Le Chien des bas serviles

  1. Le Poulpe à Goret

    Un homme politique de la Mayenne assassiné dans son bureau. Une jeune femme handicapée poignardée, un bas de soie à la main. Une enquête typique pour Gabriel Lecouvreur, lui qui aime tant les faits divers. Sauf que le Poulpe est amnésique et incapable de la moindre investigation. Alors Cheryl, sa compagne, part sur place, sur les traces d’une secte et d’un monstre inquiétant.

    Soixante-dix-neuvième enquête du Poulpe signée par Jean-Luc Poisson, cet ouvrage se distingue immédiatement par son style narratif. La langue de l’auteur est épatante, regorgeant de jeux de mots subtils et aphorismes mémorables. Au gré des cent-vingt pages du récit, le lecteur ne s’ennuie jamais des mots de l’écrivain, d’autant que l’intrigue est riche et le cœur de l’histoire ne se révèle que tardivement. Cheryl, souvent reléguée au rang de faire-valoir de Gabriel, se montre aussi pugnace et habile que son complice, et c’est également avec plaisir que l’on voit le Poulpe sortir lentement de son amnésie grâce à l’aide de ses amis. La quête les mènera vers un étrange groupuscule qui aura su faire plier les édiles locaux grâce au chantage. Jouant sur le thème de la bête prodigieuse – d’où ce titre faisant référence au célèbre Chien des Baskerville de Arthur Conan Doyle, le livre met intelligemment en scène un puissant canidé capable d’émotions malgré son dressage… et également de s’adresser aux êtres humains !

    Jean-Luc Poisson signe un original et efficace épisode du Poulpe, où l’écriture croustillante et le scénario ingénieux s’allient avec bonheur.

    /5