Le passé est une terre étrangère

(Il passato è una terra straniera)

  1. Un tricheur sachant tricher...

    Giorgio rencontre une femme dans un bar. Il ne la reconnaît pas tout de suite, puis les souvenirs d’une certaine période de sa vie lui reviennent en bloc.
    Bari, 1989. Giorgio a alors vingt-deux ans, termine son droit et mène une vie tranquille, trop tranquille. Il rencontre alors Francesco qui lui apprend à jouer au poker, puis à gagner à tous les coups. Avec un peu d’entraînement, tricher n’est pas bien compliqué. Giorgio se prend au jeu. Les deux compères jouent de plus en plus gros et Giorgio se laisse entraîner par Francesco toujours plus loin dans l’illégalité.

    Après nous avoir fait découvrir l’avocat Guido Guerrieri dans Témoin involontaire et Les yeux fermés, Gianrico Carofiglio introduit dans Le passé est une terre étrangère un nouveau personnage de grande qualité.
    En effet, le roman, raconté en grande partie à la première personne, repose essentiellement sur Giorgio. L’auteur parvient en quelques pages à faire s’attacher le lecteur à lui. On n’a alors plus d’autre choix que de suivre son initiation à la délinquance auprès de Francesco. Comme lui, on est en proie au doute en permanence, se demandant jusqu’où va-t-il aller dans cette fuite en avant. Les descriptions sont excellentes et l’intrigue ne laisse quasiment aucun répit, jusqu’à un dénouement sublime.

    Gianrico Carofiglio nous confirme avec cet excellent roman noir qu’il sait faire vivre ses personnages comme personne et conforte sa place d’étoile montante de la littérature noire transalpine.

    /5