis Tripp

    8/10 Exercice rare en bd, les deux dessinateurs Régis Loisel et Jean-Louis Tripp ont combiné leurs styles pour donner naissance au dessin final. Chaque case est d'abord esquissée par Loisel puis finalisée par Tripp. Le résultat est très esthétique et colle parfaitement au ton du récit et à l'espace où se déroule l'histoire. C'est dans un petit village du Québec, dans une ambiance très rurale des années 1930 que cette série débute. C'est une bd très littéraire, parsemée des petits évènements de la vie courante qui va être chamboulée par l'arrivée d'un jeune prêtre qui succède à un curé rigoriste. Son premier prêche sera pour l'enterrement de Félix Ducharme, qui tenait le Magasin général. Sa veuve, Marie, principale héroïne, se retrouve seule à gérer ce point central du village. Un album très plaisant qui laisse déjà entrevoir une série majeure grâce aux talents des auteurs, tant comme conteurs que dessinateurs.

    04/04/2024 à 10:22 2

  • L'Ombre

    Franck Ollivier

    7/10 Pas convaincu à 100% par ce thriller qui a pourtant d'indéniables qualités. Chapitres cours, style alerte, originalité du sujet, personnages empathiques, de quoi prendre plaisir à la lecture. Par contre, il y a pas mal de longueurs de-ci de-la, des allers-retours dans le temps et dans l’espace qui brouillent un peu la trame de l'histoire et un peu trop d'intervenants quand on se rapproche de la fin. L'étude psychologique des personnages principaux est remarquable. Comme il est dit dans un commentaire précédent, on pense plusieurs fois à Jean-Christophe Grangé dans ce bouquin. Peut-être pas assez néanmoins pour être plus convainquant.

    25/03/2024 à 09:23 4

  • Wendigo

    Fred Duval, Corentin Rouge

    9/10 Deuxième opus de Thorgal Saga. Fred Duval est au scénario avec Corentin Rouge au dessin. La présentation est toujours aussi soignée, les dessins sont très beaux, et mis à part quelques pages remplies avec 3 ou 4 trop grandes cases, l'ensemble est une réussite. Le scénario est également bien construit, tout à fait dans l'esprit des premières aventures, avec une prédominance de la mythologie nordique et des voyages des vikings. Alors que Thorgal rentre du pays Qâ, il est détourné par une curieuse tempête qui l'entraine vers ce qui serait aujourd'hui Terre-Neuve et le Canada (il est historique que les vikings d'Eric le Rouge et sa fille y sont parvenus). Il est une nouvelle fois pris dans une guerre alors qu'Aaricia et Jolan servent à nouveau otages. Il doit aider le peuple de l'eau contre un démon, Wendigo, invoqué par le peuple des arbres. Ces deux peuples qui préfigurent les futures nations indiennes de ce territoire au climat plutôt frisquet devraient normalement rappeler les Iroquois, les Algonquins, les Mohicans ou les Hurons, ressemblent plutôt aux mayas par leurs aspects et leurs tenues, à se demander si les auteurs n'ont pas été influencés par le film Apocalypto de Mel Gibson, ou le 2e volet du film Avatar avec lequel l'album partage quelques ressemblances. Le scénario est riche, il y a des combats entre hommes et entre créatures mythologiques, de la violence physique et de la manipulation psychologique. La qualité du dessin, le scénario maitrisé, les quelques surprises, le rôle tenu par Thorgal qui sera celui du conciliateur et les clins d’œil aux meilleurs épisodes de la série-mère hissent ce deuxième tome au niveau du 1er, voire même un tout petit peu au dessus.

