Le mystère du fort de Bondues

  1. Les Bricoleux 3.0

    Fin août 1944. Deux nazis peu scrupuleux enterrent vivants quelques-uns de leurs soldats ainsi qu’un trésor dans un fort. Dix-sept ans plus tard, un adolescent découvre par hasard un pan de ce bunker oublié. Et s’il contenait encore un magot ? Le môme prévient ses amis les Bricoleux, une bande de joyeux drilles toujours prêts à mettre du beurre dans les épinards, et c’est le début d’une nouvelle quête pas piquée des hannetons.

    Voici donc le troisième ouvrage consacré aux Bricoleux, après Nuit de Chine et L’Attaque du casino de Malo, et qui ne déroge pas à la règle établie par Bernard Thilie. On retrouve donc nos inséparables lurons, toujours aussi dégourdis et friands de bons mots. Là où l’auteur aurait pu céder aux sirènes commerciales d’une énième course trépidante au trésor, avec force explosions, pétarades et autres complots internationaux, il a eu la bonne et saine idée de la jouer de manière très décontractée, voire franchement décomplexée et franchouillarde. On assiste en effet à une série de contreperformances de la part de nos pieds nickelés, quand un surhomme surgi de la plume d’un adepte de Raymond Khoury aurait résisté à toutes les épreuves sans une égratignure. En cela, c’est un véritable bon point. Notons également des passages très drôles, comme ce chant grégorien qui se convertit en chant nazi, ou encore ce chien si imbu de lui-même qu’il prend des poses de Sphinx. Parallèlement, les digressions sont très nombreuses et les temps morts fleurissent. Assurément, Bernard Thilie assume sa prose et son rythme, et les amateurs du genre verront dans la lecture de ce roman un très agréable rafraîchissement. Quant à celles et ceux qui préfèrent un style plus direct et tonitruant, ils pourront passer leur chemin.

    Même si cet opus ne ralliera pas tous les suffrages, il faut reconnaître à Bernard Thilie une immense qualité : celle de la cohérence. Ses fans retrouveront avec un plaisir total ses Bricoleux pour cette nouvelle équipée, même si, au-delà des considérations littéraires, les coquilles et fautes d’orthographe pullulent.

    /5