Spiral

  1. Mortelle hélice

    Quand Mélanie part pour Dinard où l’attend son oncle Jerry, Quentin se sent patraque. Dans cette lande bretonne isolée, sans moyen de communication moderne, Mélanie correspond par courrier avec son amoureux. Mais là-bas, un assassin rôde, un étrangleur qui a déjà plusieurs victimes à son actif. Et que dire de cette pièce isolée tout en haut d’un escalier effrayant où un meurtre en chambre close semble pourtant impossible ?

    L’auteur des très bons Tigre borgne, La Septième hypothèse ou encore de La Nuit du Minotaure arrive chez Rageot dans la collection Thriller. On retrouve le style de Paul Halter : écriture fine et élégante, personnages nombreux et ambigus, et une ambiance particulièrement menaçante. Cet écrivain, en quelques phrases, sait dépeindre un lieu trouble où l’on se doute de l’arrivée imminente d’un drame. Sa plume sert ici une intrigue mise à la portée des jeunes (collégiens et lycéens) et qui saura également satisfaire les adultes, avec notamment une belle mise en relief des tendres relations entre Mélanie et Quentin.
    Usurpation d’identité, tueur en série, une murder party qui tourne mal, un meurtre en chambre close, des rebondissements abondants, des chapitres courts qui s’achèvent sur des cliffhangers bien sentis, le tout dans le décor spectral d’une maison abandonnée sur les récifs bretons. Tous les éléments pour accaparer l’attention du lecteur sont là, et employés de manière efficace. Le suspense est savoureux, et ce n’est que dans les ultimes pages que Paul Halter lève le voile sur l’identité du tueur et ses motivations. Une bien belle réussite.

    Les trois premiers ouvrages à sortir dans cette nouvelle collection étaient Décollage immédiat de Fabien Clavel et Les Voleurs de têtes d’Hervé Jubert, ainsi que Spiral. Ce dernier opus constitue certainement le plus cérébral des trois. Une œuvre maîtresse, où Paul Halter accroît son aura de grand auteur français, en plus d’ajouter une nouvelle corde à son arc : la possibilité presque naturelle de s’adresser à des lecteurs plus jeunes.

    /5