    05/03/2024 à 10:09 2

  • Le Secret de la cité sans soleil

    Gilles Legardinier

    6/10 Roman archéo-rocambolesque et historico-cavernicole. Les postulats de départ sont assez conséquents à avaler : l'existence d'une vaste cité sous un château et un niveau de civilisation et de connaissances scientifiques chez les cathares et les templiers bien plus élevé que ce que l'on croit. Passé cette étape, on arrive dans une histoire assez touffue de compétition entre deux camps, des bons et des mauvais, pour accéder à des secrets et un trésor. Bien que cela se passe essentiellement sous terre, j'ai trouvé que ce n'était pas assez creusé, tout reste superficiel, comme dans un film avec un super scénario, d'excellents acteurs, mais des vilains décors en carton-pâte. Comme il est dit dans le premier commentaire, on est un poil au dessus du club des 5, ou des 6 compagnons. L'ambiance est monastique, le seul personnage féminin n'a aucun rôle, même secondaire, elle est juste citée 2 ou 3 fois. Par contre, c'est bien écrit, le style vif rend la lecture attrayante, ce qui compense un peu la maigreur des détails. Quand on lit les pages en fin de volume dans lesquelles l'auteur expose le contexte historique et ses recherches, on se dit que c'est vraiment dommage qu'il ne les ai pas plus utilisés pour étayer son histoire.

    12/02/2024 à 10:01 2

  • Ne me remerciez pas !

    Martial Caroff

    8/10 Très bonne choix du jury du Prix du Quai des Orfèvres. Un roman policier immergé dans le milieu de la recherche universitaire. La compétition organisée entre les chercheurs est très bien rendue. Les diverses personnalités sont parfaitement décrites, du chercheur consciencieux, partageur, humble, au prétentieux, manipulateur, secret ... Ambitions scientifiques ou amoureuses, jalousies professionnelles ou personnelles, querelles de grades et de sexe, tout y est. Quant à l'enquête de police, elle relève autant de la psychologie, de l'observation, de la déduction que de l'utilisation des techniques du dernier cri. Les personnages policiers sont sympathiques et solidaires, à l'inverse des scientifiques qui sont habillés pour l'hiver. Ça ne fait rien, ils sont climatologues.

    01/02/2024 à 13:57 2

  • La Secte des diaboliques

    Gilbert Gallerne

    6/10 Réédition d'un bouquin sorti en 1993 dans la collection Crime-story. C'est un documentaire relatant des faits qui se sont produits en 1989 à Matamoros, état de Tamaulipas (Mexique) pendant le springbreak. Publié par les éditions Fleuve noir dans une collection au nom racoleur, j'ai le souvenir d'un ton assez volontiers grandiloquent, dans un style journalistique plus à la recherche du sensationnel effrayant que dans l'analyse criminologique. L'auteur se révèlera plus tard avec des écrits reconnus, sérieux et parfois primés. Malgré une présentation exagérément sinistre, il n'en reste pas moins que les faits sont réels. Adolfo de Jesús Constanzo était à la tête d'une secte qui trafiquait de la drogue, versait dans un occultisme proche de santeria cubaine avec sacrifice d'animaux, avant d'y ajouter des enlèvements d'êtres humains et assassinats rituels. Quand un citoyen américain, Mark J. Kilroy, âgé de 21 ans, disparait à Matamoros en 1989 lors des vacances universitaires américaines de printemps, la police mexicaine est contrainte de s'activer un peu plus, sous la pression de la police étasunienne et de la famille. L'enquête conduira à l'arrestation du chef et d'autres membres du groupe le 6 mai 1989 à Mexico. Vieille affaire à mettre en correspondance avec les pratiques contemporaines des cartels mexicains.

