Romeo dog

Shooter (Romeo dog (Point of Impact))

  1. Droit au cœur

    Bob Lee Swagger est le meilleur tireur d’élite des États-Unis. Il vit désormais reclus dans l’Arkansas, avec la seule compagnie de son chien. Une organisation l’approche, soi-disant pour étudier un hypothétique tir de sniper qui pourrait viser le Président. Swagger est le seul à être en mesure de déterminer d’où partira la balle, et il est d’autant plus motivé que l’arbalétrier serait l’homme qui a jadis tué son camarade d’arme. Sans le savoir, il est tombé dans un traquenard…

    Auteur de romans remarqués comme Sept contre Thèbes ou Le 47ème samouraï, Stephen Hunter signait en 1993 ce thriller de haute volée. Le lecteur est immédiatement pris par l’intrigue, et n’est plus lâché à un seul moment. L’écriture, simple et sacrément efficace, s’apparente à cette science balistique que l’auteur a étudiée pour élaborer son ouvrage : tout y est amplement pesé, mesuré et évalué pour atteindre sa cible. Les personnages, nombreux, sont suffisamment travaillés pour tenir la route, et l’on se délecte du complot mis en œuvre au même titre que de la manière dont Swagger s’y empêtre avant de se révolter. Parfaitement calibré, à forte teneur en poudre, cet opus est serti de scènes visuelles marquantes, comme la fusillade dans les collines ou l’échange final. De même, et contrairement à ce que le cinéma hollywoodien en a fait en l’adaptant, des individus tout aussi denses que Swagger émaillent ce récit, comme Lon Scott, sniper handicapé, ou Nick Memphis, ancien tireur d’élite ayant blessé un civil lors d’une prise d’otages avant d’épouser sa victime.

    D’une rare efficience, cet ouvrage démontre l’incroyable talent de Stephen Hunter pour frapper le lecteur de son style direct et de son intrigue prenante. Un excellent roman, chemisé comme une balle, dosé pour causer un maximum de dégâts, et tiré en pleine poitrine. Si l’on est adepte du genre, à n’en pas douter, il s’agit d’une pépite.

    /5