L'Echo des Morts

(Nattfåk)

  1. Dans la tourmente

    Joakim et Katrine Westin emménagent avec leurs deux enfants à Åludden, où ils comptent retaper une vieille demeure construite, selon la légende locale, à partir des restes d'une épave.
    Tilda Davidsson vient d'obtenir son premier poste de policière et s'installe elle aussi sur l'île d'Öland, à Marnäs, le village de son grand-père, qu'elle a choisi pour débuter sa carrière.
    Un jour de novembre, l'institutrice des enfants appelle Tilda pour signaler la présence d'un corps sur la côte. Il s'agit de Katrine, qui s'est manifestement noyée. Une glissade sur les rochers ? Un suicide ? Autre chose ? C'est ce que va devoir déterminer la jeune policière, qui ne manque pas de travail, avec les cambriolages qui sévissent dans la région...

    On retrouve dès les premières lignes le ton si particulier employé par Johan Theorin dans son précédent roman. Il fait d'ailleurs rapidement référence à ce dernier puisque Tilda va visiter son grand-oncle Gerlof, l'un des personnages principaux de L'heure trouble. Celui-ci occupe une fois de plus un rôle central, aidant sa petite-nièce à résoudre l'enquête depuis sa maison de retraite.
    Poursuivant sur la lancée de son premier roman, le Suédois nous propose de nouveau un véritable polar d'atmosphère, où l'intrigue, efficace bien qu'assez classique, n'est pas la principale qualité.
    Joakim est plongé dans la dépression et le déni, et ne parvient pas à avouer à ses enfants la mort de leur mère, qu'ils croient partie pour un temps. Ce second décès fait suite à celui de sa soeur, héroïnomane, dont il avait déjà du mal à se remettre. Du côté de Tilda, cela ne va pas fort non plus puisque son amant – père de famille de surcroît – lui annonce la fin de leur idylle.
    A l'instar de ses personnages, Theorin plonge ses lecteurs dans un état de mélancolie qui s'accorde parfaitement à la rudesse de l'hiver suédois, le tout étant parfaitement dépeint par l'auteur.
    Parallèlement, le suspense monte peu à peu en puissance, et l'intrigue – entremêlant habilement passé et présent – s'emballe totalement dans les derniers chapitres, mémorables malgré un dénouement pas entièrement convaincant.

    Bien que cette intrigue soit peut-être légèrement inférieure à celle de L'heure trouble, Johan Theorin confirme qu'il est un écrivain de grand talent, surtout lorsqu'il s'agit de retranscrire la psychologie des personnages et les ambiances si particulières de l'île d'Öland. Pas étonnant alors que les Suédois s'arrachent ses romans, en tête des ventes de polar au pays des Stieg Larrson et autres Henning Mankell.

    /5