Fer-de-Lance

  1. Panique sur le green

    Une affaire qui commence de manière assez classique : un ouvrier, Carlo Maffei, a disparu. L’enquête se dirige ensuite vers la mort présumée accidentelle d’un président d’université lors d’une banale partie de golf. Mais ce qui est bien moins banal, c’est la tournure que va prendre l’investigation, d’autant que le limier n’est autre que Nero Wolfe.
    Il s’agit du premier ouvrage de la série consacrée à Nero Wolfe et datant de 1934. Assurément, c’est une lecture intéressante. L’intrigue est assez bien menée, va prendre des tournants inattendus, et s’orienter vers une piste que l’on ne pouvait guère soupçonner. Cependant, certains lecteurs pourront déplorer des temps morts ainsi que des atermoiements où l’aspect policier passe au second plan. De même, le titre ainsi que la couverture se révèlent bien trop informatifs.
    Mais ce qui rend ce roman frappant, c’est la découverte de Nero Wolfe, personnage atypique. Dandy obèse, avare et beau parleur, brillant dans ses déductions et parfaitement asocial, impénitent buveur de bière qui estime qu’il faudrait vraiment qu’il se limite à cinq litres par jour, féru d’orchidées. Il est physiquement si imposant qu’il ne sort pas de chez lui, laisse son homme de main Archie Goodwin – narrateur de l’histoire – et passe de longs moments, immobile et silencieux, à résoudre mentalement l’imbroglio.

    Voilà un livre charmant, désuet dans tout ce que cela peut avoir de positif, qui permet de faire la rencontre avec Wolfe, indéniablement moins lisse et fade que les autres grands enquêteurs de la littérature policière.

    /5