    31/01/2024 à 09:12 1

  • Geronimo et moi

    Lilian Bathelot

    5/10 Un peu déçu tout d'abord car le titre, la couverture et le résumé sont trompeurs. Geronimo n'apparait qu'à la page 254, sur 355. Alors qu'il semblait devoir être un personnage principal, sa présence est presque marginale. L'essentiel de l'histoire est centré sur l'enquête menée par une jeune fille, Francine, arrachée à son Aubrac natal. Envoyée à Paris chez un bougnat, elle devient féministe, anarchiste et révolutionnaire au contact de Louise Michel et des Communards. Prise malgré elle dans un réseau de prostitution, parvenant à s'en extraire, elle cherche à savoir ce que deviennent les filles qui disparaissent. Le cours de l'histoire, la déroute de la Commune de Paris l'oblige à fuir vers les États-Unis alors qu'elle était sur le point d'identifier l'homme à la tête du réseau de prostitution. L'histoire aurait pu être palpitante, mais le ton et le vocabulaire adopté par l'auteur qui se veulent d'époque, du XIXe, donnent un côté naïf à des évènements pourtant sordides. Le choix de raconter alternativement la vie de Francine à Paris, puis après sa fuite aux États-Unis laisse une impression de superficiel, alors que plusieurs chapitres méritaient d'être développés. C'est dommage car l'ensemble est intéressant et le sujet principal grave (alors que les aventures américaines n'apportent rien sinon un brin d'exotisme qui sonne creux). Il s'agit déjà de la traite d'êtres humains, de maison d'abattage et du sort des prostituées trop rebelles, trop vieilles ou pas assez jolies pour exercer dans les maisons pour riches clients. Sur les mêmes thèmes et à la même époque, les bouquins de Vautrin (Le cri du peuple) et les adaptations en bd de Tardi, de Gwenaël Bulteau ou d'Hervé Le Corre sont bien plus efficaces.

    25/01/2024 à 14:22 1

  • Le Dernier Arbre

    Tim Gautreaux

    9/10 Très beau livre qui nous emmène sur les pas des frères Aldrige, dans un bayou Louisiane. Tim Gautreaux dresse avec beaucoup de finesse et de sensibilité les portraits de Randolph, qui ne veut pas décevoir son père, Byron, revenu de France traumatisé par la guerre, de leurs épouses, des ouvriers de la scierie, des mafieux locaux, des représentants de l'ordre, des prostituées et tout ce petit monde qui se côtoie dans un milieu difficile. Il i fait chaud l'été, froid l'hiver, il pleut beaucoup, il y a des serpents, des moustiques, des alligators. L'alcool y fait des ravages, entrainant bagarre sur bagarre, de la violence et des morts à la clé, le racisme est omniprésent. Le style est très agréable à suivre, l'auteur fait lentement monter la pression comme celle des locomotives des trains, seuls liens avec l'extérieur suivis par les fils des téléphones. On sent la modernité qui pénètre lentement mais inexorablement dans cette nature sauvage, au rythme du travail des hommes. Après un avant dernier chapitre à la Ok Corral, le roman fini sur un ton désabusé, sur un air de fin de monde, qui tombe avec l'abattage du dernier arbre. C'est un roman proche de Serena de Ron Rash, sur le même sujet et de la même qualité d'écriture, avec ce souffle épique que secrète souvent ce genre de littérature américaine.

