Petits crimes japonais

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  1. Huit nouvelles noires du soleil levant

    Un policier qui commet des vols puis accuse des clochards consentants dans le but de leur faire passer l’hiver au chaud. Une jeune femme essayant de sauver son voisin du suicide. Un homme faisant chanter son coiffeur. Un vieux monsieur partageant sa passion pour le crime avec un parfait inconnu. Un employé modèle fasciné par les pickpockets au point de perdre son emploi pour les regarder agir dans le métro. Voici quelques-unes des situations de départ des huit nouvelles composant le présent recueil.

    Bien qu’une ou deux d’entre elles soient moins convaincantes que les autres, les nouvelles de Petits crimes japonais n’en demeurent pas moins réussies pour la plupart, voire parfois excellentes. Nishimura se montre très imaginatif dès lors qu’il s’agit de trouver des modes opératoires ou des mobiles originaux et maîtrise brillamment l’art de la chute, si important pour réussir une bonne nouvelle.
    Tout en nous racontant ses histoires, qui se révèlent rapidement prenantes, il nous livre une vision très sombre du Japon et du genre humain. La monotonie d’un travail loin d’être épanouissant, associée aux conséquences des soubresauts économiques, chômage en tête, semble pousser les Japonais à nuire à leur prochain et place les habitants de l’archipel parmi les champions mondiaux du suicide, thème très présent dans ce recueil, où les personnages principaux sont souvent des salary-men sans perspective d'avenir.

    Un recueil de nouvelles noires inventives et efficaces dans l’ensemble, qui donne envie de poursuivre la lecture de l’œuvre de Kyōtarō Nishimura, présenté comme un des auteurs de littérature policière préférés des Japonais. Plus facile d’accès que les romans d’Edogawa, voilà un bon point de départ pour qui souhaite découvrir le polar nippon.

    /5