Ikebukuro West Gate Park

(池袋西口公園 (Ikebukuro West Gate Park))

  1. C'est chaud à Ikebukuro

    Majima Makoto a terminé le lycée il y a peu. Il partage son temps entre l'aide à sa mère, qui tient une boutique de fruits, et les sorties avec ses amis. Dans son quartier rôde un criminel adepte de jeunes femmes et de strangulation et logiquement surnommé « l'étrangleur d'Ikebukuro », du nom du quartier de Tokyo où il réside. Ses deux premières victimes ont survécu mais ne se souviennent de rien. La troisième est morte. Elle s'appelait Rika et c'était la meilleure amie de Makoto. Puisque la police ne parvient pas à arrêter l'étrangleur, il décide de s'en charger.

    Ainsi commence la première enquête de Makoto, dont le titre est aussi celui du recueil. En effet, plutôt que d'un roman, on peut parler de quatre longues nouvelles – le tout fait près de quatre cents pages – bien que l'on retrouve les protagonistes dans chacune d'elles et qu'elles respectent une chronologie. Dans « Excitable Boy », Makoto est chargé par un riche patron de retrouver en toute discrétion sa fille qui a disparu sans laisser de traces. Dans « Les amants de l'oasis », il est prié par une ancienne camarade de lycée de protéger son petit ami, dont la tête est mise à prix par des yakouzas. Enfin, dans « Guerre civile rue Sunshine », une guerre des gangs fait rage, avec de plus en plus de morts à la clef. Las de cette situation dangereuse comme tous les habitants d'Ikebukuro, Makoto se met en tête de vouloir rétablir la paix puisque la police n'y parvient pas.

    À travers les différentes enquêtes, on en apprend davantage sur Makoto. Un peu paumé, comme pas mal de jeunes Tokyoïtes, il a ceci de différent qu'il est tout sauf un égoïste. Il a la main sur le cœur et est même prêt à prendre de réels risques si ça peut aider ceux qu'il aime. Avec lui et ses amis, on arpente les rues d'Ikebukuro et on apprend à connaître ce quartier bien vivant de la capitale (boîtes, adolescents, alcool, love-hôtels...). Les histoires d'Ira Ishida sont intéressantes et il parvient à retranscrire les sentiments de ses personnages avec un certain talent – signalons de beaux passages sur l'amitié et l'amour.

    Paru il y a déjà une quinzaine d'années, Ikebukuro West Gate Park ne semble pas avoir pris une ride et demeure un plaisir de lecture dépaysant, pour qui accepte de sortir tard dans les rues de Tokyo avec Makoto. Ce premier texte est suivi de deux autres, et le tout a été adapté à la télé japonaise sous forme de mini-série, éponyme, et à succès semble-t-il.

    /5