Tuez-moi d'abord

(Kill Me First)

  1. Otage et preneur d'otage, relations troubles...

    Sarah Shepherd devient l'otage de Merec, un psychopathe bien atypique après une tuerie dans une maison de retraite, car Sarah a été la seule à accepter de sacrifier sa vie contre la survie de ses camarades. La suite ne se raconte pas, le lecteur la découvrira avec délectation.

    Le pari était osé : centrer un récit entier et plus de 400 pages de tension sur les relations entre Sarah Shepherd, cinquantenaire, et Merec, psychopathe au comportement mortel. Et Kate Morgenroth a réussi un joli tour de force. L'idée de départ est intelligente, assez bien exploitée, et ce jusqu'aux dernières pages. Les divers personnages manquent parfois de relief, mais ils n'en sont pas moins intéressants, menés avec talent par un jeune auteur qui a su bâtir une intrigue qui alterne les divers points de vue entre les protagonistes, quelques scènes d'action, suspense, et introspections.

    On regrette d'autant plus les quelques temps morts qui émaillent le récit, certains caractères purement décrits sans véritablement avoir été fouillés, et donc cette impression que les relations Sarah/Shepherd auraient mérité d'être plus denses, soutenues. En fait, il s'agit là d'un bon roman policier, une agréable lecture, mais auquel il manque une petite dose de noirceur et de tension pour en faire un livre remarquable, dont le titre, sans vouloir trop en dévoiler, est d'une incroyable richesse et très bien choisi.

    /5