    19/01/2024 à 14:10 2

  • Les Griffes du Gévaudan tome 1

    Jean-Charles Poupard, Sylvain Runberg

    8/10 C'est une BD très intéressante qui aborde l’énigme de la Bête du Gévaudan. Le dessin réaliste est très agréable, le dessinateur réussit quelques belles vignettes architecturales sur des lieux et des monuments. Peut-être pourrait-on reprocher un ton généralement un peu sombre mais cela doit être pour servir l’ambiance. Il y a beaucoup de détails dans les costumes et sur les décors en général. Il y a par contre une grosse erreur au niveau du rendu des dialogues : en contractant systématiquement quelques voyelles dans le parler des paysans et petites gens, comme not’ Jeanne, vot’ sœur, j’vais la chercher … les auteurs tentent de donner un accent aux personnages qui à rebours de celui des autochtones qui, en Margeride, utilise la langue d’oc. Le scénario tient parfaitement la route. Il y a cependant quelques longueurs avec l’arrivée de François Antoine et de son fils Robert-François. Envoyés par Louis XV après les échecs de Duhamel puis D’Enneval, on suit les Antoine alors que les attaques se poursuivent dans des conditions rendant impossible la culpabilité d’un loup. Il faut attendre plusieurs pages pour saisir le point de vue de François Antoine, plein de pragmatisme car tenant compte de la volonté royale et de la situation de la noblesse locale, alors que son fils épris de justice ne voit que l’évidence de crimes dont l’origine animale est exclue. Les auteurs exposent petit à petit les tenants et aboutissants de l’affaire, on retrouve tous les personnages historiques, y est aussi évoquée une affaire plus ancienne, les grands jours d’Auvergne, série de procès contre des nobles locaux ayant abusés de leurs pouvoirs et autorité pour spolier le petit peuple, avec semble-t-il aussi des enlèvements d’enfants pour pimenter des orgies sexuelles. L’album a donc une approche tout à fait convaincante. Le parti pris des auteurs est d’ailleurs cité plusieurs fois, à savoir que les habitants du Gévaudan connaissaient parfaitement les loups. S’ils avaient eu affaire à l’un d’entre eux, ils ne l’auraient pas appelé « la Bête ». Argument élémentaire souvent occulté par nombre d’auteurs qui ont écrit sur le sujet. Les indigènes reconnaitront avec plaisir la cathédrale de Saint-Flour perchée sur son piton volcanique, la cathédrale de Mende, les portes fortifiées de Marvejols et la tour des anglais de Saugues.

    17/01/2024 à 10:11 1

  • Hécatombe

    François Boucq, Alexandro Jodorowsky

    8/10 L'or que le Bouncer et ses partenaires ont ramené depuis le désert mexicain de Sonora lors de leur dernière aventure est déposé à la banque de Barro-City. Dans cet épisode, les auteurs vont largement au delà du western classique pour ajouter un important volet sur un audacieux projet de cambriolage et ses préparatifs. Multipliant et brouillant habilement les pistes, si on devine toutefois ce qu'il va advenir, la surprise vient du rôle de chacun. Beaucoup de violence aussi dans cet album, Jodorowsky et Boucq n'hésitent pas à faire dans le tragique avec la disparition brutale de certains de leurs personnages secondaires, ce qui rend ces histoires de l’ouest sauvage réalistes. Les protagonistes sont nombreux, originaux et concourent tous parfaitement à l'issue de l'histoire. Boucq nous régale avec ses décors par tous les temps, et le graphisme des personnages avec son trait réaliste donne des "gueules" parfaitement reliées à l'histoire. Un des meilleurs album de la série.

    15/01/2024 à 11:09 2

  • L'Île des âmes

    Piergiorgio Pulixi

    9/10 Grosse et bonne surprise que ce policier qui se déroule en Sardaigne. Mêlant histoire locale, mythologie, habitants d'une zone très reculée, secte néo-païenne et crimes rituels, l'auteur nous tient en haleine de bout en bout. Servie par des personnages aussi typés que crédibles, un décor très bien décrit et une ambiance ciselée, on suit les tribulations des enquêtrices, les rebondissements au fil des découvertes, les fausses pistes, le tout avec un grand plaisir. La fin, maitrisée avec finesse et originalité, laissant une fenêtre ouverte sur l'imagination permet de refermer le livre sur une excellente impression.

    09/01/2024 à 09:29 10

  • Les Gens des collines

    Chris Offutt

    7/10 Chris Offut nous emmène dans son décor habituel, les zones montagneuses reculées de l'Amérique profonde, peuplées de taiseux, emplies de vieux secrets, de vieilles rancœurs, en contrepoint à un milieu naturel paisible et tranquille qui devrait inspirer la sérénité. C'est pourtant l'inverse qui se produit. Mick Hardin, militaire à la limite de la désertion donne un coup de main à sa sœur, shérif local qui enquète sur l'assassinat d'une jeune fille. Il doit agir avec perspicacité et psychologie parmi des gens prompts à régler les problèmes eux-mêmes, suivant la maxime du œil pour œil, dent pour dent. Il doit aussi régler sa propre situation familiale compliquée. Comme souvent chez Offut, l'alcoolisme et la drogue ne sont pas loin. L'histoire est bien menée et le style reste plaisant mais J'ai trouvé le livre un ton en dessous de Nuits appalaches. Les personnages sont très classiques et l'intrigue somme toute banale. C'est la poésie de l'auteur et l'immersion dans le contexte si particulier de ces régions qui font le charme du livre.

