Le Camp des Morts

(Death without company)

  1. La mort aux basques

    Mari Baroja est retrouvée sans vie par le personnel de la maison de retraite où elle passe ses vieux jours. A priori la mort de la vieille femme est naturelle, bien que tout le monde ne soit pas de cet avis. A priori seulement, puisque le shérif Walt Longmire doit rapidement se rendre à l'évidence : quelqu'un semble bien décidé à faire taire les personnes concernées par l'enquête. Walt doit donc plonger cinquante ans en arrière pour essayer de comprendre les tenants et aboutissants de cette affaire, et tout ça dans l'urgence. En effet, il n'y a pas de temps à perdre, le meurtrier jouant avec les nerfs de la police.

    Little Bird, qui avait marqué les esprits, vient de remporter le Prix du roman noir Nouvel Obs Bibliobs. Ça tombe bien, car revoilà Walt Longmire, le shérif au grand coeur, de retour dans sa seconde enquête. Le lecteur retrouvera donc, le sourire aux lèvres, ce très sympathique représentant de la loi à l'humour ravageur, ainsi que toute sa bande. L'Indien Henry Standing Bear, dit l'Ours, barman – intrépide – de son état ; et Vic, sa charmante collègue qui ne s'en laisse pas compter. Il faudra désormais y ajouter un petit nouveau, le jeune Santiago Saizarbitoria – Sancho pour les intimes – à l'essai au début de l'enquête mais qui va vite se montrer indispensable, ne serait-ce que par sa maîtrise de l'euskara, la langue des Basques et de la victime, et donc de la communauté avec laquelle devra composer Walt pour mener son enquête à bien.
    L'écriture de Craig Johnson est toujours aussi savoureuse, avec d'excellents dialogues, de l'humour – beaucoup – et de magnifiques descriptions de l'hiver dans les Hautes Plaines du Wyoming.
    Si la galerie de personnages – exceptionnelle – et la touche Johnson – inimitable – restent les points forts de la série, ce deuxième opus laisse une plus grande part à l'intrigue. Davantage de suspense, une tension quasi-permanente, et des rebondissements à la pelle achèveront sûrement de convaincre les plus réticents.

    Little Bird était déjà une réussite. Avec Le Camps des morts, le doute n'est plus permis : Craig Johnson est un grand. Rarement un auteur aura su rendre des personnages de polar si sympathiques. Des hommes et des femmes que l'on voudrait voir sortir du roman pour pouvoir passer un moment privilégié à leurs côtés. Enfin, pas trop quand même, car il ne fait pas toujours bon vivre du côté du comté d'Absaroka.
    Une lecture indispensable, en commençant toutefois par le premier roman. Vivement la suite !

    /5