    09/01/2024 à 09:14 6

  • Le Grand Soir

    Gwenaël Bulteau

    8/10 Roman noir et social au début du XXe siècle, dans lequel on retrouve quelques personnages historiques et les luttes des ouvriers, des femmes, des mineurs ... De Roquefort en Aveyron aux bassins miniers en passant par Paris, le prolétariat rêve de Grand Soir à l'approche du 1er mai, dans l'ombre de Louise Michel, face à Clemenceau gardien de l'odre. Aux combats politiques s'ajoute le combat des femmes pour devenir maitre de leurs corps et de leurs vies. Mais dans ce monde patriarcal, c'est bien difficile. Père, frère, patron, conjoint ... aucun n'est vraiment prêt à leur céder un peu de liberté. Dans cette ambiance pesante, l'enquête menée par le personnage principal, Lucie, oscille entre autoritarisme, machisme, ordre établi, police brutale, alcoolisme, grande pauvreté, précarité, trahisons. La plume est précise, le style enlevé et le résultat est convaincant. un auteur à suivre.

    08/01/2024 à 10:31 4

  • Noir burlesque tome 2

    Enrico Marini

    7/10 Même avis que pour le tome 1 : un album élégant avant toute chose. Présentation, pagination, dessin, couleurs en dégradés de gris avec des tons rouges distribués avec parcimonie. Les dessins sont très réussis, mecs baraqués, filles sculpturales, voitures des années 50 superbes. Le scénario est d'un grand classique, des gangsters, des femmes fatales, des trahisons, des guerres de clans ... on se croirait dans un film de Scorsèse avec de Niro, Joe Pecsi et toutes les "gueules" de bandits d'Hollywood. La bd fait la part belle au dessin, grandes planches, parfois une case par page. Dans ce 2e tome, le scénario est plus détaillé, plus étudié, toujours aussi bien servi par le visuel est sublimé, notamment par le corps de Caprice. Les codes des aventures dans la mafia italo-américaine sont tous la.

    22/12/2023 à 17:29 2

  • Noir burlesque

    Enrico Marini

    7/10 Un album élégant avant toute chose. Présentation, pagination, dessin, couleurs en dégradés de gris avec des tons rouges distribués avec parcimonie. Les dessins sont très réussis, mecs baraqués, filles sculpturales, voitures des années 50 superbes. Le scénario est d'un grand classique, des gangsters, des femmes fatales, des trahisons, des guerres de clans ... on se croirait dans un film de Scorsèse avec de Niro, Joe Pecsi et toutes les "gueules" de bandits d'Hollywood. La bd fait la part belle au dessin, grandes planches, parfois une case par page. Si le visuel est sublimé, le rythme en pari un peu.

    22/12/2023 à 17:24 2

  • Sortis des bois

    Chris Offutt

    6/10 Assez déçu par rapport aux autres livres de l'auteur. Dans ces 8 nouvelles, il dresse le portrait de gars qui ont quitté leur coin natal, au fin fond du Kentucky. Accidentés de la vie, inadaptés aux conditions extérieures à leur terre, ils se retrouvent largués, alcooliques, trompés, incompris, déclassés ... Aucune place pour l'optimisme dans ces sombres histoires très courtes. Heureusement, le style littéraire de Chris Offut,digne des grands de la littérature américaine, rend la lecture prenante.

    22/12/2023 à 10:13 5